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La morale de l'histoire

Après bien des invectives et des provocations, ne faut il pas finalement suivre la piste de Dieudonné et se calmer un peu ? 

Car le qualificatif de "libéral", quand on y pense, se trouve bien galvaudé et attribué à des choses bien différentes et d'ailleurs à son détriment. Il n'est pas "moral" d'après certains qui suscitent, de par ce mauvais procès, une détestation exagérée, en tout cas excessive, et je suis bien placé pour le savoir.

Car comment ne pas exploser de colère et de rage quand on entend pour la millième fois l'histoire du poulailler libre, celle de l'argent qui corrompt tout, celle de la finance qui ruine les pauvres, celle des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres ? Comment ne pas se répandre en insultes obscènes, en sarcasmes nazis féroces quand on entend encore et encore les absurdes préventions contre le concept d'assurance, l'affirmation que le progrès social fut arraché de haute lutte ou que le communisme fut bien intentionné ?

Publique et décisive, cette détestation confine à la folie et justifie toutes les préventions, c'est le piège de toujours dans lequel on tombe. Car l'injustice est flagrante, et les lieux communs haineux que je décris ne peuvent susciter de ma part que ce qui me semble lui correspondre et qui n'est perçu par eux que comme une immoralisme profond et insupportable. Tu parles. 

Je ne parle pas seulement que de moi, tout le discours "libéral", alors qu'il n'est qu'honnête réflexion libre et autonome sur le monde, tombe dans le terrible travers de ne paraître que comme égoïsme et immoral, ALORS qu'il n'est précisément que ce qui se soustrait à l'atroce convention immorale de la soumission au tyrannique. 

Nous avons donc deux immoralismes face à face et la guerre de religion s'allume: pourtant les faillis immoraux peuvent être retournés et l'exigence morale changer de camp, au bénéfice de la liberté. 

Comment changer de discours au point de renverser la malédiction et de faire à nouveau de ce pays ce qu'il a toujours réussi à être à chaque fois suffisamment longtemps pour continuer à exister ? 

Car la situation est dangereuse et ce n'est pas que la France qui est touchée: tout l'occident est face à ce qu'il a suscité de par sa force: une libération économique et sociale qui pousse le monde entier, lui compris à rompre avec toutes les traditions, toutes les prudences et tous les bon sens. Pire: des forces souterraines font que à nouveau, les gens ne sont plus maitres de leur destin et se confient au hasard de l'histoire, sans réfléchir ni même concevoir ce qui peut les attendre.

On ne peut se contenter d'exprimer ses opinions dans le petit théâtre convenu des mondes stables: elles suscitent au hasard des rencontres des exaspérations terribles et dans tous les sens. Comment supporter une vieille dame qui plie des vêtements pour les réfugiés ? Un jeune qui écoute Lordon à nuit debout en pensant refonder la démocratie ? Un conducteur de la SNCF en grève pendant les inondations ? De partout, une impression catastrophique de fin du monde nous saisit et nous pousserait à la violence si on pouvait.

La police en charge de au moins contenir les bris de vitrine se fait alors agresser par des migrants en colère, des jeunes révoltés qui leur lancent des bouteilles d'acide, et insulter par des manifestants en délire contre une loi qui ne n'a pas d'effets. Comment l'aider ? En faisant en sorte, par des attentats à la bombe multiples contre tous ses ennemis, que submergée par le nombre de morts et le regain de popularité (ou pas) qu'elle en tirera, elle soit encore plus impuissante ? Rêves funestes et inutiles, propres à horrifier la vieille dame, conforter le jeune rêveur de la nécessité d'une autre monde, sans parler du ricanement du cheminot, immédiatement en grève contre ma provocation.  

