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  • Les saillies de Blumenberg

    Hans Blumenberg est un immense philosophe, l'égal, le contemporain et l'adversaire de Heidegger et Derrida et son oeuvre multiple et foisonnante est décrite par le livre de Jean Claude Monod ("Hans Blumenberg") d'une manière tout à fait remarquable.

    La philosophie comme art de la résignation, et de l'hommage à ceux qui tentent de peupler le vide du ciel... 

    "Comme sceptique, j'hésite à donner raison aux sceptiques". Ça c'est de la philosophie. 

    Contre Schmitt et Heidegger

    Juif caché pendant toute la guerre et bien sûr Allemand, B. est d'abord (pour moi) celui qui identifia la défaite allemande de 18 au sentiment funeste et philosophique qui présida à la suite, c'est-à-dire à la tout aussi funeste conversion au nazisme de deux très grands esprits, Heidegger et Schmitt. L'un comme l'autre rompirent avec Platon et crurent à ce qui est l'antithèse absolue du roi philosophe: le prince démoniaque qui identifie sa vie propre au monde et a souhaité confondre les deux morts. 

    Cette identification du destin personnel du sujet transcendantal en quelque sorte, acteur du monde et du monde lui même est antithétique au projet Napoléonien: le créateur de l'Allemagne, celui qui avait aboli le Saint Empire combattait pour la gloire, le monde à venir étant chargé de la chanter, ce qui est le contraire exact de l'engloutissement de ce monde avec la disparition de son meurtrier. 

    Pour faire court, Blumenberg se confronte dans les années 60 à 3 survivants qu'il ne peut (pour des raisons évidentes) pas blairer: Schmitt, Heidegger, Junger. Au point d'être révolté, et oui, contre la "banalité du mal" de la maitresse de l'un d'entre eux... Il va sans doute plus loin: en philosophe, le mal pourrait bien être issu de cette philosophie et créé par elle.

    La correspondance échangée avec Schmitt, puis interrompue (bitte, keine antwert) a bien "ça" en arrière plan: B. est un ennemi du concept de sécularisation qui absolutise l'histoire, comme si on s'était mis au service d'un mauvais prince pour un vilain prétexte en prétendant être catholique. Douteux le catho: et s'il n'était qu'un "gnostique", la gnose étant ce que le christianisme avait combattu au point d'en avoir été issu, et que le monde moderne a pour légitimité de dépasser ? 

    Car B. est un ennemi de l'absolu transcendant ou immanent, et, "polythéiste". 

    Puisqu'on parle de Schmitt, il faut dire que B. rejette la distinction ami/ennemi source du politique. On a là les réflexions essentielles que tous doivent mener sur l'origine des sociétés humaines, l'état de nature et le reste... Blumenberg présente ici une solution au plus haut niveau... 

    Pour finir, il dit  "Schmitt a certainement dû comprendre que Weimar, malgré toutes ses critiques, était certainement préférable au national-socialisme." D'une profondeur triste étonnante.

    Le sens de l'histoire

    En deux mots (1), l'histoire de la culture élucide des réponses à des questions anciennes, qui se manifestent par de progressifs déplacements: l'histoire du moderne est causée par son passé et ainsi de suite... Le moment du moderne est donc indéfini... Disons que tout commence à la fin du moyen âge, (avec Scot, on le dit assez) avec l'arrivée du nominalisme dont la vraie conséquence est un Dieu devenu absolument volontaire et imprévisible. Le cosmos est ébranlé complètement et la prédestination rend Dieu hasardeux et incompréhensible, voire "mort" pour la première fois. 

    La conception (Blumenbergienne) du mythe comme moyen de s'affranchir de l'absolu vide du monde est auto-contradictoire: elle introduit à la peur du Dieu, et la science qui apparait comme remplaçant le Dieu incompréhensible introduit à son tour à la peur du technique... Ce technique rejeté par Platon, comme la réthorique. Or la religion et le mythe sont des techniques pour se relier au monde réel terrifiant.  La métaphore est alors l'élément de cette technique, un outil cognitif qui introduit finalement au scientifique tout restant, selon Davidson, "toujours fausses". 

    Un grand mystère: le dégout actuel de la science : le rêve de la mathésis universalis est passé. La grande désenchanteuse est donc désenchantée. 

    On a pour finir une histoire de la culture plutôt qu'une philosophie de l'histoire et des métaphores plutôt que des sens généraux. B. est vraiment un homme supérieur. 

    Heidegger destrucktionné

    B. est un tueur de H.. Auteur d'un mythe philosophique, la fumeuse histoire de l'être, métaphore d'un quelque chose dont lui disait "qu'il était lui-même", H. est un vieux con, nazi en plus et son histoire de l'être un "chemin impraticable" (2).

    De manière générale, B. refuse les concepts "infigurables" et donc inopérants (liberté, être). Ce sont les métaphores qu'il nous faut. On remarquera que H. a sa "clairière"... 

    Avec ses métaphores, B. introduit à l'inconceptuabilité, qu'il va jusqu'à définir comme "l'expérience de ce que la compréhension de l'être n'est pas". Pas mal non ? 

    B. devient alors un disciple de Nicolas de Cues (la coincidia oppositorium) inventeur de la "métaphore explosive", qui en concevant le cercle de courbure nulle et de rayon infini s'identifiait à la droite dans quelque chose d'inconcevable, seule manière d'exprimer Dieu en acceptant l'ultime défense contre le scepticisme: la "docte ignorance". 

    Cette histoire de métaphore, B. crée la "métaphorologie" comme discipline est extraordinairement féconde et se branche sur Kant directement, celui qui a exclu Dieu, Monde et Vérité de raison conceptuelle, condamnant la pensée à user de métaphores pour décrire et accéder à ce qui ne peut être conceptualisé. La métaphorologie introduit à l'inconceptualisable, et là on est assez haut dans la chaine alimentaire... 

    Un exemple de la métaphore: la vérité se tient dans un premier temps "dans la lumière", et puis finalement, elle doit "être éclairée". Faudrait savoir. 

     

    La modernité

    B. fait l'histoire de Copernic et de la modernité. D'abord en renversant la fameuse "castration" freudienne: en fait, Copernic, en défaisant l'absolu divin qui s'imposait à la raison (la terre lieu de l'incarnation, est au centre, plus que l'homme), il fait de la raison le centre de décision: ce qui convient à l'homme et à ses calculs, l'héliocentrisme, doit prévaloir. La modernité met bien l'homme au centre, en fait. Au passage on situe Copernic entre le Cusain (le monde est limité par Dieu) et Bruno (le monde est infini). 

    Tout comme Bruno, qui est brulé pour blasphème: son monde infini met en danger l'efficacité de l'incarnation. À chaque fois, on condamne ce qui contredit l'efficacité de l'action divine. La modernité, c'est le signe de la fin des signes, et la contrainte faite à la science l'est au nom d'une métaphore qu'on prend à tort au pied de la lettre. 

    Au passage on se confronte  à la gnose, image de la modernité selon Voegelin, ou selon Harnack, ce qu'a combattu pour se former, le christianisme ? Pour B. ce combat reste la justification de la modernité. 

    Car pour l'ancien monde, pour libérer Dieu de la responsabilité du mal, on fait de l'homme (et donc de la liberté) le responsable, qui doit donc renoncer à l'action et à un monde mauvais. Du dieu créateur, on passe à l'homme créateur, et du rôle humain de "signifier" on passe à l'obligation d'"être". Le roman crée un monde et le hasard devient essentiel. 

    Blumenberg est un interprète de la modernité qui se situe hors de ses deux apories: le progressisme délirant et la critique décadentiste. Il décrit et étudie les lumières à la Kant: comme grande ambition à critiquer, la vérité ne valant que comme ce que l'on cherche sincèrement et indéfiniment... 

    Rousseau: "sommes nous donc fait pour mourir attaché sur le bord du puit où la vérité s'est retirée? "

    (1) https://journals.openedition.org/rgi/698#bodyftn18

    (2) docte ignorance : https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-2004-2-page-269.htm#re3no3

    (3) dossier sur lui https://www.implications-philosophiques.org/wordpress/wp-content/uploads/2013/07/Blumenberg.pdf

  • Un commentaire à Thaïs d'Escufon

    Séduit par (1), je bave en tout bien tout honneur en déplorant ce que je pense être une dérive moderne, les théories "évolutionnistes" en matière de sexe me gonflant un peu.

    Thaïs nous parle donc de l'"hypergamie": 

    La fameuse "tendance" n'en est peut-être pas une, et peut dépendre des époques, des milieux, des cultures. C'est tout le problème des fameuses théories "évolutionnistes" auxquelles se rattache le point de vue ici décrit. La meilleure preuve est que la "nature" décrite ici par Thaïs n'est pas "universelle", sinon Thaïs serait elle même aussi superficielle et hypergamique que ce qu'elle décrit, ce qui n'est bien sûr pas le cas. Toute la question est donc d'évaluer le côté quantitatif de la chose et aussi de comparer les natures, ce que fait finalement Thaïs en parlant des "bonnes" femmes, bref, l'hypergamie est-elle "naturelle" ou pas ?


    Quelques pistes: la fameuse expression "toutes les femmes sont des putes" est en fait une variante de "toutes les femmes sont hypergamiques". Dommage et effectivement, la tendance ne doit pas être généralisée bien sûr. La chose est toutefois connue depuis longtemps, et se trouve aussi avoir des avantages pour les hommes, toute situation asymétrique (et la différence sexuelle en est une ) pouvant être exploitée de manière avantageusement réciproque. La question est alors de pouvoir établir des échanges lucides dans toutes les situations, la question se ramenant à la perception et au traitement de l'information dans les rapports humains en général. Ceux-ci peuvent-ils être durablement perturbés à certaines époques par certaines pratiques culturelles ? Cela est certain.
     
    Par exemple, il est indubitable que certaines conceptions "féministes" qui semblent répandues à l'identique dans des larges sous groupes de la population féminine pourraient bien constituer en fait de véritables pathologies, cela très au-delà des caractéristiques biologisantes décrites ici.
    Les croyances absurdes sont légion, comme celles du patriarcat, de l'exploitation salariale des femmes, du caractère pacificateur des femmes, de l'occultation du clitoris ou pire du point G, de la nécessaire parité des emplois; cela sans parler des mythes fondateurs du prince charmant et de la corrélation entre taille du pénis et la taille tout court, sont ancrées chez bien des femmes. Bien que faisant partie des "croyances sexuées" elles-mêmes variables selon les cultures, elles sont bien trop répandues à notre époque et au même titre que l'astrologie, colorent nos cultures.
    Je terminerai cet exercice d'héroïque masculinisme en remettant en cause fondamentalement l'égalité homme femme telle qu'acceptée à notre époque: suspectée et à raison de "fricoter avec les curés", et interdites de vote pour cela jusqu'à assez tard en France, les femmes ont maintenant remplacé le confessionnal par le féminisme niais et il va falloir, pour le bien de la reproduction de l'espèce, les purger de cette vérole-là.
    J'engage donc tous les hommes les vrais, à manifester avec hauteur et explicitement leur mépris macho pour ces stupidités et priver de zizi toutes les femelles qui en sont affectées. J'avoue que l'entreprise est pénible, mais l'internet est un soulagement. Courage !

     

    (1) vidéo de Thaïs d'Escufon: https://www.youtube.com/watch?v=l6PcVTHQxQw

  • Les vérités

    Nous vivons dans un monde de débats ou plutôt de non débats, en ce qu'est imposé collectivement par les pouvoirs constitués, les médias et dans la plupart des cas, l'opinion publique, des points de vue que JE considère (avec d'autres) comme absolument faux, suicidaires, absurdes et proches de la pathologie mentale, tant l'évidence montre l'inanité de ce qu'on ne peut appeler "point de vue". Ma révolte est totale, mon dégout et mon mépris absolu.

    Je souhaite que des violences cruelles s'abattent sur les tarés qui soutiennent et instaurent ces délires. Qu'ils soient punis corporellement puis mis sous médicaments et privés de toute expression publique. Je pourrais détailler les punitions je ne ferais qu'exprimer des fantasmes inavouables, et puis le supplice à notre époque n'est que métaphore. En attendant, c'est moi qui suis au supplice et mes malédictions sont celles du brulé vif au nom de la folie progressiste. Mon supplice est en cours et je souhaite la destruction violente d'un monde devenu fou que je hais de toutes mes forces. 

