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Les antisémitismes

Un juif belge raconte l'histoire de sa famille(1): son père est venu d'Autriche, son grand-père de Pologne et son arrière-grand-père de Russie, tous chassés par les pogromes des XIXème et XXème siècle. Devra-t-il quitter la Belgique ? Il y a pense, les juifs sont 30 000 en Belgique, un pays qui s'intéresse beaucoup à un génocide qui n'a pas lieu. 

Manifestations, débats au parlement enflammés, personnalités émues dès le soir du 7 octobre, par la résistance palestinienne, extrême perméabilité, sans retenue, pour des informations en provenance exclusive de ce qui n'est, depuis le début, qu'une opération de communication. Absence de relativisation, de mesure, et unanimité. Pays des personnes moquées en France comme imbéciles, la Belgique s'illustre de plus en plus comme tel, hélas. 

Un tel empressement, une telle unanimité ressemble fort, et beaucoup de juifs paniquent, à du bien connu: s'installerait-il au centre de l'Europe ce qui n'avait que reflué et qui avait mal fini ? Faut il partir ? C'est la question. 

Il faut bien distinguer d'abord deux niveaux de protestation, en fait trois, si on élimine tout de suite la simple protestation, profondément ridicule et sans objet, pour des évènements lointains, très inférieurs en intensité à bien d'autres, demeurés ignorés (500 000 pour chaque guerre en Syrie, Yemen, Irak sans aucun émoi, seul le musulman peut égorger le musulman sans qu'on s'en plaigne, qui sait pourquoi ? ). 

Le premier est le mal-être général, le mal social politique existentiel qui ravage les populations malgré toutes les "bonnes" gouvernances, tout le monde à "le cul qui lui gratte" et les sociétés dans leurs contorsions font bien des malheureux. 

Le deuxième niveau est un mal particulier, représentatif (en quelque sorte) et surtout évident, mais pour des raisons souterraines. Ce mal là est celui du "bouc émissaire", phénomène pourtant bien connu, qui va du simple travers de langage à l'extermination de masse, l'histoire est faite pour être consultée. Ce qu'on appelle l'antisémitisme, et c'est son vrai nom, est précisément cela, l'identité juive, culturellement enchassée séculairement au sein des deux civilisations qui cohabitent actuellement pour leurs malheurs respectifs, n'étant que le point de focalisation "normal" du phénomène. 

Voilà donc ma thèse: il faut un sparagmos (je n'utilise pas là à dessein, l'expression bouc émissaire, mais on se comprend) et c'est normal que ce soit le "juif" qui soit choisi. Le sparagmos est une violence collective ritualisée et c'est tout. Un sacrifice ultra violent, un lynchage sacrificiel. Cette "normalité" du choix est le refus de l'essentialisation, précisément, contrairement à ce qu'on pourrait croire. En effet, le "complexe" juif historique, culturel et aussi "récemment" culturel, la Shoah étant à part entière élément de la culture mondiale, maintenant, est suffisamment délimité, entouré, cadré etc pour être devenu et cela à la limite "plus qu'avant", le candidat idéal pour la chose. Cela non pas parce que le juif est élu par Dieu, jalousé, irrédentiste etc, mais parcequ'il est LÀ, candidat volontaire, et aussi, cela va être la partie délicate de ma démonstration, parce qu'il en "rajoute". 

Un mot au sujet du motif "commun" à l'islam et à la chrétienté: les deux mondes qui se superposent en Europe, ce qui entraine fatalement des frictions (tu parles) ont séculairement et "familialement" intégré le motif "juif" dans leurs détestations collectives opérant le sparagmos purgatif. Cela renforce donc le caractère idéal du choix de la victime, au delà des explications qui ne sont de fait que "secondaires". On utilise le fétiche le plus adapté, celui qui fonctionne le mieux, et depuis le plus longtemps et surtout pour tout le monde. Le reste est de la "branlette intellectuelle", intéressante, certes, mais aussi "essentialisante", et cela nuit, on va le voir. 

Bref, l'antisémitisme n'a rien à voir avec la haine des juifs (bon, si, un peu, en fait), en ce qu'il pourrait être défini précisément comme  "participation au rituel collectif de l'expression publique d'une haine souterraine destinée à réconcilier un inavouable". Voyez avec Girard pour les précisions. Ces rituels collectifs qu'on pourrait croire réservés aux barbares sont maintenant de retour partout, et y compris, cela pourrait être une surprise, dans le fameux Occident super civilisé, qui se montre ces temps-ci, il faut le dire, à nouveau "défaillant" et c'est un euphémisme. Comme on vient de le voir, c'est le signifiant "juif" qui a bien sûr été sélectionné pour recevoir cette haine, je dirais, "comme d'hab". Vouloir donc, par ce qu'on est juif, ou sympathisant, détourner la haine collective vers autre chose est donc insatisfaisant pour traiter le problème et c'est ce que je voulais dire. 