Provocation contre provocation et absurde contre absurde. Pourtant, au demeurant, n'y a t il pas asymétrie ? Car qu'est ce qui motive les 3 revendications objets de ma détestation ? L'ignorance par la petite vieille des problèmes qui frappent ses compatriotes pauvres et très pauvres, désormais en compétition avec des étrangers arrivés d'hier, l'ignorance crasse des principes économiques de base des jeunes idéalistes, et la rapacité cynique des militants de la SNCF. Qu'est ce qui motive les sale fascistes en éruption déclarés ennemis ? La perception d'un pays à la dérive, de l'abandon de la nation à des étrangers, du cynisme ou de la folie de leur dirigeants. Quels sont alors les sentiments les plus humains dans ce débat? Les plus responsables ? Les plus moraux ? 

Et bien la claire conscience de sa responsabilité d'électeur, de citoyen, d'humain rationnel soucieux du bien ne peuvent que refuser, pour des raisons morales, une telle situation. Il ne s'agit pas de fascisme mais d'une révolte du bon sens, qui doit être comprise, et aussi être maitrisée, du moins par ceux qui bien qu'ils partagent l'exaspération, ont autre chose dans l'esprit que l'abandon et le pire inéluctable. 

Les "fascistes" viennent de loin. Ils sont les basses classes françaises, communistes pendant tout le XXème siècle et résolument étatistes. Privés de direction par l'effondrement du communisme comme carrière (sans l'URSS pour subventionner on peut plus se forcer à mentir) ils sont à la dérive, aujourd'hui la proie du FN mais pas que.

Alors que traditionnellement on associe à la gauche l'humanisme respectueux envers les pauvres, quitte à exagérer en matière de ressources collectives à leur accorder, et bien il semble que cette considération du réel du malheur se trouve avoir cessé: le parti du progrès se tourne maintenant vers l'irréel, voire le surnaturel, décrit ici par le souci du lointain, la considération d'une politique sans politiciens, et bien sur le plus abject cynisme des syndiqués employés de la CGT, qui confine actuellement au satanisme. On en est à assister passif à la destruction des vitres d'un hôpital: après s'être plaint par voie d'affiche des violences policières, on encourage ceux qui n'aiment pas la police à empêcher de dormir le fils d'un couple de policiers assassinés.

Qu'est ce qui peut motiver une telle rage ? Et bien la même chose que ce qui me révolte, et pour des raisons qui sont à la fois similaires et opposées. De fait la révolte contre ce qui me sidère est prise en charge par mes pires ennemis, ceux de l'autre coté et pour des raisons contraires. La même rage et des raisons autres contre le même ennemi. Quel est cet ennemi là, quel est ce mal qui conjugue toutes les oppositions ? 

Car c'est le parti du bien qui est devenu immoral, voilà le fond de l'affaire. A partir de là la contre offensive idéologique et communicationnelle contre ce qui avait vaincu peut se dérouler et anéantir dans l'esprit d'une opinion fragile les derniers aspects positifs de l'impossible fusion entre le social et le démocrate, le seul conflit qui vaille étant maintenant celui avec le gauchisme, celui qui assume l'extrême autoritarisme économique, le seul ennemi qui vaille maintenant étant le regroupement avec le Front National de tout ce qui reste de la connerie nazie et communiste du XXème siècle: ils sont le mal et il faut le leur dire en mettant en avant les vraies souffrances: chômage, pauvreté des français, la souffrance nationale redevient le critère de formation des opinions, et pour résoudre ces problèmes, il faut maintenant créer des richesses, et au nom du bien.  

On doit gloser sur le fameux diagramme de Nolan, un classique des sciences politiques, qui met le libéralisme sur deux axes, culturel et économique, quand la liberté est à la fois, mais dans deux directions différentes, recherchée pour les individus ou pour les entreprises (ça c'est Nolan), quand on partisan de l'autorité en matière individuelle ou collective, bref, tous les débats du monde, avec leur qualifications montantes ou descendantes s'entremêlent pour le plaisir (ou la fureur) de nos disputes.

