Les Intelligences
Porteur de l'image terrifiante de notre futur en marche, ce semi robot sans doute déjà implanté prône la fin de l'humanité ordinaire. En gros, comme "La Intelligence Artificielle" va nous dépasser, il faut pour la dominer s'augmenter assez et le faire massivement, tous les laissés sans puces étant appelés à disparaitre.
On a ainsi un double discours sur le futur: la IA va tout péter, les hommes doivent s'adapter ou disparaitre.
L'homme est un urologue et on n'a pas dit comment notre système urologique sera augmenté pour le mieux. Débit? Odeur? Le mystère demeure, et ChatGpt est muet sur la question, à part bien sûr les sempiternelles améliorations de la détection précoce des infections. Il se prétend nul en Maths, par contre, et c'est là toute la question.
Car "la IA" est clairement hypostasiée mathématiquement à deux titres. D'abord comme objet émergeant issu de spéculations assises sur des objets rassemblés: tout ça forme l'entité unique et mystérieuse qui s'agrège sous nos yeux sans que nous n'y puissions rien. Bloc de caractéristiques supérieures et de fonctions talentueuses qui nous dépassent et nous écrasent par leurs vitesses et leurs précisions, elle a déjà un QI supérieur au nôtre et nous bat dans tous les domaines.
Certaines études, validées par des experts vont même jusqu'à valider que l'IA a une empathie supérieure à celle des meilleurs médecins dont les défaillances de puissance diagnosticale, déjà complètement comblées les rendent maintenant complètement inutiles. Je suis remplacé nous dit l'urologue. Votre kiki doit aller au robot.
L'émergence de la chose, au-delà de la métaphore est tout à fait surprenante: comme une structure fondamentale du monde, comme l'indécidabilité de l'hypothèse du continu, la IA brille de mille feux, incontournable et évidente. Active aussi, elle va "nous dominer". Point besoin de l'associer à une technique, à un ou des procédés, elle est une personne, une divinité en fait. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle justifie que nous l'imitions en devenant, nous aussi,, des dieux. Homo deus. Concept réel, la IA est là.
La deuxième hypostase est plus obscure mais renforce la première et accroit la terrible charge effrayante de la menace. Basée sur des systèmes mal connus et donc en partie indépendants de nos connaissances et intelligences, la IA n'est pas représentable mathématiquement. Le fait est que les réseaux de neurones qui nous surpassent déjà n'ont pas de modèle théorique, ne sont pas prévisibles et ne semblent pas avoir d'autre limite qu'un état courant du cloud en croissance multipliant les paramètres (on en est à des dizaines de milliards) pour la mémorisation digérée de tout le savoir humain. L'intelligence de la chose, en croissance parallèle semble nous dépasser et nous dépassera infiniment sans que nous n'y puissions rien et surtout sans que nous n'y comprenions rien. D'où le fantasme de la bifurcation et de la prise d'autonomie de la IA qui nous écrasera tous.
En fait, la question "maths" est d'importance. D'abord, il faut savoir qu'elle n'est pas nouvelle en ce que les maths ont DEJA déçu dans l'histoire, c'est tout le XXème siècle qui a démontré des incomplétudes, des indécidables et des questions ouvertes indémontrables et indémontrées. Le monde et sa structure logique et mathématique est partiellement obscur, tout en se manifestant dans le réel. C'est ce qui fait peut-être que les mécanismes essentiels de la vie ou de la cognition resteront à jamais à l'écart de modélisations précises.
