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  • Les fascismes

    Jean-François Bayart quoiqu'étant un salopard d'immigrationniste anti national, reste un monstre d'intelligence et d'érudition absolument passionnant: il illustre les bienfaits de la démocratie et de la vie en Suisse...

    Il s'illustre ici(1) en tapant avec une énergie dégoutée et méprisante envers la personne de Macron à un point incroyable, mais, comme il se doit de la part d'un homme de gauche, pour la mauvaise raison. 

    Accusé d'illibéralisme, le pauvre Macron reste au contraire de gauche, de la vraie et c'est tout le problème. L'accusation de tourner fasciste par ailleurs vraie, concerne en fait la chute du progressisme vers une dictature parfaitement réelle mais dont le but est précisément de lutter contre la fameuse extrême droate. Car il lui faut pour cela et c'est ma thèse, mettre en oeuvre la force brute et donc renier tout ce qui apparemment justifie cette lutte même, précipitant la ruine du pluralisme en général en même temps, et c'est l'objectif progressiste, de la communauté nationale comme structure en débat, et donc comme expression démocratique d'oppositions en équilibre. 

    Car l'objectif, celui-là même du fascisme, est d'obtenir l'unanimité autour du chef seul décideur symbolique. Par contre, l'objectif concret de cette autorité, qui peut être divers en principe est clairement, on le voit aux (non) décisions prises, de réduire, d'amenuiser, de vendre, bref, de rendre "plus petit". Comme si l'homme en imposant son autorité, s'employait à rendre le monde qu'on lui a transmis en quelque chose de moins important, moins autonome: transformer marque le grand oeuvre, et il est plus simple de se transformer en se déshabillant. Macron comme séducteur, s'emploie au strip tease de son pays: il lui fait perdre sa souveraineté comme son soutien gorge, et détruit son énergie nucléaire comme on enlève sa culotte pour ensuite la tendre à Hulot. Voilà l'objet de ce fascisme là: au nom de sa préservation, un pouvoir se déshabille en interne et en externe. Ne serait-ce pas le moyen le plus facile d'imposer sa volonté ? 

    Bayart a le culot (et l'aveuglement) d'identifier Macron aux réformateurs thermidoriens: ces hommes démultiplièrent à l'extrême la puissance civile libérée par la Révolution : en réformant ils se mirent à rêver de gérer le monde entier et se préparèrent à l'Empire. Comparer (aux deux sens du terme) Macron à cette grandeur-là est inepte: Macron est un corrompu faiblard qui avec un grand sourire vend, accepte, et abdique. L'Europe à qui il se vend et se soumet, à aucun moment il ne la domine, ni par sa force économique (il lui emprunte de quoi payer les fonctionnaires qu'il embauche et  nourrir les immigrés qu'il fait venir), ni par sa force militaire (même là, il demande de l'aide) ni même par sa séduction (cela fait longtemps qu'il exaspère tout le monde). 

    Ce qu'il y a donc d'effrayant est que l'abaissement suprême de la France est ainsi mis en oeuvre par un pouvoir autoritaire, qui tire de cet autoritarisme (qui a séduit les vieillards français, quoiqu'on en dise, ravis de la répression des gilets jaunes ) la légitimité pour exercer sa faiblesse véritable à l'intérieur et à l'extérieur des frontières. 

    Deux critères qui manifestent l'absolue impuissance du très décadent président: le nombre de fonctionnaires et celui des immigrants, tous deux en hausse de par l'étonnante facilité à les voir augmenter sans limites, la difficulté à provoquer l'inverse étant donc trop extrême. On pourrait commenter davantage les deux mesures, mais est-ce la peine ? L'électorat français, sensible aux faits en a décidé autrement: les deux choses sont trop  avantageuses, il fallait donc réélire Macron, en voilà l'explication. Cette sociologie là, à la fois historique et politique, vaut bien celle de Bayart. 

