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  • Les conflits

    Élément essentiel de l'activité humaine, le conflit peut être pensé comme un objet ou pas, et le fait est que souvent il ne l'est pas, toute situation conflictuelle étant trop naturellement considérée comme une opposition binaire, par définition, l'un étant le gentil et l'autre le méchant. La situation actuelle de conflit armé sur le sol Ukrainien étant bien sûr de ce type, l'Occident, ses médias, ses gouvernants, ses entreprises étant toutes dressées sans nuances ni problèmes contre un État Russe agresseur, partie condamnée et sanctionnée sans nuances ni scrupules, jusqu'à la montée aux extrêmes qui est en train de se manifester sans que rien vienne la tempérer, sauf sa possible transformation en conflit nucléaire, mais qui reste possible on va en reparler. 

     

    Le conflit comme objet

    Pensé comme objet, le conflit devient un troisième terme, et permet de symétriser les deux parties, qui se trouvent alors parties prenantes d'un phénomène, objectifié et réel, porté par une dynamique propre et auquel on ne fait que participer comme un feu alimenté à tour de rôle dans un échange symétrique. 

    Cette manière de voir, on l'a vu peu usitée, voire complètement absente des esprits de tous ceux ayant un quelconque pouvoir sur le déroulement de la chose, a de nombreuses conséquences. 

    D'abord, elle permet de comprendre que la chose (le conflit ) n'est jamais "créée" mais existe toujours depuis longtemps et passe simplement par des phases plus ou moins aiguës. De basses intensités souvent, ou par moment horriblement violentes, elles font que l'objet n'est "que" susceptible de changer d'état. 

    Cette simple considération permet de relativiser les phases violentes, simples épisodes concernant des choses de long terme qu'on peut tenter de prévoir, d'anticiper et de réduire, tout en considérant par ailleurs leurs inconvénients. Réduire le conflit à ces phases, en conjurant son démarrage par son horreur, c'est en fait mieux rendre possible son avènement et donc les dommageables destructions affectant toutes les parties... Car la violence, c'est l'une de ses caractéristiques essentielles, inflige des souffrances à tout le monde, quel que soit le résultat (perdant ou gagnant) de l'action violente en rapport. 

    Toute action a une réaction et le coup mortel blesse toujours aussi l'assaillant. Toute guerre, même gagnée, coute à ses héros, et obtenir le même résultat sans ces couts-là devrait être un élément essentiel de toute rationalité. 

    Le rationnel est donc de considérer le conflictuel comme objectif et donc de l'objectiver. 

    De même, le maintien du conflit dans des états dits acceptables a aussi un cout, et peut signifier épargne ou discipline sur soi-même, eux-mêmes couteux, tout est une question de mesure. L'essentiel est le calcul, appliqué sur l'objet dont on doit soigner et contrôler l'évolution. 

    La dissimulation

    Bien sûr, la gestion du conflit suppose dissimulation et si l'objet, constitué et observable, est bien visible, les intentions des parties quant à sa manipulation restent par contre secrètes voire inconnues ou méconnues. Considérer donc une phase violente du conflit comme transparente du fait de la réalité apparente des effets des chocs provoqués est donc doublement imbécile: on ignore l'intention des violences et aussi l'effet de ses résultats, pour toutes les parties. Sans parler bien sûr des discours respectifs des parties sur ces résultats, aussi bien sur eux même que ceux, supposés ou exagérés, sur l'autre partie. Dissimulation, exagération et discours variés restent des descriptions de l'objet conflit, et la violence n'est pas un discours substitué, mais certainement un discours "ajouté" au conflit... 

    Bref, on décrit ici ce qui se passe en ce moment (1er Avril 2022) dans le monde au sujet d'un objet par ailleurs connu et décrit et dont on pourrait aisément tirer autre chose que ce qu'on en tire publiquement. Il est vrai que je ne suis qu'un consommateur de médias et que j'associe (encore) le "public" à ces médias  "traditionnels" que ma longue fréquentation de quelques journaux connus et surtout de l'unique chaine de télévision noir et blanc de mon enfance m'ont habitué à croire "sérieux" et "uniques". À tort. 

    Désormais vissé à l'internet, consommateur d'informations gratuites et donc indirectement responsable de la grande misère du statut infâme de "journaliste" (être fruste, sous éduqué, à la psyché superficielle et vulgaire, incapable de réflexion et de méditation, dénué de culture historique, philosophique et politique, et incapable de former des jugements rationnels), je ne puis me faire un avis que supérieur et plus nuancé que toute synthèse que pourrait produire l'un des crétins évoqués. La fin de la chaîne, donc. L'électeur, quoi. Serais-je exceptionnel ? Unique ? 

    Conflit nucléaire

    Continuons sur le conflit... On parlait de la violence extrême. Marqué par l'équilibre nucléaire, le discours géopolitique admet et accepte l'impossible conflit violent entre certaines parties, car celui-ci serait "nucléaire" c'est-à-dire possible origine de dommages que tout le monde (ou presque) souhaite éviter à tout prix. On a donc bien une limite 

    Il faut comprendre que la prudence à cet égard peut être relativisée. La "zone d'exclusion aérienne" demandée avec véhémence par l'Ukraine ces jours-ci, demande par ailleurs rejetée par les Occidentaux, est sans doute connue par les Ukrainiens comme induisant le risque d'une confrontation dangereuse susceptible d'escalade, pourtant, elle est demandée. Nous avons là donc une méconnaissance de la nature objective du conflit, à expliquer, ou bien une volonté de peser sur celui-ci en utilisant le principe du gain "contre l'impossible", à expliquer aussi. 

    Pour ce qui concerne la méconnaissance, quand on considère un conflit "classiquement", c'est à dire comme une opposition avec un méchant diabolisé, on se situe dans le camp du bien dont la valeur est par définition "infinie". Mettre en avant un conflit nucléaire mondial pour ce bien infini "mondialisé" est donc dans un sens logique et constitue l'axe principal de la communication Ukrainienne au point de se sentir capable de convaincre même les Russes. Ceux-ci seraient alors convaincus du "mal" qu'ils supportent et donc se refuseraient d'abattre les avions de l'OTAN qui protègeraient les Ukrainiens des bombardements qu'on leur inflige, de peur de déclencher des représailles dangereuses justifiées. Le bien, univoque se propagerait... 

    Bien sûr ce raisonnement est inepte et les Russes bien au contraire, abattraient sans hésitation ces avions-là, en étant sûr que -justement- les occidentaux ne réagiraient pas, par peur de déclencher des représailles dangereuses, etc... On est là précisément dans la construction du fameux "jeu" guerrier qui ne peut se penser que par l'objectivation de la chose réglée autour de laquelle on joue, et qui est, précisément, le "conflit" objectivé dont chacun a des visions différentes symétriques. C'est le refus de ce 3ème tiers, précisément qui méconnait le caractère essentiellement symétrique du conflit, être persuadé qu'on est dans le "bien" étant essentiellement la méconnaissance fondamentale. 

    Pour ce qui concerne le gain "contre l'impossible", on a là une stratégie assez classique et qui consiste à vouloir imposer quelque chose (ce qui est un gain, donc une appropriation donc une capture) en échange d'une chose impossible à faire apparaitre mais dont on fait miroiter la manifestation possible par une invocation. 