    Les thèmes sont les suivants:

    • le nucléaire
    • les éoliennes
    • le bio 
    • la corrida
    • la théorie du genre
    • la guerre en Ukraine
    • les politiques du Covid
      • confinement
      • port du masque
      • vaccins
    • l'immigration
    • la police et la justice
    • les finances publiques

     

  • Les outremers

    Au hasard d'un zap improvisé, cinq minutes à faire le tour du monde des outremers avec France info. 

    On commence par la Guadeloupe. Privé d'eau depuis 4 ans, une zone de l'île est alimentée par intermittence, voire pas du tout. Les factures sont pourtant émises et reçues. Une grosse (pardon) mère de famille, de manière véhémente, crie fort avec un geste de la main: "je ne paierai pas ! ". Des groupes d'hommes à forte carrure, marchent sur la plage, l'air menaçant. 

    A la Martinique, on s'entraine à l'éventualité d'un tsunami. Risque jugé suffisamment grave pour mobiliser la population, des adolescentes à l'air responsable évoquant leur retrait en zone protégée (au moins quinze mètres au-dessus du niveau normal de la mer), des adultes tout aussi responsables, parlent des premiers secours à administrer, on détaille le contenu des kits de survie permettant de tenir à l'abri quelques jours... Un jeune enfant suce une lampe de poche avec un air joyeux. 

    En Nouvelle Calédonie, l'interdiction de toute baignade pour le reste de l'année du fait des requins ruine tout le tourisme plagiste de la région et aussi les restaurants, qui qualifient la situation de "compliquée". L'air grave est à la hauteur du soleil éclatant, des plages paradisiaques et de tous ces lieux de tourisme, totalement désertés. On aimerait être un requin pour rire de toutes ses dents (pardon). 

    En Polynésie, un encouragement à exercer le métier de plongeur est assumé avec grande énergie, l'accent étant mis sur l'encouragement fait aux femmes à le pratiquer. Deux plantureuses vahinées hilares assurent être excitées par l'opportunité et se préparent avec enthousiasme à plonger. Les eaux concernées semblent transparentes avec une ambiance un peu bleue du meilleur effet. 

    Tous ces reportages ont un point commun que mon mauvais esprit pourrait détailler, mais le gentil comique typiquement français qu'il suscite du fait du mimétisme assumé des travers métropolitains ne font finalement que souligner ceux-ci, et c'était ce que je voulais dire. 

     

  • Les diversités

    On a écouté, passionné, (1). 

    À chaque fois, à chaque argument mis en avant, au-delà de la passion et de l'intérêt porté aux questions soulevées, toutes d'une valeur et d'une importance extrême,  un sentiment de révolte à l'égard des argumens évoqués, et un désir éperdu de s'exprimer et de hurler un désaccord, au delà de la révolte contre un mal: la nécessité d'exprimer un point de vue qui n'est pas représenté... La chose est particulièrement multiple, et riche de sentiments et d'arguments, la voilà.

    La Déconstruction 

    Tout d'abord un jugement sur la "déconstruction", assimilée à la notion philosophique générale de "critique", initiée par Montaigne, La Boétie et bien sûr, merci de le mentionner Kant. 

    Même si Derrida n'était pas "woke", ou du moins malgré sa considération pour le marxisme militant (quoiqu'en butte à la police tchècoslovaque), sa déconstruction est d'abord la formalisation philosophique du rejet de la "binarité" associée au classicisme philosophique et métaphysique. Il est par là celui qui initie et rend possible une interprétation excessive de la philosophie "française" dite "french theory", celle qui mène à la négation des différences culturelles, sexuelles et économiques dans les sociétés quelles qu'elles soient. La pensée binaire oppose les contraires, et cela n'est pas supportable et doit être éradiqué. La déconstruction est la réflexion sur les affirmations, et la négation progressive systématique de toute expression, de tout discours en vertu de la faiblesse fondamentale de toute parole globale, assise sur des conceptions métaphysiques construites par l'histoire sur la base d'une rationalité qui ne peut plus "tenir" seule. 

    Seul dépositaire de l'acceptable, le déconstructeur a le monopole du rationnel, en tant que négateur de celui-ci. 

    Intéressant et passionnant le discours marabout de ficelle du grand négateur fut considéré prétentieux et futile par les analystes qui tentèrent de le contredire et réalisèrent que cela n'était pas possible, par définition. 

    Sa postérité fut l'exploitation systématique non pas des ses discours théoriques mais de ses conclusions provisoires. L'une d'entre elles est bien sur la négation organisée et suivie de la différence sexuelle elle-même, à l'origine d'une partie importante de la pensée woke, qui est la théorie "queer", affirmation de la prédominance de l'être non sexué seul capable de comprendre l'essence du sexe qui est de n'être pas. L'autre partie de l'intersectionnalité, la plus importante, nie la différence raciale en l'hyperbolisant, seul l'être "devenu" noir pouvant survivre intègre à la découverte d'une oppression essentielle due à la différence raciale exprimée par la possibilité d'être blanc, chose à éradiquer. Là encore, la binarité est rejetée, au point d'instaurer une oppression raciale symétrique conçue comme nécessaire pour abjurer les crimes essentiels passés. 

    Ces petites folies sont actuellement structurées en système fasciste explicite dans les universités américaines, qui à cause de cela (on le suppose, car s'endetter à vie pour se faire mettre en contact avec de pareilles conneries est insupportable), sont d'ailleurs en train de vivre un effondrement de leur recrutement. Car le système d'éducation US est actuellement en train de s'effondrer, la recherche de l'éducation à pas d'efforts, gage pour éviter la pauvreté, ne fonctionne plus. Bref, le woke encore ultra-puissant et surtout officiellement au pouvoir, le transgenderisme étant officiel et obligatoire jusque dans l'armée, ravage actuellement la société américaine. 

    Le point de vue exprimé, très "social démocrate" est donc tout d'abord philosophiquement faux: même si Derrida n'est pas obligatoirement interprétable comme cela, l'interprétation existe, croit en Europe et commence à y exercer ses ravages, les premiers d'entre eux étant la soumission des idiots utiles, au nom des libertés et surtout de l'unanimisme progressiste propre aux universités. Le monsieur honteux d'avoir déjà cédé sur l'essentiel, cherche à masquer sa déconfiture. En tout cas, les premiers signes sont là, et sont mentionnés dans le débat: les masques noirs de la pièce d'Eschyle, les excréments envoyés à la femme de Jospin, nous y sommes en fait, et la censure a déjà été instaurée. 

    Car la non binarité est le point essentiel, et n'est absolument pas une "critique" au sens kantien, mais bien le rejet du principe non pas du tiers exclu, mais de contradiction. Typique d'une recherche de la nouvelle métaphysique, le monde continental veut penser hors du réel et hors de la logique. La binarité c'est le vrai et le faux, et la "présence" immonde du fantôme doit être chassée. Assimiler cela à Kant n'est pas acceptable. Le fantôme est aussi celui de Marx, celui que le néo capitalisme sous sa forme "néo libérale" (le comble du satanisme), voulait éradiquer à tort. Négatif et positif, le fantôme, la chose existante qui ne peut pas physiquement exister est...là. 

    Et puis le procès fonctionne à front renversé: s'opposer à tout cela c'est rejeter toute critique, et donc soutenir un identitarisme symétrique, sans doute pire, c'est d'ailleurs précisément celui qu'on se propose d'éradiquer. En forme de poignard à lame courbe, l'argument vaut son pesant d'or ! 

    Dans la réalité, la déconstruction n'est pas du tout une "critique" et picétou: elle nie ce qui est l'univers du discours contradictoire et donc n'est qu'anecdotiquement intéressant: une obsession gnostique autophagique, qui permet de démontrer n'importe quoi comme il se doit, et donc n'est qu'argument sophistique, juste bon à pécho les étudiantes qu'il suffit alors de sélectionner en fonction des critères habituels. 

    Il n'est toutefois pas faux de dire que l'affirmation de théories démodées pourrait tirer avantage de cette critique justifiée. Cela fait l'objet de discussions philosophiques passionnantes, et le nom de Richard Rorty, le relaps, pourrait être cité. On se doit toutefois de supprimer l'engagement politique de la discussion: il faut le répéter, seule la violence physique et un nouveau mccartysme nécessaire pourra nous débarrasser de la peste woke, hérésie abominable qui ne pourra être extirpée qu'après tortures et buchers. On commence aujourd'hui, et l'exigence de l'agonistique explicite, curieusement évitée par nos débatteurs, me semble inévitable. Il n'est pas question d'universalisme, mais d'une extermination nécessaire, mais de la lutte du bien contre le mal. 

    Bon, si l'on veut assouplir le cri et discuter un peu, la question d'identitarisme ne se pose pas en fait: seule la discussion, et la confrontation d'opposés est vraiment obligatoire. Dans la mesure où elle est refusée, celui qui refuse la chose doit impérativement recevoir la balle dans la tête dont je parle. Aussi simple que cela. Il n'y a pas de miroir, il y a la force. 

    La violence

    Le refus d'une conception objective de la violence traverse par ailleurs tout le débat et marque sans doute l'une des incapacités fondamentales des moutons qui nous servent d'élite, à cette époque troublée. 

    La violence est en effet exclusivement pensée comme réciproque et symétrique, sur la base d'une condamnation morale d'un mal conçu comme à rejeter globalement: toute pensée de la conflictualité est ainsi rendue impossible, au point d'absolutiser la binarité, jugée essentiellement violente elle même, et donc à rejeter, violemment bien sûr. 

    Le conflit est d'abord dialectique, c'est-à-dire asymétrique (donc non-symétrique, ce qui est le point) et en forme de communication, chaque coup étant différent de l'autre, et cela dans les deux sens. Par essence, l'échange est asymétrique et l'illusion intellectuelle du "miroir" est liée au refus de voir la binarité de la "chose" conçue, comme si une image était identique à son reflet... La violence est à la fois commune et globale et sa structure est celle d'une flèche, qui comme toutes les flèches, peut changer de sens. Elle doit être pensée positivement, et cela s'appelle la guerre, chose à la fois nécessaire parfois mais toujours à tenter d'éviter. 

    La Démocratie

    Revenons à la démocratie impossible dans un pays apparemment impossible à réformer. D'abord, les divisions furent omniprésentes dans l'histoire, et les deux régimes que nous ayons jamais connus sont royauté et démocratie parlementaire, hors les quelques dictatures provisoires qui arrivèrent à s'imposer ponctuellement. Conçue comme identifiant nation, peuple et corps du roi intermédiaire sauveur devant l'anarchie féodale constitutive des époques troublées, la royauté ne rassemble pas des entités divisées autres que géographiques et c'est la revendication bourgeoise introduit la deuxième division, celle entre droite et gauche, au sein d'une élite qui se sent en charge de la gestion du royaume des deux manières qui opposent le rationnel. Car s'il est rationnel de respecter les équilibres humains, il l'est tout autant de les bousculer même si c'est pour de fausses raisons. 

    Rechercher la fin des divisions en démocratie est donc absurde, car ce régime ne fut introduit que pour les gérer. Les drames de la division ne sont donc pas institutionnels mais caractéristiques de la démocratie ! Pourquoi faut il donc que cet essentiel soit toujours traduit, pourtant par des gens qui idéalisent une pluralité d'opinions, comme un problème d'institutions ? Nous voilà au coeur du mal des zélites: c'est la faute à la constitution... 

    Au passage, une dénonciation qu'il faudra reprendre: l'interdiction des cumuls de mandats parlementaires et municipaux, plaie de l'humanité représentative et absolue stupidité socialiste imposé par le calamiteux Hollande. Sans parler de l'absurde nouveau découpage des régions, gage supplémentaire de gaspillage et de sous représentation, autre stupide réforme imposée par l'absurde et la corruption. En voilà des ruptures du bon sens imposées par la pensée de la réforme des institutions... Ce qui conduit, chose amusante, à ne devoir réformer des institutions que ce qui a été changé à tort du premier jet: parité, principe de précaution, cumul des mandats et surtout, primauté du droit européen... 

    L'idée centrale de la dépossession au nom de l'Europe de la puissance des politiques, gage du mépris qu'ils inspirent et de la désaffection pour l'impuissance qu'ils expriment... Il faudrait pour cela réinstaurer une puissance de la loi "locale" supérieure à la jurisprudence européenne. Exprimée par celui qui conseilla Lisbonne au président Sarkozy, la remarque est bonne. On sait qu'elle inspira à Laurent Fabius une déclaration de guerre contre Zemmour qui fut remarquée. Encore un débat essentiel que l'élection de l'année dernière occulta... 

