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  • Les controverses

    Les controverses, cela s'apprend, et à l'école des mines de Pa, et le prof s'appelle Bruno Latour (1). Y a TP, résumé, enquête et note. 

    A l'occasion d'un papier bien fait (2) (voir aussi (6)), qui fait le tour du sujet comme j'aurais rêvé de le faire, je vais me souhaiter pour 2018 mieux que la pire année de loose que fut 2017. On a eu le chemin des dames, la révolution d'octobre et Caporetto. On aura encore pire et la victoire n'arrivera pas en Novembre prochain. 

    Le vocabulaire doit être considéré et on va s'y promener. Au passage la passionnante lecture des souvenirs d'une époque y est aussi pour beaucoup (5).

    La sociologie des sciences

    On se doit de parler de Merton, Robert King , le père du prix Nobel d'économie Robert C. qui fut co-inventeur de la valorisation des options avec Black et Scholes et donc aussi de la crise de 2008. King inventa plein de choses, à un point qu'il est une référence de la modernité absolument incontournable: serendipité (en sociologie), prophétie auto réalisatrice, et bien sur fonctionnalisme, il est le théoricien des deux fonctions: la fonction manifeste voulue, et la fonction latente invisible, mais effective.  Mais il est bien sur le fondateur de la sociologie de la science, point d'entrée du post modernisme caricaturé ici avec haine et mépris du fait de ses conséquences. 

    Merton était cependant un modéré: il ne relativisait que le conditions d'exercice de la science, et pas ses résultats. C'est l'objet du "programme fort" (David Bloor) (9) de l'école d'Edimbourg en 1980 que de s'y attaquer et de faire véritablement, les STS (Science and Technology Studies) ultra modernes que l'on dénonce ici. Bruno Latour en est bien évidemment le héros français. 

    Le point essentiel, assez logique au demeurant, mais montrant le niveau: on explique l'avènement des théories scientifiques vraies avec les mêmes raisons que les théories fausses: par la cuisse. Mieux, science et religion sont équivalentes, tout simplement.  

    L'anti utilitarisme

    Alain Caillé, fondateur du MAUSS (Mouvement Anti utilitariste en science sociales), doit être cité: il défendit en 1989, le droit à l'excision, son interdiction étant ethnocentrique. Signataire du manifeste convivialiste en 2013, il est orienté politiquement, et c'est bien l'utilitarisme qu'il conspue et même la totalité d'icelui. 

    C'est d'ailleurs pour cela que l'excision est acceptée: marque d'une pratique qui identifie dignité de soi et reconnaissance sociale, cela par delà l'utilité, elle est compréhensible et donc (là je me permet de citer Manuel Valls, premier ministre) acceptable...   

    Le pragmatisme

    Et puis, il y a le pragmatisme, Pierce et Willam James, mort en 1910. Puis Dewey. En gros, il n'y a pas de "vérité" ou de "bien" mais des caractéristiques profitables et ou utiles pour les actions à mener. Le fameux pragmatisme américain. Un fonctionnalisme des idées. 

    CS Pierce: "Considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être produits par l’objet de notre conception. La conception de tous ces effets est la conception complète de l’objet."

    Il faut toutefois savoir que Pierce lui même était un réaliste scientifique, attaché à l'indépendance d'un réel extérieur, mais pragmatique de sa classification. 

    Une telle attitude a des conséquences morales, en éducation, en politique; considérée en Europe comme une philosophie de commerçants ploucs, elle débouche sur la philosophie dite analytique, radicalement distincte de celle, dit continentale qui agite les européens et surtout la France, nouveau pays philosophique, quoique toute entier dévoué envers le nazi Heidegger, deutsche qualität oblige. Par ailleurs, elle ressemble furieusement à un relativisme, et la post modernité ne pouvait que s'en servir. 

    La sociologie pragmatique

    C'est donc le nom de l'école de sociologie actuelle (apparue en 1981) où sont TOUS les coucous. 

    Un mot au sujet du passage d'un mot entre domaines, ici entre philosophie et sociologie: bien sur il y a modification substantielle et on doit se méfier des assimilations, dénoncées par les uns et les autres d'ailleurs.  

    Ecole de scientologie pourrait on dire, tant ils dépassent les bornes.  Quand je dis "dépasser les bornes", c'est un euphémisme. On est là en fait dans le religieux pur, le surplombant à dix mille mètres: Heidegger lui même n'est qu'un petit rationateur formé par le grand discours légitimateur viking, c'est dire. Tout est dit là en fait,  la vérole gauchiste a trouvé bien mieux que le marxisme, bien mieux que la psychanalyse, bien mieux que tout ce qu'on peut imaginer: l'explication génésique de la totalité, le clouage de bec total, absolu, définitif et irréductible: le constructivisme relativiste postmoderne, aboutissement de toute parole, de toute théorie et en fait de tout, absolument tout. 

    On pourrait croire que le résultat connu de l'addition de deux et deux, en laquelle croyait Don Giovanni, et que 1984 avait, pour le malheur du communisme, mis en exergue habilement, allait nous faire résister encore une fois. Désolé: élaboré dans un laboratoire sous écoute, avec toutes les bandes dans l'ordi du monsieur, l'aspect construit de l'opération est patent et prouvé, et le résultat, issu d'un compromis pénible dans lequel le capitalisme libéral s'est une nouvelle fois signalé pour son fascisme, terminé. 

    Tout le dispositif technique occidental est en main: la techno science est sous contrôle, cernée par des comités "démocratiques" (les experts cléricaux sociologues seuls habilités à interpréter la parole du peuple, parole ici nommée "controverse") qui en décide les résultats, l'intérêt, et l'utilisation. 

    On aurait pu croire, après la "rumeur d'Orléans" d'Edgard Morin, que l'enquête sociologique avait pour rôle de débusquer les préjugés et signifier à la foule que ses fantasmes délirants n'avait pas d'objet et étaient construits par les mystérieux entrelas de la bêtise collective bien connue. Et bien c'est l'inverse maintenant: elle a pour objet au contraire de diriger la société, celle ci devant être soumise à la volonté absurde et erratique des fantasmes "populaires" gauchistes rassemblés en foule. Pourvu que des femmes blanches ne se mettent pas à disparaitre dans des boucheries hallal, il nous faudrait exterminer tous nos maghrébins. 

    Les Noms

    Il faut faire une liste noire et tracer des croix à la craie sur les portes, on ne sait jamais, le jour du sursaut, le travail des bourreaux en serait facilité: Boltansky, Lahire, Latour, Callon, Thévenot. 

    Il y a aussi Maffesoli (le nom parait incroyable, une vraie purge pour lui). Le chef d'une secte universellement décriée pour son obscurantisme, et sa promotion du n'importe quoi, depuis les astrologues jusqu'aux canulards post modernes les plus ridicules. 

    Les théories

    On passera sur l'habitus de Bourdieu, décrit par un commentaire en (4). Ca c'était avant, l'horreur absolue, en fait faiblarde, car trop classique. Il y a bien mieux. Tout revient cependant comme toujours à placer la description des actions dans un cocon, un écrin explicatif abdiquant liberté ou contingence d'une manière ou d'une autre. Car la sociologie est une science, et une science sans objet ou sans causes n'en aurait pas non plus, ce qui serait dommage pour ces messieurs dames. 

    D'abord le domaine global, les STS (Science and Technology Studies), branche dévouée aux sciences des Gender Studies. C'est là que ça se passe. 

    L'acteur réseau

    Dite aussi ANT (Actor Network Theory), la théorie dont le célèbre spéculateur John Law est un contributeur majeur avec Callon/Latour,  étudie ce qui se passe dans les laboratoires, et bien loin de le réduire aux jeux de pouvoir, le (ce qui s'y passe) y est réduit aux interactions entre des instances de l'abstraction qu'est l'"acteur réseau", entité formée d'un réseau et d'un acteur, évidemment complexe et que seul Latour et ses disciples sous contrôle, architecturés en acteur-réseau, peut décrire en détail demandez leur. De plus, ce qui ne gâche rien, à la fois microscopique et macroscopique, l'acteur réseau est typique de la sociologie vraiment moderne: un n'importe quoi incompréhensible et dénué de signification, et qui explique tout. 

    C'est le fameux CSI (Centre de Sociologie de l'Innovation) qui porte la croix en question.

    Le modèle des cités

    Issu des travaux de Boltanski et Thevenot (1991), on est dans la théorie de la justification des énoncés des acteurs, c'est à dire dans l'étude de leurs arguments au sujet de tout et n'importe quoi du social. On classifie alors les "grammaires de signification" ou cités et on en trouve six, les six cités justes, pôles des justifications des discours et qui sont les "mondes" de la famille, de l'industrie, du commerce, de l'inspiration, du civisme et de l'opinion, respectivement dirigés par le père, l'expert, l'homme d'affaire, l'inventeur, l'élu et la vedette.

