Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Les musulmans pas comme les autres

    On a écouté et lu le très transgressif Driss Ghali, qui d'ailleurs vit au Brésil, et dont le jugement sur la situation française en relation avec l'immigration est assez transgressif, pour le moins. 

    En gros, il affirme le côté étrange de l'immigré, nouveau français de papier, mais explicitement relié à sa culture d'origine, et aussi du nouveau français déculturé et déraciné qui a rompu avec la sienne et qui abandonne son pays au déclassement et à la nouvelle immigration, les deux populations épousant par surcroît les sous-cultures anglo saxonnes sans discernement. Et il s'en offusque, comme civilisé multiculturel regrettant un monde moderne qu'il considère en réactionnaire cultivé, comme barbare. 

    Mais viennent ensuite les considérations générales et elles sont désagréables. 

    D'abord l'évidence. La question de l'assimilation, répondue par la négative par la France lors de la décolonisation qui avait vocation à couper les ponts pour non-rentabilité financière, et répondue aussi par la négative par l'immigration actuelle, cette fois sur le sol français, et qui en est à ne plus vouloir s'intégrer, mais juste s'inclure c'est-à-dire de se constituer en peuple indépendant avec qui il faudra faire la guerre. Ce nouveau peuple est "diasporique", et revendicateur: l'étape d'après est le remplacement. 

    La solution: normaliser les choses et donner un statut au peuple qui ne s'assimilera pas. Tout est dit, il nous faut "nous débrouiller avec eux". L'expression est typique, elle est celle des natifs restés chez eux: "débrouillez-vous avec eux". 

    Un autre aspect de la thèse est l'affirmation que la gauche est la vraie ennemie principale de la France: c'est donc la France qui s'est désarmée elle-même sans le concours de l'immigration. La remigration ne sera donc pas la solution au problème français: le mal est profond, et français. 

    Pour ce qui concerne la gestion de l'immigration, il ne peut y avoir d'assimilation à part quelques exceptions. L'affaire est faite et doit être gérée. Driss Ghali a une expression: la diversité c'est comme l'herpes, cela a des hauts et des bas. 

    Ses recommandations au sujet de l'islam sont de l'encadrer et de reconnaitre la fin de la laïcité: il faut gérer une religion puissante pratiquée avec intensité. Par contre, il ne mentionne pas vraiment les frères musulmans ni l'islamisation à proprement parler. Et là, le bas blesse. En effet, la question de l'islamisation artificielle de l'immigration par un mouvement sectaire dominateur ne peut être évitée: l'immigration est fragile, et on ne peut identifier "sa" religion avec ce qu'en ont fait les frères. On n'a pas la liberté religieuse de "ça" et l'immigration n'est pas porteuse des frères de par sa "culture". 

    Comme l'évoque Driss Ghali, on a plus de dissolution d'organisations d'extrême droite (le GUD la semaine dernière, après 40 ans de bons et loyaux services à la Nation) que d'islamistes, les frères musulmans continuant d'avoir leur pignon invisible sur rue. Alors que l'évidence est là: ils sont dangereux et influents et il faut les considérer comme ennemis à réduire par force, et pas par persuasion gentille... On doit donc attendre de la lutte à mener un combat pour l'expatriation forcée de l'organisation dont les implantations doivent être dénoncées partout. On peut remarquer que le thème semble mordre au moins en principe, et que le passage à l'échelle doit maintenant être envisagé. Plusieurs centaines de mosquées fréristes doivent être fermées et la lutte contre l'islam frériste turc doit être explicite. etc etc. La politique "islamique" d'un gouvernement à venir est donc faite de cette lutte, et cela va très au delà de la cohabitation pacifique avec une religion qui n'est pas un bloc ! Il faut au contraire forcer l'islam en France à se déislamistiser et à abandonner les vieilles lunes du séparatisme organisé. Le Hallal doit être maitrisé, le voile limité au maximum, le ramadan payé par ses utilisateurs, et la circoncision, désolé, il faudra y passer, interdite. 

    Cela prendra du temps, et de l'énergie. 

