Lettre à la république
Kery James est un rappeur originaire de Gouadeloupe, dont le vrai nom est Alix Mathurin.
Il est converti à l'Islam, et semble manifester une identité mixte, influencée par l'Afrique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kery_James
Une oeuvre récente, parue en 2013, est la relativement connue "Lettre à la République".
http://genius.com/Kery-james-lettre-a-la-republique-lyrics
Le propos est intéressant et comme beaucoup d'oeuvres issues du monde du rap, du moins tel que je perçois, particulièrement poivré.
Il traduit, en gros, une volonté critique de la société exprimant un point de vue extérieur peu souvent affirmé avec cette force sur les médias Français.
A noter le contraste ré-affirmé entre nous et vous manifestant une solidarité incontestable avec la République citée dans le titre. Le vers: Que personne ne s'étonne si demain ça finit par péter exprime sincèrement en apparence une volonté claire de rompre avec le passé.
Pourtant Kery James, bien que manifestant clairement son adhésion à l'esthétique rap, fut l'auteur de chansons finalement assez tendres, par exemple:
http://www.rap2france.com/paroles/kery-james-love-music.html
Je maintiens par contre, pour l'essentiel de l'oeuvre, le poivre.
Bon, pour me détendre, je me passe un disque:
http://open.spotify.com/track/5cgfva649kw89xznFpWCFd (Nouvelle Vague)
Il s'agit de "too drunk to fuck", un titre adapté des "Dead Kennedys"
http://www.azlyrics.com/lyrics/deadkennedys/toodrunktofuck.html
On peut aussi écouter avec profit:
http://open.spotify.com/track/5mJ5nPfIEOWxKrsCjYS9Kv (Alternative Electro Hits)
http://open.spotify.com/track/7dQpdB48B0FlPjbmnJ0aIo (Los coronas)
http://open.spotify.com/track/2IqtZoh1OyAFf1YSSb9iUs (Arizona Baby)
https://play.spotify.com/album/70gbLUp3sD17cvwColbAWE/4Z1Py5UCvSLtLgoauEMBng (Dead Kennedys)
Commentaires
A l'occasion de la relaxe, bien normale, il s'agissait de ne pas censurer une expression libre, des rappeurs auteurs du clip "nique la france": https://www.youtube.com/watch?v=KdA2j4oU7v8
injustement accusés de s'en prendre à un peuple (les français de souche) qui n'existe pas.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/03/20/01016-20150320ARTFIG00365-pour-la-justice-le-concept-de-francais-de-souche-n-existe-pas.php
Donc, voici les paroles (on inline, ça pourrait se perdre)
"""
Nique la France
Et son passé colonialiste
Ses odeurs, ses relents et ses reflexes paternalistes
Nique la France
Et son histoire impérialiste
Ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes
X2
Ca y est, c’est réglé
Maintenant c’est formel
Ca y est c’est confirmé
Par voie ministérielle
Les nazillons sont lâchés
Les bidochons décomplexés
Carte Blanche pour les gros bauf
Qui ont la haine de l’étranger
Petits bourgeois
Démocrates républicains
Ton pays est puant raciste et assassin
Les lumières des droits de l’homme
Soit disant universels
Un mythe, un mirage, un mensonge officiel
Petits donneurs de leçons
Petits gaulois de souche
Arrête ton arrogance
Arrête d’ouvrir ta bouche
Tu juges, tu critiques
Les arabes et l’Afrique noire
Mais balaye devant ta porte
Regardes toi dans un miroir
Nique la France
Et son passé colonialiste
Ses odeurs, ses relents et ses reflexes paternalistes
Nique la France
Et son histoire impérialiste
Ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes
X2
C’que j’en pense
De leur identité nationale
De leur Marianne, de leur drapeau
Et de leur hymne à 2 balles
J’vais pas t’faire un dessin
Ca risque d’être indécent
De voir comment j’me torche
Avec leur symbole écœurant
Affligeant
L’évolution en 60 ans
Regarde à l’assemblée
Il y a que des culs tous blancs
Ils veulent l’intégration
Par la Rolex ou le jambon
Ici on t’aime
Quand t’es riche et quand tu bouffes du cochon
Quand t’adhère à leurs projets
Quand tu cautionnes leurs saloperies
Leurs lois, leurs expulsions
Et leur amour de la patrie
Certes ils adorent le couscous
Et Cheb Khaled
Mais ils flippent que leur fille leur ramène un Mohammed
Fais pas ton étonné,
Ta vierge effarouchée
Ta p’tite chochotte
Qui fait semblant d’être choqué
Genre tu découvre
Que tu vis chez les gros cons
Chez les ?
Qui n’ont jamais enlevé leur costume de colons
Le racisme est dans nos murs et dans nos livres scolaires
Dans nos souvenirs, dans notre histoire
Dont nous sommes si fiers
Omniprésent,
Il est banal et ordinaire
Il est dans nos mémoires
Et impossible de s’en défaire
Nique la France
Et son passé colonialiste
Ses odeurs, ses relents et ses reflexes paternalistes
Nique la France
Et son histoire impérialiste
Ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes
X2
Et toi alors,
Petit socialiste hypocrite
J’ai pour toi quelques rimes
Amèrement écrites
Tu nous as dit que ta cause
Etait celle des sans-papiers
Qu’elle était anti-antiraciste
Tu as promis l’égalité
Tu nous as fait miroiter
Rêver d’une France meilleure
Mais tu triches,
Tu récupères
Comme avec la « Marche des beurs »
Manipulateur,
Tu coures après l’électeur
On t’a démasqué
Toi et ton parti d’usurpateurs
Et y’a nos intellos
Nos p’tits fachos à lunettes
Notre tête à claques,
Comme la conasse de Fourest
Qui propagent, alimentent,
La haine du musulman, du banlieusard
Avec leurs discours stigmatisants
Leurs discours arrogants, insultants et méprisants
Omniprésente leur propagande dans les médias dominants
C’est l’union sacrée
Contre l’envahisseur,
Le barbare, le sauvage,
Contre l’ennemi intérieur
Mais on va pas se laisser faire,
Se laisser bâillonner
On va pas lâcher l’affaire
Comme Eli du LKP
C’est mon devoir d’insolence,
Mon devoir d’irrévérence
Mon devoir d’impolitesse,
Mon devoir de résistance
Nique la France
Et son passé colonialiste
Ses odeurs, ses relents et ses reflexes paternalistes
Nique la France
Et son histoire impérialiste
Ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes
"""
On remarquera la délicate allusion à Caroline Fourest, championne désignée, donc, ennemie, sans doute à cause de sa lutte contre l'anti islamophobie, suspecte donc de discours "stigmatisants".
On remarquera aussi l'allusion à "Eli du LKP" : il s'agit de Elie Domota leader du
"Liyannaj Kont Pwofitasyon" ou LKP (Collectif contre l'exploitation outrancière) mouvement en pointe lors de la grève Guadeloupéenne de 2009.
Eli Domota fut un ancien militant des jeunesses ouvrières chrétiennes (d'après wikipedia). On trouve donc finalement dans cette chanson un trace de la vieille France, en plus de l'affectueux accordéon bien sur.
Faut il s'inquiéter de l'irrévérence, l'impolitesse et de la résistance dont risque se targuer les tenants d'autres esthétiques musicales lors des déchainements à venir ?