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  • Ecouter Bach

    Bon, il faut en parler et on en aura jamais fini, Bach s'écoute et tous les sujets de l'esthétique pourront être abordés à l'occasion, cela n'a pas de fin. 

    Branche particulière, l'esthétique se charge du beau, de sa possible définition et des différences entre les domaines. On dira tout de suite que l'art suprême, la musique, doit être considéré prédominant: on ne me fera jamais croire qu'on puisse se satisfaire d'un coup d'oeil vers 3 taches sur un mur. Il n'y a que la durée et la consommation symbolique ne peut se situer que dans un temps imposé, marqué par auteur et interprète. Bref, il y a sans doute d'autres arguments, mais le sujet est le plus grand musicien de tous les temps, l'inventeur d'icelle, difficile de dire mieux, passons.

    D'abord une définition théorique de la beauté telle que produite par l'homme, hors bien sur des idées et photos de coucher de soleil ou de vols d'oies migratrices. Il y a des rapports de formes juxtaposées ou successifs et ce sont ces relations là qu'on peut qualifier. On apprécie des choses différentes en rapport. Tout est là.

    Parmi ces choses différentes, il y a bien sur l'auteur et l'écoutant (comme on dit en pédagogie, pour désigner l'auditeur distrait qui pense à autre chose) et le rapport joue, il est celui que pilote l'auteur ou l'interprète en le regardant du coin de l'oeil. Il y a bien sur les besoins fantasmes ou obsessions de l'écoutant et cela d'autant plus qu'il est temporellement éloigné, et pas de 3 mesures, mais bien de 3 siècles... 

    Bach et la technique

    D'abord, un musicien n'est pas un prêtre, mais un comparse du prêtre, sans droits et sans classe à une époque où il n'y en a que trois. Le musicien bien sur distinct du populo n'est pas un vilain mais pas non plus un héros. Il est ce qui n'existe qu'à peine à l'époque, un technicien. Mieux, un ingénieur au plein sens du terme. Au XVII ème siècle, la musique reste une technique majeure, sans doute la plus complexe de toutes et un orgue est la machine la plus complexe qu'on puisse voir. On ne peut objectivement lui comparer qu'un bateau à voile ou une galère, et encore. Le domaine le plus formalisé, le plus mathématique de toute l'activité humaine est bien la musique et toute l'intelligence toute l'habileté y est concentrée. Le pic de la concentration est bien l'année 1685, celle de la naissance de Handel, Bach et Scarlatti. Cette année là ne cède qu'à 1678 (naissance de Vivaldi) et à 1683 (naissance de Rameau, de Heinichen et de Graupner). Que diable ces années là devaient elles avoir pour satisfaire autant mes gouts? 

    Nous sommes à l'époque de l'éveil caractérisé de la modernité effective, celle qui fit exploser la puissance de l'occident. En 1683 fut définitivement expulsée l'invasion ottomane d'Europe continentale et les lumières pouvaient commencer. La grande période baroque peut alors se terminer et tout est en place pour que s'achève, au sens d'un accomplissement, la première période de l'histoire de l'humanité. (tatatata, va y avoir de la musique pour fêter ça).  

    Bach et la religion

    Le débat est bien sur pendant, et doit être tranché. Débat incontournable et pas si facile, car dire que Bach n'a aucun rapport avec le religieux n'est pas soutenable. Dire qu'il instrumente le religieux pour mieux décorer sa musique tout autant, mais tentant: nul sentiment religieux antérieur ou postérieur ne peut être comparé à ce déferlement d'affects organisés en graphes noués de toutes les manières possibles. Si Bach est religieux, alors on se demande quel est le rôle exact de Jésus Christ ou de Dieu lui même, complètement eclipsés et mis minables pour cause d'insuffisance expressive et de silence permanent trop marqué... 

    Non, on doit élaborer un point de vue plus compliqué. D'abord les faits. Né dans une famille de musiciens dans une société qui consomme la musique comme nulle part en occident, et surtout dans une ambiance religieuse, le luthérianisme, qui n'en finit pas de vivre sa grande révolution, la réforme, dont un caractère essentiel est la refondation de la religiosité sur l'expression collective harmonisée. C'est bien sur la fin de la grande tempête qui détruisit l'Europe centrale et la vaccina pour 3 siècles (mais pas plus) contre les grands massacres.