    On estime donc possible d'obtenir un droit en échange d'une invocation purement "magique". Dans le cas des Ukrainiens invoquer une possiblement nécessaire guerre mondiale, permet d'obtenir encore plus d'adhésion à leur cause, ce qui est monnayable en un soutien prolongé par exemple, ou par un surcroit d'adhésion à leur cause, en tout cas. Pour ne pas avoir conscience de l'aspect artificiel et injustifié de l'argument, pouvant générer un refus immédiat d'une exigence basée sur une revendication aussi inacceptable, il faut soit disposer d'une méconnaissance totale du caractère artificiel de la chose, soit espérer une méconnaissance bien pire de l'adversaire, dans les deux cas avoir une méconnaissance totale de la notion de conflit objectivé, de la manipulation des parties qui l'entretiennent et de la symétrie que cela induit... 

    On peut ainsi voir qu'on peut "jouer" avec le feu nucléaire potentiel, bien sur dans le monde des communications. 

    Un autre type de jeu et l'accusation de méconnaissance. Assez vite dans les échanges de plateau, le ministre des affaires étrangères français, Jean Yves Le Drian évoqua (3) "qu'il fallait rappeler à Vladimir Poutine que l'OTAN avait des armes nucléaires". Maladroit pour le moins, et cela fut répondu par une "mise en alerte nucléaire de la Russie" peu après (2). On cite donc régulièrement, dans les argumentations complexes des plateaux le caractère cruel, voire menacant des Russes du fait de cette mise en alerte. Menace virtuelle, arme de discours... 

    On évoqua une possible utilisation de l'arme de théatre nucléaire, alors qu'elle ne fait pas partie de la doctrine militaire Russe, mais bien de celle des Américains, les fameuses "bombes à neutrons" des années 80 ayant été évoquées pour lutter contre une supériorité conventionnelle trop forte. Celle ci était bien la doctrine Soviétique traditionnelle, par contre. 

    Mais la vraie menace nucléaire est celle du missile invulnérable et surtout indédectable. Le fameux missile hypersonique dont le départ ne peut être détecté, et à la trajectoire imprévisible, pourrait être lancé contre un centre de commandement (par exemple une capitale) avec une bombe thermonucléaire aux effets majeurs sans même qu'une tension particulière ait pu laisser entendre qu'une telle attaque soit possible. Une centaine de tels engins pourrait s'assurer avec une certaine probabilité d'une domination initiale effective dans la grande guerre finale. 

    On se souvient de l'épisode du "docteur Folamour" , quand la discussion finale a lieu alors qu'on voit les bombardiers américains (ou les missiles balistiques) progresser lentement vers la Russie sur le grand écran affiché... 

    Le missilie hypersonique lui atteindrait son objectif "immédiatement". Il fut démontré, dans l'indifférence générale, aux occidentaux ce mois-ci. On alla même jusqu'à évoquer que son utilisation, pour un simple dépot de munitions, signifiait que les Russes manquaient déjà de missiles plus traditionnels... 

    L'action sur le contexte

    En bref, la guerre et celle-là autant que les autres est d'abord un discours agressif pesant sur les perceptions, actif sur l'environnement de la guerre, c'est-à-dire ce qui la nourrit, en ressources diverses, dont les versements d'argent aux dirigeants et bien sûr les armes, sans parler des "sanctions" à l'adversaire. Principale cible de l'effort principal de guerre les opinions occidentales sont soumises à un pilonnage majeur, celui des informations trafiquées, le vainqueur étant bien l'Ukraine, dont la réussite sur ces sujets est, pourrait-on dire, totale.  

    Le problème est que ce discours guerrier, unanimement repris sans aucun recul ni nuances par tous les médias, et bien sûr par les gouvernements, aucune divergence ne séparant les deux mondes, est exclusivement basé sur la conception binaire du conflit, les fausses objectivités des commentateurs militaires ne se départissant jamais du point de vue enfantin séparant gentils et méchants. L'opinion exprimée plus haut au sujet des journalistes est entièrement, je dirais affreusement confirmé. On pense à Karl Kraus, évoqué ici, le désastre intellectuel et moral subit et causé par la bêtise, le manque de culture et de recul, sans parler des affreuses lâchetés et corruptions qui accompagnent la chose, soulève le coeur. 

    "La guerre, c'est quand les gouvernants croient ce que disent les journaux qu'ils censurent... "

    On considèrera Hollande, téléphonant (parait-il) à un journaliste en Syrie pour s'informer sur la situation, ou même lisant tous les jours les journeaux pour savoir "ce qu'on disait de lui"... Le miroir du décideur est l'intrument de sa rétroaction... 

    Et pourquoi ce charnier à idées, honnêtetés et justifications ne serait pas bien plus plus malodorant que les ignobles photos qu'on nous montre par ailleurs sous le coude, sans que jamais elles ne participent à ce qui justifie les points de vue exposés ? Il l'est en fait et en réalité. L'enfer est dans notre coeur. 

    Pourtant, la guerre des sentiments exposés, base des motivations qui aident à vivre et à  mourir de tous les cotés, y compris de celui des civils, a toujours, dans toute l'histoire, été une caractéristique essentielle de l'objet conflit et se doit d'être décrit comme tel avec toute la mesure et la prudence qui s'impose. 

    Des questions se posent et on doit y répondre en adulte, pas en petit soldat d'une guerre fantasmée qui ne peut être ce qu'on nous en dit... 

    On parlera bien sur de la guerre économique, l'expression "guerre économique totale" (fallait la faire celle là) étant utilisée par le ministre Bruno Le Maire (4). Responsable d'une baisse initiale du Rouble, l'instauration du paiment du gaz dans cette monnaie instaurée le 1er Avril permit la stabilisation immédiate de la monnaie Russe à son cours ordinaire, plus la fin d'une époque, celle des "pétro-dollars", la domination de la monnaie US sur les marchés mondiaux des matières premières se terminant à cette date. Au passage, on notera que l'arrêt de la fourniture de gaz Russe à cette date aurait entrainé l'effondrement industriel immédiat de l'Allemagne, qui aura besoin de un à deux ans pour se passer complètement des approvisionnements Russes, si elle y arrive. Guerre totale ? En effet. 

    Malgré le caractère déjà meurtrier de ce paragraphe à l'égard d'un ministre d'Etat Français, je voudrais préciser tout de même qu'il reste étrange qu'un pareil connard, enculé de sa mère la pute et délirant petit macaque taré, puisse occuper le poste qu'il occupe. Quelle honte! 

    Distinctions

    Tout d'abord, les distinctions. On doit distinguer entre les accusations de diabolisation évidente et les intérêts bien compris. Entre les cachotteries transparentes et les volontés de vaincre. 

    Diaboliser l'adversaire est de bonne guerre et peut se faire à plusieurs niveaux. Au plus haut, le chef adverse étant le démon ordonnant à des robots de tuer avec le plus de cruauté possible, au plus bas, certains groupes de meurtriers étant accusés, avec obligation à l'adversaire de les contrôler ce qui veut l'enchainer et le paralyser. On peut alors jouer avec l'avantage ou non qu'a l'adversaire à "laisser faire", ce qui peut lui donnner une puissance militaire ou pas.

    Ces accusations peuvent être convainquantes ou pas. Par contre dans le cadre d'un combat en cours, l'exclamation de l'accusation, même absurde, recouvre tout.  