    Le fond de l'expression de Bayart est d'expliquer (ou de commenter, en fait) le monde à partir d'un phénomène évident du XXème siècle et qui fut le remplacement des empires par les états-nations, à chaque fois consumés dans un effondrement cataclysmique, regrettable (selon Bayart) et générateur via le théorème du Camembert, de génocides ou au moins de violences inouies. La France fut un empire colonial détruit au profit du nationalisme gaulliste et les violences algériennes valèrent bien celles méconnues du Cameroun. 

    Pourtant quand on parle du fascisme, voire du nationalisme (oui, pour certains, Macron est anti migrants, comme quoi on peut faire mieux en matière de laxisme pro invasion) du jeune théatreux, on oublie d'évoquer sa dévotion expliquée ici plus haut à la cause de l'Empire européen. Après avoir séduit Merkel puis Van der Leyen, l'amateur de vieilles dames s'est entichée de la vieille Europe, au point de lui vouloir une souveraineté, dont il rêve d'alimenter la puissance qui avec son siège à l'ONU, qui avec son dard nucléaire (arrêtez-moi, j'en éjacule).  L'objectif est donc bien de revenir à l'Empire, l'affreuse guerre de 14 doit être réparée et l'empire central restauré. Le projet, qui vise à doter les USA d'un État lui même fédéré, supplémentaire et l'aboutissement des 70 ans de corruption américaine, la situation étant maintenant mure. 

    Les peuples déracinés et sans descendance accueillent toutes les cuisines, toutes les cultures et toutes les migrations, sans parler de tous les sexes et de toutes les causes, le dévouement à la liberté de l'Ukraine, obtenu sans pressions, juste de par la volonté humanitaire de réparer une agression jugée injustifiable. La soumission à son maitre US et à sa stratégie russophobe est pire que volontaire, elle est l'expression d'une volonté ! Cet empire-là, devenu donc ultra-puissant, n'a fait bien sûr qu'une bouchée de la petite faconde de l'amant de Jean-Michel, et ne pourra être menacé que par les néo-nazis allemands, maintenant notre seul espoir... Bref, on aura critiqué Bayart en le contredisant directement et il n'y a face à l'Empire central européen que l'Empire Russe, maintenant étendu à l'Ukraine récemment conquise, pour faire la balance face aux Chinois. 

    Cette puissance impériale centrale, frontalière de l'ensemble du reste du monde, a une vocation: l'alliance avec l'Inde qui lui apportera une population industrieuse obligée de chercher des espaces moins chauds. Cet Empire-là a un grand avenir et sera consensuel au delà du possible. Il pourrait bien gérer le monde après le défaut chinois, trop égoïste et trop autoritaire pour séduire. Nous voilà donc, au contraire des pisses froids de gauche, décidément trop peu imaginatifs pour nous amuser vraiment encore, au début de vastes remaniements des puissances ! 

    Que dire du fascisme dans ce décor-là? Il sera la tentative avec Macron en France ou avec l'AFD en Allemagne, de rompre avec la raison ou de la mener encore à la folie avec des objectifs opposés: imposer l'Empire européen à la France, rompre avec lui en Allemagne. On notera la position de l'AFD au sujet de l'Ukraine, qui condamne l'agression russe, tout en s'opposant aux sanctions: un parti populiste hésitant comme les autres, donc qui devrait se convertir à l'européanisme et à l'immigrationnisme dès sa venue au pouvoir. Pour le LGBT c'est déjà fait, Alice Weidel mère lesbienne de deux enfants avec une shri-lankaise montre le chemin. J'adore ces paradoxes, le mélange du slogan "l'Europe c'est la paix" avec l'engagement unanime pour l'Ukraine guerrière, cela dès 2014, et aussi l'origine impure du machin: un agent de la CIA (Monnet) et un pétainiste (Schuman).