    Le "nouvel esprit du capitalisme" de Boltanski en rajoute en décrivant la récupération que fait le capitalisme de mai 68 en ajoutant la cité "des projets" à la liste, qui vise à l'abolition du salariat à terme. Il faudra en reparler, mais en tout cas, pour ces messieurs et c'est bien ce que la fameuse polémique récente (4) nous dit, le capitalisme c'est l'ennemi, comme toujours, et for ever. 

    Les Economies de la grandeur 

    C'est le courant sociologique, modèle général, en quelque sorte, qui englobe le modèle des cités décrit avant. Organisé par les mêmes, bien sur. Il s'agit de considérer les conventions comme grands principes déterminants. 

    L'action située

    Terme introduit par Lucy Suchman en 1987, la théoricienne des interactions homme-machine euh humain-machine.

    Elle parle aussi de cognition située, la chose (la cognition, l'action) ne pouvant exister que dans un environnement et donc s'y identifie... Après (ça y fait penser) l'interactionnisme fanatique de Goffman, on a donc association et (implicitement) réduction, de la relation à la présence de l'environnement dont l'individu n'est qu'un fantôme, un spectre vous dis je. Un véritable concept migrant, en quelque sorte. 

    Le mode 2

    Caractérisation de la production du savoir scientifique post (...) mode 1 (académie, discipline), où la "production de connaissance" s'insère dans le social. On y trouve la "co-évolution" entre science et société et la fameuse "co-construction" parangon de la démagogie politique moderne, Macron est mode 2, donc. On y trouve ainsi "un processus de contextualisation de la connaissance".  On a prise en compte de la "communauté des vivants", humains ou non humains (tiens, tiens). 

    Mieux le choix des concepts n'est plus rapporté aux normes disciplinaires ! La multidisciplinarité est de règle et le biologiste peut se faire sociologue et ,bien entendu, réciproquement.  

    Les forums hybrides

     C'est la théorisation par Michel Callon (du CSI) des espaces de discussion mettant en jeu les sciences et techniques, avec des participants de toutes origines, y compris les associations et les chercheurs et qui remettent en cause la démocratie "délégative". On y expérimente donc la démocratie "dialogique" (7). 

    Les rescapés

    Y aurait il des rescapés de cette manie, qui tout en se révélant "pragmatique", échapperaient au pouvoir sectaire des théoriciens holistes de la métaphysique réaliste du concept explicatif original fondateur d'école et de prébende ? 

    C'est que suis sous l'influence de Chateaureynaud l'auteur des "sombres précurseurs" (lanceurs d'alerte), qui décrit très bien le terrible sort de Bourdieu vers 1990, encore en lutte contre Boudon et Croziet, et aveugle à la montée en puissance  de concurrents bien plus vicieux que lui.

    Le vieux s'engagea dans la lutte armée et périt un couteau entres les dents . Il fut l'auteur, lui le crétin des pyrénées lycéen à Pau, d'une "théorie de la pratique", ça ne s'invente pas. 

    Je mentionnerais aussi Nathalie Heinich, qualifiée pourtant de pragmatiste, mais manifestement en conflit ouvert avec les coucous et engagée dans la polémique Bronner Géhin de novembre 2017 contre la sociologie "critique" (4).

    Chateau. raconte que c'est lui qui en faisant son logiciel "prospero" de classification en langage naturel de corpus de textes, s'est mis à lire "théorie de l'enquête" de Dewey, fait du VRAI pragmatisme à l'écart des catégories pré établies qu'il conspue. Il fonde, au demeurant, l'école du "pragmatisme grammatical"... 

    Il est cité (et cite, d'ailleurs) aussi par Marcel Kuntz dans (6)

    Ma théorie à moi

    M'étant permis d'évoquer Macron, ce panorama de la sociologie, bien sur totalement caché aux lecteurs du point, illustre parfaitement les sous terrains gramsciens des prises de pouvoir politique récentes. 

    En gros, les modernes, comme les communistes, ont exagéré: engagés dans la lutte pro soviétique puis dans une haine du capitalisme qui a fini par porter atteinte à la rentabilité tout court, une refondation tente confusément de se faire de la part de leurs disciples intellectuels encore plus vérolés et encore plus corrompus, et qui veulent profiter de l'évolution de la mode pour balayer les vieux cons et se faire eux aussi leur beurre. Un changement de génération.

    Camouflé par leur modernisme afin de réduire au silence les vieux cons de l'autre bord, ils se lancent dans une prise de pouvoir totale, avec capture de tout, c'est à dire en incluant, comme à la grande époque, le langage et la science. On va en avoir pour pas mal de temps avant de s'en débarrasser. 

    En tout cas, cela illustre que comme partout, il n'y a pas de prise de parole publique qui ne soit assise sur des concepts déployés et étudiés au préalable, et partagés dans des communautés. On avait pas vu venir Macron, et pourtant c'est bien NKM qui a introduit le principe de précaution dans la constitution... 

    Car il y a plus: ce type de théories et de point de vues est, comme tout ce qu'apporte la gauche avec sa corruption morale et intellectuelle, fondamentalement destructeur. De l'attitude globale de la société vis à vis de la science et de la raison et plus généralement du lien social lui même. Au nom d'une révolution toujours revendiquée spectralement par l'immaturité intérieure de jeunes cons brillants, on alimente un déclin et une ruine qui se voit de plus en plus et cela est navrant au delà du possible. 

    La décision à venir sur Notre Dame des Landes illustrera bien mon propos.  

    (1) étudiez Latour : http://www.bruno-latour.fr/node/362

    (2) l'article qui dénonce: https://www.contrepoints.org/2015/08/29/219668-lideologie-postmoderne-contre-la-science

    (3) l'histoire du glyphosate : http://www.forumphyto.fr/2017/11/06/le-thriller-glyphosate-pour-les-nuls/

    (4) la polémique de 2017 sur la sociologie  : https://www.nonfiction.fr/article-9145-haro-sur-la-sociologie-critique.htm

    (5) les mémoire de Chateaureynauld: 

    https://zilsel.hypotheses.org/379, https://zilsel.hypotheses.org/418, http://zilsel.hypotheses.org/458.

    (6) Kuntz encore: http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2124

    (7) https://www.cairn.info/revue-mouvements-2002-3-page-191.htm

     (8) Un article de Sokal sur le post modernisme... http://www.physics.nyu.edu/faculty/sokal/afterword_v1a/afterword_v1a_singlefile.html

     (9) Bloor et le programme fort http://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1985_num_26_3_3968

  • Bach et Vivaldi et Reich

    Bach a beaucoup pompé, ce sont ses femmes qui ont tout fait, parait il, mais aussi sur Vivaldi. 

    BWV1065=RV580 et 4 clavecins remplacèrent 4 violons. 

    On connait les 4 pianos avec Argericht:


     

    La frénésie du largo, qui arrive tout doucement après une introduction grandiloquante, et qui EST du Steve Reich, est absolument pharamineuse. Le 3ème mouvement en fait, ne lui cède en rien ou à peine.

    En fait c'est du Vivaldi, voilà l'original: 


    Le larghetto au moins aussi dément au violon, est en 4:30

    Il y a aussi un Bach très bien joué (ah le son...) :


     

    RV580 fait partie de l'Opus 3 (l'Estro Armonico). Il date de 1711. 

    En 1730 Bach doit alimenter la musique de Leipzig, très au delà de ses petites cantates, et il recycle, mais génialement, des transcriptions de quand il était jeune. On imagine les Bach (ses fils devaient être de la partie) en train de s'agiter sur leurs instruments... 

    L'ensemble est à travers le temps, l'espace et la musique la consécration d'un même plaisir, une seule chose en fait, mais qui ne se laisse pas aisément définir...

     

    On avait parlé de Steve Reich ? 


     

  • Les individus

    Alors que la question de l'individuation avait été tranchée, du moins pour les happy few, par l'haccéité de Duns Scot, la question est rebelotée au XXème siècle par le grand penseur de la technique, Gilbert Simondon. Par la même occasion, on dit que "Simondon est le philosophe de l'individu".

    Il est aussi, il faut le rappeler un penseur "positif" de la technique et explicitement, se déclare opposé à toute opposition entre technique et culture. Au siècle du techno pessimisme heidegerro ellulien et après une élection présidentielle marqué par un candidat qui voulait taxer les robots, un grand courant d'air frais. 

    Le thème, exceptionnellement riche, couvre l'individu, mais bien sur l'objet technique et aussi la nature de la vie. 

    On commencera par rappeler que la technique suprême, en l'occurrence l'informatique, qui s'évertue telle la fofolle à vouloir simuler l'intelligence, a grand tort: elle devrait commencer par la vie, et je ne parle pas des automates cellulaires à quoi ces fainéants de programmeurs se sont arrêtés: la vie avec sa transmission etc mériterait d'être plus que tripatouillée par les trafiquants de bébés. On en reparlera, mais le modèle de la machine parfaite n'est pas le cerveau, ça c'est l'ancien monde, mais bien l'animal et pour commencer la chtite fourmi, voire l'abeille. Heureusement, à l'écart du buzz, des gens travaillent, du moins il faut l'espérer. 