Cette définition a plusieurs avantages, d'abord d'innocenter les protestataires de bonne foi: ce n'est pas parce qu'ils haïssent les juifs qu'ils manifestent contre le génocide, ni même parce qu'abrutis par des propagandes ils croient à tort à des génocides ou des famines qui n'existent pas, c'est parce qu'ils se laissent aller à une "panique" (ce qui vient du Dieu Pan), à un délire collectif, dont les effets seconds, non voulus en quelque sorte, seront des persécutions variées dont seront victimes de parfaits innocents, simplement victimes du fait d'être identifiés en rapport avec l'objet de la haine publique. 

L'antisémite est donc celui qui se laisse aller à une détestation collective qu'il croit pouvoir expliquer. Il détesterait les homosexuels, ou les fumeurs de pipe, que cela serait la même chose. Là ce sont les juifs, et il dit pourquoi: sionisme, colonialisme, génocide agnagna agnagna. Les résultats sont gravissimes car générateurs de toute espèce de violente, collective, sanguinaire, folle. La lie de l'humanité se déverse dans ces collectifs haineux et la plus innoncente oie blanche qui hurle "free palestine" participe ainsi au repas des corbeaux dans les charniers immondes des innocents arrachés à la vie car ils passaient par là... Et qu'on ne dise pas qu'il faille venger l'horreur ! Si pour venger le bébé sacrifié, il fallait aussi manger son frère, et bien cela ne me conviendrait pas, au contraire. 

C'est la fameuse anaphore d'Aymeric Caron: anti colonialiste, anti nucléaire, anti capitaliste,  anti bassine, anti corrida, anti spéciste, ... anti ... génocide! Qui illustre admirablement la dérive décrite ici qui aboutit dans la concentration de l'"anti" en miraculeuse réduction "at genocidum" vers le signifiant principal de tout ce qu'on hait et qui mérite mobilisation. Délirant dégeulis de haine pure et immonde saloperie humaine, vous n'avez pas fini d'empuantir l'univers. 

A ce point, on s'arrête. Il est de la responsabilité des humains que de reconnaitre ce délire, de la haïr lui, et de ne jamais s'y livrer. Responsabilité morale ? Révélation chrétienne de l'horreur du sacrifice ? Vrai souci des faibles ? Transreligieuse, et transculturelle, anthropologique comme son contraire, cette essence de la morale, cette obligation essentielle doit être mise au dessus de tout.

C'est pourquoi il ne faut pas parler de "bouc émissaire", allusion vicieuse à un rituel juif qu'on pourrait détester et utiliser comme justification du choix de la victime "nécessaire", nécessairement juive ( pas le bouc, bien sûr). C'est pourquoi aussi, il ne faut pas parler d'"holocauste" pour la même raison. Comme si les juifs se sacrifiaient eux-même (et puis quoi encore?). Le mot "Shoah" mot hébreu pour désigner le meurtre des juifs (en parlant du vent) est lui aussi , et c'est ma thèse ici, de trop. C'est bien haine sordide origine des meurtres injustes, éternelle et commune à tous, y compris aux juifs, qu'il faut dénoncer. 

Cette simplification abusive de la définition du vrai mal me permet alors (et ainsi) de me livrer à mon antisémitisme à moi, et qui considère "exagérée" (je vous avais prévenu) la plainte des juifs au sujet d'attaques à leurs égards qui ne sont qu'innocences collectives livrées au délire meurtrier humain et dirigées vers eux, les juifs, que parce qu'ils sont là. La biche ne peut porter plainte contre le léopard... Ce jugement va jusqu'à (presque) considérer le génocide nazi comme un détail de l'histoire, car il y en eut d'autres, peut être moins modernes, industrialisés, ou récents et commis par l'une des nations les plus civilisées du monde. Ce point de vue peut être extrême ne veut pas excuser ou relativiser l'horreur, j'en donne au contraire ici une explication globale qui va bien au delà du simple accident exceptionnel, ou du destin obligé d'une seule race. C'est bien toute l'humanité qui est concernée, comme coupable et comme victime. 

