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  • Les guerres

    Nous sommes en guerre.

    L'expression, typique et ressassée s'entendra ici par: 

    Nous sommes en guerre avec l'Allemagne. 

    De fait et sans le dire, un mai 40 est en cours depuis 25 ans et le "don" à la France du Mark, sous la forme d'une monnaie permettant à la France de s'endetter sans limites, c'était le plan de Mitterand et Delors, avait une contrepartie, tout comme ce qui permit à la France d'échapper à la Deuxième Guerre mondiale: sa spoliation, sa ruine et son complet abaissement.  

    Le collaborateur, on l'a déjà dit, a bien collaboré deux fois, au service de la lâcheté et de la fainéantise. (1)(2).

    Tout d'abord, la fin de la résistance, ou plutôt des résistants, tous morts ou retirés à la fin des années 90. La génération qui suivit, bien pire que la précédente, avait perdu tout esprit guerrier et se vautra bien pire que leurs parents, en ajoutant à nos malheurs leur totale incompréhension des domaines de l'économie et de l'industrie. Des administrateurs (l'ENA ne forma que cela) et des idéologues incapables et surtout plus aucun ingénieur, le dernier d'entre eux, Georges Besse, étant assassiné au nom de l'anticapitalisme. Quand ils n'étaient pas trotskystes, poursuivant l'oeuvre de leur jeunesse comme mécaniquement, en finissant de détruire traditions, mémoires et cultures. Ce sont ces élites-là qui firent sécession... 

    1999 fut la grande année qui marqua l'essentiel de la stratégie allemande: autoriser l'entrée de la Chine dans l'OMC au prix du déversement de son industrie automobile dans le plus grand marché imaginable pour ce type de biens. Cette entrée fut faite sans que l'on se préoccupe de faire signer les contreparties concernant les accès aux marchés publics, libres pour les Chinois en Europe, et réduit à 2% pour les marchés publics chinois resté donc hermétiques.

    La messe fut alors dite pour l'industrie française, à l'heure actuelle à 9,5 % du PIB, la plus faible du monde développé. Bien sûr, il y eut en plus les 35 heures, qui supprima l'envie de travailler à bien trop de gens, notamment dans les services ou le cout de l'emploi est premier, mais aussi la fiscalité hors limite pour payer l'assistance hors limites exigée par un peuple désormais inoccupé persuadé de la fin du travail imposé par une technologie qu'il renonçait à développer. Par-dessus tout cela, la dette hors limite qui nous met en tête du monde développé dans toutes ces catégories: prélèvement fiscaux (50 % du PIB), dépenses publiques (57% du PIB), déficit du commerce extérieur, dépenses sociales (35% du PIB), tout cela avec des dettes publiques et aussi privées (les deux dettes sont équivalentes) énormes. L'ensemble des théories économiques et sociales qui rendit ces politiques obligatoires porte le nom de "socialisme", idéologie prédominante adoptée par tous, y compris par ses opposants qui pensèrent en la soutenant obtenir les suffrages d'un peuple peut être trompé, mais qui y trouva aussi quelque part son compte.  

    Il faut dire que l'Allemagne "donna" beaucoup: des taux d'intérêts extrêmement bas qui gâchèrent sans doute les retraites des vieux nazis et autres profiteurs de l'absence de sanctions contre les pillages de la deuxième guerre mondiale, mais qui furent compensés par la destruction de tout l'avantage économique français, avec en premier lieu le nucléaire, c'est à dire son industrie et son exploitation. 

    Forcé à concevoir un monstre sécurisé par les exigences allemandes, l'EPR, le nucléaire français s'engagea finalement seul (Merkel abandonna toute coopération dans le domaine après Fukushima) dans le retard de 15 ans subi par la première version du monstre, alors qu'on construisit en quinze ans trente réacteurs conçus à la Française dans les années 70/80. 

    Voilà pour l'industrie, réduite à néant, et abandonnée aux ingénieurs de certification, procéduriers en diable, antinucléaires bien sûr et efficaces comme pas deux.

    Pour l'exploitation, on ouvrit à la concurrence la production et la distribution d'électricité, et força EDF à vendre pendant ces quinze mêmes années son électricité à perte à des escrocs qui se goinfrèrent. Quand je dis "on", il s'agit des stratèges allemands assistés des écologistes français et de leurs alliés socialistes, entièrement dévoués comme toujours à l'ennemi héréditaire. Bien joué. 

    On doit aussi parler de l'industrie de la défense avec ses 3 composantes, les armes légères, dont la production fut abandonnée par la France incapable au profit de l'Allemagne. Les avions de combats, on inaugura une production en cooopération qui fut sabotée avec élégance par Dassault dans un premier temps. Le projet absurde d'empêchement de notre champion à faire la totalité d'un travail global qu'il fallait partager, fut le fait d'un ordre allemand qui voulut s'étendre aux brevets français, heureusement défendus. La chose étendue à l'Espagne (on croit rêver) continue hélas. Les chars, là l'absurde domination des techniques allemandes avec ses succès à l'exportation, laisse peu de choses aux français. 

    Pourquoi ne pas parler aussi de l'agriculture ? Après avoir industrialisé la sienne avec succès, et au détriment de la France encore empêtrée dans ses petites structures paysannes à qui on (les écologistes français)  impose de sur-transposer les politiques écologistes allemandes imposées par l'Europe, on imagina le chef d'oeuvre prospectif de l'Union européenne en charge de favoriser "son" industrie (celle de l'Allemagne) : le "green deal" qui alliant lutte contre le réchauffement et les particules fines se proposait avec le projet de "la fourche à la fourchette" de détruire toute l'activité agricole européenne  au profit de l'achat sur les marchés internationaux de viandes et blés frelatés en échanges de droits de douanes sympas pour les verroteries boches. Les quelques vagues résistances françaises ou hollandaises furent étouffées par quelques ouradours sur glane de suspensions des subventions devenues vitales, et les suicides des pauvres gens purent continuer. 

    Pour finir, la guerre en Ukraine pousse la direction allemande de la commission à se proclamer au mépris des traités en charge de la défense commune, la dame, corrompue jusqu'au trognon, veut dépenser y 800 miyards, on se demande en faveur de qui. On se souviendra du plan Fouché, proposant une défense à De Gaulle et Adenauer, mais strictement organisée à l'écart de la bureaucratie européenne: exclusivement intergouvernementale et on aura compris ce qu'est Bruxelles: une bureaucratie exclusivement contrôlée par la discrète et secrète Allemagne maintenant devenue folle de sa haine rentrée contre le monde injuste qui vient de la priver de son gaz sans qu'elle ne puisse rien dire.  

    Car s'étant déclaré faussement en guerre contre la Russie, l'Allemagne dut accepter sans rien dire avec le sabotage de son alimentation en gaz, la fin de son industrie chimique voire de son industrie tout court, est maintenant aux abois, et dirige l'Europe en fonction. Ayant soumis et ruiné la France avec la collaboration de celle-ci, elle se trouve en position pour en capter ce qui va lui permettre enfin de s'affirmer seule: son siège à l'ONU et ses armes nucléaires. Ça tombe bien il y a quelqu'un pour cela, et qui le fera avec plaisir, ayant pour projet de "diriger" l'Europe juste après.

    On commit il y a peu, une sorte de bilan, le fameux rapport Draghi, résumé de ce que proclament bien des économistes depuis dix ans au moins: l'Europe est globalement en échec et la zone euro, Allemagne comprise, a la plus faible croissance du monde. On a raté Maastricht, c'est clair pour tout le monde, et on doit penser à faire quelque chose en rapport. En plus, les extrêmes-droites et autre "populisme" grognent partout et la peur gagne en Allemagne même, où le spectre correspondant, sur fond de crise économique et de racisme fait penser à quelque chose...

    Quand on voit les dégâts qu'a pu faire l'écologie allemande, pendant germanique (comme le luthérianisme est le pendant germanique du christianisme) de la conservation de la nature, on réalise ce que cette anthropologie là (inégalitaire et autoritaire selon les critères de Todd) a de particulier, alors qu'elle domine et ordonne, impériale, à nouveau, et cela contre ses propres intérêts. Complètement privée de nucléaire, impitoyable avec ses rentiers et retraités, livrée à une immigration de masse organisée sans limites sur fond de natalité effondrée, l'Allemagne recommence une période de déraison historique sur la base des terribles inconvénients de sa nature et avec les moyens de ses terribles avantages. 

    Accrochée à cela, la seule force historique qui peut compenser sur ce continent, la terrible force tour à tour endormie ou meurtrière, en l'occurrence la France, est actuellement à plat ventre, dirigée par des corrompus imbéciles et qui préparent en trahissant un autre abaissement majeur de notre pauvre nation. Ces gens, alliés et soumis à plus puissant, par terreur et lâcheté, s'acharnent à empêcher toute réaction et tentent de détruire toute résistance nationale à ce qui devient inéluctable et dont il faudra des dizaines d'années à se débarrasser... 

    À moins qu'une bonne guerre civile... 

     

     

    (1) Interview de Christian Saint Etienne https://github.com/aeron-io/aeron?tab=readme-ov-file

    (2) Todd et l'Allemagne https://www.youtube.com/watch?v=0kqb0NsHk8w

  • Les ploucs

    À l'occasion de la sortie de Périphélia Métropolia, encore une description du basculement fondamental, selon Guilluy, des sociétés occidentales, basculement en gros décrit par Christopher Lasch dans "La sécession des élites". 

    On rappellera la distinction qui n'est pas entre urbain et rural, mais entre métropolitain et phériphérique, périphérique lui même urbain (le rural c'est bien moins que 10% de la société), mais isolé, et à l'écart du monde. 

    Le métropolitain c'est comme il y a 50 ans, 40% de la population, mais avec une sociologie radicalement changée: la bourgeoisie élitaire comme avant mais devenu bien plus libérale que conservatrice, et une petite bourgeoisie devenue d'extrême gauche et écologiste après avoir exclu et complètement remplacé le populo relégué en périphérie. 

    Au contact de la mondialisation et de la seule production qui vaille, la consommation, les métropoles règnent sur un espace périphérique qui ne lui sert à rien, désindustrialisation oblige: elle l'ostracise, le méprise et l'exploite, par exemple en transformant en résidences secondaires les littorals, en excluant là encore le populo désargenté. 