    L'influence des lectures de Bernard Stiegler est évidemment revendiquée, mais rien n'empêche d'aller à la source, tout en louant le sémillant repris de justice pour ses stimulantes vidéos et oui, malgré tout, pour son approche positive de la technique, qu'il en soit remercié et félicité.

    Schrodinger

    Tout d'abord, il faut parler des origines de ce type de considérations, le "What is life" de Schrödinger, précurseur par intelligence du rôle de l'ADN, qui décrit la vie comme rupture par rapport à l'entropie destructrice, comme bouffeuse de négentropie, et aussi basée sur un cristal forcément stable qui en assure la reproduction. En 1944, du génie pur.

    Au passage, S. décrit la conscience individuelle comme partie d'un grand tout spirituel, sort de ce corps maudit Averroës, tu ne crois pas à l'individu. Il faut savoir que la question est toujours d'importance: qu'est ce que le fameux "commun" dont se gargarisent les islamo-gauchistes, sinon la perspective d'un grand tout dans lequel nous pourrions jouir tous, enfin mélangés ? 

    Il faut évidemment évoquer cette histoire de néguentropie, qui a fait couler beaucoup d'encre. Il faut voir qu'identifiée à l'information elle fit fantasmer. Popper en personne s'éleva contre Brillouin et les conceptions coupables qui sembler vouloir subjectiver la néguentropie, avec Dieu pas loin. Car il faut comprendre que la connerie relativiste et idéaliste a en fait beaucoup sévi au XXème siècle, les trous de l'interprétation de la mécanique quantique et de la thermodynamique ayant été exploités pour y glisser des créatures vues comme indispensables à la marche du monde.

    L'affaire se finira bien, et on a aujourd'hui une conception de l'information comme partie intégrante de la physique, sans aucun sujet nécessaire (ouf), le démon de maxwell compensant l'entropie qu'il détruit par ouverture de la trappe à particule qui va dans le bon sens en faisant tourner un programme qui doit effacer ses registres et DONC créer de l'entropie. Landauer et Bennet vont même jusqu'à réduire (au sens de réductionnisme) le "software", qui n'existerait pas ("l'information c'est la physique"). La cybernétique c'est donc la science de la réduction localisée et temporaire de l'entropie, on en vient donc à ce qui fut dit plus haut. 

    Scot et Simondon 

    Faisons tout de suite justice de la pensée de l'individu, Simondon pompe Scot (2), la nature commune qui avec l'haccéité fait l'individu étant devenue la "pré-individualité". 

    Et puis il y a l'hacceité de Scot, l'écceité de Simondon et l'héceité de Deleuze... Serait ce le "dasein" de H. ? (Etre là). Au fait pour Simondon, "ecce" c'est "voici", alors que pour Scot c'est "haec" "cette chose".

    Il faut réaliser que nous sommes là au coeur de la solution scottiste au problème des universaux: réalisme du commun et nominalisme de l'universel. La nature commune est le réel, moins que l'unité, c'est la nature humaine, ou l'"intellect général" (le célèbre concept marxiste de savoir commun exploitable) , individuable mais non prédicable; le concept, l'universel est prédicable, mais non individuable. Les notions d'identité et d'unité ne s'appliquent qu'à l'individu, pas à la nature commune ! Et puis, bien sur, l'individu garde le pré-individuel à disposition et donc le commun qui permet la trans-individualité: le collectif se trouve alors rendre possible une forme supplémentaire d'individuation, et ça c'est Simondon qui le dit. 

    Simondon critique les deux classiques types d'individuation: par l'hylémorphisme et par la substance. Il reprend en gros la critique de Scot, quoi, en se faisant Spinoza au passage. Simplement il critique explicitement l'antériorité de l'individualité dans ces systèmes et veut l'individuation, le processus d'accès à l'individu comme premier, c'est la "transduction", concept de l'opération d'individuation. (le mot est bien sur choisi pour qu'il ne soit ni "induction", ni "déduction"). Le terme serait repris des pédagogues des années trente, l'évolution de l'enfant se faisant bien sur de manière "spéciale". 

    L'image de la formation d'un cristal est utilisée: un milieu amorphe méta stable, une impureté et la croissance, la transduction du cristal qui devient ce qu'il est... Et c'est parti pour considérer l'apparition de la vie, on vous l'avait dit. On se retrouve donc dans le domaine de l'élimination du concept de création du monde et même de celui du rapport cause effet: l'être est fondamentalement métastable et l'effet, l'individu en est une rupture d'équilibre.

    La nature ainsi n'est pas ce qui existe, mais le principe de l'existence, le "transcendantal" (parfaite application de la signification du mot) de tout individu. Ca c'est de la philo. 

    En parlant de philo, le pré-individuel se rattache à l'apeiron d'Anaximandre, le philosophe ionien, successeur de Thales à Millet (extrême ouest de la Turquie, en face de l'île de Chios, en pointe de l'actualité). Il fut lui même suivi par Anaximène, partisan de l'air comme substance première.

    Le technique

    Une extraordinaire image de S. utilisant le statoreactor de Leduc: l'individu technique peut n'exister que comme antéléchie (chose qui ne tient sa perfection que d'être en acte): le statoreactor a besoin de vitesse pour fonctionner. 

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    On a ainsi une magnifique définition de l'industrie: quand énergie et information ne passent plus par le même canal et se séparent: le souffle du verrier est artisanal. Et puis malgré tout, l'électronique et les télécommunications modernes (c'est S. qui le dit, il est mort en 1989) se font dans une sorte d'atelier laboratoire; et bien cela est strictement vrai. 

    Mais il y a mieux ! S. se flatte de critiquer l'objet technique en le situant en rapport avec la mentalité technique. Le paquebot de croisière lourd et disgracieux n'est pas un "navire". 

    Deleuze

    Il faut savoir que Deleuze, venu après Simondon, a une conception de la singularité différente, mais aussi similaire dans le sens de "pompée sur". Par contre, désolé, Deleuze m'est totalement impénétrable. Il y a bien cette histoire de "rizhome"(4), et les multiples citations que des gens pénétrés (de part en part) en font, mais cela ne change rien à l'affaire: Deleuze ne me dit rien, absolument rien, du moins pour l'instant. Par exemple, l'"intensité involutive"  comme "concept antiextensionnel du multiple", sensée exprimer la "différence", est pour moi un charabia absolu dénué de signification, sinon l'entrelas tordu de pensées vagues qu'un vieux salopard agite afin de me dominer. C'est pas ça, tas pas compris etc. En plus pour des raisons obscures, il considère que la transduction ne peut s'appliquer qu'à la vie, d'où son concept d'"intensité"... N'importe quoi.

    Car il est possible (mais pas certain, je suspends mon jugement) que Deleuze ne soit rien, sinon un gros baba infatué, supra intelligent, capable de driver une salle de bistrot entière pendant des heures dans l'opacité des fumées variées de son époque, mais rien de plus: ce n'était que du baratin ambigu et contradictoire abscon.

    Simondon, longtemps exclusivement connu à travers les citations que Deleuze pouvait en faire, est maintenant abordé en direct. Allons y.

    Revenons au cristal: et la vie alors ? Et bien se pose la question de la relation entre le gène et l'organisme et du processus de construction de l'organisme, pas entièrement contenu dans le gène, bien sur. La vie suppose alors une transduction allagmatique (qu'est ce qu'on se marre) c'est à dire avec des trucs en plus, penserait-on là l'épigénétique?  La chose décrit aussi l'apparition par émergence de la vision binoculaire; en tout cas l'individu de par la transduction est fait de tout son passé aussi et aussi de son histoire et de tout ce qu'il n'est pas. La nature saute: Natura fecit saltus. Simondon pense donc l'histoire de toute la vie, de l'individu qui n'est jamais mort etc, bref l'évidence (en tout cas pour certains) de l'ancrage du vivant et de ses inventions successives dans tout le vivant. 

    Au fait, le coup de la vision binoculaire introduit le concept de "disparation", différence entre ce que voient les deux rétines et qui fait émerger une belle image en relief issue de la tension entre deux.

    Une pensée holiste qui doit séduire les bobos ou bien un anti scientisme fanatique ? La preuve scientifique de l'existence de l'habitus ou la justification des théorie racistes ? Chacun peut bien manger ce qu'il trouve sur la carcasse, moi j'y voit un intelligible convaincant. 

    En tout cas les processus d'individuation de Simondon s'applique à des objets variés, pas seulement la vie, mais aussi les normes et les objets physiques et techniques.  

    Cyborg

    On ne peut pas ne pas évoquer un élément fondamental de l'individuation, en l'occurrence le cyborg, introduit par Donna Haraway dans sa géniale métaphore de l'indistinction des sexes et donc de l'égalité des humains, avec la machine comme médiateur: c'est bien ce que décrit Simondon avec sa transindividualité technique. Il y a fusion des séparés c'est ça l'idée... 

    On en vient alors à la nature des relations entre individus, communications entre les pré-individuels, et donc principes d'exposition à ce qui peut continuer à s'individuer (vaste programme). Par contre, Simondon ne théorise pas le collectif comme individu. Pour lui, ce sont les régimes d'individuation eux mêmes, permanents et étendus à tout qui sont premiers: ouf. 

