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  • Les folies occidentales

    La rentrée en Occident se passe bien, la une du Figaro du 15 Septembre 2022 le montre avec éclats. Les news qui se succèdent de même... 

    Sans doute médusé "exagérément", j'y note avec effarement une succession ( ) de nouvelles enchainées qui toutes témoignent de la profonde psychose qui s'est emparé de ce qu'on appellera bientôt "occident" avec commisération et pitié, voire mépris: 

    - le parc nucléaire Français est à moitié à l'arrêt au seuil de l'hiver. Victime de dix ans de désinvestissements massifs et de la politique active de dénucléarisation pour cause de sureté, il n'est pas considéré comme indispensable par l'élite "écologiste" Française. Il l'est en fait. Le "renouvelable" est totalement dépendant du gaz Russe. Folie suicidaire, soumission à la politique prédatrice de l'Allemagne, qui inspire la désastreuse politique de l'énergie Européenne. 

    - Car la libéralisation de la distribution (pourtant structurellement monopolistique) de l'électricité, se traduit par une explosion des prix des fournisseurs "alternatifs" dont l'existence imposée par l'Europe montre sa nocivité. 

    - La France va mettre au point un dispositif de fourniture de son gaz à l'Allemagne... Responsables en principe du futur mirifique Hub Européen du gaz à l'arrivée du merveilleux Nordstream 2, arrêté enfin par les USA en Février, l'Allemagne pille la France, comme en 40, non pas de son beurre et de ses vaches, mais de son gaz. 

    - L'Australie, soumise aux USA, a rompu brutalement un contrat de sous marins signé avec la France. Illustrant le mépris et la prédation américaine, et sans doute l'étonnante corruption de pays occidentaux pourtant luttant ensemble dans un camp de la liberté dont on se demande à qui il profite, il se traduit, dans les faits, par l'impossibilité des USA de fournir  une solution de remplacement à l'Australie qui se trouve donc for dépourvue. De quelle nature était la décision et qui l'a préparée aux USA, en Australie ? 

    - La CEDH impose à la France de rapatrier les familles des djihadistes actuellement en Syrie. Composant avec des assassins ennemis de la France, ces femmes (avec leurs enfants), toutes issues d'une immigration de masse récente en Europe ont vécu la folle et barbare tentative d'installer un califat génocidaire et esclavagiste au Moyen-Orient, organisateur en Europe d'attentats effroyables. L'Europe serait responsable de l'éducation d'un peuple conçu pour la détruire et doit ajouter à l'échec d'une immigration subie, la honte d'une immigration forcée imposée par un tribunal dont les juges Turcs et Azebadjianais se gondolent de rire en jugeant. 

    - Inaugurant avec sa femme (la pauvre vieille, toujours soupçonnée d'être une transgenre par des rumeurs maintenant établies, se pavane déguisée avec une veste rouge de singe savant faisant du vélo dans un cirque pour une occasion qui par définition ne la concerne pas) la nouvelle table du conseil des ministres. Il nous annonce pour l'occasion une de ses futures activités: élaborer une stratégie nationale pour traiter les crises multiples que nous traversons et qui sont les transitions, numérique, énergétique, écologique et ... démographique.  

    On notera la belle anticipation (dix ans déjà au pouvoir pour y réfléchir ) et aussi la prise en compte d'une transition démographique qui évoque des évènements mystérieux sans doute inéluctables, en tout cas va être pris en compte. 

    - Le Pape annonce que l'Occident a fait fausse route et a échoué en matière de justice sociale, en particulier dans l'accueil des migrants. La rupture entre Occident et catholicisme et donc en bonne voie, mais on le savait. Que cela se fasse comme ça est assez hallucinant, par ailleurs. 

    - Des canons Français réputés pour leur précision sont utilisés par les Ukrainiens pour bombarder une capitale séparatiste sans objectif militaire affirmé, tuant des civils. Cela au milieu de protestations contre des tortures supposées infligées à des cadavres de soldats morts déterrés à l'occasion d'une visite du président Ukrainien, protégé par un garde du corps portant un insigne néo nazi depuis retiré des photos. Le président Français, à l'annonce de la mobilisation partielle Russe, dit regretter profondément ce choix qui mène la jeunesse de ce pays à la guerre... 

