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  • Les représentativités

    Laurent Mucchielli (1) est un sociologue émouvant à plusieurs titres. D'abord par ses positions anciennes, niant la criminalité moderne, puis par ses prises de position vigoureuses contre la vaccination covid, et enfin par la manière dont il fut victime d'une chasse aux sorcières hallucinante. Proscrit par tous, depuis les fact checkeurs du Monde jusqu'à Edwy Plenel lui même (il fut censuré par sa maison natale, Médiapart). 

    L'homme est un sociologue bourdieusien (sans majuscule), immigrationniste, adepte de la théorie des dominés (il utilise le mot). Bref, un homme de gauche dans la grande tradition intello de gauche jusqu'au bout des ongles, MAIS avec une conception du monde exprimée publiquement qui est basée sur des principes intangibles. 

    Le premier d'entre eux est le respect et la pratique (le respect de la pratique) de la "démocratie" qu'il définit comme une forme de gouvernement basée sur 3 principes, on y revient: 

    • le respect des droits humains
    • la séparation des pouvoirs
    • la représentation pluraliste

    Au nom de tout cela, qu'on va commenter en détails, une notion fondamentale mise en pratique par son passage à la  matinale de "Radio Courtoisie" (2) ("chez Clémence"): "Votre opinion a la même valeur que la mienne". 

    L'homme est ainsi un pur de chez les purs, infiniment civilisé et respectable et quelle que soient la fausseté de ses philosophies et sa responsabilité gauchiste envers ses erreurs idéologiques, on se doit de s'incliner devant lui. Un homme, un vrai. 

    Sa définition caractérisée de la démocratie est fondamentalement correcte: elle n'est aucunement un gouvernement "par le peuple", l'expression confondant principe de souveraineté et méthode de gouvernement. Une démocratie s'assure et fonde par une constitution le respect de ses principes de fonctionnement, destinés à assurer des principes plus généraux de liberté et d'égalité. La fraternité, liée à la souveraineté, exprime le respect des droits d'une manière particulière, à l'intérieur de la nation, et là tout le monde n'est pas d'accord, il faudra en reparler. Les "droits" en tout cas sont ceux du citoyen déclaré et non pas (suivez mon regard) de tout quidam entré illégalement sur le territoire... Passons.

    Les principes

    La notion de "gouvernement par le peuple" n'a de signification que pour éclairer ce qui est un caractère secondaire de la démocratie, c'est à dire le fait qu'elle est représentative. Même élu pour une certaine période de part un mandat non obligé, un "représentant du peuple" se doit de rendre réelle cette représentativité en tenant compte "en temps réel" de l'avis de ceux qu'ils représentent. Pour faire court: élu minoritaire d'un peuple confronté à un pis aller, le président actuel n'est pas légitime pour imposer une réforme désapprouvée par une large majorité du peuple global. 

    Ce principe démocratique général a été violé, le vote de la motion de censure est en cours à l'instant même. 

    De fait, il s'apparente au principe de représentativité qui recouvre d'autre part une nécessité effective de la participation de minorités non seulement aux débats, mais aux décisions. La discussion sur les retraites l'a très bien illustré: la réforme fut critiquée par des tenants du recul de l'âge légal qui voulaient l'accompagner d'un soutien effectif à l'emploi des seniors menacés par la mesure. Comme à chaque tentative de ce type présentée au pouvoir macroniste actuel, la réponse fut négative. Pas de participation aux décisions des minorités, seul l'élu décide. 

    Par contre, il y eut marchandage symbolique: des mesures de "prise en compte" furent concédés au parti (les LR) dont on avait besoin pour faire passer la réforme, multiples et variées ces améliorations furent toutes survalorisées et réduites à rien en réalité, le summum du foutage de gueule (une erreur parait-il) étant le minimum de 1200 euros destinés à 2 millions de retraités qui ne put être attribué qu'à 20 000... Seule la force prévaut, bâton plus carotte, allant même jusqu'à proposer des mesures de faveur locales aux potentiels votants, ce qui est une corruption qui fut rendue publique. 

    Pour finir, toutes ces indignités ne servirent à rien, un vote bloqué fut décidé au dernier moment, la démission exigée évitée à 9 voix prêts, une vraie honte. 

    Mais il faut parler aussi de la séparation des pouvoirs, particulièrement considérée en France, patrie de Montesquieu. 

    Avocat en conflit avec la magistrature, Eric Dupont "Maserati" (du nom de sa mère, une pauvre femme de ménage immigrée qui permet au richissime trafiquant d'éloquence de vendre ses conseils aux dictateurs africains pour contrebalancer son indignation offusquée de l'existence d'un parti nationaliste dans ce qu'il prétend être son pays), est en conflit d'intérêt de par son rôle ministériel même, auquel il ajoute des décisions de sanctions disciplinaires contre ses anciens ennemis les juges, rebelles au point de l'attaquer en justice. Mis en examen, le garde des sceaux officie impavide et s'offusque au nom de la présomption d'innocence, évidemment et gravement mise en cause tant sa vilénie évidente et grave et patente, et surtout insupportable. Pour illustrer encore davantage le conflit, l'homme se fit applaudir lors d'une visite de prison. À croire qu'il était venu distribuer du cannabis aux prisonniers... 