    Au passage, on glosera sur le fait que le "singulier", marque indice déclancheur dans le pré individuel (un caillou qui glisse) se distingue de l'individuel, constitué et autonome. Par contre, chaque individu est singulier, bien sur... 

    Il y a aussi la relation avec l'objet technique lui même, qu'il soit qu'abstrait (des règles, des programmes) ou concret (des machines) peut accéder au rang d'individu, et alors devenir l'allié de l'humain. Cette cohabitation entre individus humains et machines les uns issus des autres, hors des fantasmes de la robotisation de l'humain, et aussi de l'humanisation des robots, et bien c'est pensable, la preuve. 

    Serait ce pour cela que Simondon est aussi un penseur de la "différence" ? Ainsi, à rebours de la position "holiste" pensant l'individu comme un tout inséparable, la pensée technique conçoit la machine comme "maintenable": on peut lui changer son bloc moteur... A l'époque de l'obsolescence programmée, qu'on veut interdire, la chose est savoureuse.

    Politique

    Il y a bien des interprétations politiques de tout ça, et on comprendra bien la chappe de plomb scellée de la main gauche qui recouvre Gilbert. Serait il le penseur de l'horrible libéral ? 

    D'abord, l'individu émergeant et tout s'auto organise jusqu'aux relations. Même si l'individu roi et le contrat léonin sont soumis aux processus, ceux ci restent autonomes. Et puis les contrats sont basés sur l'"accord". Quelle plus belle définition du sentiment moral de confiance qui bien sur préside à tout contrat ? 

    D'autre part le collectif est formé d'individus qui ne sont pas les membres spécialisés d'un corps mais des êtres homogènes en interaction permanente. Naturellement c'est l'information échangée qui constitue les liens de ces relations. Et l'internet alors, il faut le "réguler"? La disparation est nécessaire au collectif, bien plus que le consensus: S. est favorable à la tension, bien plus créative. Non au centrisme ! 

    Au passage, une très belle distinction entre autonomie et indépendance: l'autonomie est antérieure, et capable, par filtrage de l'information de conduire à l'indépendance. On ne saurait mieux dire... 

    Au sujet du travail, et bien on le remplace par l'"activité", dirigé par l'individu à l'écart de l'aliénation, du bricolage de loisir et bien sur de l'oeuvre de l'artiste ou de l'intellectuel: le hacker, programmeur solitaire a donc son statut. Mieux ! Les travailleurs cognitifs pourrait être comparé aux anges de Scot: individualisés mais sans action directe, sans corps, ils participent d'un concert collectif ! 

    Reprenons l'intellect général de Marx: il est présenté dans un texte périphérique (les Grundrisse) comme ce qui rend caduque la valeur travail et la valeur d'échange, en contradiction d'ailleurs avec le reste du marxisme, et dont la généralisation provoquera l'avènement du ... communisme !!!! On avait donc raison de s'en prendre à Richard Stallman ! 

    Il y a aussi l'émotion, qui permet à l'affect d'individualiser le collectif. La passion est donc active ici et non pas comme dans la tradition passive, et c'est là que S. conçoit le spirituel: là où apparait une réalité soustraite à l'intentionnalité. C'est là qu'il attire d'ailleurs une certaine hostilité: cela prouve-t-il Dieu? Non en fait, par contre, cette histoire d'intentionnalité semble plutôt montrer un gout pour l'individualisme explicatif...

    Au fait, rappelons ce qu'est le spirituel pour Foucault: une pratique qui suppose que le sujet n'a pas la vérité, mais peut être sauvé quand même. Il faut bien un extérieur mais ici, pas de collectif... 

    Mieux, Simondon explique l'évolution de la pensée, à l'écart de la philosophie, qui au moment des grecs, H. nous l'a assez dit, n'était pas technique: le magique se serait dédoublé, en religion et en technique, d'où la suite. On a donc ici la fusion entre les deux thèmes de S., ce héros: l'individu et la technique, et par dessus tout, l'humain.  

    _______________

    (1) Un numéro consacré à Simondon http://journals.openedition.org/appareil/1738

    (2) Scot et Simondon les anges et les travailleurs cognitifs https://www.cairn.info/revue-multitudes-2004-4-page-33.htm

    (3) https://www.academia.edu/31894400/Differences_in_Becoming._Gilbert_Simondon_and_Gilles_Deleuze_on_Individuation

    (4) La pensée relationnelle : https://www.cairn.info/revue-multitudes-2004-4-page-15.htm

    (5) Simondon et Star Wars http://revel.unice.fr/alliage/?id=3487

    (6) S. lui même https://www.cairn.info/revue-philosophique-2006-3-page-343.htm

    (7) Multitudes https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=MULT_007_0103

    (8) L'intellect général http://www.alterinfo.net/LE-MARX-DU-GENERAL-INTELLECT_a50908.html

    (9) le rhizome, c'est pas le réseau, dont les branches sont issues de noeuds. Les branches en partent de n'importe où. La différence, importante est une compréhension profonde: Deleuze est géniaaaaal! 

  • Les populismes

    Débat féroce à gauche, réflexions partout, le mot est super mode et ressemble au poisson pas frais que les gaulois du village d'Astérix se balancent à la figure. 

    Au fait, la récente exposition Goscinny au musée du judaïsme fait penser que l'irrédentisme d'Astérix c'est aussi celui des juifs, leurs rois sont sur Notre Dame, et l'auteur du petit gaulois est un malicieux cosmopolite juif, héros d'une expression publique à destination du peuple... Pas mal la parenthèse, hein?

    Revenons aux théories sur le populisme. Il y a plein d'auteurs. Comme tous les intellos (presque) sont de gauche, la question est à gauche et taraude le senestre mais, et c'est ça qui est marrant, dans tous les sens.  

    Populisme de gauche

    D'abord Jacques Rancière, avec le "Haine de la démocratie". Cette haine est bien sur celle des élites qui ne veulent pas voir le peuple voter contre leur cher référendum de 2005. Parangon du souverainisme de droite la haine du traité de Lisbonne fut bien initiée à gauche, Laurent Fabius, le très bourgeois écologiste du conseil constitutionnel en fut bien le traitre, par haine de Hollande, il se réconcilièrent plus tard... Les bourgeois libéraux détestent donc la démocratie, la vraie, celle du peuple, d'ailleurs le mot est une insulte lancée par l'aristocratie grecque.

    Les bourgeois de gauche responsables de la très sincère (tu parles) expression populaire n'ont rien à voir avec tout cela, le peuple avait parlé. Déchiré en deux le principal parti d'opposition et donc la gauche de gouvernement ne fut en rien responsable du fameux vote. Quand à la haine de la démocratie, tu parles, les congrès du PS l'ont manifesté depuis longtemps. Au fait, on bourra les urnes lors de l'élection de Martine Aubry...  

    Rancière est avec Etienne Balibar un ex althussérien. On ne dira jamais assez comme le pauvre fou assassin de sa femme me fait pitié, mais cette pitié s'étend aux deux penseurs, debout sur les tables contre El Khomeri l'année dernière, et dessous depuis avec leur auditeurs. On imagine qu'ils désapprouvent celui pour qui ils ont voté contre Le Pen... La notion de populisme est particulièrement éclairée par ces deux attitudes. Les peuples sont superficiels.

    Nuit debout fut l'occasion d'un populisme néo-toutou dirigé par le spinoziste Lordon, qui expliqua à Macron le concept de "passion triste" que depuis il ressort à tout bout de champ... Les mouches ne s'enculent pas avec du vinaigre. 

    On a donc la re-théorisation d'un populisme de gauche. Ses héros en sont bien sur Chantal Mouffe et son mari, Ernesto Laclau, les théoriciens de méluche(1). Adeptes d'un combat entre adversaires, (et pas entre ennemis) mais théoriciens du combat, auquel s'identifie, selon Schmitt le politique, ils veulent radicaliser la social démocratie.

    Ils sont tous des "post marxistes". En gros des représentants d'une tentative de grand remplacement du concept de lutte des classes...  

    Une grande constance malgré tout: la perception que les expériences sud américaines sont marquantes pour l'histoire de ces beaux concepts: qui peut en vouloir aux "peuples" argentin, boliviens, cubains, vénézuéliens, nicaraguéiens, ramassis d'indiens abrutis de drogues et de tatouages sur leurs faces aplaties, conglomérats informes de crétins congénitaux donc, de vouloir l'égalité absolue dans la misère totale que leur concocte leur dictateurs d'opérette acharnés à imiter pour toujours la vision qu'en avait tintin? Populiste moi? Est ce cela un "peuple" ?