    - Tué par la police lors d'un refus d'obtempérer après avoir tenté d'écraser un policier dans une voiture volée, un Tunisien avec 21 antécédents judiciaires dont le soupçon d'une participation à une course poursuite de passeurs ayant causé un mort parmi des migrants, émeut la foule : une marche blanche est organisée en son honneur: "Justice pour Zied, un ange parti trop tôt".

    - Le chef de la diplomatie Européenne, Josep Borrel, ex Ministre PSOE des affaires étrangères de l'Esapagne, propose de créer un tribunal international pour juger les crimes de guerre Russes. Diplomatiquement et tout aux négociations qui justifient son salaire, il affirme de plus que "la Russie met en danger la paix mondiale". Cette action, toute diplomatique, le rend persona non grata pour toute activité de négociation avec la Russie. Un diplomate, donc, mais aussi un sinistre connard décérébré "bien dans son rôle". 

    - Confrontée à une généralisation du refus d'obtempérer que le slogan "la police tue", largement repris par des forces politiques variées, ne peut qu'encourager, la police est souvent désarmée, en particuliers par les lois et la justice en général. L'ordre public troublé par des errants étrangers qui ont le droit d'aller où ils veulent en Europe, et par des toxicomanes qu'on ne peut obliger à se soigner, ne peut en moins de plusieurs mois de procédures judiciaires complexes mettant en jeu diverses conceptions de la liberté, éviter l'occupation illégale de lieux publics ou privés pendant ces périodes là. Squatteurs, camps de migrants et autres pollutions radicales de l'espace public complètement abandonné ne sont pas réprimés ni par les pouvoirs publics, ni bien sûr par ceux dont ils sont sensés, et avec succès, empêcher la violence sanguinaire, pourtant maintenant nécessaire.   

     

     

  • Les mémoires de Péan

    On a lu les mémoire de Pierre Péan, le journaliste "investigateur"  ou plutôt, selon ses dires de "journaliste d'initiative", ou d'"enquêteur". L'investigation, c'est Plénel, et cela consiste à publier au jour le jour les compte rendus des enquêtes judiciaires en cours, selon le principe de l'accoquinage bien connu entre la "violation du secret de l'instruction" et la "protection du secret des sources". 

    Tout est là (une bonne partie) : Péan déteste Plénel et l'a flingué magnifiquement "je cherche une façon de me payer Le Monde" avec la "Face cachée du Monde" qui abat la direction du Monde (Colombani, Plénel) en quelques mois. Une conception du métier, une conception de l'éthique personnelle, toute la vie publique de Péan qui se révèle ainsi comme une personnalité pensante majeure de notre époque, qu'il a traversée en fait comme un homme politique. 

    Car tout est là aussi (la seconde partie, la plus importante). Péan est un prince, un homme d'Etat, en tout cas leur égal, en fait (il les fréquente, recueille leurs vraies vérités, Mitterand comme Chirac) et en droit : il les flingue publiquement sans y toucher au nom de la vérité dans des cérémonies auxquelles ils doivent se plier, il les cajole, se fait cajoler par eux, les combat, les fait plier, tout cela dans une symbiose étonnante.

    Tout un ensemble de réflexions se déclenche à cette lecture: l'homme est d'une puissance incroyable, et atteint des sommets émouvants dans ce qui concerne les jugements que l'on peut faire sur l'histoire, et les hommes, du passé et du présent. 

    On commencera par comparer justement cette conception là du "jugement". L'exemple est Mitterand: admiré depuis les années 60, il est globalement épinglé par Péan comme "bon" et "nécessaire" on pourrait dire "a priori". À partir de là, et dans le cadre d'une fidélité morale totale et jamais remise en cause (il ne s'agit pas de cela, ou plutôt, justement, il s'agit de cela), Péan accumule sadiquement à propos de cet homme-là toutes les informations qu'il arrive à dénicher et les compose dans un portrait saisissant qui à la fois, se trouve être le dévoilement de ce que toute une carrière politique avait réussi à cacher (sous peine de mort publique) et aussi se trouve obtenir l'assentiment de la victime, qui réussit à cracher le morceau quelques mois avant sa mort tout en ayant, objectivement (mais pas médiatiquement) réussi aussi à ne pas "manifester contre les métèques en 35", car il n'a jamais été raciste, ou plutôt (c'est mieux) a toujours été "antiraciste". 