    On notera alors la remarque que tout cela serait résolu par une "démocratie européenne", idée creuse que celle de la fédération salvatrice, dans un bloc de 27 pays impuissants qui se haïssent et qui vont bientôt se séparer, les subventions allemandes devant s'interrompre faute de gaz à pas cher. 

    Dans le débat, on note deux aspects, vicieusement cuisinés par Taddei avec ses invités : la simultanéité de la plainte de la dame (Chloé Morin) du manque d'une politique "qui ferait envie", et qui "réinventerait la société" en prenant en compte le "climat", de l"impuissance publique" et aussi de la prolifération des "notes" (décrite par Pierre Bentata) attribués à tout et à tous, afin de réguler un nouveau monde numérisé... 

    On attribuera tout cela au côté féminin de ces deux pratiques: bienveillance et recherche d'un bien objectivé, les deux pôles féminisés de la gouvernance moderne qui nous accable. Venus du dévoiement féministe les deux attitudes participent de ce même instinct du jugement qui dépossède la volonté et la responsabilité au profit d'un bien vague essentialisé. Sans parler de l'esprit pratique féminin traditionnel de la régulation non violente par l'"évaluation", et bien sur l'idéal du prince charmant, qui "donne envie de la réinvention", parangon du voeu secret du sexuel féminin. 

    Pour finir la citation improbable: "l'important en politique n'est pas le consensus mais le consentement". 

    De quoi se plaint-on ? 

     

     

     

     

    (1) Les visiteurs du soir Taddeï , 11 mars 2023 https://www.cnews.fr/emission/2023-03-11/les-visiteurs-du-soir-du-11032023-1331658

  • Les Nations

    On se livrera, on l'a déjà fait à un commentaire sur l'idée de Nation, sur la base d'une intuition récente quant à l'actualité qui proclame dans la bien pensance, l'évidence non prouvée et l'assurance au nom du bien que la Palestine et l'Ukraine sont des nations, et que leurs peuples courageux luttent à mort pour leur identité, alors, que précisément, cette lutte n'a pas lieu d'être. Ni l'une ni l'autre des deux entités n'est à proprement parler une nation, et le concept ne s'applique pas à ce qu'ils sont, s'ils sont quelque chose...

    L'Ukraine pour commencer n'a jamais rien été qu'une marche, des confins pour l'est ou l'ouest de l'Eurasie. Terre vide, peuplée de hongrois et de polonais à l'ouest, et d'esclaves à razzier par les barbares du sud (les tatars et autre ottomans vélléitaires) ou de l'est (les mongols et autre russes affidés). Elle demanda explicitement par la voix de ses cosaques le secours de l'empire moscovite et son adhésion à celui-ci. Elle fut terre d'Empire pour l'empire Austro Hongrois et aussi l'empire Polono-Lituanien.

    Elle ne fut langue ou plutôt patois que pour un écrivain romantique qui décrivit en Victor Hugo slave, Chevtchenko, pour la gloire de la misère d'un peuple sans élites condamné au triste folklore paysan. Ses écrivains écrivirent en Russe et ne fut considérée que comme on l'a dit: une marche silencieuse. 

    Et puis il y eut la révolution Russe, animée par des non-russes, juifs, géorgiens, kalmoukes et qui par le principe des nationalités donnèrent l'idée: et si on en faisait une nation, au-dessus de la nationalité ? On créa de toutes pièces dans une fausse fédération centralisée par force une zone, un pointillé qui tenta de se détacher "tout seul"  lors de l'effondrement de l'empire soviétique. Et qui voulut garder et la Crimée et le Donbass, condamnés d'avance à rester russe... 

    Bref, il n'y a pas d'Ukraine et les post soviétiques corrompus incapables de se diriger et de créer de la richesse convenablement, envieux des mirages européens et persuadés que les subventions des lumières de l'ouest leur apporteront le bonheur, ne sont qu'un ramassis de débiles trompés, vaniteux et obstinés. De quoi peupler les marges sous-développées de l'Europe et de concurrencer les africains pour les emplois sous-payés. Un tiers de ce peuple a déjà quitté sa zone "nationale", le reste vit de la diaspora en se berçant de la purée fétide que lui sert Zelensky, le fou sadique drogué qui envoie son peuple à la mort pour conquérir une partie de la Russie. 

    Parlons de la Palestine. Les confins de l'empire Ottoman, la zone antique qui ceinture Jérusalem est d'abord un ensemble de métairies pour de nobles arabes interlopes écrasés par les Turcs depuis 500 ans et vivant des olives à pas cher que leur cueillent depuis toujours les paysans misérables qu'ils exploitent honteusement. Ça un peuple ? Nulle gloire, nulle histoire sinon l'éviction il y a mille ans de croisés racistes par les Turcs et Kurdes musulmans qui vinrent récupérer le bien de l'Asie. Pas plus arabes que sémites, anciens hébreux convertis de force, ils courbent la tête depuis toujours. 

    Obligé d'admettre encore une fois une croisade occidentale, cette fois juive, l'Asie musulmane inventa alors une résistance de l'intérieur à l'aboutissement de la ruine Ottomane: l'infâme et insupportable pollution de "leurs terres" par la juiverie maudite méprisée mille cinq ans. De fait on tenta de faire la guerre, on la perdit, puis installa un principe bidon de nationalité pour les pauvres gens incapables de partir vivre ailleurs une vie normale. L'aberration putride de la bande de Gaza, fanatique et surpeuplée est le cancer immonde que le monde arabe goinfré de propagande identitaire, inflige au monde pour sa fierté mal placée... Ceci pour le malheur des marionnettes, à qui on permet toutefois de vivre sans rien faire, cela fait bientôt un siècle que cela dure. 

    Noyau enclavé dans Israël, comme Israël est enclavé dans le monde arabe, la Palestine n'a pas plus d'avenir que ce qu'elle parasite: dénis réciproques d'existence, seule la force tranche et elle n'est que provisoire. Notons qu'elle avait régné deux mille ans pour ce qui concerne l'oscillation précédente du sort des armes.

    La seule vraie nation reste la nation juive, c'est elle qui a inventé le concept, honneur à l'initiateur ! 

    Alors que le concept même revient en Occident, que le souverainisme a maintenant pignon sur rue depuis l'Amérique fédérale qui commence à se lézarder, son démembrement commençant à advenir du fait des fractures indicibles qui commencent à s'y faire jour, jusqu'à bien sur l'Europe vassale, maintenant tellement humiliée et tellement ruinée qu'elle va revenir bientôt à sa fragmentation de toujours, seul gage de son identité globale, maintenant que l'empire privé de gaz va devoir retourner à ses fondamentaux, et il n'est pas sûr qu'ils ne soient pas westphaliens au sens du XVIIème siècle... 

    Je parle donc, à rebours du progressisme qui brille de tous ses feux actuellement, du terrifiant anti occidentalisme woke qui célèbre la juste cause des Palestiniens et des Ukrainiens, deux entités de fanatiques fascistes adeptes du culte nazi et tous deux historiquement liés au fanatisme hitlérien et qui continuent malgré toutes les leçons de l'histoire à agiter le drapeau immonde de leurs prétentions racistes. 

    Car oui, le progressisme brille de tous ses feux, de ses derniers feux: construit sur l'oubli et la perte de sens de ses fondamentaux religieux et nationaux, l'Occident est en lutte pour conserver ce qu'il croit être son essence et qui est en train de disparaitre: les deux dernières nations de ce monde débile s'agitent en brandissant des croix gammées: car c'était Hitler le dernier souverain et il va falloir le faire mourir encore une fois. Allez Poutine ! Fous-moi tout ça en l'air ! 

     

    P.S. La Russie soutient l'Iran et la Syrie, peu pro-israéliens, mais entretient des relations ambiguës et prudentes avec Israël. Le monde reste complexe, et l'alliance entre Arabie Saoudite et Iran peut être une source d'apaisement au final. À moins que... 

    P.S. La grande Nation, la France a ceci de particulier que son chef d'État parle sans cesse de "souveraineté européenne" et évoque sans cesse le "couple franco-allemand" : il n'est plus à la mode de parler de Nation, le nationalisme étant tabou car d'extrême droite. Ce dont nous dotons nos charités, nous nous en privons nous même. C'est le progrès. 

  • Les représentativités

    Laurent Mucchielli (1) est un sociologue émouvant à plusieurs titres. D'abord par ses positions anciennes, niant la criminalité moderne, puis par ses prises de position vigoureuses contre la vaccination covid, et enfin par la manière dont il fut victime d'une chasse aux sorcières hallucinante. Proscrit par tous, depuis les fact checkeurs du Monde jusqu'à Edwy Plenel lui même (il fut censuré par sa maison natale, Médiapart). 

    L'homme est un sociologue bourdieusien (sans majuscule), immigrationniste, adepte de la théorie des dominés (il utilise le mot). Bref, un homme de gauche dans la grande tradition intello de gauche jusqu'au bout des ongles, MAIS avec une conception du monde exprimée publiquement qui est basée sur des principes intangibles. 

    Le premier d'entre eux est le respect et la pratique (le respect de la pratique) de la "démocratie" qu'il définit comme une forme de gouvernement basée sur 3 principes, on y revient: 

    • le respect des droits humains
    • la séparation des pouvoirs
    • la représentation pluraliste

    Au nom de tout cela, qu'on va commenter en détails, une notion fondamentale mise en pratique par son passage à la  matinale de "Radio Courtoisie" (2) ("chez Clémence"): "Votre opinion a la même valeur que la mienne". 

    L'homme est ainsi un pur de chez les purs, infiniment civilisé et respectable et quelle que soient la fausseté de ses philosophies et sa responsabilité gauchiste envers ses erreurs idéologiques, on se doit de s'incliner devant lui. Un homme, un vrai. 

    Sa définition caractérisée de la démocratie est fondamentalement correcte: elle n'est aucunement un gouvernement "par le peuple", l'expression confondant principe de souveraineté et méthode de gouvernement. Une démocratie s'assure et fonde par une constitution le respect de ses principes de fonctionnement, destinés à assurer des principes plus généraux de liberté et d'égalité. La fraternité, liée à la souveraineté, exprime le respect des droits d'une manière particulière, à l'intérieur de la nation, et là tout le monde n'est pas d'accord, il faudra en reparler. Les "droits" en tout cas sont ceux du citoyen déclaré et non pas (suivez mon regard) de tout quidam entré illégalement sur le territoire... Passons.

    Les principes

    La notion de "gouvernement par le peuple" n'a de signification que pour éclairer ce qui est un caractère secondaire de la démocratie, c'est à dire le fait qu'elle est représentative. Même élu pour une certaine période de part un mandat non obligé, un "représentant du peuple" se doit de rendre réelle cette représentativité en tenant compte "en temps réel" de l'avis de ceux qu'ils représentent. Pour faire court: élu minoritaire d'un peuple confronté à un pis aller, le président actuel n'est pas légitime pour imposer une réforme désapprouvée par une large majorité du peuple global. 

    Ce principe démocratique général a été violé, le vote de la motion de censure est en cours à l'instant même. 

    De fait, il s'apparente au principe de représentativité qui recouvre d'autre part une nécessité effective de la participation de minorités non seulement aux débats, mais aux décisions. La discussion sur les retraites l'a très bien illustré: la réforme fut critiquée par des tenants du recul de l'âge légal qui voulaient l'accompagner d'un soutien effectif à l'emploi des seniors menacés par la mesure. Comme à chaque tentative de ce type présentée au pouvoir macroniste actuel, la réponse fut négative. Pas de participation aux décisions des minorités, seul l'élu décide. 

    Par contre, il y eut marchandage symbolique: des mesures de "prise en compte" furent concédés au parti (les LR) dont on avait besoin pour faire passer la réforme, multiples et variées ces améliorations furent toutes survalorisées et réduites à rien en réalité, le summum du foutage de gueule (une erreur parait-il) étant le minimum de 1200 euros destinés à 2 millions de retraités qui ne put être attribué qu'à 20 000... Seule la force prévaut, bâton plus carotte, allant même jusqu'à proposer des mesures de faveur locales aux potentiels votants, ce qui est une corruption qui fut rendue publique. 

