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  • Et si on arrêtait de jouer ?

    Après la petite tragédie de la dissolution et de sa résolution démocratique et législative, tout le monde flippe et personne ne sait trop ce qui va se passer. Impuissantes et toutes d'accord (entre elles) les force politiques se dressent les unes contre les autres et jouent toutes à la plus conne, en ricanant sur le dos d'un pays jugé responsable et libre de ses choix. 

    Ce jeu délétère, non voulu (le peuple est mécontent à 75% du résultat de l'expression de son choix, censé "clarifier"), inaugure une période trouble dont on ne voit pas bien le résultat ni la fin. Au risque de prendre parti dans des directions sujettes à débat, mais qui pourtant semblent évidentes à trop de gens réfléchis pour qu'on ne les réaffirme pas, je suggèrerai que l'on sursoie à des désolantes expressions d'on se demande quelles pulsions suicidaires et que l'on regarde enfin les problèmes réels qui se posent, quittent à affirmer les yeux dans les yeux avec force quelques évidences. 

    La France est en faillite et sa situation financière dangereuse et fragile la met maintenant en grand danger. Sans politique affirmée de restauration de ses équilibres, elle court à une catastrophe violente et donc à des dommages qui affecteront très négativement les niveaux de vie les plus faibles de la société, la proportion de la population susceptible de subir un brutale baisse de revenus étant nettement supérieure à 50%.

    Paradoxalement, et c'est le drame en cours, cette baisse générale des revenus est maintenant nécessaire à un certain degré pour prévenir bien pire. Cette terrible situation est typique et totalement incompréhensible à beaucoup, et notamment à ceux persuadés que leur pauvreté est le fait des rapines des riches et non pas de leur incapacité à eux de produire assez. Que l'on puisse encore discuter de cette évidence à notre niveau de civilisation parait incroyable, mais pourtant tel est bien le niveau actuel de la réflexion occidentale, toutes les informations historiques sur le passé étant pourtant disponibles. 

    Que sont les revenus de cette moitié (disons les 3/4) de la population ? Des salaires, d'une part, et des prestations d'autre part, qu'elles soient de maladie, d'assistance chômage, de retraite ou d'assistance tout court, personne ne mourant de faim ou de maladie dans les rues, y compris les déshérités du tiers monde en liberté venus chez nous afin d'éviter ce sort funeste sur les territoires assez malheureux pour ne pas bénéficier de "droits de l'homme" qui ne tiennent donc qu'à une présence à l'intérieur de frontières dont on se demande l'utilité si ce n'est celle-là. 

    L'excès de ces sommes que de toute façon nous ne disposons pas, nous oblige, non pas seulement à nous mettre dans une situation dangereuse de débiteurs du monde, mais d'accroitre jour après jour cette dépendance en émettant un flux constant de dette. Le flux vous dis-je, le flux. Il faudrait le réduire, d'abord, puis le faire cesser ensuite, enfin l'inverser, ce qui correspond à la situation tout aussi dynamique de l'enrichissement, voie royale, elle aussi un flux, mais entrant et qui amène, après un certain temps à la prospérité, situation qui reste dynamique mais confortable,  le temps qu'elle dure. 

    On pourrait gloser sur les impôts des riches, ils sont hélas maximaux et hors normes pour un pays de notre zone d'activité, maximaux au point que toutes les activités productives, déjà saignées à blanc en tant que telles, ne peuvent enrichir leurs entrepreneurs que de manière limitée, à la hauteur des rendements minimaux possibles à obtenir, et qui excluent donc en France l'activité industrielle en général au-delà de 10% de notre PIB (la Russie en tire 30% de son PIB). La balance est faite: la France n'a plus les moyens de ses prestations aux pauvres. Soit elle les diminue de manière importante maintenant, soit elle devra les diminuer de manière encore plus importante demain. Convulsion aujourd'hui ou convulsions pires demain. Le raisonnement valait il y a 20 ans et n'eut pas de conséquences. Le prix est plus cher maintenant et devient encore plus cher jour après jour dans une situation intenable qui s'aggrave.

    L'aggravation se double d'un phénomène qui en multiplie les effets: l'incapacité à produire se traduit par des destructions dans des ordres multiples, depuis le capital non rentable qui s'épuise dans des investissements de survie, les entreprises qui disparaissent sans successions, détruisant savoirs faire et traditions, les systèmes éducatifs réorientés vers l'accessoire et le commercial au détriment de toutes les productions. Se mettre à tailler les pauvres, devenus idiots et improductifs, sera dans un premier temps inutile et destructeur d'humanité, dont l'idiotie et l'improductivité ne justifiera pas les souffrances, qui ne profiteront qu'à leurs enfants, et encore, cela pourrait prendre du temps. 

    Dès aujourd'hui, et alors qu'absolument aucun effort coordonné véritable de réindustrialisation globale n'est encore mis en oeuvre, on sait que la remontée du système social à des hauteurs dignes de notre histoire pourrait prendre dix ou vingt ans, en tout cas pas moins d'une génération. Discipline, sobriété, efforts scolaires, valorisation des sciences et des techniques, valorisation des cultures difficiles, sélection, tout ce qui fut monté par force en un siècle ou deux et qui se trouve globalement dissipé aujourd'hui devra être reformé. Quelle époque, quelle période d'espérance, de consensus et d'autorité sera porteuse de ces actions coordonnées et opiniâtres, et qui devront être efficaces, à moins d'être inutiles ? 

