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  • Les journaux

    Je fus un lecteur de journal de l'ère géologique qui précéda celle d'Internet...

    L'Express, le journal de Revel (celui de Servan Schreiber et Giroud) assassina Juan Branco et célébra la victoire à venir de l'Ukraine. 

    Le Monde, le journal de Beuve Mery, déjà abandonné par mon père à l'ère Plenel Colombani, on eut les détails grâce à Péan, n'est plus  un journal depuis longtemps, juste un potage insipide de tribunes frelatées. 

    Libération, fondé par Sartre mais géré par le maoïste July, et sociétal toutes les années 80 grâce à ses journalistes rockers français cocaïnomanes, se déclara "soutien de la gauche" avec Joffrin.

    Le Canard Enchainé, qui traqua et abbatit Chaban Delmas, Giscard d'Estaing et bien sur Fillon (sans jamais rien nous dire sur Mitterand, noblesse oblige) a salarié pour ne rien faire 25 ans la femme de l'auteur de la mare aux canards, André Escaro, découvreur des fameuses écoutes de 1973, le Watergate français, rituellement rappelé à maintes reprises comme l'équivalent de la Shoah en pire.

    Fondé en 1915 pour dénoncer le bourrage de crâne, le parangon des médias français est donc déshonoré pour toujours. Avec le reste des médias mainstream français, condamné à ânonner les messages gouvernementaux au nom de leur conception de la presse qui consiste à propager sans trêves le bien et non pas le vrai (et puis quoi encore? ). 

    Parlons en du canard enchaîné, le journal de Cabu, de la comptesse et de tout le reste. Une "source" de Christophe Nobili a accès (par un moyen mystérieux) aux salaires de toute la France. De Pénélope Fillon, bien sûr, mais aussi des dirigeants du canard, ce dont on menace les deux vieux sans le faire ! Dans un savoureux échange rapporté par Nobili, Michel Gaillard (numéro un) et Nicolas Brimo (Directeur Général) s'en offusquent et Brimo le dit: 

    « C’est quand même scandaleux que, dans ce pays, des types puissent balancer aux journalistes des données aussi confidentielles, c’est un problème. »

    Tout est dit. La nature du canard et de ses "enquêtes", les vieux réflexes des papis qui le dirigent. Le cynisme déchaîné des petits maquereaux qui l'alimentent. Bien sûr la chose ne fut rendue publique qu'après l'élection présidentielle :

    « Je craignais qu’en pleine campagne, une indiscrétion dans la presse sur un emploi bidon au Canard Enchaîné fasse le miel des fachos de tout poil, zemmouristes et lepénistes confondus.  »

    Il fallut attendre mai 2022 pour que la plainte soit déposée et ces jours-ci pour que le bouquin paresse...

    Bon, on va la faire court. Les faits délictueux dénoncés par le salopard qui raconte l'histoire ne le sont pas. Juste un moyen détourné pas glorieux de récupérer de l'argent en fait mérité, et utilisé normalement. De l'enrichissement mérité qui n'impliqua nulle violence ni tromperie, juste une procédure de légalisation menée partout et en tout lieux par tout ce que la société civile qui veut se soustraire à l'impôt mène en quasi normalité. Des centaines de députés tout au long de l'histoire, des centaines d'employés de centaines d'entreprises depuis toujours. Rien de grave. 

    Pour s'en offusquer il faut être un con, pour vivre de sa dénonciation ciblée là où les célébrités en regard rapportent de l'argent, il faut être un salaud. De la pire espèce. Sans parler de la bien pensance façon canard, de gauche, et active, plus l'ironie, la terrible ironie du canard pur, décernée aux vieux cons qui l'avaient employé et dont il n'avait pas jusqu'alors détecté la vilénie. Et bien cela me fait gerber. Que ce soit au moment de l'affaire Fillon que là, on a affaire à la même pourriture progressiste qui ne mérite qu'une nuit fasciste écrasante pour être purgée de sa saloperie moraliste. Ça vient.

    Cerise sur le gâteau: Claude Angeli, le pur des purs, bien sûr au courant de rien et qui avait nommé le couple de fillonnistes, s'inquiète: qui croira qu'il ne savait rien ? Personne ! 

    Car l'histoire, c'est bien sûr toujours la même, ceux qui font leur métier de pinaille, toujours prompt à dénoncer l'exemple qui tue chez l'adversaire idéologique et qui tombent pour pareil. Comparons avec Fillon. Son "imaginez vous De Gaulle mis en examen?" parlait de Sarkozy, parrain de la droite, truqueur manifeste d'élections, poursuivi de manière multiple depuis de multiples années qui plus est de son camp et qui osait candidater à une candidature présidentielle ! 