    Pour finir, toutes ces indignités ne servirent à rien, un vote bloqué fut décidé au dernier moment, la démission exigée évitée à 9 voix prêts, une vraie honte. 

    Mais il faut parler aussi de la séparation des pouvoirs, particulièrement considérée en France, patrie de Montesquieu. 

    Avocat en conflit avec la magistrature, Eric Dupont "Maserati" (du nom de sa mère, une pauvre femme de ménage immigrée qui permet au richissime trafiquant d'éloquence de vendre ses conseils aux dictateurs africains pour contrebalancer son indignation offusquée de l'existence d'un parti nationaliste dans ce qu'il prétend être son pays), est en conflit d'intérêt de par son rôle ministériel même, auquel il ajoute des décisions de sanctions disciplinaires contre ses anciens ennemis les juges, rebelles au point de l'attaquer en justice. Mis en examen, le garde des sceaux officie impavide et s'offusque au nom de la présomption d'innocence, évidemment et gravement mise en cause tant sa vilénie évidente et grave et patente, et surtout insupportable. Pour illustrer encore davantage le conflit, l'homme se fit applaudir lors d'une visite de prison. À croire qu'il était venu distribuer du cannabis aux prisonniers... 

    Lors de la crise du Covid, les deux autres principes démocratiques furent battus en brèche de manière caractérisée. Les décideurs se crurent en fait saisis: informés par ce qu'ils crurent être des experts, craintifs devant leurs responsabilités, persuadés d'agir au nom du bien et donc de leur nécessaire autorité absolue, ils passèrent outre, et de manière déterminée. 

    On fit d'abord alliance avec les corps constitués: Conseil d'État et Conseil Constitutionnel firent partie du dispositif et soutirent aveuglément l'exécutif, persuadés avec lui de la légitimité des actions décidées, et cela à tort. Car la connivence avec l'exécutif est violation de la séparation des pouvoirs et aussi violation du droit, tout simplement. Ce régime d'exception fut donc aussi celui des soi-disant défenseurs du droit, constitués en idéologues chargés de convictions, incapables donc d'assumer leur vraie mission. 

    Ces corps chargés de juger de l'application des lois entérinèrent donc des violations caractérisées du droit, dont la privation injustifiée des citoyens de libertés publiques fondamentales, et cela de manière critiquable, ce qui ne fut pas discité convenablement par des délibérations suffisantes : l'unanimité parlementaire fut quasi complète, et les quelques protestations étouffées. 

    Parties de l'expression des avis à considérer, les médias et leurs affidés furent unanimes dans leurs variantes commerciales les plus connues (les média "main streams"): dénis des oppositions, humiliations et dénonciations publiques systématiques. Laurent Mucchielli fut une des victimes de cette chasse aux sorcières unanimiste qui se déchaina. Le soutien à la violation des droits fut effectif et matraqué comme nécessaire. 

    Ces droits, d'acquiescer à des soins médicaux à l'intérêt discutable dans les deux sens, ne furent pas légalement supprimés ou imposés, je parle de soins certainement peu dangereux d'une part, de soins potentiellement dangereux d'autre part. Par l'influence et par l'obligation à des procédures débiles (auto autorisations, passeport intérieurs absurdes) on força le consentement qui fut acquis si l'on peut le dire, et le dire est infâme. 

    On évoquera les vraies victimes de cette folie législative: les interdictions d'exercer imposées à des professionnels dévoués jugés inaptes par défaut d'obéissance à ce qui n'était pas une obligation légale. Déchus de leurs salaires et de leur liberté, ils furent sacrifiés à un culte de l'autorité qu'on ne peut considérer que comme fasciste. Je suis électeur d'un pays qui s'est permis cela.

    On évoquera aussi d'autres victimes, celles ci niées ou cachées derrière un rapport bénéfice risque que tout le monde occidental continue d'estimer positif et sur lequel on s'interroge: dotés d'effets secondaires que jamais aucun autre vaccin ne présenta, le vaccin révolutionnaire qu'on développa et imposa en temps records est il ou non un poison dangereux qu'on imposa sans raisons véritables à des populations dont de trop nombreux jeunes non concernés par la maladie subirent la dangerosité ? Que faire des jeunes enfants traumatisés par deux ans d'école dispensés par des masques de cauchemar et dont la santé mentale fut fragilisée ? Ces questions sont occultées, cachées, et ceux qui les posent discrédités et moqués. Le débat n'a pas eu lieu. La défense contre tout ce gachis tient en une phrase, celle du spécialiste du vaccin (Alain Fisher) qui pourtant dés son introduction évoquait la possibilité surprenante, mais confirmée par la suite qu'il ne protégeait pas de la possibilité de transmettre la maladie: "si le vaccin tuait, cela se saurait". 

    Car le débat est constitutif de l'exercice démocratique et ne peut pas être symboliquement empêché ou trafiqué. Il doit symboliquement être reconnu et respecté. Et aussi favorisé. Il ne peut être simplement "forcé" et justifié légalement ou non; il doit être entériné. 

    On exprimera ici l'absolu nécessité de l'appel au peuple en cas de blocage de ce débat. Car la force du règlement (celui qui s'impose à l'issue d'un vote bloqué par exemple) ne suffit pas, l'autorité est fondée et le blocage, c'est à dire la non acceptation de la décision commune DOIT imposer le vote ultime qui seul peut départager: l'avis de tous doit s'exprimer, pas seulement celui de la soi-disant vérité, pas celui du soi-disant "représentant" ! 

    Les intermédiaires

    On aura parlé des médias, il faut parler des experts... 

    L'histoire est ancienne et vient du caractère "scientifique" que s'étaient auto attribués les marxistes quand à la conduite de la société. On n'imagine pas les ravages que cette funeste idéologie a pu faire, non seulement dans le monde communiste, littéralement ruiné par le scientisme imbécile qui a détruit sa productivité agricole et industrielle mais aussi dans le monde occidental, en particulier européen, la défaillance globale en matière de sciences et de techniques qui a affecté l'Europe (et pas les USA pendant l'après guerre) étant due à la prévalence continentale d'une pensée sociale dévoyée arc boutée sur des vérités philosophiques destructrices. Les faits sont têtus: soixante ans après la fin de son suicide scientiste nazi et communiste, écrasée par la puissance technique américaine, l'Europe n'a pas retrouvé sa souveraineté technique et militaire. Il faut bien le constater. 

    En même temps une croyance magique s'est développée vis-à-vis de la technique. Nantis d'outils mystérieux faciles à activer, les peuples se sont habitués à vivre avec des objets familiers et incompréhensibles, livrés tout fait par des cigognes bienfaisantes venues d'ailleurs. Le reste est venu avec: la magie mathématique, jugée trop difficile pour être maitrisée est déléguée à des spécialistes extérieurs, les experts, personnages méprisés mais révérés à qui on demande quoi faire. Le problème est que ce sont les dirigés et les dirigeants qui font cette demande en même temps: le pouvoir de décision s'est enfuit, ou plutôt se cache derrière une conception nouvelle de la vérité, celle qui ne se prouve pas. Au bénéfice d'une fascisation de la société, l'expertise devient ce qui justifie systématiquement la violation des droits, sans qu'il y ait de participation diversifiées, et bien sur en absence complète de séparation symbolique des fonctions du pouvoir: l'expert fait les lois, les explique et les discute dans les conseils de défense qui s'imposent à tous : covid, guerre en Ukraine et réforme des retraites sont gérés de la sorte. 

    Bien sur, l'expert ne vient pas de nulle part: des universités et des laboratoires, dont on sait depuis longtemps que c'est le politique qui les finance et les peuple, l'indépendance universitaire ayant été abolie, je dirais bien sur. Astreints très vite à un remplissage délirant de formulaires stupides justifiant de leur servilité, les chercheurs ne sont plus que des chercheurs de financement et donc des experts en charge moyennant finance de conseiller le prince. Mais pas que: des entreprises multinationales vendeuses de technique alimentent ces recherces. Depuis les médicaments jusqu'à l'informatique, l'Etat finance des entreprises américaines déversant des biens vendus à super cher, bien sur conseillés par les experts, qui en sont les premiers utilisateurs, c'est gratuit pour eux. On ne comptera pas ici les voyages, les cadeaux et aussi les financement de recherche, alloués bien plus généreusement que ne le sont les rogations misérables attribués par piston ou refusés par les rivaux déjà en place avant vous. Conflit d'intérêt à tous les étages: remèdes chers, vaccins chers, tout cela fut conseillé et imposé par les experts.

    Les armes américaines achetées pour être données à l'Ukraine, et pour finir, le gaz à plus cher que nécessite la lutte pour le bien, sans parler des emprunt à fort taux d'intérêt que l'on va passer pour faire passer une loi sur les retraites tellement bidon qu'elle va bientôt couter plus cher que si on n'avait rien fait... Les experts conseillent, ils sont américains, et conseillent... de remplacer la haute administration par eux mêmes, ils seraient bêtes de ne pas en profiter. 

    Le pouvoir des experts, c'est au delà de la violation des principes démocratiques, c'est surtout l'asservissement et la perte de la souveraineté: l'immigré américain expert conseille et dirige. 

    Les pouvoirs renversés

    L'aboutissement de tout ce bel état des choses conduit à un comble particulièrement sinistre... Car le conseil, quoiqu'on en dise, n'est pas "politique" à proprement parler. Donné par un maitre comme un conseil à un esclave soumis, il se résume à une conduite "sociétale" de la nation tout entière menée pour conduire le doux esclavage. Il abandonne par conséquent le régalien et tout ce qui revient de droit à l'autorité qui se trouve réduite à un impératif comportemental pour accéder à l'affection du droit. S'y soustraire c'est plonger dans l'illégalité, gage de la défaisance de la société, qui se défait effectivement. La sécurité est abandonnée et devant les écoles, les fumeurs de crack draguent les mères et les filles, les demandeurs d'asile chient dans les rues et partout on arrête et plutôt que d'enfermer, de tabasser et de renvoyer, on vérole les campagnes. Périgueux a sa salle de shoot et on distribue le pipes de crack pour gérer l'épidémie d'hépatite C (ceci sans doute afin d'économiser sur les cures à la cherté délirante imposées par les labos pharmaceutiques qui firent tester à nos experts l'efficacité de la drogue en question, effectivement le crack est moins cher). 

    Bref on a la totale, et l'insécurité publique augmente la nécessité du fascisme qui ne sert que les procédures disciplinaires, suivies la rage au coeur par les bons citoyens, ils sont les seuls. Comme dans l'heureux passé, seuls les pirates jouissent de la liberté, de la prospérité et du plaisir de vivre ! Qui va les représenter ? 

     

    (1) un interview chez Clémence Houdiakova https://www.youtube.com/watch?v=KJ04GQYWH28

    (2) à lire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Radio_Courtoisie

  • Les volontés

    On a lu (1), qui confirme, (Boulnois est un fana Scot) que Duns Scot est le premier philosophe du monde avant Kant. 

     

    La modernité de Scot

    Au passage, on rappelle donc quelques lieux communs de nos cultures communes (je est plusieurs), qu'il convient de rappeler. 

    La volonté, ou la liberté (c'est proche) a deux sens antiques, celui d'Aristote, qui est délibération rationnelle pour le juste choix, et celui des Stoïciens et aussi d'Augustin, qui est de donner son consentement au déterminisme du monde (ou de Dieu). 

    Au Moyen Âge, les franciscains (Oeu et Scot) fusionnent les deux modes et rompent avec Aristote, mais aussi avec Augustin.

    La volonté devient principale, au détriment de l'intellect, favorisé par le toujours aristotélicien Aquin. C'est l'invention de la liberté au sens moderne. 

    Au passage, la critique de Nietzsche fils de pasteur luthérien (Luther est un moine augustin) s'adresse donc au contraire de ce qu'affirme Scot et qui est l'absolue liberté de la volonté humaine, qui devient non pas celle de faire le bien, mais une liberté essentielle, indifférente. La théologie chrétienne devient bifide... 

    Toujours au passage, l'homme "à l'image de Dieu" acquiert une âme infinie et une volonté infinie. L'infini devient positif, c'est la grande thèse.

    Et puis le possible n'est plus le "en puissance" aristotélicien mais simplement le non contradictoire et donc peut être soumis au choix de la volonté infinie... Celle-ci devient alors "métaphysique", essentielle et donc soustraite à l'éthique entièrement. On est loin d'Augustin. Le juste devient alors ce qui est soumis à la norme, et Kant devient possible.

