Les racismes, puissance deux
Le racisme se définit par deux choses superposées, différentes, mais toujours plus ou moins contiguës. D'abord une essentialisation des supposés appartenir à la race: l'essence du noir est ainsi attribuée à tous les noirs, leur essence leur collant à la peau. En dehors de l'aspect évident de la chose au premier degré, mais aussi de sa profonde fausseté dès réflexion, essence et peau étant différentes et les odeurs de la peau et du parfum l'étant tout autant, on peut dire plein de choses, qui touchent à la conceptualisation même: quelles caractéristiques autres que l'attribution de cette essence permet de la faire ? Circularité imbécile, par ailleurs compte tenu des variétés de groupes humains disparates à qui on peut penser attribuer le mistigri, avec en plus les "quarts de juifs", invisibles mais détectables... Bien sûr il y a les individus typiques dotés de l'essence au sens de l'exemplaire, mais hélas parfois trop spécialisé: entouré de ses femmes excisées et de ses guerriers nus, le roi nègre est-il vraiment "noir"? Cette femme trop bronzée aux cheveux teints en blond est-elle "noire" ? On arrête là.
On ne peut essentialiser les choses, par définition et le déficit cognitif correspondant fait de cette chose autre chose qu'une opinion: une impolitesse de la pensée, un délit. Il y a des ethnies qui se rattachent aux mondes noirs, les peuples musulmans berbères nomades métissés aux noirs du sud, qui sont-ils ? Classer la différence noir/arabe est ainsi en fait impossible et la classification en elle même inapplicable et donc stupide. Les arabes sont blancs, bien sûr...
On arrête là: il n'y a pas de "races", il y a des circonstances et des états démographiques où les humains se séparent en ethnies, cultures, modes de vie et couleurs de peau (et phénotypes corporels ou faciaux) en se dotant d'institutions qui s'opposent dans le langage et par les moeurs. Dues à l'histoire, ces regroupements sont variables et aussi stables. Variable en ce qu'ils se regroupent eux mêmes (une ethnie plus une ethnie cela fait une ethnie), stables en ce qu'ils ne cessent jamais vraiment d'exister, même au milieu des "pires" mélanges humains. Bien sûr certains disparaissent, mais avec le temps, tout disparait...
La deuxième forme et définition du racisme est l'attribution à l'essence ainsi inopportunément attribuée un caractère particulier, en l'occurrence l'hostilité. On donne souvent à l'argument un autre aspect, parlant de l'attribution d'une infériorité essentielle, comme pour renforcer le côté coupable du crime. En fait, attribuer l'hostilité est bien plus dommageable et efficient: le racisé est nuisible et son infériorité secondaire: c'est un ennemi à combattre car il nous hait, essentiellement. Là encore l'attribution essentialiste est coupable: elle est appel à la haine et à la violence, car qui nous hait essentiellement ne peut qu'être haï et combattu essentiellement. Tout cela ne repose que sur pas grand chose, il faut le dire, la diversité décrite plus haut agissant bien sûr; de plus, cette hostilité est variée, n'est jamais indistincte ni unanime et se manifeste au croisement des hostilités en général. Il n'y a d'hostilité que politique ou historique, la vouloir essentielle est imbécile, tout autant. Sans parler de l'horrible circularité du combat mené contre ce qui justifie la haine qu'on vous porte, les souffrances que vous infligez.
En résumé, cognitivement ou pratiquement, confusion du langage ou appel à la guerre, le racisme ainsi décrit ne peut être "opinion": il est isolement dans une structure mentale barbare qui force à des pensées ou à des comportements imbéciles et violents. Il est pathologie de l'humanité et doit être soigné ou refusé, voire interdit et poursuivi.
Revenons en arrière,
À partir de là on va s'acharner sur les noirs et les arabes de nos banlieues, du moins ceux d'entre eux (nulle généralisation ne sera pratiquée dans le temple de "pas tous, Christine, pas tous") qui osent, les misérables, se livrer au funeste indigénisme, à l'abominable woke, et à l'ignoble et débile racisme structurel de l'Etat.
Ces trois pathologies absurdes sont des racismes purs et ne devraient pas avoir pignon sur rue. Ils devraient être condamnés et poursuivis, aussi simple que cela.
L'indigénisme recouvre toutes les accusations essentialistes contre les blancs esclavagistes, colonialistes, et discriminateurs par nature. Le "blanc" conceptualisé comme par nature supérieur aux noirs (...) a donc pour image pour ces monstres celle du fouetteur botté devant lequel on rampe en gémissant. Fantasme débile de lecteurs de romans pornos infects, cette manière absurde de se faire jouir en se faisant plaindre ne mérite que le mépris. Mépris raciste? Certes pas ! Mépris total ? Absolument !
Le wokisme est encore plus pernicieux: il mélange race et sexe et se pique d'éducation. Il faut au blanc décrit précédemment un nouveau statut: celui de sous homme. Essentiellement blanc et binaire malgré lui en plus d'être hostile, il doit être écrasé spirituellement et complètement révoqué de ses moeurs: un autre monde, où il sera soumis, l'attend. Disons que le wokisme est à l'indigénisme ce que la SS est à la SA: une généralisation mille fois plus cruelle... Les uniformes noirs sont des cheveux verts et des anneaux dans le nez.
Le racisme structurel de l'Etat et de sa police qu'on déteste est le slogan premier de toute une innocente immigration qui s'installant en Europe sans vouloir changer ni de moeurs, ni de religion, ni d'appartenance, souhaite s'approprier la direction des zones qu'elle occupe en en voulant réformer l'autorité à son profit. Blanche et hostile, la police est essentiellement mauvaise et doit être réformée de fond en comble (1). Nous y voilà: les éléments de la définition sont tous là, et le constat est simple: nos racisés sont hantés par le racisme, au point de l'assumer entièrement. Comme dans toute invasion et dans toute colonisation, les nouveaux arrivants, étrangers et de forte personnalité, sont perdus dans le nouveau climat et se mettent à le qualifier: essentiellement insupportable et hostile. Au point d'en devenir, exactement et essentiellement : racistes.
Quelle controverse de Valladolid, quels émois jésuites faudra-t-il aux envahisseurs pour qu'ils se décident à abolir l'esclavage ? Pour qu'ils conceptualisent ce qu'ils ressentent et proclament ? Quels écarts violents faudra-t-il qu'ils accomplissent pour qu'ils réalisent dans leur chair les erreurs qu'ils commettent ? Peut-on les aider ?
(1) https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/comment-resoudre-problematiques-sociales-hamada-traore