    Dans des région russophones à investir contre un adversaire militaire ultra nationaliste, les troupes Russes n'ont bien sur aucun intérêt à tuer ou faire tuer des civils, et c'est bien l'inverse qui est le cas. La mort révoltante de civils pris entre deux feux est donc, dans l'éclat de la bataille entièrement attribuée à l'agresseur, quelque soit la cruauté et le cynisme des "défenseurs",  dont la défense de Marioupol, célébrée comme héroïque par les médias et gouvernements occidentaux est en fait un crime de guerre épouvantable, qui n'a d'autre signification que d'alimenter le conflit avec un combustible inhumain et cynique, d'autant plus efficace qu'il ne fait que renforcer la nécessité de la libération en question. Marioupol devrait rester dans l'histoire comme le siège de ville "virtuel" le plus honteux de l'histoire pour le journalisme et les médias du monde libéral. 

    Les raisons de ce "narratif", le mot aussi entre dans l'histoire des médias, est bien sur expliqué par la nature "complexe" du conflit, et sa gestion très au delà de l'histoire directe. Des situations anciennes, des projets anciens trouvent dans cette violence localisée l'occasion de règlements particuliers de réenforcements et de vengeances anciennes, de tous les côtés. Qui dit que la prise de la ville ne fait pas écho pour les Russes à la prise de Berlin, pour les Ukrainiens à la même chose, mais vu de l'autre coté ? Une histoire centrée sur les civils dont le sort ne peut être attribué qu'à celui de "victime", donc de peuple à la fois responsable (on le décrit forcément comme "Ukrainien", puisque c'est l'Ukraine  qui défend son territoire, élément caractéristique du conflit) et donc coupable "virtuel" de la libération/agression qu'il subit. 

    L'épouvantable bouillie confuse qui remplit les têtes mal faites des opinions manipulées, et qu'il sera difficile à reformater saisit l'imagination de dégout... 

    On voit à l'occasion de déchainer, comme automatiquement, des rappels implicites à des inconscients historiques ancrés dans la longue durée. La lutte contre "les nazis" est psychologiquement effectives pour des russes marqués et au combien par ce qu'ils continuent d'appeller la "grande guerre patriotique" (1). De l'autre coté, une nation construite récemment, arrosée de propagande, et surexcitée par la guerre se souvient de l'holodomor et oublie Babi Yar... Des milices ultra nationalistes, formées dans le culte de Stepan Bandera, en charge des coups bas qui ont réalisé un authentique coup d'état en 2014,  se trouvent chargées peu après d'encadrer des armées, voire de former des bataillons dont le projet de reconquérir les territoires perdus est manifeste. 

    Objectivement, cette volonté de reconquête est indubitable, et en fait ancrée dans la réalité: nul pays ne peut accepter (ou bien il le reconnait officiellement), de voir son territoire amputé. Le fait des sanctions occidentales, l'indubitable (ici encore) violation du droit international que constitue l'annexion de la Crimée et la protection militaire accordée à des républiques auto proclamées ne peut qu'alimenter de tels projets. 

    A partir de là le conflit dans toute sa réalité inéluctable est constitué. Ses conséquences sont posées à l'avance... Il ne peut y avoir de réflexions sur ce sujet qui fasse abstraction de cela. Même la participation de l'OTAN à cette militarisation est "naturelle" et elle aussi automatique et d'une certaine manière "juste" au sens d'"explicable" ou de "justifiable". 

    Ce qui arbitre donc les décisions prises au sujet du conflit sont les volontés de part et d'autre et la compréhension des volontés de part et d'autres intégrées dans les volontés propres. Cet écheveau se classifie de 3 manières. D'abord l'état de ses intérêts propres bien compris avec ses projets et possibles projets de long terme, en relation avec l'état du monde est donc ceux des autres. C'est le caractère statique, disons "historique" du conflit.  Ensuite, la volonté de changement d'état de ce conflit, en liaison avec ce que l'on perçoit de la volonté correspondante de l'autre. C'est la partie la plus délicate, la plus dangereuse, car elle signifie planification, connaissance de la planification adverse, et source de la décision. Pour finir, il y a la volonté locale, celle qui s'applique  à la violence ou à la diplomatie effective et publique et qui est le but immédiat à conduire dans l'instant. Elle aussi se confronte à son équivalent de l'autre coté. 

    On résumera la chose en disant que le conflit est entièrement constitué par l'explicitation Russe de la nécessité de la neutralisation de l'Ukraine, cela officiellement et définitivement, cette neutralisation voulant à toute force être évitée par les américains au nom de la préservation d'un avantage militaire, celui de pouvoir disposer sur le territoire de l'Ukraine d'une zone de deploiementsmilitaires variés, allant des armemements atomiques jusqu'aux laboratoires de recherches sur les nouvelles armes, en bénéficiant d'un pays fragile, sans vraie souveraineté économique ou militaire, et surtout terriblement corrompu. Un tel avantage en centre Europe est militairement conséquent et ne peut être abandonné comme cela. Projet multi-décennal, et évidement stratégique, l'OTAN ayant la bonne structure idéologique et financière pour permettre cela, il serait dommage de ne pas le mettre en oeuvre. 

    Le reste n'est qu'entretien du feu et chacun doit s'y positionner, consciemment ou pas. Les illusions européennes ou allemandes sur la question ne sont le fait que des réflexions collectives qui y sont possibles et la question des structures psychologiques et sociales des participants aux centres de décision se pose. 

    On en avait déjà parlé ailleurs. L'état de faiblesse extrême des organes européens, absolument incapable de saisir ce niveau de réflexion, plus sa manifeste corruption, rend absolument incapables les membres de l'OTAN d'être autre chose que de lamentables marionnettes acharnées à leur propre perte. L'absence complète de la moindre réflexion stratégique, économique ou militaire, l'absence complète de considération de sa puissance, de ses intérêts fait mal au coeur. Beuark ! 

    L'abandon de Nord Stream 2 par exemple, premier but de guerre des US, fut obtenu immédiatement de la part des allemands, contre leurs intérêts, sans raison véritable. Bêtise totale ? Corruption ? Folie collective au sein de la coalition au pouvoir ? De grands malheurs se préparent quand les acteurs d'un tel conflit font à ce point n'importe quoi. 

    Ce qu'il faudrait faire 

    Briévement évoqué par Zemmour lors des commentaires malheureux (apparemment) qu'il fit lors du déclenchement de la guerre, ce qu'il faut faire au niveau Français est évidemment de ne pas s'"aligner". 

    L'attitude, supportée avec plus d'habileté par Jean Luc Mélanchon, ce qui d'ailleurs semble montrer que le discrédit de Zemmour a d'autres causes, consiste à refuser de suivre sans réflexion ni considération de ses intérêts, une attitude américaine bien trop univoque, et qui semble faire fi des vrais intérêts Européens et Français. 

    Mais là encore, on ne peut se contenter de "réaction". Souvent réclamé avec exigence par les journalistes le "que feriez vous concrètement, là, maintenant ? " ignore qu'une réaction se produit dans un contexte, et qu'un contexte se prépare à l'avance, cela s'appelle une politique. D'abord ignorer l'Europe. Alors que les traités ne sont pas concernés par la défense, s'efforcer d'avoir "une seule voix" face à la Russie dans le cas d'une agression qui à première vue ne concerne pas économiquement l'Europe, sinon en perturbant l'Ukraine, à part demander la paix, l'Europe n'a rien à faire. 