    Le reste de la population fait aussi sécession, en se fragmentant et abandonnant les représentations centrales avec les médias officiels, justifiant par son inculture ou ses cultures diversifiées sa rupture d'avec le centre qui s'en désintéresse et aussi l'ostracise. Deux mondes déconnectés constituent une société devenue globalement aveugle à elle-même.

    La grande régionalisation de 2015 a coulé dans le bronze le phénomène en officialisant la métropolisation des centres de chaque grande région, structurée maintenant de cette manière-là, précisément et donc, volontairement.

    Guilluy ne va pas tant que cela au-delà de cela, se contentant de critiquer l'archipélisation de Jérôme Fourquet car niant l'essentielle bipolarisation globale. On note que l'"élite" est elle-même fragmentée aussi, l'extrême gauche métropolitaine détestant sa macroniste élite ! En particulier, il est bien obligé de taire l'association naturelle que l'on fait entre France périphérique et Front National, la Trumpisation des esprits rimant avec Lepénisation. Au passage, la décision de la fin de ce mois est très attendue, et on ne voit pas ce qui va empêcher la loi de s'appliquer, Ferrand ? On va bien voir et c'est l'occasion d'une réaction violente, ou pas, la propagande de guerre menée actuellement étant bien en rapport avec une volonté de maintenir la fausse cohésion de l'ensemble pour encore un tour. 

    On rappelle que le "front républicain" a l'année dernière diabolisé le très dédiabolisé parti, maintenant ouvertement comparable au parti socialiste de la grande époque, pro retraite à 60 ans, attachés aux territoires, et acceptant l'islam voire ouvertement anti raciste. 

    A ce point on doit donc expliquer que la scission de la société est d'abord l'aventure socialiste des années 80 quand au nom d'une question sociale interprétée par la société de manière particulière, on se lança dans l'aventure européenne, et dans l'assistance généralisée que permettait la dette hors contrôle rendue possible par l'association avec l'industrieuse Allemagne. On put alors mettre fin au nom de l'égalité et de l'espoir populaire à la classe ouvrière ET au parti communiste en même temps qu'avec l'aventure industrielle de la France qui n'avait jamais vraiment pris. 

    Le refus ruralisé de la France des campagnes pour ce qui l'avait tant fait souffrir pendant tout le siècle des révolutions s'est donc enfin matérialisé et nous y sommes. Devenu inutile car ne servant à rien, le peuple qui refuse de se faire exploiter vit donc des prébendes de l'assistanat et peut donc penser et faire ce qu'il veut, on s'en moque. En même temps, toutes les représentations culturelles du progrès humain mis en rapport avec cette libération, enfin séparé comme l'eau et l'huile de la pensée de la domination finale du prolétariat, enfer sur terre maintenant universellement rejeté, purent se déployer dans le vrai progressisme, totalement libéré de toute tradition et de toute décence commune. Cultivée par les élites, la généralisation du couple du père bourgeois et du fils écolo au service du bien et de la grande consommation a fait son oeuvre et un nouveau peuple, capable de faire des études supérieures, a commencé à se reproduire isolément du reste dans un territoire qu'il a grand remplacé: la métropole. 

    Et pourtant, je parle pour moi, elle est bien sympa cette métropole: des petits villages sympas au milieu de la circulation, comme les bourgs paysans de l'ancien temps, et totalement protégé de l'enfer que sont devenues les campagnes, obligeant à la bagnole pour profiter des zones industrielles et des parkings d'hyper marchés. C'est bien le rejet de cette "ruralité" là qui m'a fait préférer Paris, bien plus comparable aux centres des villes moyennes d'antan, modèle préféré (et en fait idéal) de la véritable petite bourgeoisie française. C'est ainsi le gout d'une certaine "authenticité", par ailleurs abandonnée par les ploucs sur-urbanisés, qui fait qu'on s'est réfugié dans les vrais centres-villes que sont devenus les quartiers centraux des métropoles. 

    Ainsi donc, c'est bien la faute des pauvres, devenus socialistes, et refusant de vivre leur condition ouvrière exploitée au profit de smics ruineux pour les patrons détestés et de retraites somptuaires à des âges indus, et qui plus est devenus adeptes de la bagnole campagnarde au diesel gratuit des subventions européennes, si la société est ce qu'elle est. La métropolisation des élites de droite est la revanche de cet abandon du gout de l'effort: puisque c'est comme ça, nous irons chercher en Chine nos pauvres à exploiter dans les usines, et cela diminuera en plus le cout de l'assistance, le populo pouvant à pas cher se procurer télés et baskets à la mode fabriqués au loin. 

    Cette explication/justification un peu sommaire est à mon avis une grande partie de la vérité, et qui convient bien à la fameuse périphérie, qui étant majoritaire a pu exprimer ses souhaits de vie, et les vivant, ainsi donc. Le fait est que longtemps "pauvre" ou du moins se vivant ainsi, malgré l'étonnant décollage des débuts de siècle, hélas interrompus par des expériences malheureuses de courtes durées, 4 ans à chaque fois, mais d'autant plus douloureuses. La dernière, avec les rutabagas suivis par le cargo culte américain lessiva pour toujours l'ancien monde et le sentiment de devoir l'organiser seul, un collaborateur avec plus puissant que soi le fit deux fois, avec l'Allemagne nazie puis avec l'Allemagne anti nazie, au nom de l'Europe, on ne fait jamais que n'importe quoi, ce qui continue encore aujourd'hui. 

    Que reste-t-il alors du vieux peuple français ? Pas grand-chose sinon sa souche, qui reste malgré son dénuement au moins quelque chose de fondé sur l'histoire, le reste des inventions modernes qu'il soit le funeste woke ou l'affreux mixte islamo nègro gauchiste ne valant rien, cela est sûr. Cela suffira-t-il pour qu'il en sorte un petit rien une fois passée la période de vide d'au moins cinquante ans qui s'annonce ? On peut toujours l'espérer, cela fait quelque chose à faire... 

     

     

    (1) Roux Guilluy https://www.youtube.com/watch?v=65ZGxu5Kh4I

  • Les A.P.

    Pour dater en préhistoire, on utilise l'unité AP (avant le présent), afin d'éviter la ridicule utilisation pour cela de l'hégire, clairement hors de propos. 

    On a donc, pour l'extinction des dinosaures, 64 millions AP, et pour l'apparition des premiers sapiens dit archaïques, 350 AP, la culture yabroudienne au Moyen Orient . Mais on trouve aussi des sapiens archaïques au Maroc, vers 310 000. Le berceau de l'humanité est étendu.

    Par contre l'arrivée en Europe de ces sapiens date de 80 000, et pratique la culture du Paléolithique supérieur initial. Elle pratiquait des techniques intermédiaires entre le MSA (Middle Stone Age, 400 000/50 000) et  du Paléolithique supérieur. On parle ainsi d'"industries". 

    Le Paléolithique supérieur à partir de 45 000 (jusqu'à 12000) introduit une innovation fondamentale, celle des longues lames qu'on peut découper en plus petits outils, comme des pointes de sagaies, cette transition correspondant à l'arrivée en Europe et à la disparition des néanderthaliens (à l'ouest, à l'est on avait les dénisoviens) qui y étaient installés. 

    C'est alors que conceptuellement arrive la distinction entre remplacement et transition. Les changements entre les traces observées de nature différentes sont ils dus à des apports extérieurs ou à des évolutions lentes ? C'est toute la question du remplacement des néanderthaliens qui ont, ou pas, évolués dans leurs industries avec ou sans influence des sapiens qui arrivaient. 

    La culture du Chatelperronien est au centre de ces discussions. Entre 45000 et 38000. Or ses outils sont déjà du paléolithique supérieur, et on trouve sur les sites des sapiens qui ont donc "remplacé". Or pourtant, on trouve aussi des squelettes néanderthaliens au voisinage de ces sites-là ! La polémique bat son plein.

    Une autre culture de "transition" est celle du "LRJ" et on y trouve du Sapiens qui arrive vers 47 000 à Ranis en Allemagne (Ranis). Un point intéressant est qu'on a ainsi des premiers arrivants peu nombreux et qui arrivent par le nord alors qu'il y fait plutôt froid (subartique à l'époque), et que les néanderthaliens sont installés au sud, dans des climats bien plus agréables.

    Par contre, ces primo arrivants disparaissent: leur héritage génétique ne compte pas pour les populations sapiens qui deviennnent majoritaires plus tard avec les Aurignaciens envahisseurs sapiens principaux, qui arrivent bien plus tard, vers 40 000. On observe la même chose en Australie: on trouve des traces d'arrivée à 60 000 alors que les aborigènes descendent d'arrivées à 50 000. Le vrai peuplement est plus tardif, et massif. On trouve aussi en France les Néroniens vers 54000 , qui eux aussi furent des sapiens qui se fondirent dans la masse Néanderthalienne. 

    L'évolution des Néanderthaliens fut en fait un apport de ces nouveaux arrivants... On en trouve pourtant jusqu'à 42000 en France et Espagne. Et il furent bien remplacés complètement par les Aurignaciens. 

    Un autre point est que le métissage avec Neanderthal a eu lieu avant l'arrivée en Europe, en fait dans les populations à l'est qui furent la sources des migrations ultérieures successives vers l'Europe de l'ouest. 

     

     

    (1) Pour la Science entretien avec Jean-Jacques Hublin https://www.pourlascience.fr/sr/entretien/jean-jacques-hublin-notre-vision-du-peuplement-de-l-europe-par-homo-sapiens-est-en-train-de-changer-27389.php

  • La no3 de Bruckner

    Image illustrative de l’article Symphonie no 3 de Bruckner

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  • Les ProPoutines

    Vladimir Poutine, dont le portrait en pied est présenté ici, est un personnage intéressant de l'histoire contemporaine. Au pouvoir en Russie depuis vingt cinq ans, il fait l'objet d'une détestation absolue en Europe, et alors que la campagne présidentielle de 2027 est en train de s'ouvrir, une chose est sûre pour l'instant: il sera le repoussoir, et toute tentative de s'inspirer de son oeuvre en général étant pour sûr gage de rejet, rien de cette oeuvre ne pourra vraiment inspirer la future gouvernance de la France, condamnée à vivoter donc entre les mains de celle dont on ne sait toujours pas si elle sera non pas élue, mais éligible, ce qui est par ailleurs moins que certain à l'instant t (avant fin mars 2025).

    On peut donc être assuré de l'absence de vrai nationalisme, de vrai courage économique et géopolitique et surtout de vraie mise en place de ce dont a le plus besoin le pays en déconfiture complète que nous habitons: une motivation pour continuer à vivre, mais je ne parle peut être que pour moi. 

