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Les fascismes

Jean-François Bayart quoiqu'étant un salopard d'immigrationniste anti national, reste un monstre d'intelligence et d'érudition absolument passionnant: il illustre les bienfaits de la démocratie et de la vie en Suisse...

Il s'illustre ici(1) en tapant avec une énergie dégoutée et méprisante envers la personne de Macron à un point incroyable, mais, comme il se doit de la part d'un homme de gauche, pour la mauvaise raison. 

Accusé d'illibéralisme, le pauvre Macron reste au contraire de gauche, de la vraie et c'est tout le problème. L'accusation de tourner fasciste par ailleurs vraie, concerne en fait la chute du progressisme vers une dictature parfaitement réelle mais dont le but est précisément de lutter contre la fameuse extrême droate. Car il lui faut pour cela et c'est ma thèse, mettre en oeuvre la force brute et donc renier tout ce qui apparemment justifie cette lutte même, précipitant la ruine du pluralisme en général en même temps, et c'est l'objectif progressiste, de la communauté nationale comme structure en débat, et donc comme expression démocratique d'oppositions en équilibre. 

Car l'objectif, celui-là même du fascisme, est d'obtenir l'unanimité autour du chef seul décideur symbolique. Par contre, l'objectif concret de cette autorité, qui peut être divers en principe est clairement, on le voit aux (non) décisions prises, de réduire, d'amenuiser, de vendre, bref, de rendre "plus petit". Comme si l'homme en imposant son autorité, s'employait à rendre le monde qu'on lui a transmis en quelque chose de moins important, moins autonome: transformer marque le grand oeuvre, et il est plus simple de se transformer en se déshabillant. Macron comme séducteur, s'emploie au strip tease de son pays: il lui fait perdre sa souveraineté comme son soutien gorge, et détruit son énergie nucléaire comme on enlève sa culotte pour ensuite la tendre à Hulot. Voilà l'objet de ce fascisme là: au nom de sa préservation, un pouvoir se déshabille en interne et en externe. Ne serait-ce pas le moyen le plus facile d'imposer sa volonté ? 

Bayart a le culot (et l'aveuglement) d'identifier Macron aux réformateurs thermidoriens: ces hommes démultiplièrent à l'extrême la puissance civile libérée par la Révolution : en réformant ils se mirent à rêver de gérer le monde entier et se préparèrent à l'Empire. Comparer (aux deux sens du terme) Macron à cette grandeur-là est inepte: Macron est un corrompu faiblard qui avec un grand sourire vend, accepte, et abdique. L'Europe à qui il se vend et se soumet, à aucun moment il ne la domine, ni par sa force économique (il lui emprunte de quoi payer les fonctionnaires qu'il embauche et  nourrir les immigrés qu'il fait venir), ni par sa force militaire (même là, il demande de l'aide) ni même par sa séduction (cela fait longtemps qu'il exaspère tout le monde). 

Ce qu'il y a donc d'effrayant est que l'abaissement suprême de la France est ainsi mis en oeuvre par un pouvoir autoritaire, qui tire de cet autoritarisme (qui a séduit les vieillards français, quoiqu'on en dise, ravis de la répression des gilets jaunes ) la légitimité pour exercer sa faiblesse véritable à l'intérieur et à l'extérieur des frontières. 

Deux critères qui manifestent l'absolue impuissance du très décadent président: le nombre de fonctionnaires et celui des immigrants, tous deux en hausse de par l'étonnante facilité à les voir augmenter sans limites, la difficulté à provoquer l'inverse étant donc trop extrême. On pourrait commenter davantage les deux mesures, mais est-ce la peine ? L'électorat français, sensible aux faits en a décidé autrement: les deux choses sont trop  avantageuses, il fallait donc réélire Macron, en voilà l'explication. Cette sociologie là, à la fois historique et politique, vaut bien celle de Bayart. 