    Une remarque en passant au sujet des frères, et de leur réelle influence. Il est patent et prouvé que l'animation des protestations contre Israël depuis le 7 octobre est largement supportée par les officines fréristes (soutien organiques du Hamas, il faut le préciser) et que le "islamo" de l'islamo-gauchisme est bien frériste. Le fascisme antifa soutien de Jean Luc Mélanchon est bien formé de ces gens et le côté extrême de leur gauche va jusqu'à considérer inévitable des crimes contre l'humanité commis par des terroristes. On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs selon eux, et la résistance à l'oppression justifie la violence. Qu'ils prennent garde à ce que l'argument ne se retourne pas contre eux, on y est presque. 

     

    L'immigration elle-même doit être contrôlée et les flux, désolé, arrêtés.  Il y a assez d'immigrés au chômage pour qu'on puisse les utiliser à des travaux utiles. Pour cela il faut serrer la vis, et cela concernera aussi les souchiens. 

    La question à poser est l'adaptation de l'économie à la nouvelle donne: combien de temps faudra-t-il pour qu'on n'ait plus besoin des informaticiens maghrébins ? Car Driss Ghali a raison, la société française qui a détruit son instruction nationale, ne produit pas les citoyens dignes de son rang: trop peu d'ingénieurs et de techniciens qualifiés et une masse de débiles aculturés incapables de faire marcher une économie de production elle aussi détruite. La remise de cet ensemble au boulot prendra au moins vingt ans... Quand cela commencera-t-il ? 

    Et puis il y a la remigration. Le peuple attaché à sa culture d'origine et indéracinable dans sa diaspora est religieux primaire dans un monde sécularisé, homophobe et macho dans un monde aux moeurs exagérément tolérants, antisémite dans un monde qui ne supporte pas de l'être, et surtout n'est pas démocrate, et rebelle à toute autorité qui ne soit pas "musulman", habilité à le gouverner de par Dieu... Ce peuple là ne peut pas rester tel quel en France et la guerre contre lui et ses alliés qui se profile devrait changer la donne. 

    Il faut donc d'abord le purger de ses pirates: les délinquants immigrés ne sont pas amendables, car expression en soi de l'inadaptation de leur peuple à un monde qui leur est étranger et qui les hait au-delà du possible. Ils doivent partir, quitte à ne pas purger leur peine: les étrangers d'abord, les binationaux ensuite, et cela devra être fait. La guerre civile commence effectivement à ce stade car cette délinquance là est populaire, expression d'une rupture sociétale qui n'est pas l'exception mais l'expression communautaire d'une subsistance: plus que des classes dangereuses, un peuple dangereux dont des clans entiers organisent des trafics familiaux variés. 

    La question des immigrés musulmans est donc posée: il faut briser la cohésion mortifère entre islam et islamisme, entre immigrés et délinquants et permettre et réaliser effectivement la vie honnête de musulmans laïcisés tout en chassant impitoyablement, et il faudra qu'ils s'y emploient aussi, frères musulmans et voleurs. Sinon, le pire des racismes sera alors mis en oeuvre et le dommage sera maximal. 

    À ce sujet, la terrible vexation qu'inflige Driss Ghali à la France qu'il aime sans aucun doute très sincèrement, porte sur sa transformation en ce qu'il n'aime pas, et qui n'est certainement pas due qu'à l'immigration, même si la surprenante acceptation de la présence immigrée, quoiqu'on en dise, soit due à l'achat de la population par une politique sociale de consommation sans équivalent au monde; ce que Jérome Fourquet appelle la politique "stato-consumériste" (1), et qui marque la politique de la France depuis 2002, quand à la suite de l'échec de Jean Marie Lepen au second tour de la présidentielle, on décida de prendre en compte quoiqu'il arrive les désirs du peuple, du moins en matière de gouvernance, quitte à détruire la prospérité française, mais cela n'était pas voulu à défaut d'être prévisible. 

     

    (1) Fourquet sur la situation économique: https://youtu.be/eZtQL4qMsaQ

    Il y a environ 2000 lieux de cultes musulmans en France dont 900 mosquées. Il y a 40 000 églises ouvertes en France, aussi. L'UOIF (frériste) revendique environ 280 mosquées. 