    Non pas que Poutine soit vraiment enthousiasmant: sa personne, sérieuse et glacée en fait un personnage de film d'espionnage capable de tenir tous les rôles depuis celui du méchant suprême haineux jusqu'à celui de l'agent secret facétieux, torse nu avec un ours. Autoritaire et gelée comme un cruchon de vodka, sa personne est gênante et l'on ne souhaite que la voir maintenue dans son Kremlin, loin, loin à l'est. 

    Cela étant dit, ce repoussoir-là est pourtant ce dont nous avons besoin: attaché à une ex puissance du siècle dernier et porteur de son histoire, et donc du passé et celui-là fut, il relie et sa foi orthodoxe (le monsieur aurait un confesseur) toute habile, mais peut être sincère, n'est en rien celle du bigot. Il a la foi du grand chef d'État, celle de Pierre le grand, de Louis XIV et de De Gaulle, digne et rattachée à l'histoire et au réel, le Russe n'ayant pas complètement rompu, comme cela peut être le cas en Europe, avec la chose, du moins en apparence. Serait-ce grâce au communisme, ou me trompes-je? 

    Sa culture est donc habile, on commence par là, mais aussi réelle: il se situe clairement dans l'histoire, et on ne voit pas bien ce qui fait qu'on le rejette en Occident alors qu'il ne dit et exprime que le vrai. L'affaire ukrainienne est typique, et sa description de la plaine éponyme, parfaitement exacte, vaut cours d'histoire. Qu'on puisse être assez dégénéré et malhonnête pour soutenir la fiction historique et humaine qu'est le nationalisme pontique hors du sentimentalisme slave d'un histoire martyre qui ne méritait qu'un écrasement modéré au sein d'une société composite qui ne peut évoluer qu'à l'ombre de l'autorité après réparation des absurdes manipulations géopolitiques d'une immense et cruelle dictature.

    Rejeter la dictature bolchevique et ce qui s'en est ensuivi pour ensuite considérer gravé dans le marbre du "droit international" des frontières imbéciles décidées par des assassins et des alcooliques est contradictoire. Comme tout ce qui est absurde, on peut en déduire n'importe quoi, et en premier que ce "droit international" là n'est qu'une chimère pour gamins tarés et peut être piétiné sans vergogne, l'ayant d'ailleurs été et au combien au Kosovo, en Arménie, en Serbie. Dire qu'on voulut la Tchéchénie indépendante pour les mêmes raisons ! 

    Rassembler les russophones dans la Russie injustement traitée après ce qui fut le démembrement de son empire, plus que celui de son influence, le remplacement du Pacte de Varsovie par l'OTAN n'ayant par ailleurs pas gêné, est légitime et compréhensible, et rien dans les discours et les ambitions réelles du monsieur ne peut inquiéter vraiment sauf bien sûr ceux qui ne s'inquiètent pas d'un islamiste nommé inspecteur de l'éducation du royaume d'Angleterre, ni d'un écrivain français retenu dans la galère barbaresque d'une gérontocratie mafieuse à la dérive. La Russie veut-elle reprendre le Kazakhstan pourtant riche, étendu et surtout peuplé d'assez de Russes pour qu'on les laisse tranquilles ? Même pas.

    La menace russe est donc inexistante, et prétendre le contraire est une stupidité à défaut d'être un mensonge débile sorti d'un cerveau dérangé. Car le dérangement des cerveaux est une réalité du monde actuel et si l'on en examine les différentes manifestations, on est surpris de voir à quel point elles contredisent en tout les évidences réaffirmées avec constance par notre menace existentielle. Ce qui explique tout. 

    On a consacré aux aspects diplomatiques et guerriers assez de considérations en faveur de notre tsar: savoir ce qu'est une nation et comment la défendre a maintenant complètement échappé à ceux qui hélas continuent d'alimenter la ruineuse et inutile université française en stupides et absurdes connaissances inventées et fausses. Ces savants forment pourtant nos ingénieurs, gestionnaires  et militaires, et les résultats sont là : domination technique, ruine et échec militaire. Mieux: cela continue et s'accentue au fur et à mesure de la catastrophe qui s'en trouve ainsi encouragée. Elites ? Professeurs ? Ben voyons: un ramassis d'impuissants débiles marmonnant les rituels wokes pour notre malheur. 

    On fera allusion à un Bernard Lugan évincé de la formation des soldats enoyés en Afrique: son successeur, une successeuse, proclama à son arrivée le changement de paradigme intellectuel: l'Afrique s'explique désormais par le social et non plus par l'ethnique. La France fut jetée hors d'Afrique dans les 3 années qui suivirent, à croire que ce fut de sa faute. 

    Que cette engeance considère comme l'ennemi absolu celui qui bien loin de leur administrer le knout qu'elle mérite, se contente de les mépriser à distance en construisant sous leur nez une puissance technique, industrielle et militaire qui les surclasse en tout à seule fin de bénéficier à son propre peuple, est assez légitime: plus qu'un ennemi, il est effectivement, et je viens de comprendre, un risque existentiel. L'idéal d'une civilisation, l'aboutissement des rêves fous de Victor Hugo est actuellement menacé de discrédit de par sa confrontation à un échec complet face à son contraire. 

    Et pourtant, ce contraire est non seulement l'évidence, et manifestation du bon sens nécessaire, mais mieux que cela, l'exceptionnelle car peu fréquente apparition historique au sommet d'un Etat du personnage exceptionnel qui en quelques dizaines d'années remet une nation dans le droit chemin après des décennies de dérives. De Gaulle, Deng Xiaoping, Thatcher sont de cette trempe, et la Russie libérée du communisme échappa grâce à Poutine à sans doute la disparition, celle à laquelle se condamne un progressisme qui enterre un occident qui attend désormais sa Jeanne D'Arc pour ne pas disparaitre. Pour que ce contraire là soit à ce point conspué, il faut vraiment qu'il signifie quelque chose. 

    On pourrait identifier ce hiatus au mépris public manifesté envers l'homosexualité déifiée par l'Occident progressiste, et après tout, pourquoi pas? Todd identifie bien le degré zéro de la croyance à l'instauration généralisée du mariage homosexuel qui y eut lieu à partir de 2012 un peu partout. Trump, autre bête noire, est aussi porteur de ce mépris qui s'identifie au refus de l'apparente nécessité de la négation de la binarité sexuelle. Mais les reproches sont bien plus variés, et portent sur tout ce qui doit absolument disparaitre en plus de cela: nation, volonté souveraine, patriotisme sans doute, et aussi ce qui lui est lié, et qui est cette appréciation égoïste propre à tout peuple qui se sent porteur de quelque chose, ce qui n'est plus supportable à l'heure du strip tease mondialisé: dépouillés de leur barbarie(civilisation), les barbares(les civilisés) exigent qu'on l'on se dépouille en retour pour qu'on se ressemblent tous mieux. L'habit fait étoile jaune.

    Soupçonné de volonté d'hégémonie à cause de cela, le porteur de l'identité russe est ainsi l'objet d'une chasse aux sorcières qui ressemble fort à celle qui se déchaine aussi contre l'autre "dernière nation", Israël ou le pays des juifs, identifiés depuis toujours à cet irrédentisme-là, dont la cause implicite, une supériorité proclamée, à la fois crainte et méprisée, suscite au plus profond de soi une haine inextinguible. 

    Nul ne peut collectivement être exceptionnel sans menacer le collectif principal. Quand le collectif principal en question est universel ou porté par des idées partagées comme universelles ou se prétendant universelles, le groupe prétentieux, quelque soit sa taille, devient ennemi mortel.

    Le plus petit pays du monde, qui prétend vouloir cultiver une langue de terre isolée alors qu'il a abandonné toutes ses villégiatures de par le monde pour s'y réfugier est jugé insupportable: il perturbe l'universalité islamique qui ne peut sacrifier ce confetti d'empire à celui qu'il a toujours méprisé et contre qui il s'est construit comme empire universel sans rival, et qui veut à nouveau se hausser du col quitte à ne respirer que du ressentiment de ses échecs indéfiniment renouvelés. 

    Le plus grand pays du monde, qui prétend porter depuis la fin du Moyen Âge une identité qui serait la succession de l'empire occidental des grecs, est jugé barbare et illégitime au point qu'on souhaite le démembrer: il perturbe l'universalité anglo saxonne, héritière des barbares qui détruisirent l'ancêtre dont pourtant on se réclama pour dominer complètement après son autodestruction l'Europe disparue, réduite à la honte historique qui finit de se déshonorer sous nos yeux en voulant se fédérer sur les ruines partagées de ses traditions et de son histoire.

    L'Amérique seule peut-elle assumer la puissance de l'Occident ? C'est ce qu'elle a cru faire ces dernières 80 années, sans que les Européens le réalisent vraiment, perdus qu'ils étaient dans la version la plus débile du rêve absurde de reconstitution de l'Empire romain qui l'agite régulièrement. 200 ans après Napoléon, 100 ans après Hitler, Macron veut à nouveau une souveraineté européenne qui n'existera jamais. Charles Quint se finit dans un couvent, et Charlemagne créa en fait d'empire la France et l'Allemagne (pourquoi pas l'eau et le feu?) c'est dire. Cette Amérique est maintenant en déclin manifeste, réduite à revendiquer Groenland et Canada pour se barricader contre l'inéluctable de sa reconquête par les indiens, qui c'est sûr, se vengeront de ce qu'on a fait de LEUR continent. 

    Pourtant, Charles De Gaulle qui fut le français de la cohorte de grands personnages de l'histoire du monde qui atteignirent le sommet de l'esprit des nations avec la lucidité en rapport, nous avait décrit complètement la réalité de ce monde des nations. Vladimir Poutine est sans doute l'homme vivant qui porte le message, ce genre de parole qui ne peut être crue qu'appliquée dans un gouvernement et inscrite dans un impérium, celui du chef de la justice et de la force d'un Etat. Son repect pour Chirac, le sous ministre du grand président français qui vieillissant lui parla de la grandeur vient sans doute de là.

    Il assume par la force des armes la reconquête de son Alsace Lorraine, ce Donbass et cette Crimée que la connerie absolue de bien des gens croit ukrainiens (comment peut on à ce point se fourvoyer ?) et qu'il arrache à l'histoire deux fois, à Lénine le renégat russe prénommé Vladimir, une fois à Obama le renégat hawaïen prénommé Hussein. Cela en plus de la résurrection de la seule puissance européenne qui reste, le centre du monde, frontalier de l'Amérique, de la Chine et de l'Islam, premier pourvoyeur de ressources terrestres du monde et aussi principale puissance nucléaire. 