    Aux chants collectifs enthousiasmants on substitue progressivement un art plus délicat que l'on emprunte sans vergogne (les voyages ont commencé) à toute l'Europe. Cela s'appelle le baroque, cela fut inventé pour lutter contre le protestantisme et cela plait en fait à tout le monde. Pourtant, on est fier de son monde propre: les allemands (du moins quelque uns d'entre eux) l'interprètent sérieusement et en font CA.

    A l'écart, au moins en principe, du vrai opéra dégénéré à l'italienne qui ravage le sud et le nord de l'Europe, on maitrise, en grand technicien de l'art suprême, la totalité du métier. Mieux, on fait mieux, beaucoup mieux. Bien plus sérieux, bien plus profond, bien plus génial. 

    Le sérieux est donc un caractère hérité: la religiosité du petit Bach n'est pas frivole, mais d'abord empreinte de la simultanéité d'un ensemble (et en musique c'est important, la simultanéité) de choses. Orphelin de père et de mère, il chante, enfant, à leurs enterrements respectifs et hyper doué membre fier d'une famille de musiciens qui le prend en charge en ayant détecté immédiatement (qu'est ce qu'il a le petit, à se souvenir aussi bien de tous ces airs?) ses incroyables dons, il va développer immédiatement une ambition monstrueuse, à la hauteur de ce qu'il nous a laissé. 

    On est très loin de la conversion neu neu au petit jésus: les musiciens du temple, au temps du roi David font marcher le monde et il y a bien plus, au temps de la technique débutante, que la simple populace disant amen qui fait se lever le soleil: la musique, moteur du culte, expression même de sa nécessité, mais technicisée: moyen de l'édification, elle est bien sur pour ses concepteurs une chose, un savoir, mais directement extrait d'une nature abstraite à laquelle on participe, dont on est un instrument. C'est l'humilité du musicien, cette invraisemblable et toujours surprenante humilité (je parle en non musicien) qui fait la fierté de n'être que l'instrument du message, du son, de la musique, et donc en même temps le messager muet (la musique parlant d'elle même) de ce que précisément, on veut dire... 

    Hors du langage, mais langage lui même, hors de la motivation consciente exprimée, mais souci et discours assumé, en second plan mais au nom du plaisir infini des esprits qui se savent supérieurs, le musical fait marcher le monde sans le dire. C'est lui le religieux. Le reste est subordonné, et donc, ce qu'on appelle le religieux, lui même. Ainsi donc, tout le religieux symbolique, les textes, rites et croyances, significations et théologies seraient subordonnées au culte rythmiquement organisé musicalement ? 

    Cela ne veut pas dire que Bach n'avait pas la foi, ou même une foi spéciale. Spéciale bien sur, mais au sens où un pareil génie devait bien avoir des manifestations cervicales et spirituelles particulières dans bien des domaines qu'on ne peut pas approcher. On veut dire qu'il croyait en Dieu, bien sur, et très sérieusement, mais à sa manière, et sa musique est l'invraisemblable et surhumaine façon qu'il avait de l'exprimer. Le vieux boche avait simplement une nature généreuse et a en tant qu'humain, musicalisé ses sentiments intérieurs. Pour notre plus grand plaisir...

    La thèse est dangereuse: la musique de Bach serait donc la foi de Bach et par conséquent en serait issue. Un projet divin en quelque sorte, l'ultime tentative du Dieu luthérien d'interdire les indulgences, ou bien l'arrêt définitif de la conquête musulmane, ou mieux, l'inscription définitive en lettres sonores de la trinité dans l'histoire humaine. Un projet divin et Bach n'est qu'un second Jésus. Au pire, le "cinquième évangéliste" comme dirait le bigot moyen. Tu parles. 

    Reprenons depuis le début. Persuadé de la vérité du christianisme et porteur d'une foi puissante enracinée, celle du charbonnier supérieurement intelligent convaincu et au delà par ce qui est loin d'être bête, au centre d'une civilisation supérieure et héritier de toutes les techniques également supérieures, il les parfait une fois pour toutes en codifiant une fois pour toute le tempérament égal avec les meilleures raisons.  Absolument sur de lui, il s'avance vers le grand projet, l'alliance du beau et du bien. L'art suprême vous dis-je et la foi chrétienne accomplie, vérité suprême en fait partie, je dirais bien évidemment. Le sublime ne se limite pas aux petits émois, et ceux là sont particulièrement gratinés. Du courage pour assumer ça? Il en faut, il l'a. Ca donne ça. 