    Sandrine Rousseau mis 6 ans à porter plainte contre Beaupin, 6 ans de paluches avant la prescription ? Elle ignorait tout des frasques de Hulot, et savait tout de la pédophilie juvénile saine de Cohn Bendit, à la fois inqualifiable et indicible. Jospin mentit des mois sur ses complots trotskystes, exactement comme Le Pen avec son poignard. Mitterand utilisa et couvrit un racket des municipalités françaises pour faire financer son cher parti sans être inquiété.

    On est donc là dans la juste injustice celle qui transmute un sentiment moral orienté et partisan en une loi à appliquer à tout prix avec une force extrême. Quand le principe s'applique à soi même, on se partage. Disons en trois: les cyniques qui ont dézingué Fillon comme victime de leur haine sont les dirigeants historiques du canard, par ailleurs canailles égoïstes enracinés dans leurs privilèges débiles de vieux tyrans réacs jouisseurs; les suiveurs terrorisés prêts  à tout justifier pour continuer à becqueter, faut les comprendre; les jeunes terroristes cyniques jusqu'au bout: l'essentiel est la cause quitte à détruire toute tradition, toute habitude et en fait soi même. Le canard est mort. 

    Privée d'un de ses organes essentiels, la démocratie française n'en est plus vraiment une, mais cela, on le savait déjà. Une zone subventionnée sans honneur promise à la pauvreté, un bordel et un bronze cul, comme le voulait Hitler. 

  • C'est celui qui dit qui l'est

    Le principe, qui sert aussi d'argument dans les discussions enfiévrées est un complément du point godwin et de l'homme de paille.

    On rappellera que "l'homme de paille" consiste à identifier l'argument ou la personne de l'adversaire à un objet fictif notoirement doté de caractères négatifs puis de les critiquer au nom de l'évidence. 

    Le point godwin est plutôt un état de la conversation quand l'identification est faite à une situation mettant en jeu les nazis en général ou Hitler en particulier. Une variante de l'homme de paille, en quelque sorte sachant que le "point" de la conversation atteint alors la rend impossible à continuer... 

    Le "c'est celui qui dit qui l'est" est différent en ce qu'il n'y a pas à proprement parler d'identification, mais application à l'adversaire de sa propre situation que l'on se met à critiquer et à dévaloriser avec une énergie qui serait celle de l'adversaire s'il avait eu le temps de s'y livrer. Une sorte de désamorçage, et aussi de fuite dans une cachette inatteignable. 

    La chose est particulièrement apparente ces jours-ci dans la source unique et non vérifiée et aussi non sourcée, qu'est la communication de guerre kyévienne. Le principe est appliqué ad nauseam et à toute occasion. 

    On commencera par l'"agression russe", qui n'est en fait qu'une prise de devants devant l'imminence d'une agression de l'armée ukrainienne contre les républiques du Donbass. L'accusation principale, martelée de façon accusatoire en permanence, gage de toutes les convictions et de toutes les prises de position, aveu sincère et obligé de tout intervenant prenant la parole au sujet de l'Ukraine sauf moi. 

    Avouée par de multiples membres de gouvernement et conseillers, la guerre inéluctable prévue depuis les accords de Minsk dont Merkel et Hollande et aussi Porochenko nous dirent qu'ils n'étaient que poudre aux yeux permettant de la préparer, fut après l'élection de Zelensky sur la base de promesses de faire la paix, activement préparée. La préparation d'artillerie, détectée avec inquiétude par les organisations internationales dura  un mois et fut interrompue par... L'"agression russe".

    On citera la boucherie de Boucha; raison et lieu d'un pélerinage imposé à tous les visiteurs de l'Ukraine. On se souvient d'Ursula Van der Layen, la main sur la bouche, poussant les petits cris d'horreur à la vision de cadavres maintenus en place pendant des mois à fin d'édification et bien sur de "preuve". Exécutés par des miliciens vengeurs déterminés à reprendre pied dans des territoires dont le maire, content et heureux constatait l'abandon récent sans avoir rien vu de ces méfaits, les massacres étaient d'autant plus dénoncés qu'ils étaient inacceptables et surtout commis par des ukrainiens...

    Une version particulièrement dégueulasse de la communication par l'horreur fut cette histoire de viols de bébés totalement inventée par une kraignosse ministre qui dut démissionner faute de preuves, mais dont ce qu'elle créa demeura, telle une oeuvre d'art, dans les mémoires, les coeurs et les arguments. 