    Bref, on est loin de la marche sur Rome et de la nuit des longs couteaux. Les fascismes ne passeront donc pas

     

    (1) https://www.blast-info.fr/emissions/2023/le-sociologue-qui-demolit-macron-avec-jean-francois-bayart-YMxRBb2sST6pfOHqfDAF1Q

    (2) Le papier au Temps: "où va la France" https://www.letemps.ch/opinions/debats/va-france

  • Les pertes de confiance

    "Nous" avons perdu confiance en ce sens commun, en ce narratif consensuel sympathique qui se voulait expliquer le monde et guider par la vérité partagée le peuple vers le mieux. La rupture est consommée, ce que vous dites est faux, vous mentez, à nous, à vous même, en général, ou plutôt, vous dites des bêtises, les certitudes qui vous ont peu à peu animées étant bidons, vous vous êtes mis à délirer. Qui êtes-vous ? 

    L'accusation est clivante, et identifie des parties qui maintenant commencent à se haïr, en fait à ne plus s'accorder le crédit de présenter des opinions, mais à ne toujours voir en l'autre qu'un ennemi à la manoeuvre, poursuivant des buts agressifs délibérés en niant toute volonté d'accord. L'ennemi doit être réduit et forcé, et en attendant, pas de compromis ni en pensée ni en paroles, on commence à rêver de la disparition de l'autre. 

    On commencera par une exemple "allogène" en ce qu'il concerne des pays étrangers, engagés dans le même type d'interaction même s'il fait l'objet d'une déclaration de "notre part" (le président Macron a condamné "ce qui faisait de la nourriture une arme"). Le retrait de la Russie de l'accord sur les céréales conclu l'année dernière du fait patent et objectif que la partie non Russe de l'accord autorisait en échange des couloirs de transit en mer noire des céréales ukrainiennes l'accès aux marchés mondiaux des engrais et céréales russes, ce qui supposait donc (tout est dans le donc) un accès à Swift pour ces marchés, et le transit de l'ammoniac russe en territoire ukrainien (le pipeline fut saboté), concessions aux sanctions contre la Russie qui ne furent jamais appliquées. 

    Haine et clivage total : un accord signé non appliqué par la partie qui dénonce comme un crime le retrait de l'autre partie après un an de non application délibérée, la justification morale de l'accord étant qu'il alimentait un tiers monde nécessiteux, la hausse des prix des céréales devant être jugulée. 

    Nous avons là tous les ingrédients de la pratique délibérée de l'alimentation de la guerre totale, l'adversaire étant diabolisé au point qu'on le considère obligé de pratiquer des échanges en sa défaveur. La position est morale qui plus est: les besoins alimentaires du tiers monde doivent être satisfaits, donc il faut à tout prix les satisfaire, donc ils doivent l'être sans contre parties  et en exiger est immoral. Comme de plus, les sanctions que l'on voulait voir levées étant elles morales car comme elles sont sanctions, justes punitions contre l'immoralité, ce serait bien les lever qui aurait été immoral. On a donc conclu un accord dont on considère immoral d'appliquer les clauses. Encore mieux: malgré cela, suspendre l'accord après l'avoir pratiqué sans contre parties pendant un an devient absolument condamnable. 

    On notera la parenté avec les accords de Minsk: un accord de paix satisfaisant des égos attachés à une communication humaniste, accords qu'on n'a pas l'intention d'appliquer et qui violés par la violence en retour suscitent d'autant plus la condamnation, qui plus moraliste.

    Ce mécanisme et cette attitude sont de mon point de vue absolument inacceptables. Du point de vue du respect de soi, et comme dévoiement de toute attitude morale, il traduit ce qu'on appelle la "mauvaise foi", au nom d'un soutien exclusif de son propre ego, l'arraisonnement en sa faveur de la morale. Seul dépositaire du bien, j'en juge et mon jugement, exclusivement mené à mon avantage, s'en trouve donc justifié. 

    Bien sûr, quand par ailleurs on exprime publiquement des jugements moraux défavorables en faveur de l'autre partie, il est clair que l'impossibilité de tout accord est en fait déjà actée. La signature de cet accord  eut d'ailleurs lieu deux fois, chaque partie (Ukraine et Russie) ayant signé séparément auprès d'un intermédiaire (la Turquie). Dès ce moment l'accord n'est que cérémonie dilatoire, là encore acte de guerre en soi, et toujours interaction dans le cadre d'une guerre totale destinée comme toute guerre "morale" menée par le camp du bien à écraser complètement l'adversaire.