    L'action diplomatique consistait à vérifier l'application des accords de Minsk et à l'imposer à l'Ukraine. C'est donc à l'égard de l'Ukraine que l'Allemagne et la France aurait du exercer des pressions, voire en appliquant des sanctions. Le refus de l'adhésion à l'OTAN aurait du être réaffirmé hautement. Cela n'a pas été fait, et le contexte est donc d'avance pourri. 

    Ensuite, refuser à l'OTAN sa posture d'accueil sans condition de l'Ukraine, en contradiction manifeste avec ce qui avait été négocié en 2014 et qui ne la concernait pas. L'incapacité de mettre les points sur les "i" sur cette question a encouragé le novice et incompétent Zelensky, balloté par ses corrupteurs, à commettre impairs et provocations à l'égard de la Russie. Jusqu'au casus belli, encouragé en sous main par pire que l'OTAN, les USA eux mêmes, organisateurs depuis Maidan d'un conglomérat d'ONG et de groupes de pression, allant jusqu'à envoyer le fils du président lui même. Des remarques à ce sujet auraient été bienvenues, si on en avait le courage, naturellement. 

    Il faut noter que la question de l'entrée dans l'OTAN est bien entendu connue depuis le début, prise en compte à de multiples reprises et fut le cheval de bataille des accords de Minsk, discutés avec la France et l'Allemagne qui apportèrent toutes les garanties de vive voix possibles. C'était du temps de Hollande et Merkel, Merkel se voyant reprocher aujourd'hui ces réticences là ! Ce n'est que plus tard que Porochenko fit modifier la constitution de l'Ukraine à ce sujet et que depuis l'arrivée de Biden que la chose devient totalement inaudible, Stollenberg, le patron de l'OTAN, affirmant publiquement que pouvait entrer dans l'OTAN qui voulait...

    Une partie de l'opinion progressiste instrumentalisée de manière étrange croit sincérement que si on avait accepté l'Ukraine dans l'OTAN, la Russie n'aurait pas attaqué cette année. Vrai: elle aurait attaqué juste avant cette fameuse "solution", il y a 8 ans. La bêtise c'est comme le caca: ça colle au culcul. 

     

    Evidemment toutes les sanctions, notamment celles qui mettent en péril des grandes entreprises Françaises, dont les intérêts vitaux sont de commercer avec la Russie, doivent être immédiatement arrêtées. Cette affirmation et sa mise en oeuvre immédiate, quitte à se faire mettre au ban du monde civilisé par M. Zelensky est absolument indispensable et devrait être annoncé à haute voix par au moins un candidat à l'élection présidentielle, s'il y en avait un à la fois assez lucide et assez courageux. 

    Mais j'ai prononcé le mot: défendre ses intérêts, et c'est se faire mettre au banc du monde civilisé. Celui qui se déshonore sans doute à jamais sous nos yeux en soutenant ce qui reste du "nationalisme" d'Adolf Hitler. 

    Les Russes prétendent se retirer de la région de Kiev. J'espère que c'est un leurre. La mort de Zelensky devient nécessaire. Flippe, salopard de clown nazi drogué. 

    La considération du concept de conflit, on le voit bien, n'empêche pas une prise de parti, la considération globale d'un écheveau d'intérêts dont les siens permettant finalement de se faire un avis. J'aimerais qu'on m'explique comment, à part les sentiments énamourés de lamentables fiottes progressistes soumises aux USA, on peut justifier l'attitude actuelle de nos dirigeants... 

    La stratégie Américaine

    Elargissons maintenant la question du conflit. L'absence totale de considérations rationnelles à ce sujet par les dirigeants européens et leur maitres américains fait émettre des hypothèses surréalistes: l'Occident serait il devenu "irrationnel" ? La notion d'"acteur irrationnel" vient à l'esprit. Car ces fameuses sanctions, dont on demande l'arrêt immédiat avant qu'il ne soit trop tard, constituent à bien regarder, le comble de la stupidité suicidaire. 

    L'affaire des gels des avoirs en devises de la banque centrale Russe, dont la conséquence et l'obligation du paiement en roubles des matières premières Russes, effectif à partir du 1er Avril 2022 sonne la fin de la notion de "pétro dollar". Plus rien ne justifie le monopole du dollar et Biden a-t-il vraiment souhaité cette réaction Russe là?

    On avait suggéré que le conflit, élargi à la dimension de la planète et effectif entre deux parties du monde qui viennent de se séparer irrémédiablement, a été volontairement provoqué de manière à se séparer pour toujours de l'opportunité d'une domination militaro-économique de la Russie, explicitement poussée dans le camp chinois. 

    Les raisons profondes en restent obscures. On pourrait imaginer un sentiment de supériorité basés sur la conscience d'une grande faiblesse.  D'abord, l'avance russe dans les missiles hypersoniques ne devrait pas durer éternellement et l'incroyable puissance d'innovation scientifique et technique des USA reste monumentale et écrasante. On n'imagine pas l'invraisemblable orgueil qui en découle, à la hauteur des plus grands de l'histoire humaine. 

    Cet orgueil est toutefois matiné de certaines craintes, par ailleurs justifiées et qui tiennent sans doute à la fragilité de l'infrastructure monétaire et financière de tout le bazar monté depuis vingt ans. Une fois la Chine mise en orbite définitivement, et là encore, on peut se poser la question de la rationalité des stratèges de l'ère Clinton, il faut réaliser que les volumes de dettes, de cavaleries variées dans les domaines monétaires et financiers atteignent des niveaux invraisemblables et que l'on peut s'en inquiéter. 

    Le recours à la bonne vieille guerre pour apurer tout ça serait il devenu indispensable pour les "acteurs" du monde ? 

    La question des épidémies et de l'épuisement des matières premières, bref l'ensemble des sujets qui agitent Davos d'habitude, seraient ils l'occasion de nettoyer tout ça, ce qui expliquerait l'apparente irrationalité des acteurs ? 

    (1) Guerre Sacrée : https://www.youtube.com/watch?v=3GGf7SMhc8I

    (2) https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-russie-la-mallette-nucleaire-est-decachetee-affirme-un-general-russe

    (3) https://www.bfmtv.com/international/ukraine-le-drian-rappelle-a-poutine-que-l-alliance-atlantique-est-aussi-une-alliance-nucleaire_AD-202202240685.html

    (4) https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/03/01/nous-allons-provoquer-l-effondrement-de-l-economie-russe-affirme-bruno-le-maire_6115679_823448.html

  • Les empires

    Afin de révolutionner les sciences politiques et la science des relations internationales, j'introduirai ici le concept de souveraineté-puissance, qui structure l'histoire et par delà toutes les "dominations" explique vraiment ce qu'est la puissance nationale à la fois individualisée dans les tyrans et les chefs d'État, et collectivisée dans les grands ensembles populaires et civilisationnels. 

    Au début il y a eu l'Empire Romain, première grande souveraineté, puissance vraiment mondialisée, régnant sur la totalité du monde. Bien sur il y avait la puissance chinoise, au-delà des montagnes mais elle n'avait pas de relations avec l'Europe ou très peu; disons qu'il y avait deux mondes de chaque côté de la terre. 

    Bien sûr il y avait eu Alexandre et il fut en fait le vrai premier, mais, et c'est là un critère, cela n'alla pas au-delà de sa personne et cela est rédhibitoire pour ma théorie. 