Et puis, il existe, de la part des traditions juives, un sens exprimé de la responsabilité humaine de vérifier de par la loi, et sa relation responsable à Dieu, de la moralité exacte de ses actes. Je dirais, mais ce n'est qu'une dérive provisoire à mes principes explicatifs, que cette responsabilité là n'est que l'un des aspects de ce qu'on déteste derrière les bons sentiments attribués aux juifs (ceux là , toujours à se croire supérieurs aux autres, etc), et qui "expliquerait" qu'on les ait choisis pour les haïr. Mais je ne le dis pas. 

Par contre, il est vrai que "les juifs", en fait un complexe antipersécutions par ailleurs justifié (au moins par l'histoire) et donc compréhensible, et soutenu par bien d'autres que les adeptes du judaïsme, a mis en avant la moralité propre au judaïsme, ou à ceux qui "vont dans leur sens" pour dénoncer la vilénie de ceux qui les "critiquent" ou qui se contente de ne vouloir que les "critiquer". Cette vilénie étant attribuée immédiatement à l'extrême du mal. 

Qui sont les "juifs" en ce sens ? D'abord, les juifs eux-mêmes, qui se plaisent à se voir tels familialement en un sens qui va au-delà de la famille et bien sûr de la religion. L'appartenance ou l'identité, bref quelque chose de complexe, explicable et en gros justifié pour qui a un peu réfléchi la question. Mais il y a les autres, ceux qui "prennent exemple"  et qui donc ont compris l'irrédentisme juif tel qu'il se veut lui-même d'ailleurs: une appartenance qu'on pourrait croire "raciste" et qui d'ailleurs l'est, strictement, on y reviendra, mais non inclusive ! Et puis il y a ceux qui profitent, et qui derrière l'exemple,  instrumentalisent.

Cela sera mon premier reproche: l'affaire Dreyfus ne fut pas complètement "pure" et symbolisa, déjà, non pas seulement l'antisémitisme moderne, mais aussi ce qui le justifia au moins partiellement. Car suivre l'exemple c'est aussi faire la chasse à ceux qui ne le suivent pas, voire à profiter que tout le monde ne le suive pas pour diviser l'humanité. Non pas entre juifs et non juifs, mais entre bons et méchants, distinguable suivant que l'on suit certains rituels, ceux qu'on s'invente. Nous sommes là au coeur du monde moderne et le juif fut d'abord politiquement de gauche. La "revanche de Dreyfus" murmura Maurras, pourtant traitre à son propre anti-germanisme, et Zola clairement exagéra. Cela au delà de l'hommage à l'honneur français restauré par la réhabilitation d'un innocent qui n'avait pas à être sacrifié. Car le fait est là: Dreyfus ne fut pas un juif persécuté, il fut un innocent sacrifié et notre honneur de français fut de saisir cet aspect là, c'est Péguy, c'est la vraie France qui réussit à élever la chose jusqu'à ce point, très au delà de la protection ou de la dénoncation de l'armée, ou de la gauche. C'est ainsi la France qui sauvée avec Dreyfus, et pas un juif ou la gauche... 

Cependant, cela ne fut pas interprété comme cela par tout le monde, et loin de là: Dreyfus fut bien un étendard politique et au combien. Qu'on le propose  pour le Panthéon pour excuser notre justice trop indulgente envers les crachats maghrébins post 7 octobre le montre bien... 

Surtout que cette impureté là fit des petits. La LICRA (crée pour défendre l'assassin en 1926 d'un tueur de juifs ukrainien) s'instaura en protection anti raciste communautaire, avec toutes les institutions, nécessairement "de gauche" qui confondirent protection des juifs et lutte pour le communisme et ses variantes, bref en décernant les brevets d'antisémitisme au grès de leurs passions politiques variées. La lutte contre l'antisémitisme de Lepen, exclusivement menée au service de Mitterand (le collabo pétainiste ami de Bousquet) fut largement hors de propos et l'immigrationnisme juif mené au nom du souvenir de sa propre arrivée de Pologne, fit aussi du tort à la France. Aux juifs aussi, qui se trouvent dotés, après 40 ans de militantisme sans frontières, de millions de maghrébins qui boivent la haine de leurs bienfaiteurs à la mamelle... 

Revenons à l'"exemple" juif. Il a un très beau côté, et je voudrais là me rattraper. Car il suffit donc de "faire comme eux" et c'est le principe de la communication de l'être juif au monde, qui se matérialise et c'est le meilleur exemple par la transmission au monde du principe et concept de "nation", à la fois non partageable (tu n'es pas de ma nation) et commun (comme moi, tu as ta nation). Reconnaitre cette transmission, cet exemple, c'est "être juif" ou du moins partager assez avec cet être-là pour être purifié (...) de toute espèce de haine particulière envers ces gens. Ils donnèrent culturellement les idées de nation et de loi à l'humanité, remettons donc les têtes de leurs rois aux frontons de nos cathédrales, au minimum...