    Péan est il dupe ? En tout cas, il a le culot de mettre en exergue une clé (comment cela ne pourrait-il pas en être une"? ), la citation de Mitterand: "Qui se confesse ment ! La confidence toujours songe à la gloire et à la propagande". 

    Gérée jusqu'au bout, la légende du vieux truand a donc réussi à passer, se déguisant derrière un opprobre que Péan d'ailleurs dénonce presque à raison, en étant la cause. Un chef-d'œuvre. 

    Au centre de l'accord passé avec Lucifer, l'appartenance à la Cagoule, niée absolument et définitivement par Mitterand, qui en fait manifestement un casus belli, déterminant l'existence du livre, la seule chose à quoi tient vraiment Péan. 

    La fréquentation assidue pendant tout l'après guerre de tous les responsables cagoulards, les liens familiaux, l'emploi salarié, le lien avec les Bettencourt, tout cela ne compte pas. Casus belli, vous dis-je. À sa décharge, il n'a que 21 ans lors des attentats cagoulards et a protégé, sorti de prison et toléré des gens de la mouvance d'extrême droite, jusqu'à la ressusciter à des fins électorales 50 ans plus tard...  

    Et puis la Francisque... La défense du monstre est que De Gaulle lui même l'avait nommé ! Un député gaulliste lui rétorque en 53 à l'assemblée (

    « En faisant cette désignation, le général de Gaulle s'était peut-être trompé. Vous aviez jeté votre Francisque aux orties suffisamment à temps !  »

    puis: 

    « Je suis convaincu que vous vous intéressez beaucoup moins à la France qu'à la carrière de M. Mitterrand ! »

    Tout cela Péan le "décrit". En ce sens, il remplit son contrat: donner les faits permettant de juger au lieu d'affirmer un jugement de vérité qui dans le contexte de son activité (publier des enquêtes) n'a en fait aucun intérêt. Le "tu ne jugeras pas" des chrétiens est donc entièrement endossé par Pierre Péan le chrétien (il l'est profondément, d'après son fils)... 

    On a donc l'entièreté de cette manière d'être et de penser qui caractérise effectivement ce qu'on appelle "hypocrisie chrétienne" et qui a un sens, comme on dit, en tout cas une existence, la preuve. Le jugement y est celui que l'on attribue au divin et que l'on a l'impudence de s'approprier. La foi donne souvent de l'assurance en ces matières, hélas. 

    Péan se permet même le luxe de dénoncer l'entourage dénué de moralité de Mitterand et même d'affirmer ses désaccords politiques. Mais, il l'affirme: il n'a  pas de "comptes à régler" et n'est pas un "déçu du socialisme", n'étant pas socialiste. Un aveu ? Sincère hypocrisie, toute la complexité du personnage... Qu'est Péan lui même !!!  

    Et puis le revers de la médaille. On a dit qu'il était un "homme politique". Un brin de suffisance à ce sujet: un "je" qui est peut-être une coquille le rend décideur entouré de décideurs en action dans une passe difficile: il en jouit, clairement. De manière générale, cette familiarité avec la transparence de l'action politique, qui la rend évidente et claire, est parfaitement assumée, sans vrais doutes ni vrais problèmes. Une assurance en béton. 

    Pourtant, les marques d'attention, qu'elles soient de Mitterand ou de Chirac, ne lassent pas d'interroger: comment ne pas chercher à séduire l'incorruptible fonceur, mais en y mettant tous les moyens que des animaux politiques supérieurs sont capables de mettre ? 

