Les Nations
Il faudrait faire de la "natiologie" une nouvelle discipline "scientifique", qui décrirait les nations, leurs histoires et caractéristiques, mais en tant que "nations", ce qui donne existence à des collectivités reconnaissables capables de traverser l'histoire.
On parlerait ainsi de la nation française, et de la manière dont elle fonctionne, capable du meilleur et du plus surprenant, et aussi du plus méprisable.
On distinguerait ainsi les peuples sans nations, capables de survivre collectivement en restant attachés à leur tribalisation identitaire, les nations races, les empires anationaux, les nations cachées etc.
On pourrait ainsi construire les critères de l'optimisation des histoires à venir, et distinguer entre les politiques, et par exemple d'envisager celle qui au nom de la nation française, se décidera enfin à arrêter la folle invasion africaine qui nous précipite vers la guerre civile.
Le concept est complexe, nié par la "science" actuelle, mais pourtant décisif pour justifier envies du futur ou désespoir du présent. Il colore et donne une source d'énergie à ce collectif bizarre qui fait notre actualité, et qui, malgré toutes ses aberrations révoltantes, nous fait accepter de côtoyer le déconnant.
En France, le concept est celui d'un coeur battant, enfoui sous le collectif historique, qui saigne et éternue mais qui anime encore le corps déclinant de la vieille dame et qui explique, malgré tout le bizarre de l'apparent.
Par exemple, le paradoxe historique de l'existence d'un parti historiquement fondé par les derniers tenants d'une fusion France-Afrique qui se préparaient, à 1 million d'ex-coloniaux racistes, à vivre grâce à l'armée, avec leurs concitoyens maghrébins dix fois plus nombreux dans l'harmonie fraternelle française, qui, donc, se trouve acharné à combattre ensuite l'installation en France de 5 millions de ces mêmes maghrébins, protégés par la police française (pour l'instant) et aussi les lois européennes. Quel nationalisme est-ce que cela ? Quelle cohérence est-ce que cela ?
De fait, la nation est quelque chose de plus compliqué qu'on ne croit.
Il nous faut parler des souverainetés, celles de la nation ou du peuple, qui donna lieu à des conflits théoriques variés, résolus dans la constitution de 1958 par "la souveraineté nationale appartient au peuple". Car la nation est faite des vivants ET des morts alors que le peuple n'a que des vivants. Il est bien sûr en charge de décider (on ne fait pas voter, communément, les morts) mais se doit de respecter quelque chose d'au-delà de lui, et qui malgré tout ne cesse pas d'être vivant, et qui est le désir, passé de faire ce qu'il est. Comment s'en abstraire vraiment ?
On glosera à ce sujet des personnes en transition, entre peuples et nations, et qui ont décidé de vivre ailleurs que là où on les avait programmés de vivre et qui garde la nostalgie de leur être passé, au point de la revendiquer dans leur être présent, au détriment de leur nouvelle nation, dont le nationalisme leur parait coupable... On pense à Jack le Fou, mais à tous les migrants et ceux qui les accueillent. Nouveaux venus dans les filiations, bâtards par nécessité et de fait, ils souffrent du mot et de son vrai sens, et cherchent confusément à s'en débarrasser.
Qu'est-ce qu'un peuple à l'instant "t" ? L'ensemble de tous les fraudeurs et autres migrants refusant d'obéir à la charitable "obligation" (elle devrait être brutale voie de fait) de quitter le territoire et qui polluent et infectent (1) les bon sens ? Selon certains "oui", et l'humanité qui s'étend à tout le monde, fait que tout le monde est l'humanité. Patrie de tous, la France consacre ses impôts à toute la misère du monde qui a le culot (et l'impudence méprisable) de se présenter la gueule ouverte.