Suis-je un "philosémite" au sens de Todd, qui les définit comme des antisémites (obsédés par les  juifs) d'un type particulier ? Surtout que je vais jusqu'à me féliciter de la mort ignominieuse de Sinouhar et que je considère que les meurtres de civils pour se faire connaitre on déshonoré et invalidé pour toujours la "cause" palestienne, et cela depuis le début. Mais cela est du à mon vrai racisme, celui que j'éprouve pour les envahisseurs migrants musulmans qui selon moi doivent rester chez eux civiliser leur propre civilisation, comme tout le monde.

En parlant de "racisme", il est tout à fait exact par contre, que l'identité juive, telle qu'on peut la percevoir à leur contact est "raciste" au sens ou cela est interdit aux français ordinaires de l'être. Voilà qui est simplement dit, et cela fut exprimé aussi cruellement que cela par des antiracistes idéologues de gauche qui firent venir les ennemis des juifs non encore vraiment identifiés. Mieux ! Des tenants patentés d'un irrédentisme familial ontologique condamnèrent ainsi moralement le nationalisme français au nom d'un déshonneur meurtrier consommé soit disant pendant la guerre mondiale, alors que oui, la survie de 90 % des juifs français (et de 40% des juifs étrangers) fut énormément facilitée par la lâcheté française, c'est à dire par le pétainisme qui instaura la zone libre et qui évita aux français de trop se concentrer sur la lutte physique avec l'occupant. Mentionner cela couta très cher à un Eric Zemmour, par exemple... 

Bref, en matière de racisme, on pourrait, quand on pense à la puissance antiantisémite des 40 dernières années, ressentir de mauvais sentiments. Car l'antiracisme au  nom des juifs était en même temps indulgent envers Israël, c'est tout le drame actuel, quand s'est noué, avec la destruction de la gauche l'alliance des gauchistes avec les socialistes bien trop sionistes... Les trostkystes, longtemps hypocritement alliés de la social démocratie, ce qui fit faire de belles carrières à  beaucoup, sont maintenant émancipés et peuvent donc revenir aux fondamentaux évidents. Quitte à souffler sur bien des braises et notamment celles des haines traditionnelles de nouveaux arrivés qu'on encourage au lieu de vexer... 

Cela se fait à l'insu, dans le déni ou tout simplement l'ignorance complète de ces fondamentaux mêmes, d'ailleurs. Un Macron ignorant qu'il n'y aura jamais deux états, reconnait LE état palestinien, c'est à dire la nécessité de la destruction de l'état juif, que Rima Hassan nous décrit en détails à la télévision sous les regards attentifs de journalistes à peine conscient de ce qu'on leur explique.

Quand l'immonde Netanyahou, considéré comme le Hitler juif (un Hitler sans prépuce comme humoriste fameux dans une absolument hilarante saillie nous l'expliqua, il voulait nous faire rire) reproche, cette fois absolument à raison, que céder au Hamas c'est "rallumer l'incendie antisémite", on lui répond que proférer ce reproche pourtant absolument fondé et dans les bons termes, l'antisémitisme est bien un incendie collectif qu'on ne maitrise qu'à grand peine, on lui répond, donc, que dire cela est abject. 

Ce qui est abject, c'est l'ignorance et la bêtise de dirigeants incultes incompétants jusqu'au trognon et qu'un peuple mal en point a élu deux fois, pour éviter l'abjection de ... l'antisémitisme essentiel de strème droate. 

Car il y a aussi l'Etat juif, Israël, et on a déjà assez parlé. Sa destruction est dans toutes les têtes, et le sionisme devient officiellement idéologie raciste, alors il n'est qu'un nationalisme, celui qu'on révère en Ukraine (là ils est dans la réalité agité par des néo nazis ex tueurs de juifs) et qu'on déteste en France (il gêne la souveraineté européenne, la seule qui compte). Il convient d'être là dessus très ferme: force doit revenir aux monopoles (avec un s) de la violence qu'elle soit Israélienne ou Russe, ou même Française quand le bon sens de la vraie autorité reviendra chez nous, un jour. 

 

 

 

 

 

 

 

(1) Joel Rubinfeld sur "Mosaique" https://www.youtube.com/watch?v=R-OAaO4W6Fk

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