    C'est l'attitude "moderne": l'homme antique était soumis au cosmos, à l'ordre du monde il est maintenant soumis au "devoir-être". Cela arrive avec Scot. 

    Bien sûr la Renaissance c'est la "dignité de l'homme" décrite par Pic de la Mirandole, mais la volonté infinie date de Scot, Pic n'ajoutant que le politique de cette volonté: l'homme pouvant être "ce qu'il veut". Nicolas de Cues: "homme, soit ce que tu veux". 

    Pour finir, Scot c'est aussi l'univocité de l'être, la grande révolution métaphysique qui unifie Dieu et le monde: tous leurs attributs respectifs sont associés au même "être" sans distinction. Dieu devient ainsi métaphysique et non plus "physique", toute référence au cosmos étant abandonnée... Le premier moteur d'Aristote s'évanouit. 

    Ainsi, la "modernité" (c'est la thèse de Boulnois) ne date pas de la renaissance mais bien du moyen âge, avec Scot. Boulnois décrit donc le Moyen Âge comme divers et multiple et donc met à bas toutes les prétentions historico ontologiques de Heidegger, basées sur des conceptions fausses et dépassées de l'histoire de la philosophie ! 

     En gros, H.  , parce qu'Aristote voit la métaphysique comme science de l'être et aussi du divin, donne cette structure à toute la métaphysique. Or cela est faux  ! On trouve au Moyen Age des conceptions de la métaphysique comme exclusivement science du divin et théologie. L'ontothéologie, ne commence que tardivement, avec Scot. 

    Boulnois décrit ainsi la métaphysique comme un ensemble de problèmes et de structures manipulées et décrites par de multiples personnes. C'est tout le monde "scotiste" qui succéda à Scot et réexprima ses thèses. 

    Théorie de l'humain

    Pourquoi ne pas se lancer et théoriser l'humain ? On pourra y revenir plus tard, de toute façon.

    On va donc diviser l'humain en trois parties: la raison, la psychologie, la conscience.

    La raison est philosophique et caractérise tous les discours raisonnables qu'on peut produire. 

    La psychologie est le lieu des émotions et du sexe et de tout ce qui concerne l'état du sujet en action ou pas. C'est un lieu descriptible par le discours, mais composés d'états qui ont une autre existence que leur description: ils sont éprouvés. 

    La conscience est ce qui correspond à la spiritualité c'est-à-dire au fonctionnement réflexif de son propre esprit, soumis de manière pure (non émotive) à ce qui n'est pas raisonnable : l'autre esprit. 

    Ma ptite théorie est que l'humanisation se caractérise par l'apparition de la conscience et donc d'une auto réflexion construite sur la perception et la considération d'un autre esprit, l'autre "transcendantal". Cet autre esprit n'est pas humain (il est au-delà du "soi") et se trouve être dans les choses. Il est l'objet type de la focalisation de la conscience, l'objet "g", origine de l'humain et aussi du "surnaturel" assimilé au spirituel des choses, à la fois visible (il est objectivé ) et invisible (il est purement spirituel, dans l'esprit). L'homme est ainsi crée par Dieu, pour faire court. 

    Le religieux est l'accaparement politique du spirituel, mené raisonnablement afin d'organiser rationnellement le social c'est-à-dire partager les ressources physiques parmi les humains dans et entre les communautés. Il est le fondement du politique transmissible, c'est-à-dire du pouvoir social "durable" justifiable rationnellement et capable d'être accepté hors du simple rapport de force. La référence à l' "autre" effectif, attribut essentiel du spirituel est par contre indispensable à son fonctionnement et se trouver matérialisé (si l'on peut dire) par un "divin" d'une manière ou d'une autre.

    On remarquera la faiblesse freudienne, réduite à la notion d'"inconscient", pendant métaphysique et donc "raisonnable" du conscient pour expliciter le mystère de l'"humain inconnu". Différencier conscience et psychologie et fournir un domaine focalisé et exclusif de la pensée pour les choses qui nous concernent au-delà du psychique biologique et aussi bien sûr de la raison raisonnable, résoud le problème. 

    Car l'inconscient de Freud est bien sûr celui de Shopenhauer, d'ailleurs Freud le reconnait. Comme Augustin, Freud nous rend esclave d'un inconscient révolté par l'orgueil du moi, croyant tout maitriser, ce qui produit nos névroses. Cet orgueil est donc le "péché" freudien, qui nous offre le salut par la cure, par ailleurs payante. 

    Bien sûr il n'y a pas d'inconscient "conscient" (par définition) ni de révolte symbolique cachée (ce que voulut nous vendre Lacan). Il y a une biologie viscérale qui influence le logiciel cervical en activité et qui le perturbe après l'avoir suscité mais scrictement rien d'équivalent au mental, sinon, on n'en aurait pas eu besoin (non mais, dis donc, c'est logique ça). 

    Ainsi le secret du moi n'est pas animal, égoïste et renfermé dans je ne sais quelle glande localisée autour des organes génitaux, il est bien sûr mental, allumé telle une flamme par les mystérieux évènements qui présidèrent à l'hominisation (qui est le véritable problème) et sans aucun doute (en tout cas c'est ma thèse ) liée à une relation à un autre, esprit cela est sûr. Esprit du démon, du dieu ou de la nature, mais esprit: comment vivre seul sinon ? 

    A ce point, je crois qu'on peut balancer toutes les littératures mystiques, mythologiques et poétiques, plus la littérature et la musique et tout ce qu'on appelle l'art, en incluant bien sur les masques africains, voire même soyons généreux, les tableaux blancs des foutraques modernistes: ils signifient tous cet "autre esprit" qu'on se doit de représenter, en mettant en cause les spectateurs futurs. Tout cela s'appelle le spirituel, est le propre de l'homme et picétou. 

    Un point important, ce domaine de l'esprit et de la personne fait toujours référence au passé, à l'origine, au souvenir, forme perdue d'un avant qui nous a fait émerger et dont on se souvient qu'on s'en est souvenu. L'art c'est la mémoire du souvenir, perpétuellement ressassé, transcrit pour ne pas l'oublier. 

    On arrive là alors au sentiment religieux, à proprement parler, qui comme décrit plus haut, introduit le sentiment spirituel dans le politique organisé tout en en gardant les caractéristiques fondamentales: répétition, transmission, transcription. 

    Bien entendu il y a entre spiritualité et religion ce qui est propre à chaque culture ou ensemble culturel et qui est le "mythologique", ou "théologique", c'est à dire le discours rationnel produit pour expliciter le sentiment de la relation avec l'autre imaginal du spirituel. Cet autre apparait nécessairement comme personnage vivant ou supposé avoir vécu la relation à l'autre de manière particulière ou même comme autre pur, humain, animal ou purement abstrait, ce que l'on s'entend être comme un ou le "Dieu". Ce discours est évidement particulier, et marqué par une relation particulière au réel, l'autre imaginal comme indiqué n'étant pas "existant" mais "advenant", et cela de part la transmission du récit stable ou stabilisé qui accompagne sa description, ou ses "enseignements", supposés avoir une origine dans le passé etc etc. 

    On remarquera que ces récits, au delà de leur coté identitaire (c'est papa qui l'a dit), sont proprement réels, eux (même si certaines mythologies tentent d'en faire des produits du surnaturel, ce qui est habile) et donc suceptibles d'être comparés et critiqués pour leurs caractères logiques, esthétiques ou adaptés aux préocuppations humaines d'un moment ou d'une culture. 

    Et voilà donc les cultures humaines expliquées, il n'en faut pas plus. On peut bien sur ajouter que parmi les religions, il y en a de plus élaborées que d'autres, et la transmission à travers les cultures des représentations volontaires du divin après bien des variations est arrivé à de bien belles complexités. 

    Christianisme

    La complexité chrétienne mérite le détour, à la hauteur de la sophistication des culturels qu'elle a alimenté et inspiré.

    On notera l'inspiration trinitaire de ma description de l'humain: raison/père, amour/fils, esprit/esprit... Belle représentation de soi, appelé à devenir Dieu en plus, l'homme chrétien est affreusement ambitieux et se trouve aujourd'hui en position de rêver à voix haute à son destin métaphysique en se livrant aux pires débilités. 

    La forme de ces horreurs métaphysiques fut inventée juste après les lumières par le concept de "percement du plafond de l'histoire" inventé (disons par Hegel)  lorsqu'on chercha à se libérer de l'ignoble chose en soi inventée par Kant. Concept limitatif sommet de l'humanité pensante, il fut utilisé en fait comme un mur pour y faire rebondir les balles élastiques les plus énergétiques possibles. On nia la chose, tua Dieu, puis chercha à instaurer grâce à un nouveau chancelier allemand le contact direct entre un nouveau dieu inconnu et le peuple rassemblé dans une clairière...

    Après un petit stop and go mené par un culte prolétarien violeur de vaincues, la machine fut relancée, mais cette fois dans la folie suicidaire explicite: on se coupe la bite, on fait venir ses remplaçants. Point besoin de détruire tout cela, il suffit d'attendre, avec en plus l'extrême plaisir à venir de voir disparaitre en même temps (...) tout ce qui a pu causer ou être à l'origine de ces horreurs. 

    Hélas la belle religion chrétienne devra disparaitre aussi, la chose d'ailleurs étant pratiquement déjà faite, franchement c'est dommage. Forme supérieure de l'élaboration sociétale et culturelle construite sur le spirituel humain, la voilà bien menacée, voire capturée, à moins que défendue par une forme schismatique, elle ne soit remplacée elle aussi par une forme orthodoxe à l'apparence barbue, passionnée par le sentiment spirituel qu'on éprouve à des beaux chants graves et à des icones entourées de papier doré, marque de lumières intérieures. Tout n'est pas perdu, et Bakhmut va bientôt tomber. 

    (1) Entretiens Philosophoire avec Olivier Boulnois https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2002-3-page-11.htm

  • Les journaux

    Je fus un lecteur de journal de l'ère géologique qui précéda celle d'Internet...

    L'Express, le journal de Revel (celui de Servan Schreiber et Giroud) assassina Juan Branco et célébra la victoire à venir de l'Ukraine. 

    Le Monde, le journal de Beuve Mery, déjà abandonné par mon père à l'ère Plenel Colombani, on eut les détails grâce à Péan, n'est plus  un journal depuis longtemps, juste un potage insipide de tribunes frelatées. 

    Libération, fondé par Sartre mais géré par le maoïste July, et sociétal toutes les années 80 grâce à ses journalistes rockers français cocaïnomanes, se déclara "soutien de la gauche" avec Joffrin.

    Le Canard Enchainé, qui traqua et abbatit Chaban Delmas, Giscard d'Estaing et bien sur Fillon (sans jamais rien nous dire sur Mitterand, noblesse oblige) a salarié pour ne rien faire 25 ans la femme de l'auteur de la mare aux canards, André Escaro, découvreur des fameuses écoutes de 1973, le Watergate français, rituellement rappelé à maintes reprises comme l'équivalent de la Shoah en pire.

    Fondé en 1915 pour dénoncer le bourrage de crâne, le parangon des médias français est donc déshonoré pour toujours. Avec le reste des médias mainstream français, condamné à ânonner les messages gouvernementaux au nom de leur conception de la presse qui consiste à propager sans trêves le bien et non pas le vrai (et puis quoi encore? ). 

    Parlons en du canard enchaîné, le journal de Cabu, de la comptesse et de tout le reste. Une "source" de Christophe Nobili a accès (par un moyen mystérieux) aux salaires de toute la France. De Pénélope Fillon, bien sûr, mais aussi des dirigeants du canard, ce dont on menace les deux vieux sans le faire ! Dans un savoureux échange rapporté par Nobili, Michel Gaillard (numéro un) et Nicolas Brimo (Directeur Général) s'en offusquent et Brimo le dit: 

    « C’est quand même scandaleux que, dans ce pays, des types puissent balancer aux journalistes des données aussi confidentielles, c’est un problème. »

    Tout est dit. La nature du canard et de ses "enquêtes", les vieux réflexes des papis qui le dirigent. Le cynisme déchaîné des petits maquereaux qui l'alimentent. Bien sûr la chose ne fut rendue publique qu'après l'élection présidentielle :

    « Je craignais qu’en pleine campagne, une indiscrétion dans la presse sur un emploi bidon au Canard Enchaîné fasse le miel des fachos de tout poil, zemmouristes et lepénistes confondus.  »

    Il fallut attendre mai 2022 pour que la plainte soit déposée et ces jours-ci pour que le bouquin paresse...