La Nation est le lieu de la fraternité, en plus de n'être composée que d'égaux libres. Cette fraternité, comme tous les trucs sexuels, se limitent à ceux qui ont droit à la mamelle, à l'exclusion donc des autres, il faut qu'il y en ait, et il n'y en aurait pas qu'il faudrait qu'on la viole, ce qui ne se fait pas. Cette violence se combat par la violence, et il faudra qu'elle advienne, à moins qu'on n'explique mieux les principes. Elle peut être généreuse, elle n'en est pas moins bornée.
Que dire de la liberté, qui trouve son extension bornée par celle des autres, et l'égalité, qui ne s'étend bien sûr pas en deçà des conditions sociales ? Elles souffrent toutes deux d'un principe de réalité qui leur permet de se manifester, la volonté stupide, infantile et perverse de leur infinité ayant pour résultat immédiat de les abolir. La Nation elle-même, étendue par delà les continents, s'abolit dans les empires dont les empires coloniaux. Augmentée au-delà des races et des religions qui l'ont fait naitre, elle s'abolit de même, et avec l'aide de ses adversaires, bien conscients de cette résistance-là.
N'existe que ce qui peut être entouré, et l'infinité du divin ou des idéaux débiles est une preuve d'inexistence.
On dira ici que les Nations sont d'abord issues du christianisme, porteur d'une idée juive qu'il traduisit pour tout l'univers de manière paradoxale. Il commença par se répandre dans un empire, le Romain, en stimulant fortement des tendances civilisées préexistantes: le problème du statut inférieur des femmes, des esclaves et en général des non citoyens, qu'il résolut à sa manière par des idéaux subversifs qui conduisirent finalement le civisme impérial à sa perte. Ce qui lui succéda voulut l'imiter mais la pulsion de l'égalité était trop forte, l'empire devint impossible et l'échec carolingien fut fondateur: l'Europe en naquit, et toutes les tentatives d'y pallier finirent en échec.
Car l'égalité des statuts est en radicale contradiction avec l'unification impériale qui par définition tolère les différences et donc les différences de statut. L'intolérance chrétienne à ces distinctions fit s'écrouler l'empire incapable de renoncer à une aristocratie barbare qui s'était prise de la volonté de sauver la romanité. Mieux ! Les barbares vainqueurs ne purent s'installer que sur les terres déjà unifiées qui acceptèrent leur domination au prix de leur loyauté. C'est l'histoire de Clovis, capté par sa conquête, mais aussi celle de Guillaume le Conquérant ! L'Allemagne n'eut pas à aller bien loin pour se trouver des chefs, eux aussi condamnés à ne s'occuper que de gens qui se ressemblent assez pour partager vraiment l'égalité essentielle de la nouvelle manière de voir. La voilà ma thèse ! Les "nations" païennes que Saint Paul convertit dans l'Empire n'avaient pas vocation à diriger l'Empire, et d'ailleurs cela échoua presque immédiatement après la prise de pouvoir qui suivit de peu d'ailleurs une persécution abominable qui faillit déstabiliser l'Eglise (Dioclétien). Elles avaient vocation à se séparer et à vivre leur christianisme chacune chez elles.
Alors qu'épuisées par leurs guerres, ou plutôt par celles qu'elles refusèrent de faire, les nations d'Europe se piquent de reconstruire un Empire d'une manière insensée, à rebours de leurs histoires, et de l'histoire tout court, se laissant aller à la domination américaine et aux absurdes idéaux écologistes, ce qui garantit l'échec du projet, à venir de manière imminente, on voit et on sent que cet Empire laissé ouvert aux migrants nécessaires (pour payer nos retraites) ne fait que réinstaurer les distinctions entre citoyens au nom d'un égalitarisme des droits de façade. Il est vrai qu'on s'est entre temps débarrassé du christianisme gênant, celui qui reste ne proclamant ce à quoi les nouveaux chrétiens n'ont rien compris : les droits des nations, c'est-à-dire de celles qui vont nous succéder et qu'il faut aider à s'installer. Nous y revoilà.
(1) https://www.europe1.fr/politique/refus-de-robert-menard-de-celebrer-un-mariage-trois-deputes-lfi-saisissent-la-justice-4195668