     Ecouter ça

    Se pose alors la question de l'attitude à avoir en écoutant "ça". Tout d'abord, il ne faut pas se laisser intimider: la musique de Bach ne "prie" pas: rien à voir avec l'abandon pieux à une relation incestueuse piétiste ou même rationnelle avec une vérité religieuse ou avec une présence mystérieuse. Bien au contraire, on est en présence d'un humain en proie à la véritable émotion religieuse, la seule qui compte, la vraie: une relation profonde avec un sens évident et indiscutable, et cela d'autant plus qu'il n'est pas "réel". Cet humain là est représenté par la musique et se met en scène. C'est lui qui est réel et dont il faut admettre la sincérité. Sont ainsi représentés l'âme, mais aussi le sentiment extérieur, la fille de Sion, le pêcheur, bref tous les acteurs des drames liés à cet affect là. Le christ n'est pas le personnage le plus bavard des passions, mais bien l'évangéliste, celui qui prêche, qui guide et qui fait raisonner l'"histoire", ce qui doit régler l'injonction: vous rendez vous compte que ... ? 

    Et bien ces sentiments sont en fait hors de la religion proprement dit, tout en n'étant exprimable que par ses lettres et ses thèmes, qui finissent donc par se faire submerger par la musique: que dit elle, elle ? De décorative, elle devient première parce que géniale, et n'exprime sa complexité et son incomparable richesse que hors du langage, comme il se doit: c'est cela qu'il faut écouter, et entendre. 

    L'émotion que cela génère et la désespérante envie d'être comme lui fait la puissance du sentiment éprouvé. Etre comme lui? Etre capable d'exprimer cela? Emporté par la musique, les interprètes de ce genre de chose ne le font pas: ils ne sont, et ne se vivent que comme des participants à une expression collective dans laquelle ils ne jouent qu'un rôle partiel. Alors, les auditeurs doivent jouer leur partie est écouter le résultat, ils sont là pour ça, car c'est bien pour eux qu'on joue. 

    Ecoutons donc

    Bach c'est immense. Généraliser est difficile mais il y a des similarités entre ses musiques. Il faut bien sur séparer les oeuvres instrumentales, celles pour clavier, pour orgue, les cantates et les passions. On mettra la messe en si à part. 

     

    Soli Deo Gloria

    On aura lu (1) décrivant un Bach créateur au nom de Dieu, et se voyant de métier comme un théologien, qui après les récriminations publiques contre la passion selon St Matthieu, se cantonne à la "musique" jusqu'à la fin, inventant le mode classique de la création musicale par bouderie...

    Et puis tant qu'on y est, Bach est tout de même un grand copieur de Vivaldi (2)

    (1) https://journals.openedition.org/gradhiva/1837#bodyftn16

    (2) https://www.critique-musicale.com/bachfr.htm

  • La consommation de pif

    Une bouteille de vin c'est 75 centilitres.

    Cela fait donc 6 "verres" de 12.5 centilitres. 

    Un demi rouge, c'est donc 3 verres de vin, pour 37,5 centilitres

    La consommation journalière maximale recommandée est de 3 unités d'alcool soit 3 verres de vin. 

    Une unité d'alcool c'est un verre de vin, un demi de bière, ou un pastis (avec ou sans eau) ou un "whisky".

    Une unité d'alcool c'est environ 10g d'alcool par litre ingéré. 

    En fait, des études statistiques indiquent que l'espérance de vie diminue à partir de 10 à 20 unités d'alcool par semaine, soit 7 demis de rouge par semaine. Je vais bientôt mourir.

    L'alcool "fort" (45 degré) est 3 fois plus "fort" (teneur en alcool) que le vin rouge (12 degrés). Un whisky c'est donc 4 centilitres de gnôle. 

    Il y a un désaccord quand à la contenance d'une bouteille de vin entre 6 ou 7 unités d'alcool. Cela permet à la limite de donc se manifester plus tôt. Disons que le lobby anti pif voudrait passer à 2 unités d'alcool par jour autorisés.

    Une unité est éliminée par le foie en une heure. Il faut donc 18 heures pour éliminer une bouteille de whisky... 

    L'alcoolémie au volant interdite est de 0.5 mg d'alcool par litre de sang. Elle s'obtient après 3 unités d'alcool pour un homme pesant 100 kg, et 1,5 unités d'alcool pour une femme pesant 50 kg. 