    Ce qu'on appelle l'Occident semble ainsi mu par ce désir très 1918/1945 de mener une refondation du monde à son avantage sur la base d'un écrasement de l'adversaire (l'Allemagne dans les deux cas). On pourrait ajouter 2023, la destruction des NordStream étant remise en cause similaire de la dernière grande stratégie de la puissance centrale, ce qui la ramène encore une fois à zéro...  On ne se lassera pas de puiser dans les motivations des acteurs de ces époques les raisons de notre malheur d'aujourd'hui, initié sans remède depuis longtemps. 

    Quelle confiance accorder en des prescripteurs  moraux de faux culteries aussi dérisoires quand on réalise que le cynisme auquel nous nous joignons fait de nous-mêmes des victimes de cette dévotion pour le culte de la force ? 

    Le blé extrait des ports ukrainiens avait surtout pour objet d'être vendu sur les marchés internationaux qui n'ont bien sûr cure de l'Afrique qu'à condition que celle-ci en achète. Totalement dépendant de subsides variés et donc des niveaux de prix le blé n'y va que s'il est peu cher. L'accord avait donc pour objet de garnir les finances des propriétaires des grains, ukrainiens ou américains, les céréales produites générant taxes et/ou rentes pour les "propriétaires". Et puis, le trafic permettait de masquer des opérations militaires maritimes, comment les Russes ont-ils pu accepter cela un an ? 

    Dès le moment où on invoque la morale là-dedans, on se trouve acculé au ridicule car au sourire narquois de celui qui n'utilise l'argument qu'à condition que tout le monde ait compris qu'en état de guerre, il n'y a pas à se restreindre, ni de la violence, ni de la revendication du bien, assumée par cette violence même. Dans quel camp êtes-vous ? 

    Le monde d'où je viens était d'abord passionné de paix civile considérée dans tous les cas comme l'état premier à accéder en toutes circonstances: sans empêchement des violences militaires, collectives, verbales rien ne peut être fait. Pour cela, d'abord considérer les pourparlers, basés explicitement sur la volonté de paix et donc de satisfaction des intérêts mutuels reconnus valides à priori. Neu neu mais souvent efficace, par delà tous les cynismes rapides des manipulations et violences d'avant la paix convenue, l'attitude est de principe et se trouve justificaiton de deux choses importantes: la revendication valorisante impossible à contredire du mieux pacifique d'une part, la non participation au conflit d'autre part, la volonté systématique de n'aider qu'à la paix justifiant le premier point. Militer en tant qu'occidental en faveur de cette attitude là était le point fixe de la fin du XXème siècle, malgré toutes les violations implicites et explicites du principe. Revendiqué par les uns ou par les autres, il était le principe, violé mais intangible. 

    Fracassé par la seconde intervention en Irak (la première s'en réclama pour retirer les troupes dés le Koweit libéré), le principe (défendu par Chirac et Villepin) ne fut ensuite que serpillère et répétition indéfinie de l'échec vietnamien: interventions prolongées dans les vies des Etats au nom d'une lutte vaincue d'avance contre un mal non maitrisé. Imposition cynique et impuissante d'une force sans objet. 

    Me voilà donc "propoutine". 

    Hélas, cela ne marche pas tout à fait. D'abord, on le voit bien, ces actes là sont au service d'un Occident en deux parties dont l'une est comme on dit "au-dessus" ou "en position dominante" : les USA, vendeurs des biens soustraits par les embargos moralistes et dirigeant de souffrances matérielles éloignées de leur territoire, manifestent envers leurs alliés exactement cette stratégie qu'on peut considérer "cynique" au sens usuel. Domination par force, hypocrisie moraliste et exigences associées. L'Occident britannique de la fin du XIXème siècle qui se dressa contre la Russie, la Chine et l'Allemagne après avoir définitivement triomphé de la France, a laissé la place.

