Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Les Sionismes

    A l'occasion d'un échange évocateur (1) sur le sionisme, le rappel de quelques idées à la fois incompréhensible et évidentes pour tous. 

    Le sionisme, au delà de sa diabolisation, s'exprime très bien pour bien des juifs mais pas tous. D'abord, il fut décrié par ceux qui en position de pouvoir dans les mondes  juifs de Pologne et d'Occident, ne voulaient pas perdre leurs ouailles. Le déni "à la Orwiller" actuel (c'est pas bien de tuer des bébés à Gaza) est du même ordre, les ouailles se réfugiant dans une "critique de Netanyaou" pour éviter de se faire racketter et violenter par l'arabe moyen (mais est-ce efficace ? ). 

    Passons ! On rappellera mon assentiment à la violence sans limites qu'il convient d'exercer contre les frères musulmans de Gaza et d'ailleurs quelque en soit le prix à payer en matière de bouclier humain rayé, rayé tel le disque des dénonciateurs du génocide bidon, dénonciateurs à l'inconscient ouvert et qu'il conviendrait de fister pour cela. Pour la bombe iranienne, et bien c'est pareil: il ne la leur faut pas. On rappellera au passage que les frères musulmans, bien que sunnites, inspirèrent le bon Khomeini, tout de même hérétique du chiisme ordinaire que l'on croyait enfermé pour toujours dans l'évocation de son malheur de looser éternel (Hussein ! Hussein !). Le vieux salopard mijota en effet un néo messianisme inspiré de lumières à la Zarathoustra qui rendait capable ses successeurs de se réjouir de l'enfer nucléaire sur terre. Le pire du perse... 

    Comment conjuguer la violence nécessaire et l'idéal de bonté des droits humains qu'on veut ainsi défendre ? Voilà la grande question évoquée ici. Ce hiatus, central au monde, est ce qui fut inventé comme problème et comme solution par le judaïsme. Le sionisme, expression de la modalité de celui-ci qui estime indispensable la réalisation physique d'une nation porteuse de la chose est donc aujourd'hui central à notre monde, rien que ça. 

    Le fait est que la dégénérescence du monde chrétien à bout de course, perdu dans ses unions en Europe qu'il pense toujours modèle du monde, a détruit le centre de cette solution, et que l'idée de Nation, je veux dire l'idée positive de celle-ci, est désormais entre les seules mains occidentales des juifs. 

    On a dans la discussion avec Cherki l'expression de la "chose": le judaïsme n'est ni une Religion, ni une Nation, ni un Peuple, mais l'assemblage des trois, et ne se comprend que comme tel. Conçue isolément, donc par un peuple élu mais comme modèle exportable et appropriable (c'est bien le mérite de l'Europe que de l'avoir assimilé, et même plusieurs fois), l'idée (c'est pour moi une "idée") se révèle transmissible à travers les âges et aussi détestable à travers les âges par tout ce qui ne se veut qu'un sous-ensemble des 3 pôles et qui ravage l'humanité depuis toujours. 

    On dénoncera les idées régressives de Nation, Peuple ou Religion, isolées dans des unicités idolâtres, qui mettent tour à tour chaque entité en tête de tout, et donc exclusives de tout autre équivalent. Mettre en dialogue les principes et les assumer simultanément, le concept trinitaire par excellence, est une idée supérieure. 

    Cette histoire de mise en dialogue est aussi la conception du religieux juif: un dialogue entre Homme et Dieu placé comme plus important que Dieu lui-même. C'est la conception "sans foi, avec loi" du judaïsme rabbinique exclusivement consacré à remuer les significations des textes historiques propagés par les traditions "nationales" juives et cela en écartant complè tement la question de la "foi", la vie n'étant qu'orthopraxie commentée. 

    De manière générale, cette conception "relationnelle" des concepts supérieurs est bien trouvée et à la mode. Modique, en quelque sorte. 

    Trés éloignée en tout cas de ce qu'on nous présente comme l'avenir spirituel du monde dans notre sécularisation: l'islam monothéiste qui n'apparait, à chaque fois qu'on le regarde, que comme une triste superstition du tiers monde, stupide et cruelle, en tout cas dépourvue de par ses sinistres obsessions de soumission à un unique fétichisé, de toute espèce d'intelligence et de séduction. 

    Revenons au triptyque, il illustre la tentative originelle juive de "réconciliation", question essentielle. Réconciliation entre Homme et Dieu, séparés à l'origine, et aussi réconciliation entre les principes en relation, la réconciliation étant précisément l'achèvement de la relation dans un idéal d'unification de ces opposés, le messianisme étant l'aboutissement historique des rapports entre eux et la possibilité d'une réalisation terrestre de la chose. 

    On a là en particulier l'idéal de la réconciliation entre la morale nécessairement pacifique et la violence nécessaire à sa défense, idéal devenu impossible pour un occident au bout de sa sécularisation et qui ne pouvant plus imaginer le réel, se suicide en se laissant envahir par l'Afrique tout en faisant semblant de se défendre contre l'invasion Russe. Tout cela au nom de la défense d'un "droit international" qui n'existe que dans leurs têtes de linotte (2), capables de considérer qu'"Israël est une menace pour le monde". Un comble. Image même de la terrible et affreuse connerie qui ravage l'Occident, la pauvre Clémentine, entre d'autres, aligne les perles pour notre désespoir et notre honte.

    Revenons à la réconciliation entre Nation et Peuple, le Religieux étant l'idéal, donc la Liberté, la Peuple l'Égalité et la Nation, la Fraternité: la nation est exclusive et limite l'égalité au sein du peuple, entrainant la nécessité de la défendre et donc d'accepter des frontières au-delà desquelles règne autre chose, à la fois amical et menaçant, en tout cas "autre". 

    C'est l'immense tort de l'Europe moderne, vaincue par tous au XXème siècle, que de vouloir abolir ses frontières, et donc d'instaurer un problème insoluble qui la conduit à sa perte: l'identité de soi, devenue essentielle et irrésolue, voire contradictoire et donc invivable et impossible, déchirée entre morale et politique, entre intérêts de tous et intérêts de soi et incapable d'arbitrer car soumise à un bien à la fois intellectuel et universel, désincarné et irréfléchi. 

    Bien tellement idéalisé que condamnant son passé colonisateur ou collaborateur, il invalide tout projet de puissance ou d'autonomie: l'idéal n'est que reproche et engagement à la réparation et à l'humiliation. 

    Israël et le Sionisme est en Occident la seule voie à suivre et le seul exemple vivant de souci de soi: l'acceptation et la revendication de son identité par delà la morale, et donc la capacité d'infliger de vrais dommages à son vrai ennemi.  Paradoxalement, c'est l'activation, tardive il faut le dire (les survivants des camps se sont longtemps tus) du reproche de la Shoah qui a définitivement mis l'Occident non juif sur le chemin de la repentance éternelle. D'où la tentation, qui est une partie du problème actuel, de se réconcilier avec l'islam sur le dos des juifs pour récupérer un semblant d'impérium: la purification de l'Europe passera-t-elle par le passage du karcher islamique sur nos terres abandonnées ? 

     

     

    (1) Bensoussan Cherki https://www.youtube.com/watch?v=RiQcat5qCVg

    (2) Interview de Clémentine Autin https://www.youtube.com/watch?v=UwD-MDEFIw4