    Bien plus révoltés que par les morts brulés vifs et les arrachements de membres et autres explosions de corps martyrisés par milliers, les âmes féminines mettaient ces crimes par-dessus tout le reste, images fantasmées et généralisées (le viol "arme de guerre") omniprésente, submergeant la psyché dans une jouissance transverbérée par l'émotion orgasmique de la dénonciation collectivisée du mal absolu. 

    Il y eut des variantes de la chose, à chacun des quelques reculs russes, mais leurs intensités baissèrent, il faut dire qu'on désamorçait les méfaits par leur annonce à l'avance et que l'on se dégoute de tout. 

    Mais c'est un autre sujet. 

    Il y eut après les bombardements de la centrale nucléaire de Zaporija, attribués, photos de trajectoires incluses, aux occupants russes de la centrale. Le caractère particulièrement absurde et culotté de l'accusation laisse sans voix. On convoqua des représentants d'une organisation internationale, experts atomistes, qui confirmèrent qu'il n'y avait pas de fuites radioactives, sous les bombardements qu'ils n'identifièrent pas, ce n'était pas leur rôle... 

    L'exécution de prisonniers, dont se vantèrent vidéos à l'appui de nazis ukrainiens déclarés fiers de leur génocide à venir contre les sous hommes russes fut attribuées, c'est de bonne guerre, aussi aux barbares russes. C'était un minimum. 

    On passera sur l'accusation de bombarder les civils ukrainiens. Précautionneuses, les attaques russes ne furent jamais terrorisantes, mais exclusivement destinées à des infrastructures. Quelques accidents flagrants, attribués avec hauteur et grand bruit à des missiles russes manifestement assassins étaient en fait des échecs de la défense aérienne ukrainienne. L'un d'entre eux causa la démission du conseiller fétiche Arestovitch, qui révéla la supercherie... 

    Et puis bien sûr, on bombarda, cette fois sans vraies raisons, le centre de Donetsk. Tout comme on lança diverses attaques exclusivement terroristes contre de malheureux civils frontaliers. Tout cela en pleurant sur la cruauté russe, tellement motivante. 

    De manière générale, les accusations de barbarie généralisée de la part d'un "Poutine" terroriste, criminel de guerre, à juger, psychopathe cruel sont assez savoureuses de la part d'un pouvoir Kyévien qui est partiellement influencé, en tout cas menacé par des activistes néo-nazis en charge de l'expression d'un nationalisme fanatique hallucinant qui célèbre sans vergogne des criminels de guerre nazis effectifs, les fondateurs de leur "nation". Ce sont bien eux les psychopathes fanatisés, prêts à mettre le feu au monde au nom de leurs manies. Leur dénazification est urgente et nécessaire, car une tentation nihiliste du type nazie s'exerce: le refus de la défaite obligatoire de leur folie peut les conduire, eux et leurs soutiens jusqu'au bout du déni. Pour arrêter ça, il fallut la prise de Berlin et le suicide du Führer...

    Mais l'heure est au plus horrible, par le plus répété des milliers de fois: la "hachoir à viande". Utilisés sans vergogne pour des attaques répétées contre les positions russes dans les régions de Kherson et de Kharkov, des unités de réservistes encadrées par des bataillons "nationalistes" à la Russe, dans la plus pure tradition stalinienne de l'épée dans les reins furent sacrifiées des mois durant. Détectées et écrasées par l'artillerie russe, ces attaques désespérées motivées pour justifier les livraisons d'armes et d'argent (qu'a-t-on le plus livré?) ont caractérisé l'année de guerre. 

    Seul point véritable d'offensive russe effective, la ville de Bakhmut assiégée fut attaquée sans relâche 6 mois par des mercenaires expérimentés, capable d'être finalement victorieux ou presque. De quoi les accuse-t-on ? De s'être tous fait tuer dans des assauts inutiles en forme de viande à hacher. Pourtant ce sont bien des dizaines de milliers de défenseurs qui furent hachés sans rien faire par des bombardements incessants suivis d'assauts prudents. La contre propagande, hélas un peu tardive (les journaux occidentaux viennent de basculer: le hachoir est maintenant identifé univoquement) est toute récente. 

     

    Mais il n'y a pas que cela. Il y a la raison de faire tout cela. C'est pour le symbole ! Sans que la ville aie une vraie valeur symbolique, pour assurer sa communication l'infâme Poutine envoie des milliers de ses soldats à une mort inutile, tue tous les civils de la ville (ils ont été évacués depuis longtemps), et tout cela pour magnifier son armée. 

    Ainsi, Zelensky ne s'avoue pas vaincu (1). Pleurnichant, la voix cassée il se plaint de tout cela. 

    C'est celui qui dit qui l'est. 

     

    (1) interview de Zelensky https://twitter.com/skadefron/status/1633187216909369344