    On parlait de Mélanchon, hurlant sa rage de devoir expliquer par un complot d'Obama les pénuries de papier hygiéniques et aussi d'essence qui affligent un pays pétrolier de la zone bolivarienne à laquelle il postule. Et bien il représente une élite française pour qui les demeurés semi esclaves de ces zones barbares marquées par la violence et la passivité les plus extrêmes constituent ce qu'on appelle un peuple. Ah les maracas et la rumba ! Sans parler des putes, à un euro la pipe, merci l'absence d'exploitation de l'homme par l'homme pour tes tarifs sympas. Plus l'effroyable connerie socialo communiste, ah que ça me fait marrer tous ces intellos qui allaient offrir leur femme à Castro en cadeau rituel. Même mitterand: mémère en était dingue du vieux salopard moustachu. Capable de discoursd de 8 heures, le gros vicelard devait assurer sur tous les plans. 

    Populisme de droite

    Trump, l'abominable Trump serait bien sur un populiste. Quoique: en butte à un congrès hostile, il fait face à une opinion partagée, plein d'ennuis du à une justice qui n'est pas aux ordres et à une société civile qui n'est pas du tout d'un seul bloc. En fait, malgré ses discours électoraux, il a surtout gagné par surprise, l'indifférence ou la haine pour son adversaire, la hideuse harpie politiquement correcte, ayant essentiellement fait la différence. Trump est élu par les abstentionnistes noirs et autres, qui n'ont rien compris à Obama et surtout qui ne pouvait pas adhérer à une forme de populisme libéral moderniste qui commence à sortir par les yeux de tout le monde aux US. Malgré les sondages, tout sauf clinconne... 

    On doit parler du Front national. Ecroulé par sa stratégie anti europe dont le populisme fut éreinté en public lors d'un débat où la très médiocre grosse blonde, qui sous le doux nom de "marine" a fasciné une génération entière de crétins qui espéraient, a joué son rôle de faire valoir, son score ignoré par la propagande n'ayant eu aucune importance. Ah si! Elle battit de 1,2 point le candidat de la droite au premier tour: ça c'est très fort, les 2,5 % d'un obscur gaulliste à vieilles dames ayant séduit ce qui reste de moralisme dans la partie la plus débile et la plus inconséquente de l'opinion anti européenne. 

    Une remarque indispensable: le macronistapsisme est un populisme au sens strict: le leader charismatique, les fascinés qui célèbrent un culte à la grand mère et au chien, les hurlements du chef, sa surhumanité (il ne dort pas), et aussi le garde chiourme à la condamnation infamante prescrite et au double langage permanent. La totale. Au pouvoir en plus: on se croirait chez Peron, avec une évita ridée, voire plus haut. 

    La thèse semble plaisante, mais elle est à la fois intéressante et largement fausse: historiquement Macron est une sorte de Rienzi: il récupère le socialisme mort (comme on dit un "poisson" mort) pour une période de quelques années. Il utilise pour happer rapidement les mouches enculées un coup de langue populiste, mais ne l'est pas vraiment: le cadavre sur lequel il prospère n'a pas encore commencé à puer: car il avait récupéré à cause d'une vilaine affaire les volontés et les votes résignés de ce qui aurait pu être la dernière tentative d'échapper à l'inéluctable. Le déclin était entamé, maintenant c'est la pourriture qui s'installe... A la prochaine fois ! 

    Il y a aussi Christophe Guilluy et son "insécurité culturelle" (voir Fassin plus bas, en 5). Les élites ont complètement abandonné le peuple blanc dont elles sont issues, les assimilant à des retraités ou à des racistes, le caractère populaire et folklorique étant exclusivement géré par les africains, c'est vrai c'est eux qui nous ont civilisé il y a un million d'années, il ne font que revenir chercher les fruits de leur patience et les compensations de nos méfaits. Tout ça en musique, la leur est vachement bien d'ailleurs. Les pauvres blancs qui restent, non content de se faire insulter par Obama flippent leur race; on s'en fout, ils sont minoritaires et surtout abstentionnistes. 

    Ce peuple (soit disant à droite) que défendent les souverainistes et autres anti libéraux de droite est plus un substrat négatif et inerte qu'autre chose. Abstentionniste on l'a dit, il faut savoir qu'il fut longtemps à gauche et qu'il paye au moins partiellement par sa condition l'effroyable connerie et inconséquence de ses idéaux passés: c'est bien en son nom qu'on a verrouillé la société et suscité le chômage dont il souffre, et l'immigration qu'il refuse d'assumer. Pour ceux qui visionnaires, s'étaient engagé avec Le Pen au début, triple bravo: ils ont aidé leur ennemi avec une efficacité redoutable (voir plus haut). Ce peuple là est malheureux et il est français. Mais ce n'est pas de sa clairvoyance qu'on tirera grand chose... La pourriture s'installe, s'enracine, s'enkyste. 

    Anti populisme de gauche 

    Sandra Laugier et les Wittgensteiniens (2): d'abord il y a la question de la signification politique des écrits de Wittgenstein, liés à la notion de l'accord nécessaire à la possibilité du langage, au coeur des considérations philosophique de W. Celui ci continue à susciter des interprétations variées, fondamentales et à évoquer. L'ampleur des problèmes fait qu'il faudra s'y remettre séparément. 

    On a donc la critique du concept en (3): le mot (populisme) n'est pas réutilisable "positivement". Bien au contraire, il ne faut pas l'appliquer inopportunément, les "mouvement" étant en fait ce qui manque à la démocratie pour bien fonctionner... On est donc là, un petit peu, dans le populisme, mais non revendiqué, son caractère négatif étant nié.

    Car le populisme, et là on devient très fort, est en fait une négation de l'intelligence du peuple car le populiste, parlant au-nom-du peuple lui enlève la capacité de parler lui même... En bref, l'éloge de l'énergie obscure du fameux substrat est en fait un mépris. 

    Les intellos refusent ainsi le concept. Tout comme Eric Fassin (4, 5), d'ailleurs. Le très subversif dégenré alternatif de la convergence de toutes les luttes veut un foutoir total, mais qui ne sera pas populiste, car celui ci n'est pas l'ennemi principal, non, mais le faux nez du "capitalisme libéral" . Ainsi, il connait ses ennemis et ne peut évidemment croire ni que le peuple déteste les assistés , ni qu'il est en "insécurité culturelle" vis à vis de l'immigration. Scientifique et rationnel en diable, comme toujours. De fait, en refusant le "populisme", on promeut son contraire, les initiatives des "mouvements" intelligents, élitistes et spontanés... Pas mal la figure de style, non ? Le gauchisme trouvera toujours quelqu'un à sa droite... 

    Les voilà donc les élites dont le populisme de droite se plaint: les "mouvements". Ils infectent les médias et la communication officielle. Formé à la communication, ils ne font que ça: justifier leur subventions en les revendiquant au nom de futilités variés depuis la célébration de l'esclavage d'il y a deux siècles, jusqu'au changement de sexe en passant par l'autoinjection d'embryons de culture. Détruisant tout sentiment d'appartenance basé sur l'habitude, le bon sens, l'habitude justifiée ou tout simplement l'esthétique, ils ostracisent et jettent à la rue tout ceux qui ne se prosternent pas devant eux. On est très loin des technocrates néo libéraux. Ont ils fait alliance ? 

    Et bien c'est la question. Elle traverse la gauche. En gros, qu'est ce qui soutient -objectivement- les fameux traders de tout qui rongent la planète ? Les masses fascistes xénophobes qui ronchonnent dans leurs campagnes abandonnées (les victimes du populisme de droite) ou les ultra libéraux du cul amoureux des migrants, métissés du bulbe, promoteurs de la tolérance à tout (les victimes du populisme de gauche) ? 

    On distinguera dans la deuxième catégorie les auto sexués partagés entre gauchistes extrêmes, forcément séduits par le confort macroniste qui consiste à être subventionné pour protester, bref les ultra libéraux qui se foutent de tout pourvu qu'on aie la tune et la dope; ET le populo déclassé drogué à l'assistance sociale qui passe sa vie chez le médecin hospitalier, dernier temple de la consommation à pas cher pourvu qu'on soit marxiste. Ici, le vin rouge se fait concurrencer progressivement par le cannabis. 

    J'oubliais le dernier peuple,  le peuple africain, formé de l'ensemble de toutes les ethnies non européennes que l'on a pris l'habitude de qualifier de l'expression "classes populaires". Le populisme ne s'adresse pas à lui directement mais indirectement, de manière positive (il est l'un des supports du gauchisme revendicateur à flatter), ou bien sur négative (l'horizon du grand remplacement menaçant, carburant de l'extrême droite). Ce peuple là, le peuple négatif, n'a absolument aucun avis intéressant. Hors de la "démocratie", il n'est que référence, trou à subventions certes, mais d'une ampleur encore faible. Il est purement fictif, simplement menaçant, et exclusivement présent sous forme de revendication débiles comme le droit à la mosquée pour tous à nos frais, ou pire, le droit de vendre son cannabis frelaté au nom de la mort du petit adama dont on célèbre l'anniversaire de délinquant athlétique (3 fuites éperdues successives avant de mourir d'asphyxie) en protestant contre l'acharnement policier (le reste de la fratrie est au gnouf pour trafic de drogue ou rébellion). Ce peuple là, on va le voir de plus en plus, de plus en plus de visionnaires vont évoquer la nécessité de son départ semi forcé... Il ne s'agira donc plus de changer le peuple, mais de le ramener chez lui.

