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  • Le premier siècle avant

    Tout commence en 102 à Aix: Marius liquide les Teutons et les Ambrons à Aix. Cent mille morts, toute la migration. 

    Marius, dont le lieutenant Sylla avait déjà terrassé Jugurtha (pris par Sylla) en 107-105, est d'origine modeste, alors que Sylla est un aristocrate. Son prestige d'imperator est considérable. Cependant il est vieux pour l'époque (né en 157). Sylla a vingt ans de moins (né en 138).

    L'année d'après, il liquide les Cimbres à Verceil (près de Ferrare, nord est de l'Italie). De là, du fait du droit de cité qu'il accorde aux alliés italiens présents, il inaugure la question sociale, qui va ravager le début du siècle. 

    En 91, Livius Drusius, tribun de la plèbe est assassiné : il voulait donner la citoyenneté aux alliés... Marius et Sylla participent à la sauvage guerre civile au nom de Rome, mais Marius trop indulgent avec les insurgés voit Sylla l'aristocrate romain devenir l'homme providentiel. 

    La révolte des Italiens alla jusqu'à fonder Italica, ou Corfinium, non loin de Rome. En 88 tout est maté, et le droit de cité accordé aux italiens, tous vaincus séparément par Rome, dont la population a doublé: 900 000 habitants en 70.

     

  • Les Europes

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  • Les théories wokes

    Le wokisme, comme l'islam sunnite est défini par 4 théories et deux pratiques. 

    Les 4 théories sont celles:

    - du genre

    - de la critique de la race

    - de l'intersectionnalité

    - de la connaissance sympathique

     

    Les 2 pratiques sont: 

    - le cancel

    - la répétition

    La théorie de la connaissance sympathique consiste à associer genre, race ou intersectionnalité (l'union des deux) à toute connaissance traditionnelle pour la rendre vaine, relative et à refonder, voire à cancel, tout simplement. 

    La pratique dite de la répétition consiste à publier articles, thèses ou articles illustrant l'une (ou plusieurs) des 4 théories fondamentales en fournissant exemples et analyses les confortant de toutes les manières possibles. Les départements de sciences humaines des universités occidentales sont à l'heure actuelle majoritairement occupés à cela. 

    La pratique du cancel consiste à ignorer, dénigrer et priver d'existence ou de crédit toute critique des théories ou pratiques wokes.  

     

    Le phénomène étant cadré et défini, il ne reste plus qu'à le caractériser par une originalité encore peu conçue et ou exprimée dans l'histoire des idées. Il s'agit du caractère clivant essentiel de l'attitude, rompant avec toute possibilité de débat ou interaction entre les tenants du woke et les autres, forcément "cancel". Le domaine du cancel n'est pas vide, car constitué au moins des a) tenant de la définition du sexe comme purement biologique b) de la race comme inexistante c) de la neutralité de la connaissance. Dès ce moment, tel le Congo, un fleuve infranchissable divise l'espèce humaine, les bonobos (pan paniscus) au sud, connus pour pratiquer une sexualité frénétique comme outil de résolution des conflits sociaux, se manifestant ainsi comme essentiellement différents des autres chimpanzés (pan troglodytes). 

    Car la notion de "position" introduite par Simone de Beauvoir, utilisée métaphoriquement à son introduction est maintenant le critère absolu de l'incommunicabilité entre espèces maintenant différenciées et d'ailleurs largement mutuellement infécondes: le langage pourtant fait pour pallier la chose en effet ici inutilisable, y compris pour juger l'inanité des thèses exposées.

    La conséquence du clivage est donc, en toute logique, à part l'introduction de la cancel culture chez les incirconcis, la violence destructrice contre les oeuvres et les personnes, la création d'une nouvelle université étant maintenant nécessaire, cela pouvant être fait par le vidage des locaux actuellement pollués par l'ennemi ou bien plus prosaïquement par leur abandon à la crasse des occupations sans plus de subventions, le "beruf-verboten" de tout fonctionnariat s'appliquant à toute personne ayant étudié ou enseigné dans les cloaques fétides que sont devenus Sorbonne, Science Po et ENS. Un nouveau système éducatif refondé à partir de rien doit donc être organisé, bien sûr expurgé de toute référence à l'oubliée idéologie, que l'on pourra toutefois mentionner comme "oubliée", ce qui devrait suffire... 