    Vainqueur du communisme, le capitalisme américain a triomphé militairement mais bien plus que militairement: il a convaincu ses alliés, qu'il avait mobilisé 50 ans, de devenir américains. Il faut bien comprendre que ce soft power là, un temps compensé par les maisons de la culture communistes de nos banlieues rouges 

    On pourrait parler "souverainisme" mais cela est bien sûr ridicule et dérisoire: quelles identités, quelles civilisations natives voulez vous défendre, voire restaurer ? Des ploucs français dansent du folklore western afin de se conformer à l'imperium civilisationnel qui rend ce ringardisme provincial là immune au mépris des hautes classes. Car celles-ci bougent sur des danses similaires, allant même jusqu'à épouser le gout des hautes classes américaines pour les très frelatées cris de révoltes (contre la police) des gangsters noirs issus d'un esclavage et d'un racisme qui n'ont jamais existé en France. L'important est de ressembler au spectacle en cours sur le vaisseau "mère": les planètes satellisées d'un Occident exclusivement réduites à un seul être font des efforts désespérés pour encore mieux y ressembler. Jusqu'à l'abjection.

    Car le "nous" dont je parle et qui perdrait confiance, il est bien réduit. Le seul "nous" qui vaille encore dans nos sociétés de la veille Europe détruite par le XXème siècle dans lequel elle s'est consumée, est en fait indifférent. Sauf à imaginer qu'une grande passion se réveille, ce qui rien, absolument rien ne montre que cela puisse arriver, on ne voit que silence, et attente de la suite qui ne se fera pas à son avantage, donc. Bien sûr, cette plongée suicidiaire vers le néant peut être considéré comme un élément de révolte, les indiens d'Amérique, frappés de mélancolie, se laissèrent mourir de chagrin et on les remplaça par des esclaves. 

    Il y eut les "spiritualistes", souvent Français, de Saint Exupéry à Bernanos, tous contre les robots et qu'on cherche à recycler pour lutter contre les techniques informatiques américaines. Il y eut les nazis, mais bon. 

    La thèse sera donc que le "discours" commun n'est pas digne (de confiance), que cela celui de nos dirigeants ralliés ou de nos alliés dominateurs. Il est à la fois cynique et destructeur de nous-mêmes, la confiance mal placée qui nous anime encore a pour conséquence directe de nous asservir et de nous anihiler. 

    On évoquera le grand acquis de notre modernité, inventé au XVIIème siècle: le discours de vérité objectivant, ou le système rationnel d'acquisition des connaissances dans tous les domaines. Il fut immédiatement technique et utilisé pour tuer et mesurer la longitude mais nécessita jusqu'à la bombe atomique des discours internationalistes entre savants passionnés surtout de polémique. Les consensus ne furent obtenus que par la mort de leurs contempteurs, Einstein compris et cette guerre mondiale là fut incroyablement féconde. Imitée par ce qui ne concerne que le développement logiciel, l'Open Source, cette communion là continue pourtant, par-delà la fin de la science du XXème siècle, et cela malgré (heureusement ce fut possible) le boson de Higgs, qui la clotura. 

    La bombe atomique termina la chose: une arme suprême était possible et tout se referma, au service de l'Amérique, et heureusement et malheureusement c'est selon, du fait des idéaux socialisants de certains traitres, de l'URSS. 

    Bien sur la chose était découvrable et les Français y arrivèrent et aussi les Chinois, qui ne durent pas être beaucoup aidés. On en est à la Corée du Nord... Cette science là inaugura la destruction involontaire du monde, qui marqua les esprits. 

    Cette belle science est maintenant dévoyée. Par les écologistes qui nous privèrent d'une source d'électricité et d'une science des plantes, par les laboratoires pharmaceutiques qui ont pris le contrôle de la médecine, réduite à la chimie et à la radiologie, par la sociologie imbécile aujourd'hui réduite aux publicitaires et autres manipulateurs d'opinions.