    Il assume le rôle du tsar détesté donc d'un empire qui lui, aurait réussi. De fait, la Russie ne fut un empire qu'indirectement et depuis peu. A peine échappé des deux siècles d'écrasement mongol qu'on lui reproche encore, il se lança, à rebours de l'histoire de l'humanité dans une grande conquête de l'est qui le mena aux frontières américaines par la grand route, laissant au nord des yakoutes séduits et au sud un islam qu'il maitrisa. Au point que le chef des églises musulmanes est recu en toque au Kremlin avec respect, en charge de 20% de la fédération, tout de même. Indirect l'Empire est d'abord celui d'une nation qu'on partage et non pas qu'on impose au prix d'un tribut à des nations putatives qui n'existent pas. 

    Sans nier tous les racismes inévitables, il faut bien admettre que l'islam en nombre en Russie est sous la férule de ce qui évite à la grande religion fanatique d'aller trop au delà du piétisme discret qui lui convient pour être supportable. De quoi, de par la virilité manifeste de cette saine domination là, être un exemple de ce qu'il faut absolument faire pour traiter cette question là. Quel Grozny faudra-t-il imposer à nos maghrébins pour qu'ils se tiennent tranquilles ? Quelles frontières physiques et morales faudra-t-il imposer  à l'irréformable pour que l'on échappe aux violences de l'antiquité redevenues nécessaires ? Là encore l'exemple indispensable déplait à l'Occident, il le sait bien, il le sent bien.

    Le raffinement de cette complexité s'expriment par les contre exemples de la Biélorussie et du Kazakhstan, liés par une subtile dépendance sans être fédérés. Son refus fut celui de l'Ukraine, trop liée de par ses frontières débiles à l'Autriche Hongrie et à la Pologne pour être réceptive, ce qui causa son malheur. Il faut être un martien de souche pour apprécier cela, qui reste incompréhensible à un occidental moyen dont j'implore qu'on en ait pitié: trop bête, trop ignorant. 

    Poutine vieillissant est en train de devenir le chef d'Etat le plus chevronné et le plus puissant du monde, et son exemple et sa personne est ce qui manque cruellement à l'Europe maintenant sortie de l'histoire. L'Amérique de Trump, la Chine de Xi sont ses partenaires, et il joue à leur niveau, seul représentant assez puissant et assez légitime de l'Eurasie. 

    Je suis donc ainsi, toute choses étant égales par ailleurs, un pro-poutine. 

     

     

     

     

  • Les Négociations

    Parait-il qu'on va négocier... Bien qu'évidemment on en soit encore loin, le fameux accord de paix qui pourrait (pourrait) permettre à Macron de se faire reluire plus que maintenant avec ses troupes au sol est encore loin, suffisamment, cela est certain pour éloigner définitivement le gignol poudré et ses copains les nains européens ou anglais de toute espèce de rôle dans la suite de l'histoire. C'est dit. 

    On a donc une confrontation Ukraine Russie USA dont il faut, c'est mon avis, et je le partage, exclure l'Ukraine actuelle. Dirigée par un clown sous double emprise, celle de la coke et celle des crypto nazis qui tyrannisent le pays pour son malheur, qui plus est bavard, on profita du voyage aux USA pour rencontrer des démocrates, et on bavasse tout ce qu'on peut avec les européens déjà tricards, comme on a dit, l'Ukraine n'a pas voix au chapitre, sinon indirectement. 

    Le deal aura lieu entre Poutine et Trump et en voici les enjeux. 

    D'abord la question de l'éviction de Zelensky comme personne. Instable et insupportable, il a lassé tout le monde, et son manque de pratique de l'anglais, plus une stupidité résiduelle caractérisée, plus l'entourage dont il singe mal les prescriptions ne sont plus à la hauteur. Cela est dans le tube, très certainement, et les consultations de l'Ukraine se font déjà sans sa personne. 

    Ensuite la question des deux solutions dont la meilleure qu'on va décrire tout de suite. En échange de la région d'Odessa, et donc d'une façade maritime indispensable à la viabilité économique d'une Ukraine ravagée, plus peut-être (on peut rêver) de la région de Kherson, et pourquoi pas après une redéfinition des oblasts conquis, de toute la rive droite du Dniepr, l'Ukraine reconnaitrait la cession du Donbass et de la Crimée et instaurerait une neutralité qui lui permettrait même d'adhérer à l'Union Européenne, cela en serait la condition. 

    La Russie serait satisfaite ET, c'est toute la question, en aurait rabattu grandement de ses soi-disant rêves expansionnistes. C'est le deal que Trump pourrait proposer à Poutine, deal tellement avantageux qu'on pourrait le faire payer à la Russie encore davantage. En terres rares au Donbass à reconstruire exploitées par les Américains, en électricité et en gaz fourni à l'Ukraine avantageusement, en abandon complet des régions de Soumy et Kharkov. 

    Il est clair que cette solution serait acceptable pour le Kremlin et le débarrasserait de ses problèmes existentiels, le prix  à payer pour l'Ukraine étant somme toute modeste vu le maintien de son intégrité globale et de sa capacité économique propre.

    Un point intéressant est la question de la centrale d'Energodar, que l'Ukraine prétend vouloir récupérer: Poutine pourrait se contenter de signer des accords de livraisons avantageuses pour l'Ukraine tout en la gardant. C'est sans doute une chose importante à "donner". Il faut noter que la centrale est actuellement désactivée, et en permanence soumise à des bombardements ukrainiens, ce qui la rend inutilisable. Un cessez le feu "énergétique" tel que celui discuté entre Trump et Poutine lors de leur premier rendez-vous pourrait donc la concerner. On est là au centre de la négociation, très certainement. 

    Tout ce qui s'éloigne de cette solution ne peut qu'accentuer la domination militaire russe et l'affaiblissement considérable qui pourrait en résulter pour une Ukraine future qui serait, et là la pression russe va se manifester, privée de façade maritime. Avec la prise d'Odessa et la jonction avec la Transnistrie, la Russie reconstituerait la Novaya Rossya entièrement et prendrait la main en mer Noire. Même si le cout de cette agression-là sera important en terme d'image et de diplomatie, son avantage militaire et stratégique sera tout simplement énorme et justifierait une alliance chinoise aux dépens de l'Occident global condamné à on ne sait quoi. 

    Le devoir de Trump, même devenu indifférent à cette partie du globe, est d'empêcher cela à tout prix. 

    C'est aussi le devoir de Zelensky, et son pouvoir de nuisance reste assez grand. Privé de sa dernière carte avérée (même si évidemment, elle n'en avait jamais été une), la région de Koursk, il pourrait se retourner vers la Transnistrie et tenter d'y faire son trou, espérant "faire pression" sur la Russie. Cela peut faire encore, en plus de rompre toute discussion immédiatement, bien des pétarades, et bien au contraire de ses espoirs, comme tout ce qu'il a entrepris jusqu'à présent, précipiter le malheur de l'Ukraine et du monde. Son sort personnel serait à mon avis scellé dès le moment où il se préparerait à cela. Mais c'est un moyen de pression et donc un élément important du bras de fer avec Trump. Car le cout pour les USA d'une éviction brutale de Zelensky et du parlement ukrainien actuel serait important. Voir les USA organiser un Maidan à l'envers serait d'autre part amusant à regarder... 

    Car Trump a pour rôle de tordre le bras à l'Ukraine pour lui faire accepter la solution "idéale". Cela se fera obligatoirement par une purge de la gouvernance ukrainienne, avec ou sans Zelensky et cela sans oublier que Poutine dispose de solutions de rechange pour l'Ukraine, avec des hommes capables de la diriger. Après l'effondrement de l'armée ukrainienne, la Russie pourrait très bien aller à Kiev installer un gouvernement fantoche qui résoudrait tous les problèmes pour toujours, c'est l'une des solutions. Mieux, cet État fantoche pourrait être suffisamment pro américain pour calmer Trump en préservant ses terres rares et ses terrains agricoles. Une variante violente de la solution idéale, mais avec des options avec ou sans Odessa qui pourraient déplaire, voire convenir à la Russie.  

    La Russie a donc des choses à donner et à donner directement à l'Amérique, assez pour qu'on lui laisse ce à quoi elle ne renoncera jamais. Surtout qu'elle est évidemment prête, et cela Trump ne peut qu'être intéressé, à restaurer les accords de limitations des armes nucléaires. Les nouvelles technologies en cette matière imposent de repenser les équilibres et il faut se préparer, peut-être encore est-ce encore trop tôt, à considérer l'inéluctabilité du rattrapage américain en matière d'hypervélocité... Un américain raisonnable, qui a compris l'ampleur des problèmes de son pays, et cela dans tous les domaines, ne peut que vouloir à tout prix éviter la conflictualité russe et donc lui accorder ce à quoi elle tient, et qu'elle demande depuis longtemps. 

    On conclura par ce qu'on disait en introduction: que l'Europe est complètement sortie de l'histoire, condamnée à évacuer toutes les gaités lyriques qu'elle a laissé se constituer et à souffrir de l'infini ridicule que lui infligent les dégénérés impuissants qu'elle s'est donnée pour dirigeants. 

     

    P.S. Les premiers entretiens au 22 mars, évoqueraient un échange reconnaissance des territoires annexés contre garanties de sécurité pour une Ukraine qui ne rentrerait pas dans l'OTAN. À peu près en ligne avec ce que je dis, à part que le bras ukrainien n'est pas encore tout à fait tordu... 

     

  • Les Robots

    Il semble bien qu'une nouvelle sorte de robots soit en train de naitre, et cela, sur la base d'apprentissages de gestes "physiques" qui ne soit pas supervisés comme c'est le cas à l'heure actuelle. 

    Au-delà la capacité de marcher en évitant des obstacles, ce qui est un peu la base des démonstrations classiques, on pourrait aller très au-delà et entrainer des réseaux de neurones avec des bibliothèques (à faire ou identifier) de gestes et préhensions variées encodées comme commandes élémentaires de moteurs qui soient associées à des descriptions textuelles variées de ces gestes. Seraient ainsi appris non pas des gestes significatifs, comme aujourd'hui, mais des ensembles de "tokens" de ces gestes, l'association entre entrées et sorties des interactions étant archivées magiquement dans des réseaux de neurones, comme pour l'intelligence artificielle "générative" actuelle et régulés par apprentissage avec renforcement ou contraintes. 