    Au sujet de la violence contre les personnes, on se contentera d'attendre celle qui devrait se produire en retour des actions recommandées, et dont la répression, vu l'ampleur du mécontentement qu'elles provoqueront, devrait suffire à motiver notre contentement à donner quelques gifles méritées. 

     

  • Les gaullismes

    On parle de de Gaulle de bien des manières, mais au fur et à mesure que le temps s'écoule il devient mythologique voire évanescent, son image se réfugiant dans un éthéré qui finalement lui fait du tort (1). 

    D'abord il est un militaire, et cela jusqu'au bout des ongles: toutes ses attitudes, ses réflexes et en fait toute son oeuvre ne fut qu'adaptation au feu nourri des circonstances et décision adaptée à la nature du terrain et des hommes, les siens et ceux de l'ennemi. C'est cela la "méthode" gaulliste: celle du capitaine d'infanterie chargeant en 14... 

    Inutile d'y rajouter le "pragmatisme" et la claire conscience des moyens à mettre en oeuvre, la connaissance des hommes, lâches, veules ou prêts à se sacrifier, la hauteur de vue qui fait voir l'objectif atteint et la victoire, ou même l'insensibilité à l'égard des sacrifices utilisés, tout est là. La stratégie est celle qui impose aux siens et aux autres et le style, celui des grands soldats de l'histoire de France, ceux dont il avait rêvé enfant. L'action au milieu des circonstances, la conduite à tenir dans chaque cas particulier. 

    On l'avait dit catholique. De fait, il ne l'est pas du tout, sa relation à Dieu, strictement privée, n'a absolument jamais débordé à part quelques communions discrètes en représentation et encore. Une seule vertu proprement chrétienne fut affirmée par lui, mais là, il le fallait bien: l'Espérance... 

    Militaire et catholique il fut évidemment un mouton noir du monde radical socialiste de son époque, un monstre et on le lui fit savoir. Il développa alors une conception du monde qui lui fit traiter le présent et plusieurs avenirs, dont l'un au-delà de sa vie propre. 

    Car il faut bien voir qu'il fut visionnaire de son propre destin et de ses multiples vies: en 40 de la victoire de 44, en 46 de la nouvelle république, en 58 de la France moderne. Pour finir, il a quasiment théorisé une alternative démocratique à la démocratie telle qu'elle est comprise partout dans le monde occidental, y compris aux USA... 

    On passera sur la vision, prévision qu'on cherche à réaliser. Elle suppose une conscience des réalités et une envie d'un réel futur, lui-même suffisamment possible pour être poursuivi par une volonté devenue essentielle. 

    L'articulation de son action se fait au carrefour de ce décrit avec bonheur Bourdin : la légitimité et la légalité, seule justification de la personnification de cette volonté et ce qui fait "de Gaulle", l'homme pourtant porteur de beaucoup plus que ce qu'un simple humain ordinaire peut supporter et assumer. Demi Dieu, en quelque sorte, l'homme n'a pourtant jamais revendiqué cet état, pourtant évident (il suffit de considérer l'étourdissante suite de ses réussites). C'est précisément l'objet du carrefour ou de l'articulation (on pense à un coude, ou à un genou) de la capacité légale et de la capacité effective, chacune n'étant rien sans l'autre... 

    Le légitime c'est ce qui doit être, au sens de valide, nécessaire et aussi souhaité, exprimé, et encore aussi exigé par l'honneur, par l'histoire. Il qualifie l'action nécessaire et discrédite la bassesse et la soumission aux circonstances. 

    Le légal c'est ce qui, cadré par un extérieur décidé hors des personnes, guide la forme de la prétention et de l'action. Il ne peut être que constitutionnalisé et transmissible. 