    Démembré assez tôt en Occident, il subsista assez longtemps en Orient et quoiqu'on en dise, maintint tout ce temps l'essentiel du concept: égoïsme sacré, cruauté dynastique, violence légitime totale et pérennité au nom d'une idée de l'Empire à la fois collective et personnalisée avec ce qu'il fallait de folie à chaque génération pour tout mettre en oeuvre afin d'accéder à l'impérium. Au final il fut vaincu, mais militairement. On prétendit que c'était le sexe des anges, mais en fait il n'avait plus de soldats...  La souveraineté puissance qui lui succéda en Anatolie, l'empire Ottoman, dura moins longtemps, mais fut redoutable et le mythe de la force des turcs obséda l'Occident pour assez de siècles. 

    Le moyen âge instaura en Europe un régime particulier de petits royaumes, qui à part l'épisode Charlemagne, lui aussi beaucoup trop individualisé, ne donna que ce saint empire germanique, qui introduisit en Europe une double expression de mon concept. 

    D'une part un partage entre royaumes assez complexe dont la seule expression impériale fut la germanique sans souveraineté et sans puissance, d'autre part l'impériale puissance Autrichienne avec une belle pérennité au centre de l'Europe, la succession multi séculaire de Charles Quint certes, mais sans l'Espagne, et sans l'Allemagne. Puissant et pérenne, l'empire d'Autriche n'avait pas de nation centrale, pas d'histoire donc, le désespoir final et monacal de Charles l'ayant décapité par avance... 

    Vienne, quoiqu'on en dise, était faible et ne fut défendue contre les Ottomans que par la Pologne, le prince Eugène ayant sauvé l'honneur de la France, mais pour des raisons qui lui étaient propres. 

    Les royaumes (à par l'Empire de Napoléon, historiquement une farce, en fait) s'opposaient basés sur des nations, toutes souveraines et puissantes mais, c'est le charme de l'Europe, non impériales. Les royaumes barbares qui avaient succédé à Rome semblaient vaccinés. Pour en revenir à Napoléon, le grand oncle rêva d'Empire, et celui du petit neveu ne fut que colonial, puis se transforma en République. 

    Ensuite arriva le XXème siècle et la volonté impériale Allemande, qui en trente ans d'une guerre atroce (1914-1944) détruisit pour toujours l'Europe. Du moins ruina pour longtemps toute souveraineté puissance en cet endroit du monde. Nous y sommes.

    On avait oublié ici la Russie: persuadée (en fait à raison) d'avoir succédé à Byzance, une souveraineté puissance impériale de première grandeur se construisit avec les siècles au point de constituer un immense empire eurasiatique. Confortée par le bolchevisme puis le Stalinisme, ce qui s'effondra qu'en 1991 restait important, et on vit assez vite, mais encore identifiée à une seule personne (Poutine bien sûr) une resucée vigoureuse de puissance souveraineté impériale qui cherche à exister et qui devra se pérenniser pour vraiment convaincre. 

    On avait aussi oublié aussi les USA. Empire continental mais puissance thalassocratique qui fit des européens émigrés rassemblés en Amérique le grand empire mondial qui finit de dominer le monde ces jours-ci, il protège, domine et instrumentalise ce qui reste en Europe de la grande saignée du XXème siècle. 

    Au fait qu'est-ce qu'il reste en Europe ? Et bien il ne reste rien de cette fameuse puissance souveraineté et c'était ce que je voulais dire. L'idée, le concept, le sentiment s'y sont effacés complètement. 

    Il y eut bien la France. Conscient des réalités du monde, mais exclusivement nationaliste au sens de la tradition royaliste Française, De Gaulle ne comprenait pas les empires et ne les voyait que comme les excroissances de leurs cœurs nationaux. 

    Il se débarrassa d'ailleurs de celui que la France s'était fait en Afrique pour se venger de l'échec napoléonien, et tenta quelque chose de très original, qui reste une voie possible que pourrait prendre l'avenir incertain: une nation souveraine, dotée de la puissance nucléaire et de la jalousie qui va avec, mais sans empire et sans volonté impériale et capable de faire la balance dans un monde maintenant exclusivement impérial et abominablement puissant et cruel.

    Car nous sommes maintenant des nains au spectacle: 3 empires sont en train de se partager le monde, et l'Europe n'est qu'une province américaine qui fait semblant et pérore dans le vide et la choucroute (et je ne plaisante pas, l'Allemagne s'y complait) et ne réalise même pas que faute de puissance, elle est convoitée sur son propre continent. 

    La Russie joue son destin, ayant pensé s'allier à l'Occident, mais inconsciente des haines qu'elle avait suscitées, elle est maintenant clairement poussée vers la Chine. C'est bien elle la puissance "d'équilibre" velléitaire si tant est que l'Amérique le souhaite, car seule une vraie bipolarité peut assurer la victoire, le camp du bien ne pouvant se diviser sous peine d'être trop manipulé et donc trop affaibli. On l'avait expliqué: les USA souhaitent que la Russie qu'ils méprisent économiquement soit exclusivement asiate plutôt qu'Européenne, car l'alliance Russie Europe représentant le possible 3ème larron qui pourrait l'affaiblir dans sa lutte contre la Chine, elle doit absolument être évité. 

    On en vient alors à la souveraineté puissance telle qu'elle se manifeste dans l'esprit des dirigeants, des vrais... 

    Le sentiment est pour ainsi dire ignoré complètement des honnêtes gens de notre temps. Managérisés, moralement castrés, privé de sentiment religieux ou historique, les individus démocratiques occidentaux sont entièrement moralinisés et n'ont aucune envie autre que le maintien du confortable statut qu'ils estiment devoir à "leurs" luttes. Abrutis, inconscients et en déni complet, on pourrait avoir envie de les voir s'"éveiller" et la perversion woke quelque part, répond à un besoin. Personne parmi eux ou leurs "élites" n'a en effet aucune chance, vélléité ou capacité de l'éprouver. 

    Ce fameux sentiment est d'abord profondément amoral et égoïste, et correspond à ce "sens de l'Etat" qui met la nécessité du commandement au delà des conventions et des idéaux. Mais cela n'est pas toute l'affaire: il faut aussi ressentir l'impérieuse nécessité de créer ou de transmettre une puissance agressive expansionniste persuadée de sa supériorité. Il faut vouloir dominer et transmettre, et cela d'autant plus qu'on est conscient des sentiments équivalents qui règnent dans les autres parties du monde. Exemples des volontés de puissance vitale des animaux qui luttent pour leur survie, on n'est jamais méchant ou dominateur que pour éviter d'être victime de plus méchant ou dominateur. 

    Car le monde est sans pitié et les sentiments et les volontés sont celles-là, par définition, structures et réalités du monde. 

    C'est pour cela qu'une chose comme la "paix" peut exister: elle n'est jamais négation du mal ou sanctification des hommes, mais négociation entre tueurs invétérés, d'autant plus abominablement cruels qu'ils règnent sur plus grand. 

    Poutine, Biden ou Xi sont des monstres froids cruels et sans limites, qui doivent assumer la ruine des peuples et le meurtre des bébés, je dirais bien sûr et c'est leur fonction. Imaginer autre chose est une naïveté et on ne considère ici que leurs intérêts propres, poursuivis en toute occasion et sans limites morales ou humaines. Vae victis. lls sont nommés par des infrastructures qui les soutiennent et qu'ils représentent ou dominent mais c'est la même chose. 

    C'est ce sentiment assis sur le collectif national puis impérial qui dicte sa loi à ce qui sont LES dominations régionales des souverainetés puissances, forces qui régissent le monde humain depuis toujours. 