     Popolisme ? 

    Reprenons car on s'y perd. On peut en dénoncer deux celui de droite et celui de gauche, ou bien les deux en même temps, en les identifiant ou non. On peut excuser l'un et condamner l'autre, on peut critiquer le concept lui même pour mieux excuser ou non l'un ou l'autre ou les deux. On peut revendiquer l'un ou l'autre, mais une chose semble structurellement impossible: revendiquer les deux en même temps. Quoique. 

    Pour la définition, on pourra se référer aux écrits cités, mais aussi tenter de parler du mystérieux pouvoir qu'aurait implicitement une masse de crétins analphabètes exclusivement consacrés à leur survie et à leur pulsions. Capables des pires atrocités pourvu qu'on les stimule, ils se mangeront entre eux dés qu'ils le pourront. Rien ne peut en sortir de lui même et qualifier avec des larmes dans la voix de "peuple" cet ensemble n'a tout simplement pas de sens hors d'une préférence qui ne peut être que familiale. L'assumer hors du choix national et encore m'a toujours paru suspect.

    La référence à ce peuple comme détenant une "vérité" intrinsèque est donc ainsi selon moi absurde, et n'a pour but que d'alimenter le pattern "populo", et donc de graisser le fameux grigri qu'on brandit dés qu'on peut. Le grigri n'a de pouvoir magique qu'à condition d'y croire, ou d'avoir la cynique ambition d'y faire croire, quoiqu'on veuille faire avec. Le célébrer où qu'on soit dans sa chaine alimentaire est profondément dégradant et honteux. 

    Car il n'y a de politique non seulement que de conflits, mais de volontés. Et celle ci n'est pas celle d'un peuple, le peuple, ensemble des membres de la nation n'a pas de volontés, mais les pulsions de la foule. Il peut par contre se diriger et exprimer ses souhaits dans des procédures organisées, le droit symbolique à cela étant la seule chose qu'on puisse décemment lui accorder, et d'ailleurs sans exclusive car on ne peut trier dans la médiocrité. La volonté générale est un mythe, et la fameuse bonté originelle n'est que la négation de son contraire, il n'y a pas, je vous le rappelle, de péché originel dans le monde politique qui n'a d'ailleurs pas de notion de l'individu. 

    Un petit "a parte" là dessus: les références bibliques et plus généralement les symboliques religieuses ne mentionnent (presque) jamais de responsabilité "collective". On a toujours un seul héros ou personne sensée "représenter" tout un chacun. On pourrait penser que c'est l'"intelligence" de la parole mythique qui fait office d'opérateur et qu'on peut projeter cela sur du collectif: en réalité quand le mythe veut représenter le peuple il le fait, et donc Adam, ou Hercule sont bien des individus. La réflexion sur les individus concerne les individus et un individu, quand il peut être héroïque, n'est absolument pas un peuple. Les symboliques qui lui correspondent (péché originel, héroïsme, droit d'alerte) ne sont qu'individuelles et n'ont rien à voir avec les droits attribués collectivement. Il est dangereux et faux de faire la confusion. 

    Le paradoxe démocratique

    Il y a aussi dans le peuple sujet de la démocratie des tendances liées à son obscurité de foule. Tendances à l'autodestruction, pulsion de mort collective indéterminée, irrationalisme fondamental.

    Car le support du marché doit absolument être idiot, erratique et crétin. Ce n'est que dans des conditions structurelles bien calculées que sa bêtise foncière peut s'écouler et générer de l'optimum par hasard... Cette nécessité est bien sur combattue par tous les tenants de l'organisation centralisée, ceux qui voudrait doter le foutoir ivre de la foule d'une rationalité immanente dont la connaissance des mécanismes permettrait de sélectionner le dictateur, ou l'animateur, c'est selon. 

    Nous avons ainsi, à la source du choix "démocratique" une force obscure irrationnelle, un inconscient doté de fantasmes avec des pulsions symboliques variées mélangeant absurde, cruauté et bestiale sentimentalité. Tout le freudisme peut être injecté dans ce trou à rats fondamentalement désordonné. C'est pourtant là que l'on va décider en faisant voter le machin. Il faut bien comprendre, et je l'affirme, qu'il n'y a pas de garantie quand à l'optimalité du choix. Pire, il peut être déraisonnablement mauvais et mieux (ou pire), marquer, suivant les peuples, des tendances coupables à la médiocrité officielle et à l'abaissement symbolique honteux. Il y a des grands peuples, et il y en a qui ne le sont pas toujours, voire jamais.  

    L'électorat qui s'est déshonoré à élire un Hollande, sous le prétexte de se débarrasser d'un Sarkozy, ne mérite aucune estime particulière, par exemple. Une génération de cons à sacrifier. Le choix suivant fait il y a peu fait craindre le pire, je le crains.

    Les sondages

    On en vient aux sondages, et au rôle trouble joué par les très scientifiques sondeurs de l'erratisme collectif, persuadés et presque toujours à juste titre, de faire de bonnes prédictions. Se substituent ils à la volonté populaire, ou l'expriment-ils ? D'abord les questions posées ne sont intéressantes qu'en référence à une action effective, qui ne peut être que le vote, le sondage étant calibré pour être bon sur ce sujet, les constantes de l'irrationalité des choix ne changeant que lentement, et encore... La précision du sondage s'étend à la période qui précède le vote de peu, et encore, il faut un battage médiatique suffisant pour faire réfléchir ceux qui ne vont pas s'abstenir (30 à 40% de l'électorat, tout de même). 

    Le reste est évidemment improuvé, improuvable hors de savantes statistiques faites par les commanditaires des sondages portant sur les consommations de produits, et qui ont surtout pour objet de sélectionner parmi tous ceux qui convoitent le poste de directeur du marketing. Ce n'est bien sur pas à coup de sondages qu'on dirige les entreprises industrielles, et accéder au rang de super cadre à la fortune infinie n'est pas donné à tout le monde. 

    Il y a aussi les sondages "généraux" sensés classifier les composantes du peuple en type sociaux et consommatoires. Sont ils autre chose qu'un calibrage préalable des sondages commerciaux, business essentiel des instituts en question ? 

    On a pu croire que l'activité sur les réseaux dits sociaux mesurée par des sondeurs un peu pirates pouvait se substituer aux "vrais" sondages. L'actualité prouva que non... Les mesures "sociales" ne sont pas orientées hélas, et l'intensité de la pratique d'une activité d'abord addictive ne peut rien prouver de général,  à part les épidémies de grippe, et encore.  

    La navigation dans les détroits

    Les conceptions du collectif qui fait l'objet de ceci font penser aux attitudes possibles de l'individu membre de la foule. A la fois membre et juge de la fourmilière qui l'entoure, il ne peut avoir que peu d'options.

    Se laisser ballotter par les sondages, et en lisant régulièrement les journaux. La bourse des opinions est ouverte, et il faudrait suivre le vent. Acheter et vendre sur le marché, en gérant ses intérêts. C'est bien sur l'attitude sinon majoritaire, du moins axiale et même si on peut s'en écarter, cela ne serait que folie que de ne pas construire sur le principe. 

    On peut aussi délirer dans ses fantasmes d'un avenir meilleur et intriguer pour un camp en influençant autant que possible la marche des choix, quitte à tenter d'influer sur les sondages. Sincérité oblige, et prise de parti dans le sens d'une volonté éclairée par la possibilité de choix politiques orientés vers un possible calculé. En citoyen, quoi. Simplement, ce type d'attitude est difficile à distinguer de la folie pure et simple d'un manipulé par des populismes... 

    Car la prise de parti suppose l'accord et donc la soumission à ce fameux parti et à sa ligne, elle même inspirée par des intérêts particuliers pas toujours apparents. Le choix calculé en faveur de l'un d'entre eux est toujours risqué... 

    Le mélange des deux attitudes est lui aussi possible: n'en penser pas moins, mais toujours insulter les perdants de toute consultation, nécessairement mauvais et indignes de toute confiance. Le citoyen désespéré qui n'est pas de ce monde peut même vivre heureux, persuadé de la toute (im)puissance de son pessimisme, et toujours se réjouir du pire, en permanence forme apparente de la vie...  

    On peut aussi, c'est une autre forme du mélange, n'en penser pas moins mais rester courtois, et toujours garder confiance en le peuple, quitte à ne jamais oublier sa faiblesse constitutive et de toujours la conspuer. La courtoisie de l'Egyptien civilisé, malheureusement (ah que l'expression "malheureusement" sent son tiers monde désespéré) issu du pire des peuples d'abrutis que la terre ait porté mais gardant lui, seul au milieu des barbares, l'espoir d'un monde débarrassé de la connerie. Je vais m'acheter un tarbouche.