    Lors de la crise du Covid, les deux autres principes démocratiques furent battus en brèche de manière caractérisée. Les décideurs se crurent en fait saisis: informés par ce qu'ils crurent être des experts, craintifs devant leurs responsabilités, persuadés d'agir au nom du bien et donc de leur nécessaire autorité absolue, ils passèrent outre, et de manière déterminée. 

    On fit d'abord alliance avec les corps constitués: Conseil d'État et Conseil Constitutionnel firent partie du dispositif et soutirent aveuglément l'exécutif, persuadés avec lui de la légitimité des actions décidées, et cela à tort. Car la connivence avec l'exécutif est violation de la séparation des pouvoirs et aussi violation du droit, tout simplement. Ce régime d'exception fut donc aussi celui des soi-disant défenseurs du droit, constitués en idéologues chargés de convictions, incapables donc d'assumer leur vraie mission. 

    Ces corps chargés de juger de l'application des lois entérinèrent donc des violations caractérisées du droit, dont la privation injustifiée des citoyens de libertés publiques fondamentales, et cela de manière critiquable, ce qui ne fut pas discité convenablement par des délibérations suffisantes : l'unanimité parlementaire fut quasi complète, et les quelques protestations étouffées. 

    Parties de l'expression des avis à considérer, les médias et leurs affidés furent unanimes dans leurs variantes commerciales les plus connues (les média "main streams"): dénis des oppositions, humiliations et dénonciations publiques systématiques. Laurent Mucchielli fut une des victimes de cette chasse aux sorcières unanimiste qui se déchaina. Le soutien à la violation des droits fut effectif et matraqué comme nécessaire. 

    Ces droits, d'acquiescer à des soins médicaux à l'intérêt discutable dans les deux sens, ne furent pas légalement supprimés ou imposés, je parle de soins certainement peu dangereux d'une part, de soins potentiellement dangereux d'autre part. Par l'influence et par l'obligation à des procédures débiles (auto autorisations, passeport intérieurs absurdes) on força le consentement qui fut acquis si l'on peut le dire, et le dire est infâme. 

    On évoquera les vraies victimes de cette folie législative: les interdictions d'exercer imposées à des professionnels dévoués jugés inaptes par défaut d'obéissance à ce qui n'était pas une obligation légale. Déchus de leurs salaires et de leur liberté, ils furent sacrifiés à un culte de l'autorité qu'on ne peut considérer que comme fasciste. Je suis électeur d'un pays qui s'est permis cela.

    On évoquera aussi d'autres victimes, celles ci niées ou cachées derrière un rapport bénéfice risque que tout le monde occidental continue d'estimer positif et sur lequel on s'interroge: dotés d'effets secondaires que jamais aucun autre vaccin ne présenta, le vaccin révolutionnaire qu'on développa et imposa en temps records est il ou non un poison dangereux qu'on imposa sans raisons véritables à des populations dont de trop nombreux jeunes non concernés par la maladie subirent la dangerosité ? Que faire des jeunes enfants traumatisés par deux ans d'école dispensés par des masques de cauchemar et dont la santé mentale fut fragilisée ? Ces questions sont occultées, cachées, et ceux qui les posent discrédités et moqués. Le débat n'a pas eu lieu. La défense contre tout ce gachis tient en une phrase, celle du spécialiste du vaccin (Alain Fisher) qui pourtant dés son introduction évoquait la possibilité surprenante, mais confirmée par la suite qu'il ne protégeait pas de la possibilité de transmettre la maladie: "si le vaccin tuait, cela se saurait". 

    Car le débat est constitutif de l'exercice démocratique et ne peut pas être symboliquement empêché ou trafiqué. Il doit symboliquement être reconnu et respecté. Et aussi favorisé. Il ne peut être simplement "forcé" et justifié légalement ou non; il doit être entériné. 

    On exprimera ici l'absolu nécessité de l'appel au peuple en cas de blocage de ce débat. Car la force du règlement (celui qui s'impose à l'issue d'un vote bloqué par exemple) ne suffit pas, l'autorité est fondée et le blocage, c'est à dire la non acceptation de la décision commune DOIT imposer le vote ultime qui seul peut départager: l'avis de tous doit s'exprimer, pas seulement celui de la soi-disant vérité, pas celui du soi-disant "représentant" ! 

    Les intermédiaires

    On aura parlé des médias, il faut parler des experts... 