    Dans tous ces mondes ne règne que le scientisme, qui est le contraire de la science et qui est une instrumentalisation bestiale des symboles et des procédés scientifiques au bénéfice des intérêts matériels de groupes de dominants qui se pensent initiateurs collectifs et qui ne sont que des familles de féodaux rapaces. 

    Scientisme c'est à dire prétention à la vérité absolue de choses qui ne peuvent être que provisoires et collectivement disputées, intérêts matériels privés, c'est à dire confiscation des profits et gestion de la corruption. 

    L'Ecologie depuis ses origines mystico-exotiques (Steiner, Blatavsky) est d'abord supercherie et torsion du réel au bénéfice de gourous qui se partagent les profits extorqués aux crédules magnétisés. Derrière et devant: fortunes basées sur des produits exotiques (gel de douche du cap horn), fausses prétentions aux qualités suprêmes (bio), corruption généralisée des maires des communes ventées (éoliennes), partis charnières aux prétentions exhorbitantes, et bien sur prédations sexuelles, un gourou sans bite ne peut convaincre. Ce discours est maintenant omniprésent, et absolument vainqueur. Nous avons dépensé pour rien 100 milliards d'euros pour des éoliennes dont nous n'avions pas besoin. 

    Après la ruine du nucléaire et son redémarrage démagogique effectif prévu pour dans dix ans, redémarrage conçu comme une bonne nouvelle, rattrappant vingt ans de destructions systématiques qui ont fait perdre vingt ans sans que nul ne soit ni puni ni même blâmé, le décideur de l'arrêt d'Astrid étant glorieusement réélu pratiquement sur le thème. Parmi les destruction, un accord "pro européen" passé avec l'Allemagne dont tout montre qu'il fut délibérément pris pour détruire EDF, destruction achevée avec succés après la nationalisation de la vache à lait, indispensable à l'éclairage des habitations françaises. La vieille boche qu'on trouvait sympa a avoué que Minsk avait pour objet de niquer la Russie, avouera-t-elle depuis son Ehpad que l'accord tarifaire électrique européen avait pour objet de niquer la France ? 

    La destruction de l'agriculture est à l'avenant, les stupides sanctions de 2014 ayant gravement porté préjudice aux exportations agricoles françaises. Toutes ces destructions, tous ces gaspillages imbéciles furent décidées hors toute politique véritable, hors du bon sens, hors toute annonce et hors toute argumentation: pour rien. Formés et intelligents, des décideurs, des chefs d'entreprise, des hauts fonctionnaires et les journalistes qui commentaient leurs décisions se sont ligués pour la ruine du pays, tous d'accord pour l'absurde, le ruineux, le suicidaire. 

    Puis vint un virus. On le géra suivant les seules méthodes et techniques disponibles: celles de la communication de crise et de la publicité. A l'occasion, des conceptions de ce que sont la sciences et ses méthodes furent affirmées contre tout ce que les traditions philosophiques et scientifiques les plus connues avaient enseignées depuis des siècles. On nous parla de vérité, de consensus, et de la moralité qui devait se manifester à les suivre. Le contraire exact de toute l'éthique intellectuelle présidant à l'élaboration des connaissances depuis le moyen âge. 

    La science est le lieu de la vérité provisoire, de la dispute et du devoir de s'opposer aux préjugés courants. Le contraire, non seulement de ce que l'Etat devenu "sanitaire" affirma journellement en semant la terreur avec des annonces de mortalités déraisonnables (qui ne différenciaient pas des personnes ordinaires les comorbides et vieillards seuls concernés ) et aussi ce qu'affirmaient tous les faux experts depuis les chefs de service terrorisés par leurs responsabilités (on leur envoyait des milliers d'asphyxiés tenus jusque là sans soins chez eux) et les petits scientistes aculturés répétant ce que leur disaient les journaux scientifiques responsabilisés. 

