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Les conservatismes

Pierre-André Taguieff est l'un des phares de notre époque, et il en a démêlé des écheveaux.

Ici (1), une admirable définition qui clarifie bien des choses. 

En gros: le réactionnaire n'est pas conservateur. Il a le culte masochiste du passé et se désespère à jamais devant une décadence qu'il juge inéluctable et terminale. Attitude psychologique et posture dernière, il n'a pas d'objectif à part s'identifier au dénigrement, c'est donc une stratégie vicieuse de communication pour les progressistes que d'identifier les conservateurs, leurs seuls vrais ennemis, à des réactionnaires. 

Le conservateur veut et peut combattre le progressisme et s'oppose au révolutionnaire et au réactionnaire en ce qu'il reconnait une continuité entre passé et avenir et qu'il récuse donc à la fois la table rase et le prophétisme. Le révolutionnaire, lui n'est que le contempteur déçu de son frère le progressiste libéral, à qui il ne peut opposer que des excès socialisants et populistes. 

Le progressisme est le culte du mieux situé dans l'avenir qui juge nécessaire la destruction inéluctable du passé. Il faut remarquer que ce principe est évidemment faux en matière de morale, esthétique et religion. Rien que ça. Simplement il a aujourd'hui les habits du cosmopolitisme néo libéral, enfilés directement sur ceux de l'internationaliste révolutionnaire. En cela il est reconnu, tout comme son double, comme profondément nuisible par le conservateur. 

Le point décisif, l'essence du vocabulaire progressiste distingué c'est le "nationalisme" conspué comme soutien à la nation honnie, gage de toutes les continuités essentielles et qu'on veut abattre en premier (2).

Ce n'est que s'il perd face à ce qui est effectivement une lèpre décadente que le conservateur se mue en réactionnaire, ou si nécessaire, en comploteur fasciste. On verra en mai prochain. 

 

 

(1) https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/contre-le-declinisme-le-conservatisme-culturel/

(2) Ernest Renan:  1882: "À l’heure présente, l’existence des nations est bonne, nécessaire même. Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde n’avait qu’une loi et qu’un maître."

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