    Il est connu, et Péan n'y fait pas allusion (à moins que je ne me trompes), que l'essence du politique comme humain est d'abord la capacité de séduire: l'interlocuteur doit avoir l'impression de compter, d'être considéré et compris. Les marques d'affection privées sont permanentes, multiples, exagérées: les larmes, les protestations de fidélité les plus excessives se multiplient sans jamais d'oublis. Pris dans cette nasse, toutes les manipulations peuvent être essayées, toutes les nuances introduites, tous les mensonges proférés. La victime de l'insecte prédateur dont la position essentiellement asymétrique ne doit pourtant pas laisser place à aucun doute sur toutes les attitudes empathiques, ne peut être que celle de la femelle pénétrée égoïstement ou bien celle de l'ennemi mortel combattant de toutes ses forces pour sa vie. Voir les larmes c'est la jouissance femelle d'avoir contre cela donné ce dont elle n'a pas idée de l'importance, ou le plaisir de voir la victime à terre si on a réussi à abattre. Chirac, comme Mitterand ne furent pas abattus, sinon par la maladie: rien ni personne ne les découvrit, et les biographies se succèdent sans avoir trouvé les failles. 

    Comment imaginer une relation d'amitié effective, voire sincère, même occasionnelle, entre Péan et Chirac, entre Péan et Mitterand ? Sachant tout ce qu'ils savent, tout ce qu'ils sont ? 

    Pour comparer, et c'était ce que je voulais dire, De Gaulle fut abattu non pas par la maladie mais par le désaveu: sa grandeur fut de s'en plaindre, et nulle "enquête" n'en "révèlera" quoique ce soit... Quant aux relations sincères de De Gaulle avec qui que ce soit, à part sa femme, et encore, je ne vois pas, et qui peut y attacher de l'importance ? 

    Continuons sur Chirac, le soit disant "inconnu" surtout connu pour sa médiocrité globale, et l'éloge par Péan de ses engagements "artistiques" et aussi tiers mondistes n'y change rien, bien au contraire. 

    Président d'une République Française passionné par les arts premiers, la culpabilité occidentale, les souvenirs des communistes en Espagne, l'homme, anti-fasciste et anti-raciste convaincu a séduit le tiers-mondiste Péan. Non pas que sa passion ne soit pas ancienne, elle est celle de sa médiocrité globale et de son désintérêt profond pour son propre pays, mais il put pour la première fois l'exposer en détails sans risque de se faire mettre minable, au contraire, c'était pour la postérité : au seuil de sa sortie de la scène, il peut enfin se valoriser aux yeux de ceux qui le conspuent depuis toujours... Suprême modestie, l'ex président reconnait même que son pire ennemi connaissait mieux l'histoire de France que lui: désespérant, et c'est bien ce qu'on lui reproche. 

    Que la destruction de l'éducation et la culture française ait commencé avec lui, incapable de se choisir un autre successeur que Nicolas Sarkozy (ce président là fut sodomisé par son prédécesseur ET son successeur), ne lasse pas d'interroger: mais bon dieu à quoi pensait-il ? A l'entrée de la Turquie dans l'Europe ? À l'immigration massive qu'il inaugura ? A l'assistance sociale généralisée qu'il installa ? À sa propagande écologique ? Son seul fait d'armes : avoir rompu avec l'Amérique sur l'Irak, nous rendant pour toujours hors course et exclu de tout respect de la part des USA... 

    Le mystère de cet homme est en fait sa nullité profonde. Ce n'est pas de sa méchanceté qu'il fallait se garder, mais bien de sa connerie. Pardon, mais le message de Péan n'est pas passé, là. Pourtant, l'homme au sommet du pouvoir qui en profite pour vivre ses passions (intérêt pour l'asie, les religions, la profondeur de vies humaines) et qui finalement défend avec bonheur un certain idéal de respect de l'humanité et de paix globale du monde, a aussi un peu mérité de l'histoire. Voilà t-il pas que je me péanise... 

    Et pourtant, que de jugements superficiels de satrape prétentieux, qui se croit au sommet du monde ! Pour lui, c'est Péan qui le révèle un peu navré, Rome et Athènes sont des civilisations coloniales. L'homme a bien le jugement de valeur incarné comme l'ongle.