    On lyncha publiquement le seul qui s'opposa avec raison à tout cela, responable en plus de l'administration de soins qui firent merveille: il sauva 600 personnes, ses adversaires déchainés auraient pu en faisant leur travail en sauver des milliers. Qui aura confiance désormais envers des profs de médecine fatigués, murés dans leur spécialités, payés par Pfizer et dont on sait qu'ils ont chié deux ans sur Raoult au lieu de l'imiter ? 

    Car ces gens ne servent plus à rien sinon à lire les photos de leurs radios ultra chères que les subventions des labos dont ils prescrivent les drogues leur ont permis d'acheter, en plus de leurs vacances. Leurs recherches ? Mettre leurs malades à disposition de ces même labos, en charge de tester les drogues et les critères d'attributions dument disponibles sur des bases de données revendues dans le monde entier. Quand on pense qu'ils ne passent plus leur temps qu'à conseiller de manger moins... 

    En parlant de communication, nous avons eu affaire en 2023 à un festival qui a du causer bien des satisfactions aux heureux réélecteurs du président actuel qui n'avaient pas mesuré l'étendue du désastre en cours dont ils sont codécisionnaires, au nom de la lutte contre l'extrême droate. Après une réforme refusée majoritairement, obtenue aux forceps, on décida de 100 jours d'apaisement à peine perturbés par des émeutes insensées qui firent vibrer  bien des territoires: 1 milliard de dégâts et 1000 batiments publics attaqués aux cris de mort à la France et à ses flics, sans un coup de feu de tiré de la part des pandores. On conclut par l'évidence: "la France a toujours été un pays d'immigration et le restera" et on se finit par "on peut être fier de ce qu'on a accompli collectivement ces derniers mois". 

    Au plus haut de ses flux entrants, l'immigration se consolide, voire explose et la répartition partout sur le territoire de populations misérables islamisées et revendicatrices, aidée par tout ce que qui reste de l'éthique chrétienne désormais entièrement consacrée à sa vengeance contre la généralisation de l'athéisme, consume le vérolage complet du pays, qui reste toujours sans réactions, ni verbales ni physiques. Une suggestion pessimiste: l'abandon par notre civilisation progressiste de ses fondamentaux volontaristes est tel qu'il faudra une effective plongée dans le malheur pour que la réaction ait lieu; pour l'instant, le niveau de subventions est bien trop fort et on s'habitue à tout. Le discours officiel est, on l'a vu, absolument conciliant: la créolisation, ça se gère avec prudence. Le déni, à la hauteur des fameux "kevin et mathéo" inculpés en grand nombre lors des émeutes (qui sont donc non raciales) est stratosphérique et que dire? Ils ont gagné, le ministre de l'intérieur a pour prénom Moussa. On va finir par comprendre la haine que suscitent les flics.

    Haine partiellement encouragée juste avant les émeutes par un président qui considéra avant tout examen des choses que la mort du "petit Nahel" (périphrase associée au "petit ange" évoqué par Kilian Mbappé, pour désigner une racaille mineure à moitié démente sous injonction de justice à se modérer qui au volant d'un bolide, fuit un pistolet braqué sur lui) était "inexcusable" et "injustifiable". Lachez les chevaux ! Comme pour mieux armer les bras des pillards, on se tut une minute à l'Assemblée à la mémoire du petit taré, de sa famille (une mère hystérique qui célébra la mort de son rejeton comme une arrivée de la route du Rhum) et bien sur de ses proches, qui partout en France allèrent refuser d'obtempérer. 

    Les présidents de la République et de l'Assemblée Nationale présidèrent donc à la destruction partielle physique de leur pays après celle de son honneur. De quoi susciter ce que j'évoquais au début: le mépris et le dégout qu'inspirent ces tarés est excessif. 