     

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    (1) http://www.slate.fr/story/138602/chantal-mouffe

    (2) Laugier https://www.cairn.info/revue-cites-2009-2-page-109.htm#re2no2

    (3) https://www.nonfiction.fr/articlecomment-9152-le-populisme-est-il-antidemocratique.htm#newcomment

    (4) http://www.laviedesidees.fr/Populaire-ou-populiste.html

    (5) https://chronik.fr/eric-fassin-gauche-doit-sadresser-priorite-aux-abstentionnistes.html

  • Les mensonges

    On nous ment. Le mensonge public caractérise l'expression publique. Qui ça on? 

    Le pouvoir en place, les médias, la société. Tout ce monde là se paye de mots et dit publiquement, délibérément, le contraire de l'évidence et du fait objectif. Il le fait avec aplomb, avec assurance et sans vergogne aucune. Récepteurs des messages en question, les gens, soumis à leur vie, à leur socialisation, jouent le jeu. Certains ronchonnent, mais ce sont des opinions personnelles. Qui ne peuvent influer sur la "vraie" vie. 

    L'intérieur ne s'exprime pas à l'extérieur: dénigrer Macron c'est se déguiser en communiste ou bien être demi fou (Mélanchon qualifia Le Pen de "demi folle"). Le réel est ce qu'on vous en dit. Rien d'autre.

    J'ai déjà ici évoqué le désaccord fondamental entre le lucide (moi en l'occurrence) et le médiatique, je dois en rajouter pour me faire comprendre. 

    Aujourd'hui, on parlera des migrants. 120 000 demandes d'asiles en 2016, comme en 2017, à 10 % prés (ça augmente). C'est le total de l'hébergement d'urgence, totalement saturé. Le droit s'applique et Pierre Henry, directeur de "France Terre d'Asile", y va de sa complainte (de sa plainte sur le manque de "mauyens"). 

    Henry nie l'inefficacité apparente du renvoi (un quart des illégaux renvoyés, tu parles, on parle en fait de 2%): ce sont les lois qui ont joué. On a alors le dilemne: les lois sont elles appliquées ou non? OUI dit il. C'est l'objet de la polémique: des lois trop sévères font de nous les coupables d'un quasi génocide. 

    Elles ne le sont pas: partout des clandestins en transit (dix ans en moyenne sans papiers entre deux régularisations). Le principe s'applique maintenant AUSSI aux soudanais et erythréens, évidemment gardés et "dissous" dans la masse française, accueillis avec enthousiasme par le bon peuple. On vous ment: les lois, celles là ne SONT PAS appliquées et on laisse se constituer un hinterland illégal migratoire dont le volume grossit inexorablement. 

    Les maires des grandes villes se plaignent: leurs mauyens sont saturés: que faire ? A Marseille par exemple, on a reçu cet été un migrant illégal, tunisien qui plus est (pays francophone avec forte immigration, celle qui vote en France pour les islamistes de leur pays), mais assassin ignoble de deux jeunes filles: un commissariat Lyonnais, trop occupé, l'avait relaché "dans la nature". De quelle nature parle-t-on ? Dans ces grandes villes on peut vivre sans papiers, dans l'univers urbain des décombres sans contrôles autres que ceux des ghettos devenus indépendants. Des populations entières vivent de trafics illégaux menés par des illégaux, alors le contrôle de l'immigration...

    Il faut comprendre que dans le monde médiatique pollué dans lequel nous vivons, cet argument du "hors contrôle" se trouve exploité: le bon Henry l'emploie lui même et veut nous faire peur pour nous forcer à nous soumettre, sachant que bien sur transformer l'Europe en forteresse est impossible... Ce débat là est bien sur avalé et recyclé: il faut réaliser l'urgence pour mieux donner les mauyens: Macron a-t-il compris qu'on avait là un moyen d'augmenter les impôts?  En bon gestionnaire, il lui faut gérer les choses et cela est la structure même du mensonge. Partagés, les tenants du Macronisme favorables aux enrichissements mutuels savourent en tremblant les délices du "en même temps" et espèrent de tout leur coeur que leur chef est un cynique...

    Mensonge triple: on fait semblant de lourder pour mieux empêcher les protestations contre un laxisme contesté par les protestations mensongères contre une sévérité excessive. Des menteurs aux ordres jouissent du mensonge. Ce rata communicationnel est infect: y a de la colle dans les petits pois. 

    Le cofondateur du parti du président qui a enrichi sa maîtresse en pillant la mutuelle ("mutuelle": il fallait le faire) qu'il dirigeait et qui s'estime innocenté par la prescription qu'on a obligé un juge à mettre en avant, nous dit qu'on a "décidé" pour Notre Dame des Landes (reporté à après Noël, avec un rapport de circonstances qui ouvre la voie à l'abandon) et qu'on va "coconstruire" la loi sur l'immigration. La franchise, l'honnêteté, la simplicité dégouline en puant. Tout est normal, c'est la démocratie, il fallait éviter Le Pen qui menaçait, honte à vous (si vous saviez comme j'ai pas honte) si vous avez voté pour elle au funeste second tour qui entérine la volonté expresse de dire le contraire de la vérité, toujours. L'innocence de l'éminente autorité parlementaire est un mensonge éhonté et inadmissible. 

    On passera sur Bayrou qui veut faire maison commune: il a menti dix ans à tout le monde en se faisant payer ses domestiques par l'Europe, on comprends mieux le pourquoi de son fédéralisme. Il a bien sur, en s'indignant sur Fillon dégueulé sa bonne conscience en trahissant, comme toujours, son camp. L'indigne, le lâche, le pourri, le traitre et la larve: tricard de chez tricard, il s'est fait sodomiser en plus et on ne peut que lui chier dessus, c'est tout ce qu'il mérite. Sa contribution à l'élection fut sans doute importante, on ne peut que le remercier encore. En tout cas, sa loi sur la moralisation, cynique abjection destinée à cacher ses turpitudes n'a qu'une sincérité: celle de la manipulation mensongère. 

    L'envoi de compte rendu d'enquêtes judiciaires à un homme politique en pleine campagne électorale signe le mensonge multiple et ramène bien sur à l'alimentation de la presse au sujet de Fillon pendant la même période: indépendance de la justice, rigueur des juges, respect des loi, absence de complot et d'officines spécialisées, tout cela mis en cause? Mais ce ne sont que des mensonges !  La belle défense: une enquête qui durera vingt ans vient de démarrer, soyez sur, on ne vous ment pas, on saura la vérité. Ministre de la justice en exercice, le successeur de Taubira, la grosse black hargneuse qui brandissait des comptes rendus d'écoutes pour mieux affirmer qu'elle ne les avait pas, donc fait de même, pour mieux faire pression sur un traitre à séduire. Qui cela peut il bien intéresser? Le mensonge de l'affirmation qu'une enquête est en cours, avec froncement de sourcils (le président fut autrefois dans le conseil des ministres de l'indélicat) est proféré sans rire. 

    Les impôts sont gérés de prés: les promesses électorales portaient sur leur réductions (taxes d'habitation, fortune, taxeqs plates et autres). 4.5 Miyards en plus seront prélevés sur les ménages dans le pays européen le plus endetté en train de se "transformer". Là on n'est plus tout à fait dans le mensonge, on est dans le dur: de plus en plus populaires, les bénéficiaires de cette tromperie semblent aussi content que ceux qui les baisent. Le gouvernement engage alors une lutte médiatique avec l'Insee dans l'indifférence générale. Le mensonge de la baisse des impôts est un peu mis à mal, mais à peine, on a demandé à l'Insee de n'en parler qu'à la veille de Noël. 

    La collection de papillons vérolés que nous envoient les journaux ne s'arrête pas là, je me réserve le droit d'ajouter des paragraphes.

    Le glyphosate n'est PAS cancerigène. Tous les rapports l'ont certifiés et c'est sur la base du lobbying nécologiste que l'Europe, puis Macron-Hulot ont, sublime décision débile qui montre l'étendue du désastre cervical en cours, ont repoussé de 5 ans et 3 ans l'arrêt du glyphosate, sous les horions des enfoirés, trop contents en fait de leur coup. 

    Un point général est que l'affirmation du contraire de la vérité de la part d'un pouvoir caractérise un exercice particulier de ce pouvoir qui s'appelle le fascisme. L'autorité fasciste s'exerce en faisant baisser les yeux, y compris devant l'évidence. C'est un caïdat au sens strict qui s'exerce. Pour notre ruine et notre déclin. 

     

  • Les Dieux du nord

    Connus pour leur participation éminente aux opéras de Wagner, les dieux scandinaves sont notables. 

    Ils sont connus par les sagas mises par écrit dans l'"Edda en prose" par Snorri Sturluson, mort en 1241. C'est un islandais, et toutes ces histoires viennent d'Islande.

    Sturluson vécut dans l'état libre d'Islande, rattaché à la Norvège en 1261. Le parlement libre islandais, l'Althing ne fut restauré qu'en 1834, et l'Islande ne redevint autonome du Danemark qu'en 1874!

    Il faut parler aussi de l'Edda dite poétique, compilation de textes indépendants découverts au XVIIème siècle. Les deux manuscrits en norroi sont conservés (précieusement, tu parles) à Reikjavik.