    Le coude est l'exception. De Gaulle fut un utilisateur de la théorie de l'exception, celle qui connue des Romains fit de lui, d'ailleurs selon ses propres mots , "un dictateur pendant 6 ans". Le pouvoir se prend exceptionnellement dans certaines circonstances , quand la situation le commande et que le salut de la Patrie, loi suprême, est en péril. De Gaulle ajouta pourtant qu'il ne croyait pas à une dictature en France... C'était exceptionnel: il démissionna en janvier 46.

    Éclairant la vraie nature du pouvoir, cette notion, pourtant théorique et exprimée (Carl Schmitt la décrivit, mais la Rome ancienne, consciente des vrais périls, la connaissait bien) semble inaccessible à un Paul Reynaud: il démissionne par lassitude, au courant des périls, mais inscrit ainsi sa lâcheté et l'abandon qu'il fait de sa tâche dans une conception du pouvoir qui fait semblant de croire à l'uniformité de la transmission du pouvoir: à ce moment, il donne la France à Pétain et il le sait... Opposé à l'élection au suffrage universel du président, il soutiendra Mitterand en 65, juste avant de mourir...

    On peut à se propos gloser sur l'"exception" gérée en fait par le maréchal Pétain: elle fut pourtant légale de bout en bout, consumant en fait l'abjection du légalisme qui décida collectivement de l'abandon à l'ennemi en prétendant lui donner forme légale revendiquée. La légitimité du refus de cet abandon n'en est que plus éclatante ! 

    L'Exception est mise dans la constitution: l'article 16, celui du dictateur, et aussi l'article 11 qui fait du peuple l'arbitre par référendum de toute question sur l'organisation des pouvoirs publics. La constitution est celle de René Capitan, lecteur de Rousseau et de Schmitt et articule la légalité de la légitimité de l'État et de son chef. 

    Là Bourdin en rajoute. Même s'il n'est pas dictateur, bien sûr, de Gaulle n'est pas non plus "roi" ou fondateur de royaume. C'est bien l'Etat qui est légitime à perdurer sans contrôle un certain temps, et son chef, en assumant sa direction prend en charge cette légitimité. Jamais l'orgueil de De Gaulle n'alla jusqu'à se mettre lui-même en position suprême: cela lui suffisait bien d'être fondateur de système et de se couronner lui-même, dans le cadre légal qu'il fixait. Son orgueil est celui de celui qui réforme la légitimité de l'Etat. Très grand certes, mais à la mesure de l'enjeu et respectueux de la Nation, au point de ne se plaindre qu'à peine (un soupir, pas plus) de l'ingratitude qu'on lui infligea. 

    En juin 40, la légalité républicaine fait voter les pleins pouvoirs à un vieux militaire (84 ans) dégouté par la République qui la détruisit alors deux fois: en abolissant ses libertés, en la soumettant à l'ennemi. Cet abandon à la défaite est considéré illégitime par le encore jeune (50 ans) général de Gaulle qui décide, et là il entre dans l'histoire, de récupérer la légitimité de l'État français. Contre l'"État français" qui n'est que "légal", en tout cas reconnu comme tel en apparence par la totalité de la France, il se fait, seul, dictateur en charge de la guerre qu'il a décidé de continuer. Il l'emporte et réinstaure le couplage essentiel entre légitimité et légalité en "restaurant la République" en rétablissant un gouvernement légal. Pendant toute la période, il ne fit d'ailleurs que cela, passant de la "France Libre" à la "France combattante" puis au "Comité français de libération nationale" puis au "Gouvernement provisoire de la République". Non pas seulement chef militaire de la résistance, mais chef de gouvernement, pour résoudre la terrible aporie du gouvernement de l'abandon qui déshonora la Nation. Mieux,  dit Bourdin, sa légitimité et celle de son choix d'individu révolté est issue de cette volonté de restaurer la légalité du pouvoir français ! Mieux encore, cette légitimité devient celle de tous les "Gaullistes", conjurés avec leur chef pour "réparer" la légalité française et qui se définissent donc par cela même. 

    Belle explication et concepts passionnants: comment relativiser l'extraordinaire aventure historique ainsi menée. On le réalise avec l'identification (peu humble, mais de fait réaliste) avec Jeanne D'Arc, faite d'ailleurs par de Gaulle lui-même. Quelque chose de cet ordre a bien eu lieu. 