     

  • Le nouveau Todd

    Eberlué par la dinguerie de Macron le dissoluteur, Todd nous revient tout sémillant proclamant la dissolution de tout, celle de l'assemblée illustrant plus que tout celle de la société française, qui comme la société américaine de son dernier livre a dépassé le stade zombie pour accéder au stade suprême: l'état zéro. 

    On rigolera à la rigolade que fut pour Todd de regarder les journalistes qui avaient suivi Macron depuis le début, expliquant doctement comme raisonnables toutes les incroyables stupidités du poudré, à commencer par l'augmentation des tarifs du carburant qui allaient créer la révolte gilet jaune au nom du contrat avec les écologistes qui allait fermer Fessenheim et arrêter Astrid, puis continuer avec le reste, soit le confinement puis la vaccination obligatoire, et pour finir sur la guerre en Ukraine. Après avoir accompagné toutes les folies du patron et applaudi à toutes les guerres qu'il avait déclenchées, ils réalisaient avec la dissolution qu'on s'en prenait au final à son propre camp. Une inquiétude se fit jour parmi les baveux de Jupiter: allait-on instaurer la censure? Interdire la presse ? Malgré tous nos efforts ? La peur était palpable...

    La grande rigolade continua brièvement, aussi bien Berruyer que Todd étant d'accord depuis 2017 pour considérer Macron comme taré et fou... Belle complicité. 

    Todd se lança alors dans un grand numéro de lucidité: après avoir redit l'échec de l'Euro, il admis enfin longuement que les déficits furent faits sur le dos de celui-ci, caution allemande à l'endettement, la soi-disant oppression de la monnaie allemande qu'était l'Euro étant bien en fait un laxisme illimité. Au passage on rigola encore du restant d'idéologie zombie de Macron, le fameux européisme auquel non seulement personne ne croyait mais qui était maintenant officiellement battu en brèche: nous sommes poursuivis par l'Europe comme la Hongrie, mais pour déficit excessif ! 

    On passa alors au RN, interrogation du moment. Et là feu d'artifice ! Les cartes du vote FN des années 90 sont celles non pas de l'extrême droite catholique des années 30 mais de l'égalitarisme républicain. La xénophobie anti immigrés est donc radicalement différente de l'antisémitisme traditionnel. Celui-ci refusait l'intégration à la société du faux assimilé juif, déguisé et pseudo invisible et dont la corruption mystérieuse nous vérolait de l'intérieur. L'électeur républicain passé au RN déteste l'inverse: la volonté de rester visible et le refus d'être comme tout le monde. 

    Cette belle opposition consacre donc le RN/FN comme républicain et raisonnable et flingue dans les grandes largeurs le combat contre l'extrême droate, à qui on ne décidément reprocher qu'une xénophobie résiduelle, à peine condamnable... Une sorte de réintégration dans le sens commun, comparable à celle de Mélanchon qui lui embrasse les islamistes, dont ce n'est plus que l'antisémitisme qui est résiduel... 

    Votant Front Populaire évidemment, Todd nous régale, allant jusqu'à évoquer suavement la transgression ultime que pourrait considérer Macron: une alliance avec le Front National !!! 

    De ce point de vue, Todd qui éclate de rire à l'accusation d'immigrationnisme faite par Macron à l'égard du Front Populaire, évoque deux immigrations l'ancienne et la récente, celle qu'il veut limiter, l'ancienne faite de nouveaux français musulmans étant à garder précieusement. Une tentative de protéger son gendre? Il parle ainsi de "réconciliation" sur le cadavre de l'agneau Macron, son rêve étant de reconstruire la France en alliant tout le monde, la souveraineté créolisée étant son programme, qu'il appelle le "souverainisme inclusif". 

    Beau programme. 

    (1) Todd chez Elucid https://youtu.be/R9TS_Jv2-co

  • Les gouvernements

    Capture d’écran 2024-06-16 à 08.10.39.png

    Lire la suite

  • Le double renversement de la vengeance

    On ne réalisera jamais à quel point le woke est profond (1). 

    On commencera par l'ébahissement devant et pourtant la claire conscience du vrai dans l'accusation: raciste essentiel, je suis blanc et donc à la fois construit et identifié par la terrible haine du noir qui, c'est sûr, voudra, et en fait a raison de se venger maintenant, non seulement d'un soi-disant passé, mais aussi des sentiments que je puis avoir de lui à la fois justifiés, préexistants et effectifs, maintenant. 