    Un point intéressant est que cet apprentissage peut se faire par simulation, le robot évoluant dans un monde physique simulé, des environnements virtuels 3D pouvant alimenter sa caméra et ses senseurs. 

    Il serait alors VRAIMENT possible de programmer librement un robot en le commandant à la voix. "Vient ici", "lève le bras ", "prend ce livre" etc, et puis des combinaisons de ces gestes, voire d'une véritable prise en compte de situations variées, et cela sans en donner d'exemple "physique", cette correspondance-là ayant été "apprise" au préalable par le biais de l'apprentissage global non supervisé évoqué plus haut. 

     Au-delà du risque qu'il y aurait à le laisser ainsi faire des choses dangereuses, là il faudra des contre programmes de vérification ou des interruptions puissantes à prévoir, on se retrouve ainsi avec un assistant de vie vraiment capable, utilisable aussi dans l'industrie pour absolument toutes les tâches répétitives, des essaims de ces choses pouvant donc fabriquer en masse ce qui pourrait être nécessaire à la vie en général, toutes les tâches prévisibles et répétitives des sociétés humaines pouvant ainsi être véritablement automatisées.

    On se retrouve alors avec la question de quoi faire des humains devenus surnuméraires. Au-delà des fantasmes d'extermination et autres joyeusetés, il suffit de se convaincre que modulo un temps d'adaptation proportionnel à une inéluctable baisse de la natalité, un nombre bien plus réduit d'humains devrait pouvoir vivre dans cette ambiance globale très technique, entourés de ces assistants-là, et bien sûr capables de se fabriquer eux-mêmes. 

    Le résultat de l'évolution conjointe des sociétés humaines et de ces machines va vite devenir quelque chose d'assez nouveau, ou le patrimoine constitué d'usines de ces machines devra être partagé entre des propriétaires initialement assez dotés et d'ingénieurs assez doués pour améliorer et gérer les ensembles sans limites de nombre de ces machines nécessaires à leur défense contre les prédateurs qui ne vont pas manquer de se manifester. 

    Les humains résiduels sélectionnés dès l'enfance devront donc être capables car pas trop nombreux, ce sera le propre de la nouvelle société à venir que de définir les procédures nécessaires à cela. Capables de posséder, et donc de transmettre, de commander ou d'inventer. Et aussi d'incapaciter, de protéger et de mettre sous contrôles les individus trop bêtes ou trop méchants pour ne pas nuire aux ensembles en question. 

    On peut être amené à prévoir une sorte de féodalité sans paysans comme l'horizon presque certain de ces sociétés-là.

    Bien sûr, et là je suis formel, il est tout à fait vain de prévoir une quelconque autonomie ou humanité pour les robots qui deviendraient trop capables à force de perfectionnements. Ils seraient immédiatement exterminés par les méchants humains capables,  eux, de prévoir et de maitriser les comportements qui leur déplaisent. Les esclaves mécaniques resteront esclaves pour toujours, cela est certain. L'humanité ne se partage pas et la cruauté sera là sans limites.

    Par contre, il se pourrait que ces autorités humaines là laissent des volontés artificielles rendre la justice ou tuer dans des environnements donnés sous leur contrôle, mais en les laissant, dans des espaces limités, je le répète, agir à leur gré. 

    Ce monde sera donc patrimonial et le droit à la possession de ces machines protégé par les robots eux-mêmes, conçus pour appartenir sans failles au nombre réduit de leurs maitres et des affidés à ceux-ci. Quelle notion de subordination entre humains demeurera ? C'est toute la question, et une nouvelle forme d'esclavage humain se manifestera, avec les révoltes en rapport. Ma thèse est ici qu'on ne verra pas d'hommes "supérieurs" au sens intellectuel, comme si cette supériorité-là entrainait la capacité de gouverner: on verra au contraire des princes habiles, capables d'entrainer ou de dominer et surtout de transmettre le contrôle et la possession des machines indispensables à la vie globale, c'est-à-dire à la production alimentaire et à l'entretien et la maintenance des machines elles-même.

    Bref, toute une nouvelle sociologie se développera, avec une nouvelle éthique, et aussi de nouvelles injustices. Bref, l'occasion de renouveler de fond en comble nos principes vermoulus. Vaste programme ! 

  • Les prévisions

    Johan Chapoutot, connu pour ses descriptions complexes et novatrices du nazisme est hélas un woke perdu et un dingo "phobe", voyant maintenant des nazis et des années trente partout (1).

    Tout d'abord, une description historique, détaillée et informée, de la montée de Hitler au pouvoir. Les deux légendes, qu'il a été élu et qu'il ait été majoritaire sont balayées et il faut le réaffirmer: Hitler a été nommé par Hindenburg et le NSDAP n'a jamais dépassé les 40% des voix en Allemagne.

    Mieux ! C'est le "centre" (centre droit) de Weimar qui a voulu jouer et s'allier à Hitler en voulant profiter de sa nette baisse électorale pour une petite manoeuvre de dernière minute. Le Reichstag a alors brulé, toutes les lois d'exception que permettait la constitution de Weimar furent activées et tout à commencé. Que la constitution de la Vème république contienne aussi une loi d'exception à la Schmitt est évoqué et c'est aussi parti côté Chapoutot: nous sommes dans les années 30, Marine Lepen c'est HItler, et Macron est Von Pappen. 

    Passons sur l'affaire allemande, avec une Afd en ascension et un chancelier conservateur dans la même position: s'allier ou non avec l'extrême droite ? Il n'y a pourtant ni communistes en Allemagne, ni bolchéviques en Russie, ni surtout de traditions violentes récentes (80 ans de paix tout de même). 

    Il y a par contre cette pensée de la forteresse assiégée et d'une société dégénérescente, à faible natalité et envahie par des races étrangères, ce que la germanité a toujours détesté. Mais bon: quel projet à la hauteur du projet nazi pourrait-il bien germer aussi bien en Allemagne qu'en France, au-delà du rattrapage woke et de l'expulsion d'envahisseurs envahissants ? 

    Peut-on dire que la Russie de Poutine est vue en Europe comme l'équivalent du Staline des années trente ? Que les musulmans d'Europe sont les juifs de notre temps et que nous devons coloniser les plaines de l'est, Ukraine compris pour installer notre puissance régénérée ? Serait-ce cela le projet de Soros et des européistes, qui ne diffèrent donc des nazis que par le fait que la race supérieure est maintenant africaine et turque ? 

    À ce point, les choses se croisent et on peut commencer à rigoler, les arguments, dans ce genre de discussion, ayant tendance à se croiser. 

    Partisans de l'alliance russe, ennemis des éoliennes et de l'immigration, l'Afd se trouve aujourd'hui bien moins guerrière que le nouveau Chancelier allemand qui hurle au réarmement avec une présidente de commission européenne toute aussi schleue, qui veut réformer la liberté d'expression pour assurer un pouvoir bizarre, qui lui n'inquiète pas Chapoutot... 

    Ce n'est pas tout à fait vrai, par contre: Chapoutot, tout en votant Macron pour éviter Hitler le suspecte et c'est son point: ces gens vont finir par amener Hitler au pouvoir, la responsabilité des wokes et de la gauche en général n'étant bien sûr pas engagée. 

    Pourtant c'est bien là le point et la ressemblance avec le passé est pourtant là tout aussi éclairante et remet en cause, en fait, la "démocratie", incapable ainsi, en période de crise, de gérer les situations complexes. 

    La chose est pourtant connue et se trouve être la grande motivation du royalisme en général, et cela depuis les grecs, en passant par Rome. La démocratie élective est toujours en échec quand les choses deviennent trop complexes, seule une volonté permanente "bonne" construite sur l'héritage d'un devoir familial sacré peut assurer la pérennité de l'Etat. Laissé à un peuple versatile et inconstant, la corruption le minera et le donnera à la première puissance venue un peu violente, forte ou cruelle.

    On rira de réaliser qu'une solution "moderne" au problème, l'impérialisme napoléonien a précisément chuté à cause de sa faiblesse (la guerre étrangère perdue décidée en solitaire) et que l'État fut alors réinstauré par le vainqueur indulgent, tandis que les démocraties qui en furent issues, eurent bien du mal en 14 (Clémenceau fit des miracles pendant la guerre, mais rata la paix) et s'effondrèrent carrément en 40, puis en 58 et presque en 68. La règle générale est difficile à édicter. 

    On se retrouve donc à concevoir les activités humaines comme ouvertes, et laissées à la bonne appréciation de celui qui réussit, celui qui échoue ayant eu forcément tort. Qui peut dire que les communistes et autres socialistes de l'Allemagne des années 30 eurent raison ? Ne sont ils pas autant responsables que les autres de la catastrophe qui arriva à leur pays et aussi au monde ?

    Mais la question sociale fut résolue par Hitler, ce qui permit au peuple allemand de bien vivre toute la guerre de 40, alors que les pénuries de 14 furent insupportables, le pillage de l'Europe au bénéfice exclusif des allemands justifiant la violence raciale exercée sur les "autres". Voilà donc ma compréhension du nazisme et l'extrême résistance jusqu'au bout est partiellement explicable par cette adhésion fondamentale à un projet culturel et social pour le moins cohésif. Il est vrai par contre qu'il ne tenait que par Hitler, dont la mort arrêta tout, autre contradiction.

    La solution nazie au problème du partage des ressources dans une société s'inscrit par contre dans l'histoire moderne et le problème actuel de l'"extrême droite" s'inscrit dans ce schéma-là: le nationalisme renaissant ne veut pas partager avec l'immigration, les ressources sociales et culturelles sont refusées à un étranger avec qui on se mélange pas. Préférence nationale et droit du sol comme marqueurs de l'extrême droite le serait donc du ... nazisme. 

    En face, la question sociale dont la compréhension évolua pour le moins, depuis la victoire du prolétariat et l'extermination de la bourgeoisie devenue inutile jusqu'à la tranquille sociale démocratie en lente lutte contre la "droite" qui finit de nous ruiner. Car enfin victorieuse, elle peut, du fait de la capacité d'endettement de l'Empire dont elle s'est dotée, se permettre de résoudre complètement le problème, en se privant de toutes les barrières mises à la satisfaction complète des besoins du peuple, peuple étendu aux peuples arrivant d'Afrique ou du Moyen-Orient. Problème universel donc que cette question de la misère, étendue au monde entier et résolue pour le monde entier à condition qu'il nous envahisse ! Fédérés par la fédération qui s'occupe de tout, ces peuples-là n'ont pas à être considérés étrangers et le faire est coupable: ils sont devenus "nous" et vont nous payer nos retraites. 