    L'histoire est ancienne et vient du caractère "scientifique" que s'étaient auto attribués les marxistes quand à la conduite de la société. On n'imagine pas les ravages que cette funeste idéologie a pu faire, non seulement dans le monde communiste, littéralement ruiné par le scientisme imbécile qui a détruit sa productivité agricole et industrielle mais aussi dans le monde occidental, en particulier européen, la défaillance globale en matière de sciences et de techniques qui a affecté l'Europe (et pas les USA pendant l'après guerre) étant due à la prévalence continentale d'une pensée sociale dévoyée arc boutée sur des vérités philosophiques destructrices. Les faits sont têtus: soixante ans après la fin de son suicide scientiste nazi et communiste, écrasée par la puissance technique américaine, l'Europe n'a pas retrouvé sa souveraineté technique et militaire. Il faut bien le constater. 

    En même temps une croyance magique s'est développée vis-à-vis de la technique. Nantis d'outils mystérieux faciles à activer, les peuples se sont habitués à vivre avec des objets familiers et incompréhensibles, livrés tout fait par des cigognes bienfaisantes venues d'ailleurs. Le reste est venu avec: la magie mathématique, jugée trop difficile pour être maitrisée est déléguée à des spécialistes extérieurs, les experts, personnages méprisés mais révérés à qui on demande quoi faire. Le problème est que ce sont les dirigés et les dirigeants qui font cette demande en même temps: le pouvoir de décision s'est enfuit, ou plutôt se cache derrière une conception nouvelle de la vérité, celle qui ne se prouve pas. Au bénéfice d'une fascisation de la société, l'expertise devient ce qui justifie systématiquement la violation des droits, sans qu'il y ait de participation diversifiées, et bien sur en absence complète de séparation symbolique des fonctions du pouvoir: l'expert fait les lois, les explique et les discute dans les conseils de défense qui s'imposent à tous : covid, guerre en Ukraine et réforme des retraites sont gérés de la sorte. 

    Bien sur, l'expert ne vient pas de nulle part: des universités et des laboratoires, dont on sait depuis longtemps que c'est le politique qui les finance et les peuple, l'indépendance universitaire ayant été abolie, je dirais bien sur. Astreints très vite à un remplissage délirant de formulaires stupides justifiant de leur servilité, les chercheurs ne sont plus que des chercheurs de financement et donc des experts en charge moyennant finance de conseiller le prince. Mais pas que: des entreprises multinationales vendeuses de technique alimentent ces recherces. Depuis les médicaments jusqu'à l'informatique, l'Etat finance des entreprises américaines déversant des biens vendus à super cher, bien sur conseillés par les experts, qui en sont les premiers utilisateurs, c'est gratuit pour eux. On ne comptera pas ici les voyages, les cadeaux et aussi les financement de recherche, alloués bien plus généreusement que ne le sont les rogations misérables attribués par piston ou refusés par les rivaux déjà en place avant vous. Conflit d'intérêt à tous les étages: remèdes chers, vaccins chers, tout cela fut conseillé et imposé par les experts.

    Les armes américaines achetées pour être données à l'Ukraine, et pour finir, le gaz à plus cher que nécessite la lutte pour le bien, sans parler des emprunt à fort taux d'intérêt que l'on va passer pour faire passer une loi sur les retraites tellement bidon qu'elle va bientôt couter plus cher que si on n'avait rien fait... Les experts conseillent, ils sont américains, et conseillent... de remplacer la haute administration par eux mêmes, ils seraient bêtes de ne pas en profiter. 

    Le pouvoir des experts, c'est au delà de la violation des principes démocratiques, c'est surtout l'asservissement et la perte de la souveraineté: l'immigré américain expert conseille et dirige. 

    Les pouvoirs renversés

    L'aboutissement de tout ce bel état des choses conduit à un comble particulièrement sinistre... Car le conseil, quoiqu'on en dise, n'est pas "politique" à proprement parler. Donné par un maitre comme un conseil à un esclave soumis, il se résume à une conduite "sociétale" de la nation tout entière menée pour conduire le doux esclavage. Il abandonne par conséquent le régalien et tout ce qui revient de droit à l'autorité qui se trouve réduite à un impératif comportemental pour accéder à l'affection du droit. S'y soustraire c'est plonger dans l'illégalité, gage de la défaisance de la société, qui se défait effectivement. La sécurité est abandonnée et devant les écoles, les fumeurs de crack draguent les mères et les filles, les demandeurs d'asile chient dans les rues et partout on arrête et plutôt que d'enfermer, de tabasser et de renvoyer, on vérole les campagnes. Périgueux a sa salle de shoot et on distribue le pipes de crack pour gérer l'épidémie d'hépatite C (ceci sans doute afin d'économiser sur les cures à la cherté délirante imposées par les labos pharmaceutiques qui firent tester à nos experts l'efficacité de la drogue en question, effectivement le crack est moins cher). 

    Bref on a la totale, et l'insécurité publique augmente la nécessité du fascisme qui ne sert que les procédures disciplinaires, suivies la rage au coeur par les bons citoyens, ils sont les seuls. Comme dans l'heureux passé, seuls les pirates jouissent de la liberté, de la prospérité et du plaisir de vivre ! Qui va les représenter ? 

     

    (1) un interview chez Clémence Houdiakova https://www.youtube.com/watch?v=KJ04GQYWH28

    (2) à lire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Radio_Courtoisie