    Où est la vengeance là-dedans, ne serait ce pas plutôt de la haine pure, immotivée et donc essentielle, c'est-à-dire le contraire même de la vengeance et d'une quelconque raison, recherchée désespérément de part et d'autre ? 

    L'idée de la présente est que malgré tous les efforts des uns et des autres, la chose est en fait symétrique et structurellement entrelacée: il n'y a pas de détestation justifiée, il n'y a que ce qui est le contraire de l'amour: la pure hostilité réciproque permanente et donc violente, la résolution de l'affaire ne pouvant être que l'issue de l'action violente, seule en charge de déterminer l'avenir de l'un des protagonistes, l'autre étant voué à la mort ou à l'abaissement temporaire, le temps en question pouvant être puis ou moins long. Le vaincu d'un jour peut-il ressortir de l'histoire longtemps après, pour "se venger" ? Certes pas ! Il ne voudra que refaire le match quitte à le reperdre et à revouloir le gagner un jour. 

    On se réfugiera donc la bondieuserie girardienne, qui avait élucidé la chose et qui faisait du religieux ce qui résolvait le problème par l'exhibition d'un être sacré unique effectivement sacrifié. La religion étant le récit mythique expliquant l'histoire de cet être ainsi "sacré". On a donc bien dans toute l'histoire un religieux avec comme Dieu l'être noir archétypal, victime suprême post christique. 

    L'article cité évoque la fausseté de cette religion dépourvue de Dieu. Justement: la construction woke vexe le christianisme comme "blanc" d'une part, mais aussi comme "cargo culte"  en exhibant une victime qui ressemble au christ mais pas tout à fait, un fac-similé en bambou, en quelque sorte. 

    D'abord parce que Jésus comme vecteur du Divin exagérément mis en avant efface bien le visage de Dieu, la trinité trop difficile à comprendre ayant été évacuée. Cela est assez bien copié. Ensuite parce qu'il tombe dans le travers du faux culte, soit de celui qui veut cacher quelque chose, soit la nécessité du culte de la victime: l'esclave noir fut d'abord vendu par sa famille et on comprend la frénésie woke à en détruire le principe sous les deux aspects: race et genre ces deux choses sont fausses et s'appuient l'une sur l'autre, leur intersection étant principale. 

    Le caché de cette religion là est donc précisément ce que décrit Girard: la réconciliation cachée de la honte familiale des religions primitives, l'être noir (mais qu'on peut facilement au barbare blanc équivalent) devant se racheter de la nécessité de son existence comme non métissable opprimé inaccessible à la civilisation, l'histoire de cette oppression étant en négatif, à la fois invisible et clairement exprimé, ce qui fait exister le complexe social woke, LA société, quoi, à la fois nécessaire, injustifiable, et surtout, adorée. 

    Il faut noter au final la présence de la 4ème composante woke, la "position", celle des universitaires théorisant, auteurs des textes sacrés et grand prêtres du culte qui se célèbre en rituels variés. Tout y est vous dis-je. 

    Que peux faire le christianisme de tout cela ? On se prend à se vouloir conquistador, arrivant peu nombreux dans le temple, en se bouchant le nez devant les peaux des victimes sacrifiées qui servent de pagne aux prêtres du culte maudit.

    Et à grand coup d'épées, consommant les dernières munitions des arquebuses, on les tuerait tous, avec du sang jusqu'aux chevilles, et on repartirait pour un tour, l'histoire n'est qu'un recommencement de toujours. 

     

    (1) https://decolonialisme.fr/la-victime-et-le-sacre-au-fondement-du-wokisme/

  • Les Etats de droit

    C'est bien sûr Antigone, la tragédie qui nous explique que l'"État de droit" est un problème, comme structure, comme choix et comme décision. 

    Car la structure, on commence par là, est à considérer sous ses deux aspects. 