    Du point de vue global, l'équivalence entre dose maximale autorisée pour conduire et dose maximale autorisée pour vivre est un peu symptomatique du fait qu'un maximum est atteint pour ce qui est de la règlementation, somme toute en l'état assez logique.

     

    La densité de l'alcool est de 0.8, donc 1 litre d'alcool c'est 800 g (1 kg si c'était de l'eau, mais cela ne veut rien dire). 

    La consommation annuelle d'alcool en France était en 1960 de 26 litres par an, et de 12 litres en 2016, ce qui faisait donc  6 verres de vin par jour en 1960 et  3 en 2016... Pas de quoi s'affoler, il est vrai qu'on compte les bébés et les enfants beaucoup plus nombreux en 1960 (qu'est ce qu'on se marre). 

     

     

  • Les Franc-maçons

    A l'occasion de la mort héroïque d'une mystérieuse double obédience, on va classifier. 

    Il y en a une quarantaine en France, d'obédiences maçonniques. On se réfère à (1) 

    D'abord le Grand Orient de France, GODF : 50 000, la plus ancienne et la plus grande. 

    Ensuite la Grande Loge de France, GLDF : 35 000,

    Puis la très controversée Grande Loge Nationale de France, 15 000, qui fit l'objet d'une polémique destructrice en 2011. 

    Pour finir par la Grande Loge Unie, avec ses cent membres. 

    Ca fait 150 000 maçons en tout. 

    Le déisme

    La grande histoire, c'est le déisme. Depuis la polémique sur le Grand Architecte de l'Univers, en 1877, le Grand Orient a progressivement et totalement supprimé toute référence à la religion. C'est la rupture avec le déisme anglo saxon et avec le reste de la maçonnerie d'ailleurs: toutes les autres loges ont des rites et des croyances variées. Les franc-maçons français sont spéciaux

    La Grande Loge Nationale de France, majoritairement formée d'anglophones, fut fondée en 1913 à partir du grand orient. Elle fit l'objet sous nos yeux dans les années 2000 de tous les soupçons que l'on peut avoir envers les maçons, soupçons justifiés d'ailleurs. 

    Cependant le vrai concurrent du GODF c'est l'écosse et son rite, le Rite Ecossais ancien et adapté (REAA), l'"autre obédience", gérée par un Suprême Conseil de France qui créa la Grande Loge de France en 1894. 

    La GLDF était l'obédience du héros, par ailleurs catholique. Cela permit à Macron d'attribuer à égalité le mérite du sacrifice aux deux spiritualités, sachant qu'on ne peut mourir qu'en martyr, le risque assumé d'un homme courageux ne pouvant se passer d'idéal déiste, et sachant aussi que le coté républicain du maçon est généralement plutôt assumé par le GODF, la loge des athées, celle de Valls ou de Bauer, mais aussi de Baroin père, par exemple. L'incroyable inculture de ce petit intellectuel cynique ne lasse pas d'étonner, de quoi se faire entarter. 

    Le Socialisme

    Totalement lié au parti Socialiste et à ses politiques séculaires, le GODF doit mal vivre la période actuelle, mais cela est difficile à savoir, et le contraire pourrait se concevoir, la franc maçonnerie n'étant pas communiste en général et au combien. La dérive gauchiste en serait une maladie, plus qu'un trope: les radicaux ne furent jamais extrémistes, c'est le moins qu'on puisse dire, et puis Sarkozy en était entouré. 

    La spiritualité

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    On en vient à la "vraie" FM. Il y a bien sur les rites secrets et ainsi donc V.I.T.R.I.O.L. » (Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem : Visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée).

    La connaissance, pont aux ânes du premier cercle du spirituel pour les incroyants est donc la grande fonction du rite: décrasser l'esprit pour qu'il accède à la lumière. On est au delà d'un déisme, on est dans le purificateur, dans l'intéressé qui doit profiter: l'alchimie rose croix infecta tout cela à l'origine et l'homme doit progresser, c'est la fonction de la chose. Le cabinet de réflexion, la perpendiculaire, le sablier, la règle à 24 divisions sont les "outils" dont nous devons nous servir. Le cabinet, on y reste un certain temps: c'est pour réfléchir. Au fait, on dit "chambre de réflexion", "cabinet de méditation", suivant les obédiences ou les traditions diverses. C'est une pièce du temple.