    Ce type de "gouvernance" n'a bien sur rien à voir avec la tranquille direction d'une mairie, ou ce qui revient au même des gentils arbitrages entre partis des petites démocraties et autres états de droit pépères du centre Europe. Se croyant supérieurs, ces gentils royaumes de contes de fées jugent de tout avec hauteur et régentent le monde, convoquant devant leurs tribunaux tous les criminels de guerre de toutes les guerres auxquelles leurs journalistes assistent, corrompus et ou  intoxiqués. Réunis dans une union dirigée comme d'habitude par de travailleurs et (pour l'instant ) silencieux germains, nos villages de schtroumpfs pérorent et jacassent, se pensant puissance mondiale... Tour à tour, un roumain, un portugais, un letton dirigent l'Union 6 mois. En ce moment c'est la France... 

    La France assista silencieuse à un élargissement post chute du mur qui fut précipité mais jugé indispensable par l'Allemagne qui reconstitua en temps de paix ce que la guerre avait fait péniblement: un hinterland sous-payé très supérieur en efficacité à l'ex empire colonial français, lui installé à grand frais à demeure avec ses problèmes, n'en parlons pas ici. Elle perdit à l'occasion, socialisme impécunieux et ruineux oblige, toute possibilité de peser vraiment, l'autorisation qu'elle donna à l'Allemagne de se réunifier en échange de sa monnaie étant la dernière chose qu'elle imposa, profitant ainsi par la suite de 30 ans de gaspillages sans conséquences financières mais pas sans conséquences économiques, n'en parlons pas ici non plus. 

    Toujours détentrice de sa bombe, de son siège à l'ONU et de sa prétention, la France a une situation instable, qu'il ne tient qu'à l'Allemagne d'exploiter maintenant. En tout cas, on est loin de la souveraineté puissance, qui pourrait bien disparaitre complètement du seul pays d'Europe qui en détenait encore quelques restes. 

    De mon point de vue, la réélection de Macron devrait en sonner la disparition complète. Mais je m'attriste sans doute trop tôt, profitons encore quelques semaines d'un espoir fou. 

    Glosons encore un peu sur l'Allemagne qui pourrait vouloir (ou pas) disposer de la puissance après l'instauration de sa souveraineté complète sur une Europe qu'elle domine maintenant seule, comme on l'a dit. Après tout, l'historique de Charlemagne est là pour servir enfin. Une théorie serait qu'elle se contente de tout donner aux USA, après tout ce ne serait que justice. Seul peuple à n'avoir jamais émigré aux amériques, la France le ferait enfin, en commençant par ses élites entièrement en télétravail. Ca c'est le scénario US, qui utilisera avec force promesses l'Europe en s'arrangeant pour lui vendre assez d'armes pour qu'elles s'estime protégée, et eprête au grand combat contre les forces asiates rassemblées qui pourraient bien se toquer d'aller enfin faire boire à leurs chevaux l'eau salée de l'Atlantique. Faut il vraiment détruire le monde pour éviter cela ? Et bien ce sera aux USA d'en décider et après tout, chacun son continent, cela est plus simple, les puissances souverainetés aiment ce qui est limpide. 

    Pour finir, distinguons ce qu'on appelle les "occidentaux" du reste du monde du point de vue de la puissance et du sentiment de sa maitrise, la souveraineté, la conjonction des deux faisant les volontés nationales. Cette différence s'exprime dans le conflit en cours en Occident et Russie. On évoquera trois points, exprimés d'ailleurs en Russie et totalement inconnu à l'ouest de l'Eurasie: les valeurs, l'idéal LGBT, le woke. 

    On commencera par fameuses "valeurs" présentées par les occidentaux et qui marquent tous leurs discours, non seulement internes mais externes, brandis en permanence sous la forme de credos internationaux et qui président aux motivations exprimées publiquement dans toutes les organisations financées par les USA, et progressivement phagocytées, qui par les pays du tiers monde, qui par la Chine, maintenant fortement impliquée dans celle-ci avec d'autres prétentions, en tout cas, décrites différemment...  Ces valeurs brandies à toute occasion sont non négociables. Or, le retrait de certaines choses importantes du caractère négociable de toute opposition ou séparation des points de vues est un facteur de conflit essentiel et une source majeure de méfiance. C'est ce qui rend le monde définitivement clivé, et le caractère moral des sanctions appliquées à la Russie par l'Occident le démontre définitivement. 

    La question de l'idéal LGBT est bien plus importante qu'on ne croit, il allie dans la moitié du monde un instinct social de rejet basé sur l'homophobie "naturelle" de toutes les sociétés traditionnelles avec l'idéologie manifeste, disons les "valeurs" des dirigeants de tous ces pays. Elle tient à l'officialisation de la fameuse égalité entre les deux sexualités. Sans parler de l'interdiction des pratiques homosexuelles, liée à la tolérance, essentiellement variables des différentes sociétés, prétendre que l'institution du mariage, perçu comme hétérosexuel par définition et symbole de la famille fertile, soit accessible à l'homosexualité est absolument inacceptable pour la moitié du monde. Lier cette conception à une valeur universelle obligatoire est un facteur majeur de division du monde et signe une incapacité complète à relativiser une pratique culturelle particulière pour en faire une "valeur" essentielle. 

    Le dernier point est la mode "woke" qui fait des ravages dans les universités américaines et qui commence à infecter les milieux académiques européens. Il se caractérise par une rupture essentielle avec une notion essentielle liée à la puissance souveraineté telle qu'on l'a décrit ici: l'acceptation inconditionnelle du passé national garant de l'éternité de la souveraineté, et gage de son apparition dans l'histoire. Vouloir au nom d'idéaux réformer le passé et changer l'histoire est le suicide national par excellence gage d'une tyrannie nouvelle et refus de la vraie puissance souveraineté qui ne tire sa légitimité que de son passé respecté. 

     

  • Les ailleurs

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  • Les guerres

    Alors que nous voilà concernés par une guerre en Europe, qui, même si elle de même type que ce qu'on a vécu dans les années 90 dans la Yougoslavie démembrée, semble inquiéter les gens à un point bien trop exagéré; il importe de réfléchir à ce qu'elle signifie exactement et cela à plusieurs titres. 

    D'abord il faut définir la guerre. Dans la mesure ou le mot s'applique à des violences causant la mort volontaire de milliers de personnes, cela pour exclure les guerres économiques, les maintiens de l'ordre et les guerres froides, on doit considérer 3 types de guerre. 

    D'abord la guerre nucléaire généralisée. Devant causer sans aucun doute la destruction et la stérilisation d'une grande partie de la terre, même si cela ne devrait pas interrompre complètement la vie (à mon avis), la perte de la quasi-totalité de l'humanité et la destruction complète de toute son activité est quasiment certaine. 

    De fait, elle ne peut pas se produire, non pas au sens que tout se passerait comme si les bombes n'existaient pas, mais au sens que des comportements quasi automatiques se manifestent systématiquement pour l'éviter si l'occasion peut s'en présenter. 

    Un exemple est la zone d'exclusion aérienne demandée la semaine dernière par le président Ukrainien et une partie de l'opinion tant en Ukraine qu'en Occident: marque de la nécessité humanitaire d'empêcher les bombardements de civils que certains pensent systématiques et volontaires, elle fut refusée sèchement par l'OTAN au nom de l'évidence: cela signifierait prendre le risque d'actes de guerre directs entre des puissances nucléaires. OR, comme certains semblent l'ignorer, cela n'est pas "possible". 