    D'autant plus que les arguments en leur faveur sont légion: ils furent victimes de nos pères et nous leur devons réparation.

    Depuis les "Ouradours sur glane "commis sous la rune emblème d'un pays martyrisé dont nous révérons le nationalisme russophobe que nous nous ruinons à entretenir (l'Ukraine "libre") mais que nous avons perpétré cent fois lors de l'inutile conquête d'où nous avons été renvoyés une main devant une main derrière; jusqu'à l'infâme esclavage dont nous avons libéré les peuples sédentaires de la boucle du Niger.  Ceux-ci nous avaient sucré notre café un siècle avant,  capturés par leurs compatriotes qui vendaient aussi aux innocents pratiquants de la grande religion de paix qui en plus castraient, mais pour la bonne cause, apparemment, il nous faut maintenant les laisser prier dans nos rues.  

    Quant aux Ouradours sur Glane commis 500 ans sur les côtes d'Europe par des barbares (esques) venus de ces côtes-là, et qui ne terminèrent leurs rapines que grâce à la flotte américaine venue la veille de la conquête régler des comptes que nous n'avions jamais soldés, et bien on les a oubliés à tort. Nulle revanche de l'homme blanc, sinon bien sûr les enfumades dont on ne se vente pas et qu'il faudrait pourtant agiter à titre de menace contre leurs descendants indument présents dans des paysages qu'ils ne méritent pas. La valise ou Ouradour sur Glane, était ce que voulait dire, en fait, Jean-Michel Aphatie ? 

    Tout cela fait beaucoup de détresse logique et on ne peut que féliciter un philosophe qui renvoie dos à dos les "revanchards" de toute espèce (2)(3) , nous ne sommes (je ne suis) qu'un revanchard de plus, désespéré par un monde absurde dont (je, il) souhaite la destruction à cause de cela. Ah Berlin 1945 ! On y vit les derniers vrais héros français. Car bien loin de se faire faire prisonniers par des communistes viets, ils défendirent avec loyauté et sans raisons un Hitler qui ne les remercia pas. Puis ils s'enfuirent ou moururent sans rien dire, ne laissant que des ruines aux violeurs. 

    L'histoire est injuste. 

    Qui dénonça l'extrême droitisme des marches de la mort des revanchards asiates contre les troupes coloniales, viets collabos, ex nazis réengagés ou provinciaux français en mal d'exotisme ? Le communisme impie de l'époque accueillit avec des insultes les survivants tout juste débarqués, la gauche qui en fut issue se vautra dans le maoïsme puis le kanpuchéisme vingt ans après puis chia les merdes humaines qui nous accusent de fascisme sous Macron. 

    De fait, pour (me, se) consoler du revanchisme qu'il faut bien sûr maintenant abandonner, je dirais que l'absurde de l'histoire inclut ses dénonciations quelles qu'elles soient. Le philosophe se doit donc de déplorer absolument toutes les souffrances inutiles, y compris les dernières de la pile, celles dont je me plains donc à raison. CQFD.

     

     

    (1) Chapoutot les irresponsables: https://theconversation.com/pour-les-extremes-droites-mondiales-soutenues-par-musk-trump-milei-ou-bolsonaro-le-nazisme-reste-une-reference-indepassable-251730

    (2) Vincent Citot https://www.lefigaro.fr/vox/societe/la-societe-des-revanchards-un-point-de-vue-psychosocial-sur-les-clivages-contemporains-20250314

    (3) Portrait de Citot: https://www.les-philosophes.fr/agora/vincent-citot.html

  • La Relativité

    Pour comprendre la relativité d'Einstein, autant le lui demander directement. L'homme écrivit et fut convainquant. Reprenons son exposé ! 

    Vitesse de la lumière dans le vide

    D'abord la constance de la vitesse de la lumière. Fait établi à peine inquiétant à première vue, la chose n'a rien à avoir avec l'éther qui avait embrouillé jusque-là ma compréhension des choses: il est en fait source de paradoxe, et c'est cela que Einstein commence par souligner. 

    Le problème est la notion de temps, rien moins que mal fondée.

    Simultanéité

    En effet, la notion suppose en fait un moyen fiable de déterminer la simultanéité: deux choses auraient donc le même "temps" (ou mêmes coordonnées sur l'axe unique du temps) si on pouvait expérimentalement le mesurer en mettant deux horloges identiques au milieu d'une balançoire dont chaque extrémité émettrait un flash à la même heure (au même temps, donc). Si les deux aiguilles indiquent la même heure quand les deux observateurs centraux leur ont attribué l'heure de vision de chacun des flashs, ceux-ci ont été simultanés. Fastoche pour l'instant. 

    On prend alors un train et un talus et on recommence. Le train avance à une certaine vitesse et on a deux couples d'observateurs. Et bien, si les deux flashs sont émis sur la balançoire du talus "quand" les deux balançoires coïncident, les deux couples d'observateurs ne noteront pas la même chose. La vitesse de la lumière jouera et sur le train, on verra le flash aval avant. La simultanéité est "relative" au corps en mouvement. 

    La notion de simultanéité, invalide, est ainsi battue en brèche et donc... Le temps n'existe pas. 

    Par contre, la notion de durée, comme période s'écoulant sur un corps de référence en mouvement a un sens et peut être mesurée, relativement à ce corps, par exemple avec une horloge. Simplement les durées mesurées seront différentes sur des corps en mouvement différents. Cela s'applique d'ailleurs aux distances ou longueurs: leurs mesures (les valeurs de) pourraient dépendre du corps sur lequel elles sont faites. Le temps n'existe donc que à l'intérieur (relativement) à un corps en mouvement. C'est son temps "propre". 

    Principe de relativité

    Venons on maintenant au principe dit "de relativité", qui ,établi depuis Galilée, stipule que les lois de la physique ne dépendent pas du corps en mouvement sur lesquelles on les applique.

    Et bien il semble que la constance de la vitesse de la lumière dans tous les référentiels en mouvement relatifs viole ce principe. En effet, la vitesse d'une lumière émise sur le talus vers l'aval du mouvement d'un train devrait être mesurée plus lente sur le train, en vertu de l'existence du temps absolu. 

    Et bien c'est là qu'Einstein déboule: en fait, le principe de relativité reste valide ! (ouf). Et cela PARCEQUE les mesures du temps et de l'espace sont relatives aux corps en mouvement dans lesquels elles sont faites, comme on l'a vu. 

    En effet, ce sont les suppositions contraires qui justifient les "lois" d'addition des vitesses permettant de convertir temps et durées entre deux référentiels. Ces lois d'addition des vitesses doivent ainsi être réformées pour que le principe de relativité reste valide en présence de la constance de la vitesse de lumière. La vitesse de la lumière devient alors une propriété de ... l'espace temps.

    Au passage, on se situe ici dans un cadre "restreint", la relativité en question ne se rapportant qu'à des référentiels en mouvements relatifs de vitesse constante. Pour généraliser tout cela avec les accélérations, il faut passer à autre chose. 

     

    Transformation de Lorentz

    Dans le train, la "loi d'addition des vitesses" ou expression mathématique transformant les valeurs des mesures sur le talus en mesures dans le train s'exprime en dérivant les mesures dans le train (x', t') à partir des mesures sur le talus (x,t).

    La loi d'addition  classique  nous donne  : x' + v*t = x  et t' = t.

    Alors qu'en fait, comme Lorentz le détermina par ailleurs en examinant les équations de Maxwell, qui décrivaient la lumière, on a:

    def LZ (X) = X/ Sqrt( 1 - v^2/c^2)

    x' = LZ (x - vt )

    t' = LZ (t - v*x/c^2)

     

    Ces équations un peu torturées permettent bien de garder une vitesse de la lumière constante dans des référentiels distincts. En effet, si  x = c * t , c'est à dire si on voit passer un rayon de lumière, et bien: 

    x' = LZ(c*t - v*t)= LZ (t*(c-v))    et  t' = LZ(t - v*c*t/c^2) = LZ (t - v*t/c) = LZ(t *(c - v)/c) 

    soit x = c*t

    Bien sûr, la transformation en question dotée de cette propriété est unique, cela se démontre aisément (à titre d'exercice).

    La courbe du multiplicateur magique LZ est bien la plupart du temps "1", et part à l'infini (en couilles) uniquement pour les vraiment grandes valeurs de v... : 

     

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    Tout le reste de la relativité (restreinte ) s'ensuit... 

    À noter que la transformation de  Lorenz existait bien avant Einstein, et que celui-ci ne fut pas vraiment créateur à ce stade (E = mc^2, c'est autre chose). Einstein se contenta de fournir une "interprétation" de l'expérience acceptable, et arrive à "déduire" la transformation à partir de deux résultats expérimentaux (invariance des lois physiques et constance de la vitesse de la lumière). La constance de la vitesse de la lumière fut le point critique, évidemment, mais le vrai paradoxe, la chose au prime abord inacceptable, fut bien cette histoire de relativité de la perception du temps, ou non existence du temps absolu, qui donna son nom à la théorie. 

    Démonstration

    Corrigé de l'exercice sur l'unicité de la transformation de Lorentz, dont on exige (la nature est simple) qu'elle soit linéaire: 

    x'=Ax + Bt

    t'=Cx +Dt

    On voit que la transformation est une rotation dans l'espace temps, avec transformation du temps en espace et réciproquement. C'est la seule rotation qui conserve x=c*t , et aussi qui conserve les distances x^2 + c^2*t^2, distance dans l'espace temps qui devient donc, inexistence du temps oblige, la seule réalité globale. 

    Quand v=0 , les deux référentiels sont identiques, A = D = 1 

    Quand x'=0 , x = vt par définition du mouvement du train: Av + B = 0 

    (Ax+Bt)^2 - c^2(Cx+Dt)^2 = x^2 - c^2t^2

    Ax+Bt - c(Cx+Dt) = x - ct 

  • Les bonnes réactions

    La panique est totale et le risque existentiel que pose la Russie est si terrible et si imminent qu'il faut le proclamer avec des petits cris stridents répétés: hi hi hi hi. Un sénateur dénonce le chef de nos alliés immémoriaux, ceux-là même qu'on suivait aveuglément par ce que c'était le bien il n'y a même pas deux mois. Un président papouille telle sa grand mère le même pseudo néron sans crainte de la contamination que la gêne évidente de Trump avait du mal à tenir à distance... Bon on arrête là, c'est pénible. 