    La connaissance est technique et nous concerne: la pierre est à l'intérieur de nous et nous devons manier le maillet et le ciseau pour y accéder. Que dis je la pierre: le Grand Architecte de l'Univers est là. 

    Ainsi donc, le symbole socialiste de l'effort sur les masses (serp i molot) est bien dans l'imaginaire maçonnique. Le symbole communiste, choisi par Lénine en 1918 n'est pas explicitement ni historiquement maçonnique, mais a bien plu comme tel... 

    Le "GADLU" est le nom du dieu des frères, à part qu'il n'est pas un Dieu mais un principe. Il y a un oeucuménisme de bon aloi dans tout cela: on peut se trouver compatible avec un catholicisme évolué, au sens vers lequel pouvait évoluer un catholicisme d'un certain type au siècle des lumières et après. 

    Au fait la franc maçonnerie a bien pour devise celle que la République a finalement adopté (Liberté Egalité Fraternité). A tout seigneur tout honneur. 

    Et puis les écossais, et la lumière dont on se méfie quand on est bon et vrai chrétien... Mais il ne faut pas mélanger, ce qui n'est qu'obscurantisme provincial pour le vrai athée a bien de vieilles racines. Elles se situent dans un univers dont l'athéisme est quasiment impensable. Même les libertins français tournaient autour du pot, et les condamnations au bucher qui marquèrent le début du XVIIème siècle étaient là. Donc il faut quelque chose et tous les philosophes cherchèrent à conceptualiser l'évidence.

    Et puis il y a l'évidente défaillance cognitive qui fut longtemps indispensable aux femmes (et donc que l'on se devait de manifester en public): l'on ne pouvait expliquer le monde et l'état des choses à la fois aimable et injuste, que par un principe supérieur. Cela était convaincant, et il suffisait de le rendre le moins bigot possible pour qu'il soit socialement acceptable. Cela marche encore et même les philosophes de l'athéisme on leurs anguilles pour se nourrir spirituellement.   

     

    (1) http://www.ledifice.net/1025-0.html 

  • Les comms

    Un très remarquable et très long entretien (1) montre plusieurs choses. 

    D'abord qu'une femme finalement assez "normale" (un peu vieillissante, mais mettable, avec un charme un peu froid mais un petit air fifille pas si déplaisant, on arrête là) peut parler normalement sans ridicule des choses importantes de la vie. Autant le dire, très peu de femmes de gauche passent l'examen. Ségolène Royal, compagne du précédent président, Brigitte Macron, femme de l'actuel, ont un zéro pointé. Pénicaud, Buzin sont au niveau, pas Chiappa. Bref, je me comprends. 

    Ensuite qu'on peut avoir un avis sur le canard enchaîné. Il est maintenant, pour ce qui me concerne fixé. L'interview des auteurs gênés du brulot anti Hollande cité par Fillon m'avait fait découvrir la chose: l'évidence ne peut se publier et il n'y a que le ton médiatique de la page 2: le soupçon graveleux manipulé et manipulateur non vérifié contrairement à ce qu'on dit: il est exclusivement la "seconde vérité" celle qui plait et qui pèse. On ne peut, face à ce genre de choses, qu'éprouver le mépris légitime que toujours on doit porter aux résultat des défécations nécessaires. Rien de plus, et considérer, comme le pensent vraiment certains, que cela est la "vérité" ou la "démocratie" est pitoyable. Rien qui ne mérite qu'on ne suspende la démocratie, tout qu'on la considère comme ce qu'elle est: le gaz qui accompagne les tuyaux de vidange. Tout le bonheur du monde aux gaziers, à qui je me permet de dire maintenant, après les avoir lu trente ans: je vous emmerde et conchie, je vous tuerai, mais en enfer. 

    Vexée et blessée par un racontar rapporté par un proche de Juppé qui lui a démenti (c'était vrai, mais en fait non, et la vérité de la chose a donc son état final, voir plus haut), Calmels, qui n'est pas de ce monde là, l'explique très bien c'est en 43:00. Rien n'a changé quand à l'état du monde, et de la presse et de la lutte pour le pouvoir en démocratie dans un monde qui décline, tout comme déclinait le monde libéral dans les années 30 du XIXème siècle, celui de Balzac. On a finit par voir le monde changer encore, puis encore, c'est la vie messieurs, et c'est la leçon de la chose. 