    De la même manière, qualifier de "munichois" certains renoncements à des confrontations directes avec la Russie est un anachronisme patent. Les armes nucléaires n'existaient pas en 38, et ce nouveau type de guerre, type de ce qui ne peut pas se produire, pèse sur les appréciations, et bien sur les décisions. 

    Tout cela pour dire que ne pas le prendre en compte, de la part d'adultes s'exprimant en public est marque de cynisme et de volonté de manipuler les bêtises et les fanatismes (de la part des propagandistes Ukrainiens, leur président compris) et d'inculture complète, voire de la forme de bêtise qu'on appelle "connerie" pour les occidentaux qui s'y livrent.

    Par exemple Jean Dominique Guliani (1) président de la fondation Robert Schuman, s'est permis d'évoquer l'argument "munichois" pour demander à l'Europe une activité agressive plus forte, cela d'un ton ému, mu par une nécessité intérieure en proie à des sentiments brouillés. Un tweet vengeur, du genre "Comment peut laisser parler en public un pareil connard?" semblait justifié. L'homme voit la Russie comme un ennemi et décrit en termes peu amènes, hostiles et militant ce qu'il appelle la tyrannie Russe dont la dictature selon lui est pire que celle de la Chine (2) ! 

    L'homme affirme que l'Europe a l'habitude depuis les années 30 des dictateurs paranoïaques, il vit dans tout son esprit et toute sa chair cette époque dont il n'a pas compris qu'elle a scellé la sortie de l'histoire de "son" Europe, qui a renonçé, précisément, à l'arme nucléaire et dont il n'a manifestement aucune idée de la nature. 

    "Pour arrêter la force brutale, il faut être fort; la Russie ressemblera à la Corée du Nord après les sanctions". 

    A quoi l'Europe va ressembler si la Russie arrête dès demain ses livraisons de gaz à l'Allemagne ? 

    Le deuxième type de guerre est la guerre "classique" dite de "haute intensité" utilisant des armes lourdes (chars, artillerie, missiles) et qu'on peut caractériser par le bruit terrible et assourdissant d'explosions destructrices proches 24 heures sur 24. Causant de terribles souffrances aux populations civiles prises dans ces destructions, elle peut aussi les épargner complètement si elles sont derrière les lignes de front. Ce type de violence ne peut se vaincre que directement avec des armes en rapport et des puissance de feu supérieures, éventuellement du premier type, des tirs nucléaires "tactiques" pouvant détruire rapidement les concentrations de matériels lourds qui y sont associés. De manière générale, ce type de guerre est très dépendant de la logistique, qui peut être mise en défaut par des encerclements ou des embargos.  

    Elle peut se trouver mise en échec si on renonce à priori aux bombardements systématiques sur les populations civiles, des guerrillas sur des territoires étendus pouvant rester actives longtemps après une défaite de ce type. Ce qui mène au 3ème type de guerre. 

    Notons toutefois, que la guerre du 2ème type est absolument gagnante face à toute guérilla si les populations civiles sont déplacées avant les bombardements lourds systématiques (ce qui fut fait en Algérie par exemple) ou tout simplement négligées (par exemple lors de la fin de la 2ème guerre mondiale) mais avec les conséquences qu'on a vues. 

    Le troisième type est la fameuse guerre asymétrique qu'on vit au Moyen-Orient ces dernières années. Une armée du deuxième type face à une guérilla qui exploite et utilise des populations civiles au milieu desquelles elle vit comme des "poissons dans l'eau". On a là à la fois la défaite inéluctable après enlisement (Viet Nam, Afghanistan) ou la victoire pénible et affreusement douloureuse (Syrie, Irak) avec les prises de ville maison par maison tels que lors des cauchemars de Kerbala ou Mossoul, avec ou sans évacuations des populations civiles. Confronté au problème en Syrie, la Russie a sans doute des stratégies à mettre en œuvre pour la conquête des villes Ukrainiennes. L'avoir provoqué à faire cela, sans réaliser les épouvantables et inhumaines souffrances que cela peut entrainer, soulève le cœur. Concentrer exclusivement ses critiques ou ses condamnations sur l'auteur direct de ces souffrances, en considérant inhumain cet auteur, c'est faire fi, DONC, de la seule responsabilité "humaine" dans cette affaire: la nôtre.

    Enjeu diplomatique et humanitaire de toute guerre, les populations civiles sont donc au centre de toute réflexion sur les guerres, et doivent en permanence occuper les esprits quand on parle de cela. 

    Pour évoquer des polémiques récentes et confirmer ce que je veux dire, il faut évoquer la stratégie Gaulliste lors de la deuxième guerre mondiale, qui consista, tout en refusant de capituler, à faire la guerre de l'extérieur du pays, à faire renoncer les résistants aux attentats meurtriers générateurs de représailles sanglantes et inutiles, et à revenir en étant sûr de gagner en faisant la "vraie" guerre avec une "vraie" armée. Le contraire de Munich mais aussi de Kiev quand on distribue des armes individuelles à des civils peu formés pour les exposer inutilement à des armes lourdes contre lesquelles ils ne pourront rien et qui ne feront, -dans le but précis d'émouvoir les opinions publiques internationales- qu'exposer des civils. La guerre avec des boucliers humains qui plus est de sa propre population est fondamentalement non-éthique. Cela discrédite complètement (à mon avis) les dirigeants Ukrainiens. C'est le concept de guerre totale des nazis, et cela doit être absolument et toujours rejeté. 

    Une distinction à faire toutefois.  Dans la doctrine de la "totale krieg" qu'évoquait Goebbles, il y avait l'évocation héroïque de la disparition totale de l'Allemagne (et de sa population civile) en cas de sa défaite. Grandiose et meurtrier ! Hitler évoquait en plus comme justification de ce sacrifice suprême la disparition totale des juifs etc etc. Condamner des milliers de ses concitoyens (à qui on ne demande pas plus son avis, d'ailleurs) à une mort similaire sous l'écrasement destructeur du feu de l'ennemi, cela à seule fin de convaincre une opinion occidentale qu'on souhaite plonger dans la même violence est du même ordre à mon avis, et justifie l'appellation de "nazi" que Poutine utilise pour désigner de tels gouvernants. 

    Zelenski est tout simplement un clown assoiffé du sang de ses compatriotes, un fou délirant qui ne mérite que d'être assassiné dans son bunker. Pourvu que cela arrive vite. 

    Qu'un ministre des finances Français (Bruno Lemaire) ait pu utiliser l'expression "guerre totale (économique)" est ainsi une folie absurde du même ordre qui me le rend à tout jamais antipathique, comme crétin, et comme proto nazi, lui aussi. 

    Il n'y a pas de guerre totale ! Sinon la guerre nucléaire, qu'il faut rendre possible physiquement et impossible diplomatiquement, pour éloigner à tout jamais le spectre de ses intérêts vitaux violés, c'est-à-dire l'effroyable misère que pourraient subir tous les êtres fragiles de notre peuple !  

    On en vient alors à cette fameuse guerre économique, celle qui se profile et qui pourrait, hors du miliaire, provoquer AUSSI bien des souffrances, et que les niais, les imbéciles et les salopards de va-t-en-guerre pourraient bien provoquer. On avait dit qu'on ne parlerait pas, mais on va violer la promesse pour conclure. 