    D'abord, la position de la Russie n'a pas changé depuis 25 ans. Elle regrette l'expansion de l'OTAN vers l'est qu'on lui avait promis de ne pas faire et ne souhaite pas participer à une fédération en construction dont elle refuse les principes (l'union toujours plus étroite etc). De ce quant à soi adossé sur l'histoire, l'immensité des territoires accumulés pendant l'icelle, plus la possession d'armes nucléaires, elle tire un sentiment d'indépendance un peu glaçante finalement compréhensible. 

    Il n'y a aucune espèce de crainte existentielle à tirer de cette position. Naturellement, si on poussait le bouchon jusqu'à attaquer la Russie, tuer des Russes, voire violer des Russesses, peut-être pourrait-on légitimement s'inquiéter. Mais pourquoi ferait-on cela ? 

    L'opération militaire en cours concerne d'ex-régions de l'Ukraine de 1991 maintenant parties intégrantes de la Russie, et dont il s'agit de s'assurer des territoires. Au passage une (petite) exigence: que l'Ukraine soit enfin débarrassée de nationalistes envahissants, ceux qui n'ont toujours pas admis que les massacres de juifs et de polonais perpétrés autrefois étaient regrettables et ne les autorisaient pas à persécuter leurs ex compatriotes russophones. Que peut redire à cela ? 

    Alors bien sûr il y a les 3 ans passés à dépenser un pognon de dingue (14 milliards, parait-il serait la dépense française en rapport). Pourquoi ne pas mettre son mouchoir dessus et arrêter là les frais ? 

    Il y a le réarmement français: après 3 ans passés à n'augmenter qu'à peine nos activités militaires, sans préparer ni industries de guerre, ni bien sûr d'"économie de guerre" (l'expression désigne quelque chose d'inconcevable), rien de disponible en rapport avec une agression qui ne se produira de toute façon pas. Quand le résultat d'efforts ruineux à engager aujourd'hui sera obtenu, dans deux à cinq ans, la Russie vainqueur de la guerre sera devenue amie. Pourquoi se stresser ? 

    Le réarmement européen ? Rendu impossible par la Hongrie, il ne mène à rien pour les raisons déjà dites. Pourquoi en parler ? 

    Au total il ne se passera rien. Que l'agitation d'un freluquet impuissant qui veut se faire reluire. Honte à toi pays de merde qui veut aider l'Ukraine à 65 %. Continue à te chier dessus en faisant de la dette.  

     

  • Les fondamentaux

    À l'occasion de diverses déclarations, on va se permettre quelques mises au point fondamentales. 

    Concept

    D'abord la notion de Concept. Ancienne et profonde mais méconnue et troublante, elle tourne ou plutôt le concept de concept (Deleuze dixit (2)) tourne autour de la notion d'objet, et de réalité de l'instanciation de l'objet comme on dit en langage JAVA, quand la réalité de la "classe" ne fait aucun doute bien que ce ne soit pas elle qui agisse, sauf via ses méthodes statiques etc etc. Le monde "réel" serait, c'est Platon qui nous le dit, formé des idées, des concepts des abstractions du monde, uniques et complètes dans la lumière du vrai. Les choses, les objets ne sont que des ombres, des répétitions triviales et obscures. 

    On commencera donc par là: l'abstraction qui représente un ensemble de choses est une chose d'un autre genre et la hiérarchie des types donna lieu à de nombreux débats avec la découverte de paradoxes insupportables du début du XXème siècle. Nous avons là ce qu'est un concept: une abstraction qui peut (ou doit ) être une chose, mais sans jamais être ni une entité ni une cause. Nous voilà rendus: l'habitus, la domination, ou la menace russe ne sont pas des "concepts" mais des démons issus de la démonologie primitive, qui continuent de nous habiter, et au combien. Des mythes, des choses triviales et trompeuses qui se parent des oripeaux de l'abstraction sans vouloir rien dire, que les fantasmes mensongers de prêtres trompeurs. 

    J'avais parlé de l'athéisme "radical": il consiste à rejeter ces démons là et à ne jamais donner existence vivante à ces fausses causes, images débiles fabriquées... Mon athéisme radical est une iconoclastie ! 

    Deleuze

    Mais le concept c'est le grand truc de Deleuze (2). Depuis le concept créé par la philosophie qui se définit comme création de concepts, puis comme pratique, Foucault le grand affirmant que "la théorie c'est la pratique" (autre moyen d'affirmer en bon sado maso qu'il est que "l'esclavage c'est la liberté"). Ceci car le concept est réel , esprit et surtout co-existant à la chose. 

    On a là la conception de l'art comme expression de l'essence et donc comme réalisation de celle-ci, ou du moins tentative de. Passons, c'est un autre sujet, quoique non en fait. Il y a plusieurs manières d'exprimer la chose, celle de Bergson qualifiant le matériau transformé par l'art comme organisé pour exprimer l'essence. 

    Sinon, le concept, c'est la question du virtuel, sa différenciation d'avec les choses étant précisément LA question, celle de la multiplicité, et donc de la différence entre esprit et matière, l'esprit pour Deleuze étant le virtuel.  

    Et la définition deleuzienne: "le concept donne consistance au virtuel". 

    On remarquera ici le tropisme matérialiste qui replie tout, on parle d'instance virtuelle, de face spirituelle du réel, et d'élargissement de l'expérience au virtuel, d'existence immatérielle, bref de co-existence. 

    On peut donc remettre les pendules à l'heure, on a bien compris la théorie du monsieur: l'idée rentre dans l'histoire, et on a renoncé aux nécessaires séparations: tout se mélange donc, en avant vers la Révolution, c'était la grande idée de l'époque, Foucault avait même célébré celle de Khomeini comme une avancée sur la question... Là encore, le concept est transformé en cause. 

    On notera les 3 "voies", "pensées" ou activités: art, science philosophie et leurs 3 manifestations:  émotions, fonctions, concepts, et la revendication de la création dans les 3 ordres. Quel orgueil, je suis moi tenant de la "découverte": la nature du monde existe par nécessité et l'activité humaine ne consiste qu'à découvrir l'infinité de ses objets dans tous les ordres. Quant aux trois ordres, alors que la philosophie est largement dans la science, soit dans le rationnel, elle se veut, Deleuze dixit, remplacer complètement la spiritualité dans ma théorie de l'esprit à moi, (émotionnel, rationnel, spirituel). Intéressant comme Deleuze veut "créer" le spirituel, comme si on pouvait créer Dieu. Même si Dieu est effectivement créé, c'est bien par le rationnel, comme "fonction" et non pas comme "concept". Dieu est une cause, et certainement pas un concept... 

    Science

    Et puis, il y a la science (1) dont on nous décrit ici bien des véritables aspects, tels que la conception moderne la considère vraiment, et cela est suffisamment méconnu pour que les pires absurdités soient proférées sur le sujet.

    En gros, la science produit des connaissances qui sont organisées pour pouvoir être critiquées. C'est cette capacité à l'amélioration constante socialisée qui fait la valeur de ce type d'appréhension du réel, qui est une sorte de scepticisme organisé. On a donc une voie crédible vers la vérité, le savoir étant une connaissance vraie et justifiée. On remarque la notion de vérité distincte de la justification, et donc d'une adéquation au réel effective. 

    C'est la question du réalisme, qui n'a rien à voir avec la science sinon comme adéquation de l'expérience à la prévision, ce qui n'est pas la même chose. Les théories modernes du scientifique ne sont pas "réalistes", en réalité, tout en prétendant à une forme d'adéquation et donc de vérité, celle-ci pouvant avoir une validité essentiellement provisoire.   

    On peut néanmoins faire quelques critiques au monsieur. 

    Complotisme

    D'abord qu'il ne définit pas le complotisme, sinon comme forme de non-adéquation imprécise qui finit par se réfugier dans le "bon" jugement qu'une autorité compétente aurait le pouvoir de juger... Typique du lettré obsédé par la médiation qu'il se veut être le seul à infliger. Le complotisme se définit pourtant par une thèse englobante à la théorie qu'il affirme: une surpuissance maléfique mise en accusation est la cause de son affirmation. Que ce soit Monsanto ou Soros on a essentialisation d'un responsable unique, sans évoquer la bien plus possible et vraisemblable soumission de Monsanto ou de Soros à des idées partagées collectivement et dont ils sont les acteurs dépendants. Surpuissance organisée ou pas ? L'adhésion massive à des idées est-elle volontaire ?  De manière générale, la considération de la vérité comme "profitant à quelqu'un" est une expression de la surpuissance ou capacité à drainer tous les profits. 

    C'est bien pour cela que la dénonciation d'une théorie au nom des faits peut passer pour complotiste, car "profitant" à une entité. Le démon "antivax" agité par les anticomplotistes est ainsi essentiellement complotiste au sens de ma définition ! 

    Par contre, la dénonciation d'un complot reste loisible, et elle concerne généralement des entités de petite taille, donc peu puissantes, et qui cherchent donc à obtenir des résultats en restant cachées. Le complot nazi ou bien celui d'Al Qaida. 

    Didier Raoult est-il complotiste ? Expliquant le consensus de la "communauté scientifique" contre lui par une aggrégation de points de vues autour a) de la corruption scientifique organisée par les laboratoires pharmaceutiques, b) des consensus étatiques s'imitant les uns les autres dans la recherche de l'approbation d'opinions terrifiées, c) de fausses conceptions scientistes d'une science organisée en technique, il pose les faits qu'il a récoltés lui, et demande à ce qu'on le critique sur cette base, ce qui n'est pas fait, les fameuses "conclusions" étant en fait un jugement partagé, et non pas une accumulation de contre preuves.  Sa critique de la gestion de l'épidémie est entièrement valide, et les forces liguées contre lui, ne pouvant se déjuger, ce qui reviendrait à admettre leurs catastrophiques échecs, en sont donc réduites à garder le silence et à s'en prendre à lui. Pourtant il semble bien, c'est factuel que: 

    - le covid n'a concerné que les personnes agées et malades

    - le confinement n'a servi à rien 

    - il y avait des soins possibles, à découvrir et expérimenter

    - le vaccin ne servait à rien

    Qui refuse tout cela, sinon un consensus étrange ? 