    Bon, on va la faire court. Les faits délictueux dénoncés par le salopard qui raconte l'histoire ne le sont pas. Juste un moyen détourné pas glorieux de récupérer de l'argent en fait mérité, et utilisé normalement. De l'enrichissement mérité qui n'impliqua nulle violence ni tromperie, juste une procédure de légalisation menée partout et en tout lieux par tout ce que la société civile qui veut se soustraire à l'impôt mène en quasi normalité. Des centaines de députés tout au long de l'histoire, des centaines d'employés de centaines d'entreprises depuis toujours. Rien de grave. 

    Pour s'en offusquer il faut être un con, pour vivre de sa dénonciation ciblée là où les célébrités en regard rapportent de l'argent, il faut être un salaud. De la pire espèce. Sans parler de la bien pensance façon canard, de gauche, et active, plus l'ironie, la terrible ironie du canard pur, décernée aux vieux cons qui l'avaient employé et dont il n'avait pas jusqu'alors détecté la vilénie. Et bien cela me fait gerber. Que ce soit au moment de l'affaire Fillon que là, on a affaire à la même pourriture progressiste qui ne mérite qu'une nuit fasciste écrasante pour être purgée de sa saloperie moraliste. Ça vient.

    Cerise sur le gâteau: Claude Angeli, le pur des purs, bien sûr au courant de rien et qui avait nommé le couple de fillonnistes, s'inquiète: qui croira qu'il ne savait rien ? Personne ! 

    Car l'histoire, c'est bien sûr toujours la même, ceux qui font leur métier de pinaille, toujours prompt à dénoncer l'exemple qui tue chez l'adversaire idéologique et qui tombent pour pareil. Comparons avec Fillon. Son "imaginez vous De Gaulle mis en examen?" parlait de Sarkozy, parrain de la droite, truqueur manifeste d'élections, poursuivi de manière multiple depuis de multiples années qui plus est de son camp et qui osait candidater à une candidature présidentielle ! 

    Sandrine Rousseau mis 6 ans à porter plainte contre Beaupin, 6 ans de paluches avant la prescription ? Elle ignorait tout des frasques de Hulot, et savait tout de la pédophilie juvénile saine de Cohn Bendit, à la fois inqualifiable et indicible. Jospin mentit des mois sur ses complots trotskystes, exactement comme Le Pen avec son poignard. Mitterand utilisa et couvrit un racket des municipalités françaises pour faire financer son cher parti sans être inquiété.

    On est donc là dans la juste injustice celle qui transmute un sentiment moral orienté et partisan en une loi à appliquer à tout prix avec une force extrême. Quand le principe s'applique à soi même, on se partage. Disons en trois: les cyniques qui ont dézingué Fillon comme victime de leur haine sont les dirigeants historiques du canard, par ailleurs canailles égoïstes enracinés dans leurs privilèges débiles de vieux tyrans réacs jouisseurs; les suiveurs terrorisés prêts  à tout justifier pour continuer à becqueter, faut les comprendre; les jeunes terroristes cyniques jusqu'au bout: l'essentiel est la cause quitte à détruire toute tradition, toute habitude et en fait soi même. Le canard est mort. 

    Privée d'un de ses organes essentiels, la démocratie française n'en est plus vraiment une, mais cela, on le savait déjà. Une zone subventionnée sans honneur promise à la pauvreté, un bordel et un bronze cul, comme le voulait Hitler. 

  • C'est celui qui dit qui l'est

    Le principe, qui sert aussi d'argument dans les discussions enfiévrées est un complément du point godwin et de l'homme de paille.

    On rappellera que "l'homme de paille" consiste à identifier l'argument ou la personne de l'adversaire à un objet fictif notoirement doté de caractères négatifs puis de les critiquer au nom de l'évidence. 

    Le point godwin est plutôt un état de la conversation quand l'identification est faite à une situation mettant en jeu les nazis en général ou Hitler en particulier. Une variante de l'homme de paille, en quelque sorte sachant que le "point" de la conversation atteint alors la rend impossible à continuer... 

    Le "c'est celui qui dit qui l'est" est différent en ce qu'il n'y a pas à proprement parler d'identification, mais application à l'adversaire de sa propre situation que l'on se met à critiquer et à dévaloriser avec une énergie qui serait celle de l'adversaire s'il avait eu le temps de s'y livrer. Une sorte de désamorçage, et aussi de fuite dans une cachette inatteignable. 

    La chose est particulièrement apparente ces jours-ci dans la source unique et non vérifiée et aussi non sourcée, qu'est la communication de guerre kyévienne. Le principe est appliqué ad nauseam et à toute occasion. 

    On commencera par l'"agression russe", qui n'est en fait qu'une prise de devants devant l'imminence d'une agression de l'armée ukrainienne contre les républiques du Donbass. L'accusation principale, martelée de façon accusatoire en permanence, gage de toutes les convictions et de toutes les prises de position, aveu sincère et obligé de tout intervenant prenant la parole au sujet de l'Ukraine sauf moi. 

    Avouée par de multiples membres de gouvernement et conseillers, la guerre inéluctable prévue depuis les accords de Minsk dont Merkel et Hollande et aussi Porochenko nous dirent qu'ils n'étaient que poudre aux yeux permettant de la préparer, fut après l'élection de Zelensky sur la base de promesses de faire la paix, activement préparée. La préparation d'artillerie, détectée avec inquiétude par les organisations internationales dura  un mois et fut interrompue par... L'"agression russe".

    On citera la boucherie de Boucha; raison et lieu d'un pélerinage imposé à tous les visiteurs de l'Ukraine. On se souvient d'Ursula Van der Layen, la main sur la bouche, poussant les petits cris d'horreur à la vision de cadavres maintenus en place pendant des mois à fin d'édification et bien sur de "preuve". Exécutés par des miliciens vengeurs déterminés à reprendre pied dans des territoires dont le maire, content et heureux constatait l'abandon récent sans avoir rien vu de ces méfaits, les massacres étaient d'autant plus dénoncés qu'ils étaient inacceptables et surtout commis par des ukrainiens...

    Une version particulièrement dégueulasse de la communication par l'horreur fut cette histoire de viols de bébés totalement inventée par une kraignosse ministre qui dut démissionner faute de preuves, mais dont ce qu'elle créa demeura, telle une oeuvre d'art, dans les mémoires, les coeurs et les arguments. 

    Bien plus révoltés que par les morts brulés vifs et les arrachements de membres et autres explosions de corps martyrisés par milliers, les âmes féminines mettaient ces crimes par-dessus tout le reste, images fantasmées et généralisées (le viol "arme de guerre") omniprésente, submergeant la psyché dans une jouissance transverbérée par l'émotion orgasmique de la dénonciation collectivisée du mal absolu. 

    Il y eut des variantes de la chose, à chacun des quelques reculs russes, mais leurs intensités baissèrent, il faut dire qu'on désamorçait les méfaits par leur annonce à l'avance et que l'on se dégoute de tout. 

    Mais c'est un autre sujet. 

    Il y eut après les bombardements de la centrale nucléaire de Zaporija, attribués, photos de trajectoires incluses, aux occupants russes de la centrale. Le caractère particulièrement absurde et culotté de l'accusation laisse sans voix. On convoqua des représentants d'une organisation internationale, experts atomistes, qui confirmèrent qu'il n'y avait pas de fuites radioactives, sous les bombardements qu'ils n'identifièrent pas, ce n'était pas leur rôle... 

    L'exécution de prisonniers, dont se vantèrent vidéos à l'appui de nazis ukrainiens déclarés fiers de leur génocide à venir contre les sous hommes russes fut attribuées, c'est de bonne guerre, aussi aux barbares russes. C'était un minimum. 

    On passera sur l'accusation de bombarder les civils ukrainiens. Précautionneuses, les attaques russes ne furent jamais terrorisantes, mais exclusivement destinées à des infrastructures. Quelques accidents flagrants, attribués avec hauteur et grand bruit à des missiles russes manifestement assassins étaient en fait des échecs de la défense aérienne ukrainienne. L'un d'entre eux causa la démission du conseiller fétiche Arestovitch, qui révéla la supercherie... 

    Et puis bien sûr, on bombarda, cette fois sans vraies raisons, le centre de Donetsk. Tout comme on lança diverses attaques exclusivement terroristes contre de malheureux civils frontaliers. Tout cela en pleurant sur la cruauté russe, tellement motivante. 

    De manière générale, les accusations de barbarie généralisée de la part d'un "Poutine" terroriste, criminel de guerre, à juger, psychopathe cruel sont assez savoureuses de la part d'un pouvoir Kyévien qui est partiellement influencé, en tout cas menacé par des activistes néo-nazis en charge de l'expression d'un nationalisme fanatique hallucinant qui célèbre sans vergogne des criminels de guerre nazis effectifs, les fondateurs de leur "nation". Ce sont bien eux les psychopathes fanatisés, prêts à mettre le feu au monde au nom de leurs manies. Leur dénazification est urgente et nécessaire, car une tentation nihiliste du type nazie s'exerce: le refus de la défaite obligatoire de leur folie peut les conduire, eux et leurs soutiens jusqu'au bout du déni. Pour arrêter ça, il fallut la prise de Berlin et le suicide du Führer...

    Mais l'heure est au plus horrible, par le plus répété des milliers de fois: la "hachoir à viande". Utilisés sans vergogne pour des attaques répétées contre les positions russes dans les régions de Kherson et de Kharkov, des unités de réservistes encadrées par des bataillons "nationalistes" à la Russe, dans la plus pure tradition stalinienne de l'épée dans les reins furent sacrifiées des mois durant. Détectées et écrasées par l'artillerie russe, ces attaques désespérées motivées pour justifier les livraisons d'armes et d'argent (qu'a-t-on le plus livré?) ont caractérisé l'année de guerre. 

    Seul point véritable d'offensive russe effective, la ville de Bakhmut assiégée fut attaquée sans relâche 6 mois par des mercenaires expérimentés, capable d'être finalement victorieux ou presque. De quoi les accuse-t-on ? De s'être tous fait tuer dans des assauts inutiles en forme de viande à hacher. Pourtant ce sont bien des dizaines de milliers de défenseurs qui furent hachés sans rien faire par des bombardements incessants suivis d'assauts prudents. La contre propagande, hélas un peu tardive (les journaux occidentaux viennent de basculer: le hachoir est maintenant identifé univoquement) est toute récente. 

     

    Mais il n'y a pas que cela. Il y a la raison de faire tout cela. C'est pour le symbole ! Sans que la ville aie une vraie valeur symbolique, pour assurer sa communication l'infâme Poutine envoie des milliers de ses soldats à une mort inutile, tue tous les civils de la ville (ils ont été évacués depuis longtemps), et tout cela pour magnifier son armée. 

    Ainsi, Zelensky ne s'avoue pas vaincu (1). Pleurnichant, la voix cassée il se plaint de tout cela. 

    C'est celui qui dit qui l'est. 

     

    (1) interview de Zelensky https://twitter.com/skadefron/status/1633187216909369344

  • Les interprétations

    On va ici émettre une théorie sur la situation mondiale qui aurait dû paraitre évidente depuis longtemps. Il y a un chemin unique pour les hommes dans le monde multipolaire qui nous attend: l'égale distribution des désirs, y compris celui d'être le seul. Ce désir anime encore, mais plus pour longtemps, une nation prométhéenne : les États Unis d'Amérique.

    Une grande constante, l'inéluctable fin de la démographie suicidaire de peuples, la plus terrible d'entre elles ayant été, malgré l'affreuse saignée communiste, la chinoise, qui fut bloquée par son terrible contraire, l'interdiction de procréer, qui fait de la Chine à 1,4 milliard d'aujourd'hui, un candidat à un peuple de moins de 500 millions à la fin de ce siècle. 

    Bien sûr elle anime encore le Niger (la démographie), mais combien de temps? L'Afrique va-t-elle vraiment pouvoir avant de devoir, se déverser dans des régions habitables du monde? Sans doute, on prépare cet avènement en Europe. En attendant, partout ailleurs et surtout en Europe, cela se calme. 

    Cette baisse démographique atteint tout le monde, et il va être temps, la planète n'en peut plus et le montre: la ceinture équatoriale va devenir de toute façon inhabitable pour longtemps avec la montée de 4 degrés de la température globale, maintenant inévitable. Un massacre s'annonce en morts, morts nés et pas nés du tout. Enfin et dommage pour certains. 