Le fond de l'expression de Bayart est d'expliquer (ou de commenter, en fait) le monde à partir d'un phénomène évident du XXème siècle et qui fut le remplacement des empires par les états-nations, à chaque fois consumés dans un effondrement cataclysmique, regrettable (selon Bayart) et générateur via le théorème du Camembert, de génocides ou au moins de violences inouies. La France fut un empire colonial détruit au profit du nationalisme gaulliste et les violences algériennes valèrent bien celles méconnues du Cameroun. 

Pourtant quand on parle du fascisme, voire du nationalisme (oui, pour certains, Macron est anti migrants, comme quoi on peut faire mieux en matière de laxisme pro invasion) du jeune théatreux, on oublie d'évoquer sa dévotion expliquée ici plus haut à la cause de l'Empire européen. Après avoir séduit Merkel puis Van der Leyen, l'amateur de vieilles dames s'est entichée de la vieille Europe, au point de lui vouloir une souveraineté, dont il rêve d'alimenter la puissance qui avec son siège à l'ONU, qui avec son dard nucléaire (arrêtez-moi, j'en éjacule).  L'objectif est donc bien de revenir à l'Empire, l'affreuse guerre de 14 doit être réparée et l'empire central restauré. Le projet, qui vise à doter les USA d'un État lui même fédéré, supplémentaire et l'aboutissement des 70 ans de corruption américaine, la situation étant maintenant mure. 

Les peuples déracinés et sans descendance accueillent toutes les cuisines, toutes les cultures et toutes les migrations, sans parler de tous les sexes et de toutes les causes, le dévouement à la liberté de l'Ukraine, obtenu sans pressions, juste de par la volonté humanitaire de réparer une agression jugée injustifiable. La soumission à son maitre US et à sa stratégie russophobe est pire que volontaire, elle est l'expression d'une volonté ! Cet empire-là, devenu donc ultra-puissant, n'a fait bien sûr qu'une bouchée de la petite faconde de l'amant de Jean-Michel, et ne pourra être menacé que par les néo-nazis allemands, maintenant notre seul espoir... Bref, on aura critiqué Bayart en le contredisant directement et il n'y a face à l'Empire central européen que l'Empire Russe, maintenant étendu à l'Ukraine récemment conquise, pour faire la balance face aux Chinois. 

Cette puissance impériale centrale, frontalière de l'ensemble du reste du monde, a une vocation: l'alliance avec l'Inde qui lui apportera une population industrieuse obligée de chercher des espaces moins chauds. Cet Empire-là a un grand avenir et sera consensuel au delà du possible. Il pourrait bien gérer le monde après le défaut chinois, trop égoïste et trop autoritaire pour séduire. Nous voilà donc, au contraire des pisses froids de gauche, décidément trop peu imaginatifs pour nous amuser vraiment encore, au début de vastes remaniements des puissances ! 

Que dire du fascisme dans ce décor-là? Il sera la tentative avec Macron en France ou avec l'AFD en Allemagne, de rompre avec la raison ou de la mener encore à la folie avec des objectifs opposés: imposer l'Empire européen à la France, rompre avec lui en Allemagne. On notera la position de l'AFD au sujet de l'Ukraine, qui condamne l'agression russe, tout en s'opposant aux sanctions: un parti populiste hésitant comme les autres, donc qui devrait se convertir à l'européanisme et à l'immigrationnisme dès sa venue au pouvoir. Pour le LGBT c'est déjà fait, Alice Weidel mère lesbienne de deux enfants avec une shri-lankaise montre le chemin. J'adore ces paradoxes, le mélange du slogan "l'Europe c'est la paix" avec l'engagement unanime pour l'Ukraine guerrière, cela dès 2014, et aussi l'origine impure du machin: un agent de la CIA (Monnet) et un pétainiste (Schuman).

Bref, on est loin de la marche sur Rome et de la nuit des longs couteaux. Les fascismes ne passeront donc pas

 

(1) https://www.blast-info.fr/emissions/2023/le-sociologue-qui-demolit-macron-avec-jean-francois-bayart-YMxRBb2sST6pfOHqfDAF1Q

(2) Le papier au Temps: "où va la France" https://www.letemps.ch/opinions/debats/va-france

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