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  • Richter et la marche funèbre

    La sonate no 12 de Beethoven, opus 26, dite de la "marche funèbre" est jouée par Sviatoslav Richter sur YouTube dans une de ces inimitables clips des années 70 russes, la grande époque. 

    https://www.youtube.com/watch?v=1JM1dw6BfPs

    Richter, toujours raide et timide, apparait, se courbe brièvement, massacre le piano, se lève et repart sans un mot. 

    L'incroyable puissance du bucheron est toujours aussi surprenante: sa netteté et sa force en fait le plus grand pianiste du monde, j'adore ça. Cela tient il au physique? Il ressemble physiquement à Bach, ou à Beethoven, à cinquante ans et se trouve être, c'est l'objet de ma rêverie, l'image même du mâle blanc chauve cinquantenaire et bedonnant, objet de toutes les détestations et de tous les ressentiments. Et bien il est aussi un homosexuel de la russie communiste des années soixante, un hypersensible et hyperprofond génie de la musique, mort massacré par une injuste maladie dont, maigre et larmoyant il nous parla à la fin, tout maigre, lui la tempête... 

    La marche funèbre, pour Beethoven, c'est toujours celle pour un héros inconnu et indéterminé, celui dont la mort est présente au début du XIXème siècle. 

    En parlant de la marche funêbre, il faut savoir que Richter refusa de jouer celle de Chopin, il ne supporta pas qu'on la joue pour la mort de Staline. Celle ci n'a que plus grand écho. Richter est lui un de ces héros. 

    Juste après, un mouvement rapide primesautier, étrange, tout comme cette ode à l'énergie du trentenaire qui sait déjà ce qui va lui arriver et qui lui est déjà arrivé en fait (la surdité). On y trouve toute l'énergie du monde, et la lumière aussi, c'est éclatant. Les dernières

    Richter est le Chuck Berry Russe de la musique classique, mais pur interprète, il ne vécut que par la musique soit disant du passé, celle qui reste la musique, tout simplement, la chose...