    De Gaulle fut aussi un politique créatif comme on dit. La Vème république fut la solution à une errance historique qui concernait la République française depuis sa véritable création, soit 1871 ! Le parlementarisme dévoyé qui faillit faire céder la France en 1917 et qui se fracassa en 1940 après avoir objectivement organisé la défaite par incompétence et aveuglement échoua à nouveau, malgré tous les avertissements sur une nouvelle forme de catastrophe nationale. Et ce fut le "retour" du général que seul un drame national violent rendit possible... Définitivement incapable de se réformer hors de ce type de drame, cette méthode de gouvernement faute de se doter d'un vrai chef pour survivre aux circonstances, a donc prouvé et cela 3 fois qu'elle est à rejeter absolument. On inventa le régime présidentiel à la française, le 49-3 et l'élection du parlement au scrutin majoritaire. Livré à l'heure actuelle à bien des remous le régime actuel tient magnifiquement, une autre constitution nous aurait depuis longtemps plongé dans les troubles les plus graves: qui la remercie ? 

    Mais cela ne suffit pas, et de Gaulle fut là aussi visionnaire, sans que cela soit perçu bien que partiellement théorisé, et pas par nos théoriciens du politique, il faut le dire singulièrement muets (et aussi sourds et aveugles). 

    Disons qu'on voudrait se lancer ici dans une poursuite des conceptions de Carl Schmitt, clairement un influenceur moderne sur les nouvelles notions d'État (4). De Gaulle et le gaullisme c'est donc, et c'est mon point, une conception de l'État qui n'est plus celle en vigueur actuellement. Il s'agirait d'un État institué (pour éviter son affaiblissement total au sens de Schmitt (4)), maitre de l'exception et aussi titulaire du "monopole du politique" permettant le contrôle de la politisation de la société. 

    Ceci passe donc par revoir la notion d'État de droit, et de ruiner, sans cesser d'être démocratique, les prétentions à changer la société assumées par des intérêts particuliers. C'est bien la conception "spéciale" du politique exprimée par Schmitt qui est porteuse de cette nouvelle vision de l'Etat et de la société qui lui est soumise. 

    Cette conception immédiatement identifiée comme "fasciste" par tout observateur du monde et de l'histoire mérite d'être creusée. Mène-t-elle à une catastrophe nazie ou communiste ? On pourrait dire que oui, Schmitt ayant été nazi, bien que mis à l'écart pour antisémitisme insuffisant, il s'opposa et c'est tout l'affaire à la notion d'Etat de droit, tel que définit par Hans Kelsen et c'est toute l'affaire, dont il convient de discuter. 

    La conception volontariste d'un de Gaulle va dans ce sens: l'Etat de droit doit être aboli et c'est l'affaire de la modernité à venir, au delà des autoritarismes totalitaires communistes maintenant dépassés et aussi des fantomatiques et fantasmées extrêmes droites. Ceci alors que frappent à la porte les fascismes wokes et islamistes qui sont eux les vrais dangers. Contre ceux-ci il faudra décider et ce qui devra se manifester au delà de cette décision nécessaire qu'il faudra justifier ne pourra pas rester dans l'ambiguité qui quoiqu'on en dise, nous fut laissée par de Gaulle.

    Car la Vème république qu'il laissa est maintenant réformée: elle n'est qu'un Etat "de droit" dirigé par une fédération européenne en cours de finalisation, elle même soumise à un fédérateur extérieur qui ne lui veut pas du bien. Le temps de la réaction à tout cela va devoir venir. 

     

     

     

      

    (1) Conférence de Bernard Bourdin https://www.youtube.com/watch?v=-U5nOfTd9CE

    (2) La primauté du droit européen https://eur-lex.europa.eu/FR/legal-content/summary/precedence-of-european-law.html

    (3) l'interview de Gueno à Elucid https://youtu.be/iKxO3pzJrLQ

    (4) L'État total faible dénoncé par Carl Schmitt https://youtu.be/IPMBJiASgDg