    Antigone qui veut (et pense devoir) enterrer Polynice son frère en application de lois qui pour n'être que naturelles, n'en sont pas moins positives au sens strict, la décision de laisser le cadavre pourrir violant à la fois le respect familial et la pure hygiène au nom d'une douteuse convention édictée par je ne sais qui, un comité théodule quelconque, ou l'exemplarité en voie d'affirmation d'un pervers agissant au nom d'une idéologie en établissement. Antigone représente ici l'État de droit qui se doit en toutes circonstances exiger de procéder au devoir au nom de l'éternité de conventions nécessaires protégeant contre l'arbitraire. L'Exécution est évidente: on doit enterrer les morts. 

    Créon n'est donc qu'un militant énervé d'une lutte à mort épisodique qui a négocié avec le diable une torture originale pour fonder un ordre sacrificiel nouveau d'autant plus affirmé qu'il viole le sens commun. 

    MAIS, il est aussi celui qui affirme une souveraineté propre aux circonstances : la lutte des deux frères avait pour objet la ruine de la cité, et le cadavre du comploteur vaincu s'était mis plus qu'hors la loi, hors du bon sens de la famille et de la patrie. Il ne ressort plus du commun et doit être plus que banni: bouffé par les charognards. Affirmer cette décision, c'est prononcer au nom de l'État pur, de l'autorité nécessaire à la sauvegarde quoiqu'il arrive de la Patrie, la nécessaire exclusion du pire crime qui soit: vouloir piller Thèbes défendue par Etéocle son propre frère, lui garant de la prospérité de la ville. Le bon souverain mort en héros mérite tous les honneurs, et son assassin puni toutes les hontes. Cela est nécessaire à la nouvelle autorité, qui s'établit finalement sur la nécessaire destruction de la famille maudite (toute la fratrie est issue de l'inceste d'Oedipe).  

    L'exception aux lois naturelles ou positives, qu'importe est imposée par le nouveau pouvoir à construire pour Thèbes. Créon s'impose. Le doit-il ? Pas de par la loi, mais de part le nécessaire historique, à défaut du nécessaire moral, qui est celui du futur de la Patrie. 

    Créon représente ici l'absolue nécessité de la violation de la loi et du refus de l'État de droit, qu'invoque une folle hystérique en fait surtout passionnée par ses viscères, ceux qu'elle a reçu et qu'elle ne réfléchit pas, préférant s'abimer dans un respect conventionnel d'on se demande quoi; née d'inceste, on ne voit pas ce qu'elle a à respecter. 

    Pourtant Antigone est traditionnellement présentée comme la résistance individuelle à la loi "positive" édictée par l'État qui ne prendrait ses décisions donc que via des lois à contester au nom d'une liberté et d'un respect d'une morale personnelle qui aurait donc le droit de s'y opposer. C'est donc Antigone la souveraineté "démocratique", attachée à la défense du "droit naturel" et traditionnel d'enterrer les morts. Droit "naturel" ? Droit quand même, supérieur à l'injustice du droit décidé nominal. Le débat se transforme donc, le droit traditionnel, ancestral à respecter étant celui de la nation ancienne qui refuse la domination du nouveau conventionnel qui se croit tout permis au nom de je ne sais quoi. La souveraineté est celle du primitif, de l'ancestral, et la vraie Patrie est celle du Paternel... 

    On notera que le mystère de l'ancêtre maudit incestueux fondamental ruine cette prétention et c'est l'indication de la justesse de MON interprétation: Antigone a TORT. La loi a tort en elle-même, et n'est qu'un instrument aux mains des politiques souveraines, fasse le ciel que de temps en temps le souverain soit juste et avisé pour rattraper les bêtises des autres dont celles causées par l'application imbécile des lois quand elles se toquent par malheur de vouloir diriger. 

    On en revient donc à l'opposition de philolosophie du droit, entre démocratie et justice. La Justice et le droit doivent ils garder la démocratie contre elle-même ou bien doit on laisser la démocratie, c'est-à-dire le peuple, faire la loi ou plus exactement faire agir l'exécutif selon son vouloir, au lieu de simplement appliquer la loi, celle-ci étant sensée contenir toute l'information nécessaire pour faire la politique ? 

    Kelsen contre Schmitt, et le débat est important, il conduit la vraie différence entre droite et gauche, l'exigence de justice de la fameuse question sociale se traduisant par le vérolage des lois, la conduite de l'Etat étant confiée à des rêveurs qui le ruinent par moralité, rinçant la terre entière au nom des "droits de l'homme".