Bon, on en est là. Alors que des techniques variées de calcul et de génération de données textes et images sont mises en oeuvre au sein de systèmes mis en place dans des centres de calcul dont l'essentiel des traitements est parfaitement classique, et cela à la hauteur de l'énormité des infrastructures mises en oeuvre. J'insiste, on a des agents complexes, dont les parties "iaesques" sont finalement assez limitées, et qui sont déployés entourés de logiciels variés dont des correcteurs chargés de pallier les hallucinations et autres comportements déviants que la pauvre IA ne peut s'empêcher de générer. Et puis bien sur, l'IA ce n'est pas seulement chatGPT, c'est bien d'autres choses, dont les reconnaissances variées de textes et d'images plus les algorithmes de classification variés, tunés ici et là par bien des paramétrages et autres programmations diverses. J'insiste : on a ici des systèmes techniques organisés dans des contextes et des domaines particuliers, et conçus et manipulés par des humains pour des dessins particuliers
Cette histoire d'hallucinations est particulièrement inquiétante et ne semble pas dépendre du nombre de paramètres de la digestion neuronale: elle est consubstantielle à la génération probabilistique qui ne fait que rêver ce qui devrait satisfaire: comment prouver la correction du processus ? En fait on a bien une IA déconnante dont on a intérêt à surveiller les délires, pas à craindre la supériorité.
Un autre aspect de la fameuse intelligence, est la notion d'apprentissage non supervisé, quand l'exploration d'un domaine, domaine qui se doit d'être formalisé tout de même, peut être réalisé quasiment automatiquement, avec des résultats (les jeux d'échecs et de go, par exemple) tout à fait réels. Simplement, là est la question, le problème et la solution: ces activités là ne sont pas "intelligentes" à proprement parler, même si les humains qui s'y livrent y mettent en jeu leur intelligence à eux. La liste de ces domaines est très grande, et couvre en fait la majeure partie des activités humaines en général, qu'elles soient génératrices de plaisir, d'utilité ou soit définitivement utile à la reproduction de l'espèce; il n'y a aucune raison d'avoir honte de s'y livrer et la compétition homme machine sur ces sujets reste entachée d'une grande puérilité quand elle exprime la niaiserie bizarre de la domination de laya sur l'homme...
L'inquiétude concerne plutôt les dangereux connards du genre du monstre en photo ici: à force d'affirmer la prééminence de laya, fatras programmatique qui infecte le numérique moderne, il va finir par faire accepter l'inacceptable: l'utilisation non vérifiée ni maitrisée de systèmes buggés qui seront responsables d'erreurs individuelles ou collectives dramatiques. De fait, c'est à une fragilisation du public, soumis à une soi-disant intelligence par l'ignorance des crétins du genre cité, dont on doit se méfier: non, laya n'est pas supérieure, elle restera inférieure, par conception et il faut vérifier ce qu'elle montre et dit, à notre avantage, toujours. De plus, l'espèce humaine n'est pas monolithique et les avantages de certaines laya, car en fait il y en a plusieurs, pourraient bien être manipulés à l'avantage de certains, en gros nos ennemis, et il y a suffisamment d'humains délinquants à poursuivre et punir pour qu'on laisse les machines tranquilles.
On notera que dans l'affaire du Covid, notre dangereux connard d'enculé de salopard fut en pointe dans la folie technicienne, gestion forcée des populations et aussi vaccin miracle à rendre obligatoire. Il put y démontrer la terrible faiblesse des systèmes technicisés accordant totale confiance à la machine sans se poser en humain observateur doté de jugement face au réel. Il traita le seul français raisonnable, Raoult, de charlatan. La plus parfaite illustration de la folie scientiste est ici en photo. Vous pouvez cracher.
Surtout que la chose concerne aussi l'augmentation des humains: celle-ci ne pourra pas être passive, et ne pourra concerner que des gens déjà intelligents. Les crétins, comme toujours, seront défavorisés. La volonté de supprimer les inégalités intellectuelles, objectif (soi-disant) du monsieur, est tout simplement ridicule et le monde doit accepter les crétins, et diminuer ou contrôler leur influence. Car c'est bien à l'éducation, comme on l'oublie trop souvent, que revient la tâche et la décision de sélectionner et de former aux grandes idées les humains supérieurs de façon à ce qu'ils soient mis au service des autres, quitte à leur donner la liberté de nuire s'ils ont été mal élevés. C'est à ces humains-là que les outils les plus complexes devront être fournis, il faut être malin pour construire et utiliser les techniques supérieures.