     

  • Les pensées sur les pensées

    Avec "les pensées" (1) on a posé les bases d'un grand oeuvre, on voudrait ici en donner une application à partir de (2) qui décrit les pensées structurantes du poète et intello connu des fameuses civilisations mortelles. L'homme est décrit donc comme décrivant différents ordres de pensées, en favorisant la sensibilité par rapport à la philosophie et en décrivant l'art d'une manière complexe comme à cheval entre la sensibilité et l'action ce qui est sans doute vrai. De manière générale, ce genre de considérations, auxquelles je n'accordais jusqu'à présent aucun vrai intérêt, me semble brusquement lisibles, voire compréhensibles, voire débattables et intéressantes pourvu que je sois armé de ma théorie des trois ordres. Toute  une vaste littérature s'ouvrirait ainsi à moi, car il faut le dire tout se passe comme si toute la vraie hauteur de vue, un peu partout, ne cessait de tourner autour de ce pot là: qu'est-ce que la conscience ?  La sienne et celle d'un au-delà qui lui ressemble bigrement, bref, l'interrogation selon ma théorie sur la pensée de l'ordre spirituel, à la fois évidemment présent (il faut vraiment être une bête pour ne pas vibrer même un peu à ses manifestations) et absolument inaccessible, source permanente et éternelle de fascination et d'intérêt. 

    Le dérisoire du poétique et du malheur littéraire, de la recherche de l'autre chose devient alors respectable, voire enviable: elle se préocuppe non seulement d'un existant, mais du seul qui vaille "vraiment". Du moins si l'on fait abstraction (...) de l'émotionnel et du sexuel et aussi du mathématique, domaines de l'activité humaine tout aussi respectables et sources également de bien des contentements. 

    On a noté le mépris de Valéry pour les deux esprits, de finesse et de géométrie, du "philosophe" Pascal. L'homme avait pourtant bien identifié la séparation entre les ordres de pensées, et l'esprit de finesse est bien celui de la conscience de l'autre, le seul capable de voir au-delà. Pour Valéry ce ne sont que des animaux exotiques: "l'un vole, et l'autre nage"... Étrange manque d'empathie pour une tentative d'explication du monde qui rassemble tout le monde, tendance moderne à l'exclusion de ce qu'on refuse de considérer "égal" alors qu'ils sont simplement des ordres distincts de la psyché. Péché suprême à mon sens, qui aboutit à l'horrible blasphème du damné Heidegger: "la science ne pense pas", alors que bien sûr qu'elle pense, dans son ordre.

    De ce point de vue Valéry se déchaine contre la philosophie, l'humilie devant la science qu'elle n'est pas et ne voit que la sensibilité, définie comme "résistante au philosophique", ce en quoi, il a par contre raison: "sa sensibilité" n'est plus, en fonction de mes théories que la vision d'un existant que je décris avec mes sauces: l'ordre spirituel. Et hop.

    Non réductible à un acte, et non définissable (car hors de la pensée symbolique) il produit le moi comme distinct de l'Esprit discursif. On aboutit alors à un assez convaincant "moi" qui se trouve à la frontière des mondes: corps, esprit et ... "monde" le super-ordre de la communication qui met en jeu (selon moi) tous les autres... 

    L'oeuvre d'art est alors l'action de celui qui ne peut se résoudre à abandonner l'odeur d'une fleur que nulle pensée, souvenir ou invocation ne peut faire exister à nouveau, et qui se précipite sur les moyens d'une recréation à la hauteur de ce qu'elle a été pour lui... 

    Bref, le point est là, une sorte de classification qui rend sympathique ou au moins digne qu'on essaye de les approcher, bien des expressions mystérieuses, apparemment dérisoires, mais en fait traduisant d'authentiques préoccupations. 

    Relisons ce que Pascal dit de l'esprit de finesse, là où les principes sont si nombreux et si subtils qu'on ne peut les  maitriser tous avant de commencer à les manier, là où on juge d'un seul regard, sans prendre la peine fatigante de bien tout examiner d'abord... 

    (1) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2023/05/02/les-pensees-6441133.html

    (2) Les pensées de Paul Valéry https://www.actu-philosophia.com/paul-valery-cours-de-poetique-i-le-corps-et-lesprit-1937-1940/