    On distinguera les vieux dieux (les Vanes, Vanir) des jeunes (les Ases). Ils furent en guerre, et les vieux battus sont ceux des paysans, les aristocrates étant les vainqueurs... Les vanes donnèrent Freya en otage aux ases. 

    Notons que les Ases ne sont pas tout à fait des Dieux. Ils seraient des hommes pris pour des Dieux (d'après Sturluson)...  En tout cas, ils sont mortels. Odin serait venu d'Asie (le mot Ase est en rapport), en fait de Troie. C'est de cette origine mythique indo-européenne qu'on tire la liaison avec les aryens. Tout ceci résonna fort avec la découverte de Troie après 1870. Les ases viennent d'inde.

    Freya est la grande Vane, son père est Njörd, le proto dieu de la pêche. 

    Les Ases vivent à Asgard et les Vanes à Vanaheim.

    Odin

    Odin, premier des ases est le fils de Bur, lui même fils de Buri, fils de la vache Audhumia, aux 4 pis. 

    Odin tua le géant Ymir nourri par le lait de son (celle d'Odin) arrière grand mère et créa la Terre par la même occasion. Buri fut formé par Audhumia qui lécha trois jours le sel des glaces.

     

    Odin a un cheval à 8 pattes (les paires de pattes sont représentées liées), Sleipnir. Marié à Frigg, dont le nom donnera Friday et Freitag, Odin meurt lors du Ragnarök, dévoré par le loup Fenrir, fils de Loki et frère de Hel. 

    Odin c'est aussi Woden et Wotan... Il est aussi le voyageur, der Wanderer, le vagabond muni d'un bâton, en fait la lance, Gungnir. Il est vieux, borgne, inspirateur de la sagesse et de la stratégie. 

    Il a aussi l'anneau (un bracelet en fait) Draupnir, qui se multiplie (9 fois en 9 jours).

    Baldr, fils d'Odin et de Frigg, est le dieu de la jeunesse, marié à Nanna. Il survivra au ragnarök.

     

    Thor

    Odin eut Thor avec Jörd (la gaïa nordique). Thor a bien sur son marteau, Mjöllnir. Tout comme la lance d'Odin, il revient dans la main de son lanceur. Thor circule dans un char tiré par deux boucs. C'est bien sur le dieu du Tonnerre.

     

    Loki  

    Bien que fils de Géant, et pas à proprement parler un ase, Loki leur est associé, appelé pour résoudre en rusé qu'il est les problèmes qu'il cause lui même. 

    Il est LE dieu complexe mystérieux aux multiples sens qui anime les imaginaires religieux du nord. Les histoires abracadabrantes qui concernent Loki sont innombrables. Par exemple, Loki, déguisé en jument, séduit l'étalon Svadilfari pour engendrer  Sleipnir, le cheval d'Odin ! Et il y en a plein d'autres. 

    Heimdall, gardin du pont arc en ciel, le bifröst, tuera Loki et sera tué par lui lors du ragnarök.  

    Surt

    Bien que très peu connu, voire pas du tout, il est celui qui met le feu à l'univers lors du ragnorök... Il tue Freyr ! 

    Il fait s'écrouer Bifröst, le pont arc en ciel. Il a une épée ardente aveuglante. Vulcain nordique, il donne son nom à une île surgie des flots en 1963 au sud de l'Islande: Surtsey.

    Comme toujours, ce n'est pas un dieu, mais un géant. Son nom (svartr) signifie le noir: il garde muspelheim, le monde du feu, pendant du nebelheim ou niflheim monde du brouillard et du froid. Les deux mondes sont séparés par le ginnungagap, le gouffre béant d'ou vient le premier vivant Ymir, et où il est précipité plus tard par Odin.

    Il est donc le seul vrai grand dieu nordique, l'origine et la fin de tout.

     

     

  • Les extrêmes

    Qu'est ce que extrémisme? Et bien j'en ai une définition, et qui l'identifie à la nécessité de ce qu'on déplore. L'(anti)racisme militant ne peut survivre à la disparition de son objet: il doit donc susciter et maintenir vivant ce qu'il veut combattre afin de pouvoir continuer à en vivre. La modération consiste à lutter en se félicitant de la disparition à venir de son ennemi. Le modéré souhaite rentrer chez lui à la fin, l'extrémiste se veut toujours en guerre perpétuelle. 

    La définition me parait tellement juste et tellement éclairante qu'elle doit sans doute ranger comme extrémistes les opinions auxquelles on croit vraiment, celles dont les disparitions sont inconcevables et donc celles que l'on ne déplore pas: il ne peut y avoir de vraie conviction que positive, et se plaindre du mal n'est qu'une manière de la souhaiter si on n'y prend pas garde. Principe utile à la conduite des âmes, cette définition va donc s'appliquer à la Liberté dont une méditation extrémiste me laisse entrevoir qu'on peut tout lui ramener. 

    D'abord on ne peut lui opposer que l'esclavage et que donc elle est souhaitable en premier. Ensuite que si on veut lui opposer la solidarité, c'est à dire l'obligation de donner, on ne peut le faire qu'au prix de l'esclavage donc, ce qui détruit le socialisme comme valeur et force à définir que rendre la charité obligatoire c'est rendre solidaire et donc attaché. La chose perd son sens à être obligée.

    Obligé ? Esclave de l'Etat le commissionnaire tout comme l'assisté ne peut donner sens à sa vie que comme esclave, à l'un et l'autre bout de la chaîne.

    Et puis la charité, est elle don de la soupe ? Non ! Conceptualisation religieuse elle vise à distribuer LE bien et non pas ses pluriels matériels romains ou pas. Elle est "amour" au sens de l'amour de soi et donc respect de la liberté d'autrui, soin jaloux de ne pas opprimer ni forcer et donc de ne pas mortifier le bien le plus précieux de celui qu'on prétend aimer: sa liberté. Qui peut être esclave de soi même?

    Parlons de l'égalité: elle consacre donc cette idée d'amour de soi même égal à celui qu'on voue aux autres. Une forme de mise au point: elle consacre non pas l'égalité des conditions, je dirais bien sur, mais celle du droit à la même liberté, seule condition pour obtenir ce qu'on désire. Car il n'y a pas d'inégalité véritable: les différences entre les états individuels sont soit le fait d'une privation de liberté, justement, qu'elle soit maladie ou oppression politique, ou bien défaut d'information. Car parce qu'on en a le droit, l'égalité étant symbolique et absolue, ce n'est que le manque de savoir qui explique qu'on ne fasse pas ce qui est possible et nécessaire à l'amélioration de son état. L'impossible n'est qu'oppression ou handicap. 

    Quel meilleur moyen d'obtenir et de distribuer savoir et vérité que d'en avoir toujours la liberté ? Provisoire et liée aux circonstance, correctible et jamais définitive l'inégalité des conditions doit toujours le céder à l'égalité fondamentale des droits, qui tous se ramènent à l'égalité des libertés.

    Parlons de la fraternité: elle est l'aspect national des vertus des citoyens: bien loin de s'étendre au monde, elle est localisée dans la famille, comme son nom l'indique. Elle est la recommandation de défendre et de rassembler d'abord ceux qui, et c'est d'ailleurs son sens historique, veulent défendre la liberté. La collectivité qu'elle désigne a donc les mêmes frontières que les droits que l'on s'attribue et donc celles de la nation. Car c'est dans la nation qui n'opprime pas qu'on peut vivre la liberté. Elle localise ainsi l'égalité. 

    Cette conception là de la liberté et de ce qui l'accompagne est bien sur en rapport avec l'extrême de la dénonciation des dominations, injustices et autres méchancetés conçues comme facteurs explicatifs du monde ou de nos conditions. La liberté étant absolue, symbolique et consubstantielle à nos êtres, elle ne peut jamais être abolie ni en droit ni en possible. Si un état du monde sombre dans l'oppression, on peut et doit le dénoncer mais jamais le révérer: les causes de cette oppression ne peuvent pas fondamentales ! Elles ne sont d'abord que celle de notre tolérance à l'ignoble et à notre rejet des guerres nécessaires à la destruction d'un mal qui ne peut être que personnel, et jamais essentiel, là est la proclamation. C'est d'ailleurs pour justifier en silence la non intervention qu'on théorise l'inévitable. L'irakien a de toute éternité pratiqué la découpe d'oreilles et attaquer Saddam Hussein est une haine injustifiée du folklore des inventeurs de l'écriture. 

    La liberté est ainsi positivement absolue, 

    Le monde ne peut s'y opposer que provisoirement dans des structures qui ne peuvent être qu'intentionnelles. La preuve historique en fut donnée au siècle dernier par les ignobles et criminels théoriciens de l'esclavage scientiste essentialiste attribué aux mondes racistes ou communistes: il ne traduisirent que les fantasmes de l'organisation de l'oppression mécaniste absolue.

    La liberté est là, elle nous est attribuée malgré nous, et rien ne peut nous l'enlever, il n'y a donc rien à déplorer et la célébration positive de sa puissance, n'ayant aucun inconvénient, peut donc être extrême.