    Ce fait prévisible et acté depuis maintenant plus de vingt ans consomme ce qui est la stratégie américaine maintenant arrivée à maturité et à peine perturbée jusqu'à ce que certains faits ne remettent certaines pendules à l'heure. 

    La conception américaine du monde à la sortie de la fin de sa conquête d'espace vital, juste avant la guerre de 14, fut d'abord celle d'une idéaliste pacification du monde derrière des idéaux socialistes pensés à la chrétienne-américaine, c'est-à-dire très musclés et très naïfs. Le moteur de ce qui maintenant est en feu (le woke) et qui va bientôt se consumer, mais qui dura longtemps. Après avoir trainé les pieds, puis s'être lancé avec une énergie "humanitariste", on attendit longtemps et n'attaqua qu'après avoir rassemblé un maximum de forces, puis on laissa par sympathie la Russie surarmée prendre Berlin.

    Ce n'est qu'après la mort de Roosevelt que l'on put enfin être anti communiste, les écailles étant tombées d'absolument tous les yeux. Hélas c'était trop tard, et les Russes eurent la bombe et la Tchécoslovaquie, puis la Hongrie (68 ne fut qu'une mise au point, le vrai coup de Prague ayant eu lieu en 48). Alors on commença par s'approprier le savoir-faire et l'activisme des nazis dont on encouragea les guérillas sur le sol ennemi pendant au moins dix ans, tout en lançant les français sur le flanc chinois mais en ne les aidant guère, on avait en fait la vérole sur son sol et il ne fallut pas moins de tout le mccarthysme pour se décontaminer des espions (nombreux en fait) et de la bien-pensance gauchiste socialisante américaine qui cependant fit souche en souterrain...  Et puis il y eut le Vietnam, contemporain d'une résurgence libertaire à portée mondiale qui engloutit le monde, notamment l'Europe bien plus exposée au soft power concurrent et dans lequel elle se plongea avec délices. Au point de vouloir "changer la vie" jusqu'à assez tard, au moment où coup de génie, on libéralisa l'Occident grâce à TINA, euh à Thatcher et Reagan. En quelques années on réussit à rendre l'Occident vraiment désirable et on inventa l'internet.

    Tout fut fait pour contrer le centralisme soviétique, ennemi du genre humain et repoussoir absolu de l'excellence libérale, y compris l'internet de conception décentralisée dite "hop par hop", qui ruina au passage la centralisation européenne, les chemins de réseau alloués en central des normes ISO pourtant "internationales" étant ridiculisées et abandonnées en quelques années de concurrence. Conçu pour résister précisément à toute attaque "centrale", l'internet est l'emblème de la victoire idéologique de l'Amérique sur le reste du monde, Europe asservie comprise. Qui plus est inventé par des hippies barbus subventionnés par l'armée mais pacifistes jusqu'au trognon et qui en profitèrent pour libéraliser à l'extrême la diffusion gratuite de la pornographie et de la musique, l'internet qui devint ensuite le Web, consacra la modernité, au-delà du possible. Cette délirante victoire idéologique et commerciale consacra à l'époque des oligarques russes, pauvres profiteurs mafieux des débris soviétiques, mais universellement dénoncés (y compris en Russie), consacra donc bien plus vicieux, riches et puissants qu'eux, les Gates, Jobs, Page&Brin, Bezos puis Musk, qui construisirent en dix ans les puissances techniques et financières les plus gigantesques de l'histoire, cela sans payer d'impôts, on les en avait exemptés pour développer leurs domaines d'action respectifs... Ridicules et petits, les arrivistes européens dont aucun ne put égaler les monstres dont je parle, il y eut un seul français qui racheta toutes les marques de luxe pour concentrer un capital qui reste très inférieur à ce qu'accumulèrent les capitalistes US rassemblés en meutes, et possesseurs à eux tous d'une richesse insensée. 

    Au passage, se confirma ce qu'en fait on savait déjà : l'incapacité militaire américaine, qui hors des stratégies d'écrasement physique et d'extermination qui avait fait toutes ses victoires sans pertes humaines depuis l'assassinat des indiens et des sudistes en passant par leur brève guerre de 14, puis leur tout aussi brève guerre de 40, n'est tout simplement pas capable d'autre chose que de frime derrière un revolver chargé. Vietnam, Irak, Afghanistan : ils perdirent devant de nouveaux indiens, faute d'avoir cette fois le courage de les tuer tous, ou l'intelligence de les coloniser vraiment.

    Comme le pétrodollar était installé et fonctionnait à plein, on commença à s'endetter à mort et grâce à l'allié chinois (c'est ma thèse, les Américains ne les ont considérés comme adversaires qu'avec Trump, très tardivement), on lança sa désindustrialisation compétitive en n'imaginant pas que Poutine  (brusquement apparu, il interrompit brusquement sous les lazzis la prédation oligarque) réussirait à sauver la Russie de l'immense misère dans laquelle les économistes avisés de la banque mondiale l'avaient plongée pour lui apprendre l'économie de marché. La Russie devint un problème.

    Entretemps, l'Europe avait été organisée, le marché commun transformé en une union à visée fédérative absolument décérébrée et corrompue, au service de l'empire. Naïve et soumise, elle se livra comme de juste aux chinois sans réciprocité aucune, le protectionnisme lui étant interdit. En fait pas tout à fait, de manière invisible, et là encore il fallut attendre Trump pour que cela fut mis sur la table vraiment, l'Allemagne avait manoeuvré. Ayant souscrit à terme à super pas cher du gaz russe transporté par un lien en passe d'être doublé, elle devenait un hub gazier incontournable qui a organisé au nom de l'Europe et du libéralisme la destruction de l'avantage nucléaire français, en échange d'une tolérance hors norme à un endettement sans réforme aucune concocté par les stratèges socialistes de l'ennemi héréditaire à piller au nom de l'écologie. Assis sur l'interland que Hitler tenta de coloniser, un empire central germanique se construisait, il fallait agir. 

    L'OTAN utilisé par les européens et surtout les Allemands pour se faire défendre sans frais, fut utilisé par les Américains en échange, pour s'étendre vers l'est, le camp européen étant en fait un camp américain, et l'influence cultivée fut utilisée pour faire pièce à la Russie en reconstruction: on inventa l'Ukraine moderne pro européenne dont le plus cher souhait était pour échapper à la misère (son PIB par tête n'avait pas bougé, alors que le russe avait doublé et le polonais triplé) de rentrer dans l'Europe mère des subventions. Un coup d'Etat anti Russe fomenté par les nazis toujours en place installa une guerre civile et le piège se referma. 

    Car dans l'histoire de l'opération militaire spéciale, universellement décrite comme une agression non-provoquée dans tout l'Occident (le roi Charles III dit bien "unprovoked"), ma thèse est d'affirmer qu'il s'agit d'une provocation réussie, un "piège" avéré dans lequel on força la Russie à se jeter pour la réduire économiquement et militairement. Au passage on détruisait aussi le concurrent germain dont l'industrie industrieuse jurait avec la financiarisation nécessaire du monde et surtout avait commencé à constituer avec la Russie une sorte d'alliance... 

    Les preuves?

    On avancera le sabotage des gazoducs nordstreams, décriés par les USA depuis longtemps, y compris par Trump et dont la destruction explicitement et publiquement souhaitée et annoncée par Biden fut fêtée explicitement et publiquement par l'ukrainienne Nuland, par ailleurs membre néoconne de la famille Kagan et organisatrice du coup d'État du Maidan... Inscrit dans la stratégie américaine, cette destruction, liée par Biden à la guerre en Ukraine est dite souhaitable et rendue possible par la guerre, souhaitée et organisée donc. 

    Mais l'évidence tient à autre chose encore: les deux mois passés, en contradiction avec tout le reste de l'Occident, à annoncer une attaque imminente de la Russie, niée par tous les experts et tous les médias, sans parler des dirigeants, Macron a cru que son entregent (et non son entrejambe) pouvait sauver la paix en séduisant Poutine, cette annonce donc, fut vérifiée, après bombardement fortement accentué du Donbass par l'Ukraine tout le mois de février 2022, pour pousser à la roue peut-être... Biden souhaitait-il l'attaque ? Si non, pourquoi avoir refusé de discuter en décembre, alors qu'il savait déjà que la coupe était pleine ? 

    C'est alors que les sanctions économiques n'eurent pas ou peu d'effets, et que les relais traditionnels firent faux bond: les BRICS refusèrent de s'aligner. C'est alors que la guerre continua prudente en dépensant un volume d'obus apparemment sans limites, ou fabriqués assez vite par une économie de guerre effective que les occidentaux n'avaient pas cru nécessaire de préparer à l'avance de leur côté.

    Après un an, tout reste en balance et on s'achemine vers le combat final, prévu pour bientôt. On avait évoqué les scénarios d'un monde partagé, protégé du terrorisme par  un glacis de tchernozium rendu inutilisable sur le territoire d'une Ukraine démembrée pour toujours mais pas celui d'une Russie finalement coupée en deux par l'excellence technologique et réduite à négocier son retrait d'Ukraine après l'assassinat de Poutine et puis quoi encore. 

    Il y a aussi le scénario d'une glaciation temporaire, le temps du passage de l'Occident dans une économie qui déjà dévastée par le Covid et humiliée militairement à un trop haut niveau, entérinera sa plongée dans la nécessaire pauvreté industrieuse le temps de se doter ce qu'il faut pour contre attaquer vraiment, cette fois à la hauteur nécessaire. Le combat alors sera titanesque, entrainera comme d'hab des reculs jusqu'à l'Oural, et surtout se paiera d'un appel au rôle salvateur de la Chine, qui alors entrera enfin dans l'histoire du monde au delà de l'invention de la poudre à canon. Mais cela sera une autre histoire. 

    La grande offensive de printemps a lieu au début du printemps et nous y sommes: la prise de Bakhmut sera-t-elle la fin du début ? 

     

     

     

  • Les fécondités

    Il ne faut pas confondre taux de fécondité et indicateur conjoncturel de fécondité...

    La confusion permet aux immigrationnistes de truquer la réalité et d'expliquer aux parents d'élèves qu'ils sont de sales racistes quand ils comptent les visages africains sur les photos de classes de leurs chères têtes blondes. 

    taux de fécondité

    Un taux de fécondité permet de calculer un nombre d'enfants. On multiplie le taux (un pourcentage) par le nombre de femmes et on obtient un nombre d'enfants. Facile. 

    À partir de là, pour estimer le nombre d'enfants africains dans les classes (d'école, pas d'âge) en proportion des gaulois, on multiplie les taux de fécondité par les proportions respectives de femmes et on divise par le nombre total d'enfants.

    En supposant les fécondités égales et avec 10% d'immigrés, on trouve:  f * 10 /  ( f * (10 + 90)) = 10% 

    En supposant la fécondité immigrée supérieure, disons 2,5 enfants par femme, on trouve: 12,5% 

    Pas de quoi fouetter un chat. 

    Le problème est que le calcul est totalement FAUX. 

    indicateur conjoncturel de fécondité

    En démographie, science attachée au réel, on prend en compte le réel d'une manière plus réaliste et on calcule dans une unité similaire à celle du taux de fécondité (un "nombre d'enfants par femme") un "indicateur conjoncturel de fécondité" qui prend en compte la répartition par âge des populations féminines. 

    Celui-ci est calculé de la manière suivante. 

    On divise la population féminine en classes d'âge (f1, f2), et on compte les naissances dans chaque classe (n1,n2) lors d'une année. En supposant que chaque femme vivante aura autant d'enfants dans sa vie que si lors de son passage (temporel) parmi les différentes classes d'âges, elle avait la même fécondité que cette année-là dans les différentes classes d'âge présentes cette année-là, on calcule alors un taux de fécondité. 

    Un rapide calcul montre que ce taux est : n1*(f1 *f2) + n2* (f1+ f2) / (f1 + f2) = n1+ n2

    L'indicateur conjoncturel de fécondité est la somme des taux de fécondité de chaque classe d'âge. 

    Bien sûr entre 15 et 25 ans, une femme n'a pas tous les enfants qu'elle aura au cours de toute sa vie. Le taux de fécondité d'une classe d'âge de faible amplitude à un âge faible est donc inférieur au taux de fécondité de toute la vie, mesuré précisément par l'"indicateur conjoncturel de fécondité".