    Malgré toutes les rodomontades, l'Europe n'a aucun moyen de mener une quelconque "guerre économique" véritable face à la Russie. Si elle persiste au-delà de la victoire Russe (qui ne devrait pas tarder, la durée de ce type de guerre n'excède pas le mois ou disons 40 jours) à tenter de gêner outre mesure la Russie, les contre sanctions pourraient devenir instantanément extraordinairement cruelles. Il s'agirait de l'arrêt des hydrocarbures Russes, de la nationalisation sans indemnités de tous les avoirs Occidentaux en Russie, et du split du système financier mondial, la Chine pouvant fournir systèmes de paiement et monnaie de réserve. L'Europe comme puissance globale émergente serait alors définitivement condamnée et sa progression, contrairement aux naïfs et aux fous qui espèrent le contraire brutalement stoppée. 

    On attend une réaction de l'Allemagne à l'arrêt de Nord Steam 2, principal but de guerre des USA atteint dès les premiers jours et surtout à la menace directe de coupure du gaz et du pétrole, pas encore formulée (tout le monde n'est pas Bruno Le Maire) et qui mettrait à rude épreuve les économies Allemande et Française en quelques mois, malgré les réserves. 

    Certains en Allemagne seraient prêts à prendre le pari, et de le faire pro activement (2). La victoire militaire Russe aura des conséquences intéressantes. 

    Il faut noter l'accomplissement d'un autre but de guerre, que le président Macron présente à son avantage et qui serait le renforcement de l'Europe, et en particulier le renforcement de la "défense européenne", chimère stupide qui supposerait le don de l'arme nucléaire à l'Europe, alors que la réalité (on pourrait dire heureusement) est la soumission à l'OTAN, et d'ailleurs bien sur l'Allemagne vient de décider d'acheter les F35... 

    Les USA à la manoeuvre, enchainent définitivement l'Europe à leurs intérêts, au prix de laisser la Russie s'allier à la Chine. Cela a du sens au demeurant, car la Russie en paix avec l'Europe, voire assurant sa défense, aurait constitué un 3ème larron qui aurait dangereusement divisé le camp de la "liberté". On a préféré pour la grande confrontation à venir revenir à un monde binaire qui reconstitue d'ailleurs anthropologiquement (et c'est Todd qui le dit) la grande fracture entre les humains. On rappellera en effet, que Todd lie la longue durée des communismes en Russie et en Chine à la prédominance des familles dites "communautaires", autoritaires et égalitaires, et en cela radicalement opposées aux systèmes du monde occidental... 

    L'alternative est donc quasiment faite, et pour longtemps, on pense à ces européens qui auraient voulu jouer l'URSS à la sortie de la guerre, et qui ont pensé qu'on pouvait envisager une sortie du capitalisme à l'occasion du grand bouleversement. De grands esprits s'adonnèrent à la chose. Mais la tyrannie était bien trop visible, et même si le McCartysme était haïssable, il valait nettement mieux et puis disparu rapidement, lui. 

    Il y eut les non alignés du tiers monde, qui pensèrent possible de se développer ET de rester libre, hélas ils échouèrent deux fois: économiquement (leurs penseurs en ce domaine était socialistes) et culturellement (la religion fanatisée devint la seule ressource qu'il resta à ces peuples sans conscience en explosion démographique).

    Il y eut le Gaullisme, forme occidentale du non alignement avec peu ou prou les mêmes objectifs, plus de vieilles ambitions, et qui fonctionna tant que son génial promoteur put parler la grande langue magique impossible à imiter. Rattrappée par les sordides envies de consommer déguisées en socialisme partageur puis en progressisme égoïste, la chose n'eut qu'un temps. 

    Les choses risquent maintenant d'aller vite. Les despotismes asiates propres à ces peuples vont vite rendre les mondes communautaires eurasiatiques absolument impénétrables et nous auront pour toujours raté l'occasion de considérer Rackmaninov comme un membre de la famille. Je ne peux pas m'y résoudre. 

    (1) https://laref.org/intervenants/jean-dominique-giuliani/  

    (2) https://radionotredame.net/emissions/legrandtemoin/01-03-2022/

    (3) https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/09/guerre-en-ukraine-en-allemagne-des-experts-soutiennent-l-embargo-sur-les-importations-energetiques-russes_6116751_3234.html

    (4) https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-francois-hollande-appelle-a-arreter-les-livraisons-de-gaz-venant-de-russie-pour-l-europe_4999770.html

  • Les Simpsons comme paradoxes

    Le paradoxe de Simpson (1), qui continue de fasciner, d'étonner et de révolter peut s'expliquer de plusieurs manières, et j'en connais une de particulièrement "tactile", c'est à dire "intuitive" pour les doigts. 

    Soit 4 individus nommés 1,2,3 et 4 dont la note à un test quelconque soient respectivement de 2,1,4 et 3. 

    Vous remarquerez la division naturelle des 4 individus en deux groupes contenant respectivement 1 et 2 d'une part et 3 et 4 d'autre part. 

    Vous remarquerez que chaque groupe présente une corrélation inverse: plus votre numéro dans un groupe est important, et plus votre note est basse. Une double tendance, donc qui semble qualifier TOUS les individus.

    Regroupons alors les notes pour noter deux groupes dont les notes seront alors 2+1 = 3 d'une part et 4+3 =7, d'autre part. On a là une corrélation directe. 

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    En fait, l'agrégation des groupes inverse le sens de la corrélation, c'est le paradoxe de Simpson.  En effet, si on ne considère pas le groupage, on obtient une corrélation positive qui est en fait un résultat faux. 

    Sans considération des regroupements significatifs interne à une bloc de données, la corrélation ordinaire peut donner lieu à des conclusions erronées... 

    Supposons par exemple que les 4 individus soient ordonnés suivant leurs pratiques du sport (leurs numéros sont leurs nombres d'heures de jogging par semaine) et que la note soit l'espérance de vie. Clairement plus vous courrez, plus vous vivez longtemps. 

    Maintenant supposons qu'après recherche, on réalise que 1 et 2 sont des femmes et 3 et 4 des hommes. Cela pourrait se concevoir, dans certaines populations les hommes (parce qu'ils ont, les salopards, plus de temps libre) font plus de sport. 

    Et bien ce facteur supplémentaire (le groupement suivant le sexe) aboutit à la conclusion inverse: plus vous faites de sport, plus vous mourrez jeune... Le facteur est dit "de confusion". On ne peut tirer de conclusions sur une corrélation QUE si on a pris en compte tous les facteurs de confusion possibles, ou bien si, les connaissant, on a regroupé les notes en fonction des facteurs de confusions. Après le regroupement, le paradoxe ne doit plus se manifester, ce qui valide la corrélation... 

    De manière générale, il faut bien réaliser que ce n'est pas le partage en sous groupes qui donne toujours le "VRAI" et l'agrégation trop rapide qui fait illusion. Car un partage en sous groupes peut n'être pas significatif et ne contenir rien à part une relation arbitraire qui pourrait ne correspondre à aucune relation existante entre les membres du groupe...

    De fait il fut montré que la chose dépend du contexte, et que sans savoir extra-statistique, on ne peut valider l'une ou l'autre des alternatives (Lindley and Novick (1981) ou plutôt on peut à partir des mêmes données valider l'une au l'autre des versions. 

     

     

     

     

    (1) Judas Pearl Understanding the Simpson Paradox: https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2343788