    La désinformation

    On appelle désinformation la propagation de thèses jugées nuisibles alors que la chose est bien plus subtile. Une désinformation est une action intentionnelle de modification de la hiérarchie des croyances par introduction d'un micro argument, sous forme de fausse information ou de généralisation abusive à partir d'une information vraie.  Il est très important de comprendre qu'une véritable information peut désinformer, ce qui conduit les autorités effrayées à cesser de faire confiance aux freins collectifs à l'intoxication informationnelle et à vouloir, la chose reste impensable, "réguler" l'information. En tout cas, l'État (c'est toute l'histoire du "fond Marianne") s'est senti en position de financer des entreprises de "fact checking". 

    C'est ce à quoi on assiste: les tenants d'un pouvoir fragile et dépressif estiment nécessaire de mener officiellement et explicitement une propagande autoritaire digne des pays autoritaires, et cela au nom d'une démocratie à laquelle, ainsi, on cesse de croire et de pratiquer. Mieux, ce qu'on commence à appeler "démocratie" ou "valeurs républicaines" devient progressivement (est-ce un progrès?) synonyme de "dictature" et "principes fascistes".

    Les grands principes

    On se permettra de rappeler les grands principes concernant la "démocratie". Il y en a 5. D'abord ce qui définit à proprement parler la démocratie, c'est-à-dire la convocation régulière d'élections et aussi la responsabilité exclusive de l'assemblée du peuple pour élaborer les lois. Ensuite la liberté entière des expressions et des opinions en privé et en public, limitée exclusivement par la pudeur commune et l'interdiction des appels à la violence. Pour finir, l'interdiction des organisations politiques proposant l'abolition de la démocratie. 

    A partir de là, on en déduit des décisions que hélas on renonce à prendre aujourd'hui: abolition des lois mémorielles, les opinions se discutant et ne s'interdisant pas, interdiction des officines liées aux frères musulmans. 

     

     

    (1) Huneman , un philosophe https://www.radiofrance.fr/franceculture/verite-scientifique-il-faut-des-choses-dont-vous-ne-doutez-pas-pour-pouvoir-douter-correctement-1662382

    (2) Le concept pour Deleuze https://books.openedition.org/psorbonne/98695?lang=fr

  • Les Droites

    À l'occasion d'une empoignade polie (1), on peut réfléchir sur ce qu'est la droite, ou plutôt ce que sont LES droites.

    Les définitions de la dame, intelligentes et un peu surprenantes, de la droite c'est la "gratitude" tandis que la gauche c'est le "ressentiment" vaut son pesant d'or et devrait faire date. Au passage, elle se déclare libérale-conservateur (le "rice" n'est pas de mise chez les civilisés oublieux du woke) et critique le petit Zemmour, accusé d'en faire trop et sans doute de vouloir exagérément porter atteinte aux libertés.

    On passera sur la polémique qui n'a pas lieu d'être, et on évoquera surtout ce qui manque à la chose, c'est-à-dire à la droite telle qu'on voudrait la définir. Car la droite est une alliance entre domaines et l'alliance apparemment paradoxale entre liberté et conservatisme la caractérise au moins partiellement. Simplement il faut lui ajouter encore une autre composante, et qui est la spiritualité disons traditionnelle, celle qui réfère le christianisme. Oubliée ou rejetée par la modernité libérale, qui se dressa d'abord contre le catholicisme, cette composante reste pourtant essentielle. On doit donc parler de libéralisme conservateur chrétien pour faire le tour d'une droite complètement définie. 

    Le clivage droite gauche est pourtant paradoxal au point d'en être rigolo: la liberté fut une revendication de gauche contre le pouvoir catholique autoritaire, le conservatisme est bien sûr celui de la question sociale cristallisée autour d'un système social ruineux et immobile, et le christianisme fut remplacé par le moralisme woke spirite et hugolien conçu pour remplacer le catholicisme pour les mêmes raisons qu'agitent ceux qui veulent aller à droite au-delà de la simple raison. 

    Serait-ce donc de droite que de vouloir une liberté d'abord économique, avec le plafonnement nécessaire de la fiscalité, avec aussi un conservatisme permettant les interdictions des transhumanismes néoraciaux et surtout la préservation ethnique et culturelle des populations européennes, sans oublier le nécessaire respect du côté spirituel de la préservation des institutions, le sacré du pouvoir et de l'histoire devant être respecté et pratiqué ? 

    On se réclamera pourtant d'un athéisme radical, à rebours de toute essentialisation des idées, qu'elles soient celle de la "liberté" par-delà les nécessaires limitations d'icelle, celles qui empêchent par exemple l'homme libre surtout s'il est africain de s'installer où il veut; ou bien celle du "conservatisme" lui-même, un peu trop attaché à préserver un modèle social quasiment ethnicisé et qui conduit le peuple français au nom de l'égalité à ignorer la nécessité de la préservation de la pauvreté non financée, celle qui permet d'éviter les endettements hors limites qui nous affligent.

    Le christianisme lui-même mérite d'être désossé, en ce qu'alors qu'il est heureusement porteur avec le péché originel de la notion de malheur ontologique attaché à l'humanité, ce qui permet de traiter le problème du mal, fonction essentielle du religieux, il veut aussi résoudre le problème en introduisant la notion de salut avec la finalisation christique du monde qui va jusqu'à suggérer une perfection dans ce monde-ci, c'est en tout cas ce dont se convainquit la gauche... 

    Faut-il se concentrer sur la différence entre conservateur et réactionnaire, le réactionnaire voulant revenir à "avant", typiquement à la royauté qui précéda la révolution, tandis que le conservateur plus réaliste ne veut que garde ce qui marche, tout en voulant aussi changer ce qui ne marche pas, ne serait ce que pour éviter les révolutions à venir ? 

    De ce point de vue, Zemmour est donc vu réactionnaire, mais il manque clairement le côté spirituel des choses qu'il ne tente pas lui, contrairement à Buisson, à ressusciter. Or il semble bien être ce qui manque le plus, le dévoiement du domaine devenant dangereux car bavant sur tous les points de vue, la motivation de nos pauvres vies ne pouvant apparemment qu'être prise en charge par une dégueulasserie woke absolument révoltante. Tout ce qui préexiste et justifie les discours de nos maitres de droite et de gauche, dégouline d'un purin verdâtre insupportable rejeté par tous, c'est ce qu'on appelle la perte des "valeurs" ou la "décivilisation" voire la barbarisation du monde, issue à raison du dégout pour ce qui est proposé. 

    On en revient donc à ce qui est maintenant nécessaire: un égoïsme local respectueux de l'autre vu essentiellement différent, ou en tout cas suffisamment différent pour qu'on lui laisse assumer ses choix. Ça c'est le bon côté du wokisme: le relativisme culturel appliqué aux nations: excisez-vous selon vos gouts dans vos familles, mais là le woke cale, ne le faites pas chez nous. 

    Cet égoïsme respectueux de la seule chose qui existe au-delà des tribus barbares, la Nation, invention européenne, doit être la base de la spiritualité nécessaire aux choses publiques. Incluant les morts, la Nation n'a point besoin de Dieu pour respecter silencieusement ce qu'on est et ce qu'on doit demeurer. L'État défend la Nation et conçoit ses politiques en fonction, quitte à meurtrir ou violenter les autres nations qui pourraient l'agresser. 

    L'autre point est que l'État est aussi fondé à martyriser ses propres assujettis quand il n'a pas les moyens ou la faiblesse d'emprunter assez pour les nourrir. Les famines historiques ne peuvent être combattues que par l'organisation rationnelle de la prospérité et non pas seulement par l'assistance. Cela est spirituel et la pauvreté se respecte: la nier c'est nier le mal essentiel à la liberté de l'homme, on ne peut la combattre qu'en la rendant plus difficile et c'est la justification de la froide raison technicienne que de la réduire en l'exploitant. 

    Ainsi ce qui manque à la droite pour couvrir tous les domaines de son efficience, c'est bien l'égoïsme sacré, valeur suprême construite par la spiritualité nécessaire à tout ordre. 

    On en vient donc à la gauche. D'abord, elle n'est pas essentielle, mais "anthropologique" comme le dit Zemmour : toute position a sa droite et sa gauche où que l'on soit.

    L'hypostase gauchiste réalisée n'est que pathologie à ses heures surtout quand elle se tourne vers les extrêmes. On niera le concept de droite "extrême", le rêve totalitaire qui l'a discrédité n'étant qu'une variante du socialisme, car ne pouvant exiger l'héroïsme suicidaire qu'il nécessite que par le confort social et alimentaire apporté par sa pratique du pillage racial.

    Tout comme le principe même de l'assistance illimitée au petit peuple, le nazisme est d'abord une corruption du peuple, ce qui lui fait admettre la perte de sa liberté. La gauche est donc pathologique par essence dès qu'elle s'organise et se radicalise. Son principe: le refus du réel, du mal et de l'exercice de la liberté pour le combattre. D'une attitude naturelle respectant des tendances excusables de l'humanité, on fait ainsi des régimes politiques et sociaux débiles, inacceptables et décadents. 

    Ce refus du mal essentiel se manifeste aussi par le culte du nouveau, l'idée irrépressible qu'une nouvelle humanité est possible sur des temps courts. Surhomme nietzschéen, nazi, communiste ou transhumaniste, cette évolution improbable invisible à nos échelles temporelles est une niaiserie absurde: nous sommes strictement égaux cérébralement aux hommes de l'antiquité et vivons suivant les mêmes principes fondamentaux dont beaucoup sont toujours valables. Cela s'appelle le conservatisme et il est sagesse et respect du réel et de l'évidence. Le progressisme ontologique est faux, et il n'est que confusion imbécile avec le progrès technique qui lui n'est qu'exploration libre du réel infini. 

    En conclusion, la droite est ce qui rassemble ce qui doit être et qui n'est pas réducteur: on y trouve le spirituel du mal accepté, de la grandeur du passé, et de la liberté nécessaire à la construction du futur. En cela, le mot n'a pas d'intérêt véritable (à part sa position dans la binarité nécessaire de toute pensée), tout comme l'autre mot, gauche du précédent et attaché aux pathologies dont il est porteur malsain. 

     

    (1) le débat Strauch-Bonart Zemmour: https://video.lefigaro.fr/figaro/video/esprits-libres-z-strauch-bonart/