    Périodes soumises à la démocratie, et qui sans doute restera infectée par l'"opinion" que ce sont les riches capitalistes qui se goinfrent sur le dos des pauvres gens. Comme s'il y avait quoique ce soit à gagner à gratter le dos de ces chèvres étiques qui broutent des ordures et qu'il faut faire mordre par des chiens pour éviter qu'elles ne s'égarent. 

    On a parlé des flux, là flux de la dette, qui saigne le pays, et qui est un flux entrant en fait ! Dans la réalité, il arrose des dépenses excessives voire des consommations pures et simples, que des engagements futurs de rembourser compensent aux frais d'impôts futurs et de remboursements de poids croissants, surtout ceux des nouvelles dettes contractées pour assurer le service des précédentes, dettes forcées donc, les plus dangereuses. 

    Il faut aussi parler des flux de populations. Le deuxième problème de la France est le traitement culturel et bien sûr économique de flux entrants de personnes qui s'installent en France à la demande ou pas de l'économie française et qui du fait de l'absence de contrôle de l'État et de la société française se trouvent à peu près totalement libres d'y faire souche sans vraies contraintes. Au-delà des conséquences effectives de cette absence de contrôle (criminalité, consommation d'assistance) et des modalités effectives de l'installation (criminalité et chômage en excès par rapport à la population native, revendications sociétales spécifiques, en particulier religieuses), se pose le problème "pur" de cette installation du fait du caractère "différent" du peuplement considéré. 

    Cette différence est d'abord multiplement exprimée du fait de la grande diversité ethnique et culturelle des populations considérées. Principalement venues d'Afrique, elles expriment d'abord la diversité africaine entre maghrébins, entre africains noirs et entre les deux types de populations anciennement séparées géographiquement, il faut bien le réaliser. Néanmoins, le caractère africain qui rassemble ces personnes en fait d'abord et avant tout des étrangers culturels et familiaux aux populations françaises natives, dont la diversité essentiellement européenne est sans recouvrement aucun avec celle des africains. La religion musulmane et ses traditions associées, (avec leurs diversités) caractérise de plus une grande partie de ces populations. Les processus d'installation les affectent bien sûr et cela dans tous les domaines, mais ceci sans remettre en cause la religion qui reste un facteur puissant et généralisé d'identité et surtout sans, et cela en aucune manière, réaliser de processus d'assimilation aux traditions françaises.

    Celles-ci dont l'état actuel se sont entièrement constituées dans l'époque contemporaine, mais avant l'arrivée massive de ces populations, qui s'est produite essentiellement, il faut le rappeler, dans les 70 dernières années, sont en voie d'évolution par ailleurs, et dans des directions variées, il faudrait en parler. Un fractionnement continu et général de la société se déroule sous nos yeux et le commun véritable devient peu à peu invisible ou pas encore caractérisé. 

    Un nouveau peuple, une nouvelle "région", s'est en tout cas installée dans l'ensemble français, sans conflit majeur et sans conquête française, l'arrivée en question ressemblant plus à une conquête africaine douce, d'ailleurs. Nantie de diasporas multiples, cette installation africaine en France, que complète des diasporas asiatiques, tchéchènes, turques, chinoises fait de l'immigration extra européenne en France une puissance qui menace directement la représentation que la France se fait d'elle-même ou doit essayer de faire d'elle-même, la chose n'étant pas si facile à notre époque, comme indiqué plus haut. Que cette chose, qui s'appelle l'unité de la Nation, soit sans doute indispensable à un redressement, que dis-je à une recréation du consensus productif dont la nécessité s'impose soit ainsi directement menacé à un mauvais moment de notre histoire laisse mal augurer d'un avenir menacé donc de tous les côtés. 

    Une chose est sûre, par contre: rien absolument rien ne prend sérieusement en compte ces phénomènes à un quelconque niveau social, administratif, éducatif ou politique. La fiction d'une république assimilatrice, généreuse et dispensatrice de "valeurs" (dont le contenu reste à déterminer d'ailleurs) reste entière, inentamée et insoupçonnable. Cette fiction dont tous les terrains et toutes les réalités proclament l'absolue vanité irréaliste, depuis le retrait de toute la bourgeoisie française de l'enseignement public pour ses enfants, et du total isolement sentimental et sexuel des femelles voilées d'ascendance musulmane à l'égard d'un monde européen largement sécularisé et aussi progressiste à divers degrés, n'en finit pas d'affronter l'évidence: la séparation entre deux peuples inassimilables au sein d'une nation constitutionnellement indivisible et qui se voit dans les faits irrémédiablement divisée tout en proclamant le contraire. 

    Les deux flux affrontent le réel sans se signaler, en tout cas sans qu'on les considère assez pour faire de la politique avec, sans qu'on mette en oeuvre les moyens explicites de traiter les choses, sans qu'on en parle lucidement, et sans qu'on ne fasse rien d'autre que déplorer soit le pessimisme quand ce n'est pas le fascisme de ceux qui s'en plaignent, ou déplorer en haussant les épaules ceux qui nient avec force toute réalité aux deux problèmes, dont la considération n'est que cauchemar éveillé de pauvres gens perdus: leur fin de vie sera la vraie fin du monde, les choses étant en train de s'accomplir.