Assis sur le libéralisme culturel, la domination de l'assistance économique généralisée, a ruiné le pays et il faut s'en débarrasser. L'association de l'extrême droite à ce mouvement, marqué par son passage intentionnel au libéralisme culturel le plus moderne (homosexualité, rejet du père antisémite, et pratiquement une lutte anti raciste). L'alliance des gauches est imminente, et il n'y a guère que l'immigration pour séparer encore ces partis amalgamés de fait du fait de leur cynisme, et encore, son arrêt serait la fin d'un fromage.

On peut alors gloser maintenant sur l'alliance de fait entre les socialismes et l'extrême droite, commode épouvantail à qui on identifiait l'ennemi avec hypocrisie: en dénonçant son racisme on dénonçait indirectement le libéralisme de la véritable alternance qu'on faisait tomber à coup de triangulaires au second tour des élections. Suscité précisément pour réaliser cela, l'épouvantail est devenu maintenant tellement puissant qu'il se prend à rêver de pouvoir: et bien il va s'allier non pas à la droite traditionnelle, avec qui il ne pourra jamais partager son autoritarisme économique, mais bien avec son créateur avec qui il a maintenant tout en commun. 

On avait évoqué le fait que l'immigration, ni culturelle (elle pourrait être libertaire, s'il n'y avait l'islam) , ni économique (elle pourrait être libérale s'il n'y avait les allocations) séparait encore la formation des opinions. Non classifiée par Nolan, elle fera donc la différence, et en faveur de la droite libérale traditionnelle, qui doit bien sur se maintenir ferme sur son conservatisme culturel et exiger assimilation, statistiques ethniques et contrôle aux frontières. Elle doit donc se montrer impitoyable sur ce sujet et ramasser la mise, la gauche rassemblée derrières ses pratiques sexuelles dégradantes et son assistance sociale corrompue ne pouvant que quitter l'histoire. 

Un autre point est bien sur l'autoritarisme moral, ennemi du libéralisme culturel d'après Nolan, et qui me piège horriblement: dois je pour me soustraire à la GPA et à l'imam de Bordeaux me faire catho tradi, et communier tous les jours? Et bien le libéralisme pur (économique et culturel, fédéraliste et islamo naïf) n'est pas plus mon fait que le capitalisme du vatican: la liberté c'est se soustraire aux idéologies, et le communautarisme libertarien, sans nation, sans volonté générale, en est une, tout comme l'infaillibilité du pape de 1870 qui ruina en fait toute prétention à une autorité morale personnalisée, prend ça pape François ! 

Au nom de la liberté, donc, je me dois de me soustraire aux injonctions de me plier à quoi que ce soit, y compris de respecter absolument un principe, y compris celui de l'anarchie, dont je me crois libéré ! Conservateur libéral, certes, mais ennemi du libre échange absolu et du moralisme autoritaire.

Ma morale est celle de l'autonomie et donc de la capacité d'exercer un jugement sur absolument tout, sans obéir à aucun ordre: la seule qui vaille, celle de la liberté ! 

Nous sommes à un an d'une élection importante, et la situation économique n'est pas fameuse. La situation morale non plus, et il semblerait: il nous faut y remédier ! 

P.S. Au sujet de la rapacité des syndiqués de la SNCF. Confrontée à sa mise en concurrence future, et en cours de réforme pour cela, elle bloque partiellement le pays après avoir court-circuité sa direction pour discuter directement avec un état failli qui par ailleurs est prêt à tout pour faire passer un loi croupion refusée pour cela. Les milliards s'allongent et les revendications absurdes (les avancées sociales arrachées sur la base d'un existant déjà farce tournent à la pornographie) s'obtiennent sans relâche, la grève ne s'arrêtant pas pour autant, un fer se bat jusqu'au bout. 

Un homme prend alors la parole sur France Culture et sur la base de la "question de la solidarité" oppose concurrence et service public. Le reflux gastrique éprouvé tourne à la crise de folie furieuse: l'homme est syndicaliste, à la SNCF.   

P.S. Il n'est pas sur j'aie réussi à me remettre en paix, comme prévu au début du texte: la chose est complexe et n'est pas débrouillée. Il nous faudra reprendre tout cela. 

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