    L'exemple décrit du "nouveau monde" auquel a cru la totalité infiniment méprisable qui a élu ce tas misérable de parlementaires dont nous voyons qui ils sont et qu'on devrait respecter, mon dieu, c'est le parlement. 

    Quelques personnes remarquables saisi par l'occasion et déjà découragés, comme godillots méprisés guidés par des aigrefins, et surtout, le tas de merde de socialistes récupérés traitres et n'y croyant pas: la récompense de la lâcheté, de la connerie et de l'hypocrisie, trop heureux, en plus d'avoir été reélus, d'être classifiés de droite par les sondages. Quelle horreur... De quoi mériter un fascisme, c'était ça (et rien d'autre) qui a conduit aux renversements italiens et allemands de années 20 et 30 du XXème siècle et c'est cela qui a transformé la révolution sociale de 36 en Pétain. 

    Calmels vexée et moquée pour supporter l'immonde Vauquiez, et Philippe le traitre dégoutant considéré comme membre du nouveau monde, alors qu'il n'est que le dépensier sous maire d'une ville perdue, débauché et piloté comme un mouton après avoir, sans doute dés avant la bataille, conduit son mentor dans les choux. Son mentor: un vieux trompé, on verra l'année prochaine si il maintient sa dignité, ce n'est pas encore sur.

    En attendant, le premier ministre actuel, qui met en oeuvre aujourd'hui le non programme qu'il a défendu pendant la campagne (fonctionnaires, 35heures, heures supplémentaires, tout ce qu'il ne FAITPAS) se trouve être l'image même de la saloperie programmatique que l'honneur et la décence la plus élémentaire condamne absolument. Une pareille saloperie, de la part d'un personnage public est infiniment méprisable et mon mépris dégouté est infini. 

    Il faut en revenir à Juppé lui même, tout c'est fait pendant la primaire, et le drame est là, du moins pour Calmels, et cela hélas est à son discrédit (elle s'est tout de même gourée grave, la pauvre dans un instant essentiel, et avec pour mec le conseiller de Fillon, le mystère reste entier). Juppé a voulu se la faire synthèse, et il n'avait, lui, rien compris du tout. 

    Il faut le dire, la mince (au sens gymnique) raideur de la carrière ratée du meilleur d'entre nous fait un peu pitié. A l'écart des drames de l'histoire, il ne fut central que de l'échec terrible de la droite, et cela depuis le début de son chef Chirac, qu'il égale par l'échec: total et absolu. Et cela sans mort d'homme. Un destin "gaulliste". 

    Après la mort de Fillon et l'ascension d'une fille de pied noir, le vieux français n'a donc plus qu'à se taire: ça tombe bien il est mort, enterré et maintenant complètement hors de tout souvenir. Comme ce qu'il défendait d'ailleurs, ça tombe bien ce n'est plus à la mode. 

    Au vu et au su de tout le monde, le groupe LREM de l'Orne seul autorisé à serrer la main du président de passage dans la France rurale, fait la com assumée et évidente d'un petit pédé baiseur de vieilles qui cyniquement vient se foutre de la gueule de ceux qu'il encule: CSG, 80km/h tout cela se gère, la preuve. Que disent les sondages? On va le voir. Le prince héritier saoudien à ses cotés, celui la même qui l'avait fait changer son voyage à l'été, la gouape à l'aile de pigeon visible nous informe de la politique étrangère de la France, c'est le moment: la ligne rouge est franchie, "nous" en avons la preuve, et nous ne ferons rien en Syrie. 

    Un point au sujet de Calmels: elle a cru que Juppé serait un plan B, que Fillon allait voir sa campagne menée par les "maurassiens" et la "fachosphère" et que Lepen battrait Macron au débat et serait élue... Elle a cru aussi et là elle avait raison (à part le réel, et c'est tout l'histoire), que toute la droite avait un projet en commun en fait, et qu'il était en principe possible de la faire gagner. 

    Fidèle mais sans aucun sens politique, elle est "nouvelle" et rafraichissante, finalement... Assez sympathique, finalement mais hors du réel en fait. Ah qu'il est pénible: Clément Rosset est mort. 

    (1) http://www.valeursactuelles.com/politique/valeurs-ajoutees-fachosphere-erreurs-de-juppe-trahison-de-philippe-virginie-calmels-repond-valeurs-actuelles-et-la-france-libre-94682