    À partir de là, deux populations féminines sur un sol, par exemple une africaine et une gauloise peuvent se différencier, non seulement par leurs nombres respectifs mais aussi par leur répartition en classes d'âge. 

    Et bien il se trouve que si (par bonheur) la population des femmes africaines est considérablement plus jeune, et bien en proportion des naissances, on peut avoir un taux de naissances africaines très supérieur à celui des naissances gauloises.

    Comme c'est le cas, et bien la trahison immigrationniste, pourvoyeuse de chiffres bidons à destination des gogos qu'on veut remplacer sans qu'ils s'en aperçoivent (autrement qu'en se frottant les yeux en regardant les photos de classe de leurs enfants) se voit ici démasquée. 

    Une feuille de tableur le montre simplement: 

     

    Capture d’écran 2023-03-04 à 18.27.02.png

    Avec des hypothèses un peu forcées en termes de répartition mais en tenant compte des différences de fécondité, ici réalistes (1, 8 pour les Gauloises, 2,5 pour les Africaines), on réalise l'ampleur du désastre. 

    De fait, une population jeune fait PLUS d'enfants qu'une vieille, cela dès l'instant T. 

    La proportion de jeunes africains dans la population française est déjà très importante. 

    Le remplacement en fait est inscrit, merci aux démographes français, déjà victime de l'effroyable baisse de niveau intellectuel qui a saisi l'Occident de nous en avoir prévenu. 

    Le fond de l'affaire est que ce n'est pas la différence de fécondité qui fera la différence, compte tenu de la différence de population, mais bien la jeunesse de la deuxième population qui abaisse considérablement le taux de fécondité relatif à la classe d'âge... 

     

     

  • Les après guerre

    Comme Bakhmut est pris et la guerre gagnée par "Putin", il est loisible de considérer ce qui va se passer "après".

    Tout est possible, et le monde, dores et déjà durablement déstabilisé et qui s'habitue aux violences inter étatiques commence à entrer tout doucement dans un conflit global qu'on peut appeler "troisième guerre mondiale".

    La première chose est que contrairement aux fantasmes, la première phase de la guerre ne sera pas une conquête russe de l'Europe ou même de l'Ukraine, mais un démembrement de l'Ukraine, avec annexion par la Russie de son sud et de son est, et installation d'un glacis anti-terroriste à l'ouest et au nord de la frontière russe. Derrière, ce qui restera de l'Ukraine, à reconstruire d'une part, si on part du principe qu'une sorte de cessez le feu va s'y instaurer, faute de combattants valides et de munitions, à réarmer d'autre part, l'Europe et l'Occident ne dételant pas, et c'est tout le problème.

    Installés dans un état de guerre gelée, lançant son industrie (ou ce qu'il en reste, c'est l'occasion de se relancer d'autre part) dans le militaire, avec l'intention plus ou moins cachée de recommencer les combats plus tard, l'Europe et l'Amérique vont donc tenter sur un moyen terme (2 à 10 ans) de se refaire face à la Russie et de la surclasser économiquement et technologiquement afin de refaire le match au nom d'une revendication jamais abandonnée Inude rétablir des frontières oubliées, tant qu'on y est on pourrait refaire la Pologne Lituanie, le droit international d'il y a 500 ans pouvant en même temps s'appliquer et on fait ce qu'on veut... 

    On pourrait se contenter de regarder la France, après tout pas si à l'écart de l'histoire car déjà en conflit larvé effectif avec la Russie. Depuis les positions malheureuses de la France contre le gaz germano-russe, le petit trou du cul ayant manifesté à l'occasion sa forfanterie et son absence de vision et de décision, la Russie a appuyé sur l'accélérateur de sa politique de contre encerclement en Afrique, animée par les miliaires privatisés de Wagner. 

    Particulièrement fragilisée par ses prétentions insuffisamment appuyées et sa désormais affichée politique de désengagement d'une Afrique qui ne la concerne que dans l'autre sens (c'est l'Afrique qui vient en France, désormais), la France est une proie à dépouiller assez intéressante. 

    D'abord le prestige militaire, qui fut manifeste 150 ans, et dont le dernier éclat fut le sauvetage "in extremis" du Mali en 2012. Installé au Mali, en CentreAfrique (autre domaine d'une dernière manifestation armée), au Burkinafaso, et bientôt au Niger et au Tchad, les Wagner représentent la force brute capable de défendre les gouvernements en place, ce que la France avait cessé de faire, démocratie oblige. Celle-ci enfin abolie, les gouvernants africains vont donc pouvoir en toute indépendance, trafiquer leurs autorités et leurs ethnicités en utilisant les ressources offertes par la Russie qui peut donc se tailler sans politique ruineuse de développement ni immigration désagréable, un prestige et surtout des bases arrières pirates conséquentes. Maitre des trafics de drogue et d'esclaves (et oui) qui traversent l'Afrique pour embarquer clandestinement en Europe et la véroler par un sud que celle-ci ne défend pas, la Russie servira de pivot à la grande lutte à venir contre la barbarie armée, contre les barbaresques, donc. 

    Amie de longue date de l'Algérie avec qui elle pourrait bien s'entendre au sud ET au nord contre le Maroc, capable de traiter avec la Turquie avec qui elle n'est pas en conflit, la Russie va bientôt être en position de remplacer complètement la France dans le contrôle du sud de la méditerranée, et donc de servir d'arbitre rétribué dans tous les problèmes désormais visibles qui vont affecer mare nostrum, un comble. La fin des corsaires fut suivie de la colonisation de l'Algérie, nous voilà revenu deux siècles en arrière, il va falloir tout recommencer. La chose est encore plus difficile car la Turquie est là, nous déteste et veut reprendre ses droits contre la Grèce. 

    La France n'a pas d'ennemis ? Elle a à ses portes, un concurrent pratiquement son égal militaire, la Turquie, plus un pays moyen avec qui elle entretient des rapports tout à fait troubles, l'Algérie, et surtout avec 2 à 3 millions d'Algériens sur son sol avec qui elle n'a rien réglé non plus. Là dessus, le conflit entre Algérie et Maroc, entre qui elle ne peut s'interposer peut aggraver les choses, en vexant tout le monde. Comptons sur la Russie pour nous faciliter les choses et si nous prenons parti pour le Maroc, cela est possible, on peut se retrouver en Afrique avec une belle guerre de moyenne intensité qui pourrait nous poser des problèmes certains. 

    La Turquie choisira-t-elle son camp ? Historiquement colonisatrice de l'Algérie dont elle pourrait comme de toute éternité contester la souveraineté, son imperium s'est toujours arrêté à la frontière du Maroc. Notons le très fort déficit commercial à l'avantage de la Turquie, et le manque d'investissements turcs au Maroc. Le gaz algérien équilibre bien sur les échanges entre Turquie et Algérie. Notons la symétrie entre Maroc et Turquie quant aux détroits à l'ouest et à l'est de la méditerranée, et aussi bien sur la position d'arbitre naturel de la Turquie dans le conflit entre les deux pays maghrébins. 

    Exactement ce qu'il faut pour précipiter la France dans un camp et donc dans la guerre. Une spécialité de Macron, quand on aime, on choisit. En tout cas, on peut situer là une bonne occasion de se re-sabler la raie. 

    Il y a bien sûr aussi l'océan Indien, et nos iles éparses perdues que Madagascar veut absolument. Qui sera le nouveau Galliéni ? De quoi envoyer une marine exsangue, on ne domine pas à l'économie des mers du monde pour rien. Le prochain passage d'un bateau dans le détroit de formose pourrait nous aider à conforter notre domination impériale en entrainant une de ses rétorsions vicieuses dont les grands états (la Chine en est un) sont coutumiers. 

    Je vois aussi une grande exaltation qui nous prendra quand la Russie sera obligée de nous abattre un ou deux rafales lors de son invasion des pays baltes que l'Amérique refusera de défendre, ne voulant pas réitérer l'affaire ukrainienne et laissant l'Europe gérer sa défense seule. 

    Car il ne faut pas ignorer que l'Amérique a des problèmes et pourrait revenir à son grand égoïsme désormais sans doute nécessaire. En effet, les désaccords entre démocrates et républicains deviennent trop intenses d'une part, et la pression des cartels de la drogue mexicains désormais installés au sud des USA trop intense aussi d'autre part. Tout ce qu'il faut pour employer une armée divisée à guerroyer en semi-privé semi-public, les armes détenues par les citoyens étant trop nombreuses pour ne pas servir à l'occasion. Dans ce brouillard, il y a tout ce qu'il faut pour que l'Amérique, s'occupant enfin de son continent à elle, se mette à foutre la paix au reste du monde, en charge désormais de se gérer seul. 

    Y a de quoi faire. 

     

     

  • Les procréations assistées

    À l'occasion d'un petit point de situation (1) , quelques considérations, haineuses et méprisantes comme il se doit, au sujet  des procréations assistées en général.

    On commencera par le name dropping.

    Une opposante informée sera Céline Revel-Dumas qui nous présente ici la chose. Des faits d'abord, et son opinion, elle est contre. Voir une jeune femme moderne à ce point opposée à l'évidence réconcilie un peu avec le monde, et il reste surprenant de voir la Russie, qu'on croyait en pointe contre le LGBT, considérer légale l'ignoble pratique de la GPA, cela d'ailleurs avec l'Ukraine, c'est encore plus marrant. 

    Marc Olivier Vogiel le célèbre directeur de BFM-TV, mais aussi le présentateur Christophe Beaugrand, (marié à un homme et ayant, profitant de toutes les réformes disponibles, accolé son nom au sien Beaugrand-Gérin font partie des personnalités ayant publiquement fait état de la tolérance française à sa propre interdiction  légale de la chose: un peu de pognon et un voyage à l'étrange permettent de régler les atermoiements des culs-serrés qui font encore la loi. 

    Le truc intéressant avec la GPA, à part le fait qu'elle est évidemment rémunérée à la hauteur du désagrément prolongé 9 mois bien sûr, mais aussi de la libéralité qui permet de se déposséder de l'enfant dont on est tout de même la mère, est que pour cette raison, et pour éviter les attachements de dernière minute, on utilise d'abord une PMA, l'ovule fécondé injecté permettant d'éviter à la fois un rapport hétérosexuel avec la dame de la part d'on ne saurait pas trop qui, et aussi de libérer la pulsion génique, ce lardon n'est pas le mien, je ne suis qu'un garage et même pas à bites. On doit donc dans le budget de l'opération prévoir donc deux postes financiers envers deux femmes différentes à dédommager de leurs efforts. 

    On parle de 25 000 naissances GPA dans le monde par an, mais ChatGPT ne donne pas ses sources, approximativement le nombre de manifestant anti GPA à Paris en 2016 (selon la police). Un chiffre d'affaires de plusieurs milliards par contre, et on sait la pénurie d'ovules induites par la libéralisation récente de la PMA, les couples hétérosexuels stériles étant en compétition avec "les autres". Au départ donnés gratuitement par de robustes (et gentilles) étudiantes en biologie voulant cosigner avec leur profs, les ovules font actuellement l'objet bien sûr de rémunération, Fogiel a donné et il en a les moyens. 

    L'extrême dégout que je ressens (et ne suis pas le seul) à ses considérations logiques là, ne peut s'exprimer, car cela serait s'opposer aux lois qui permettent et rendent légaux les comportements et pratiques décrites. Cela serait de la haine homophobe, qui plus est, et comme nous sommes en guerre sur le sujet, il convient d'être précautionneux. 

    L'argument final est que la notion de mère est ici complètement abolie, l'adage "mater semper certa est" n'étant plus valable, la notion de maternité étant "explosée" en acteurs différents, l'expression "chuis pas ta mère" pouvant maintenant s'entendre à plusieurs titres. 

    A ce propos, connaissant les problèmes des familles ordinaires qui n'ont pas à se poser ces questions identitaires là et les rapports des psychiatres qui tous ont leur cabinet pleins d'enfants adoptés et de leurs parents chtarbés et qui sont prêts moyennant finance à passer à la suite, modernité oblige. 

    Bref, encore un ride sur la confiance et l'amour envers notre société globale, mais cela se psychiatrise, n'est-ce pas ? 

     

     

    (1) https://www.lefigaro.fr/actualite-france/a-casablanca-des-experts-du-monde-entier-demandent-l-abolition-universelle-de-la-gpa-20230302