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  • Les philosophies sanitaires

    On avait avec les "nudges" (1) parlé de la politique sanitaire, mais celle ci fut bien expliqué par la très carrée dame (2), et cela mérite d'être résumé, surtout qu'en (3) celle-ci verse dans la vraie philosophie et revisite Nietzsche avec talent.

    Nietzsche et la vie

    Car N. est le penseur de la vie. Très versé en biologie, il profita de ses maladies chroniques à lui pour se documenter à mort sur la science biologique de son temps et se trouva expert en évolutions et autre conceptions ouvertes de la science conçue comme agonistique (la science est un combat à mort entre instables découvreurs) et vivante, hors de la rationalité éternelle et d'une notion de la vérité totalisante, inaccessible et hors du monde à qui on substitue la -réalité-, cette chose que découvre Nietzsche. 

    La vie c'est le flux, et Stiegler nous expose une belle alternance flux/stase, autre description de l'opposition Héraclite/Platon, stase qui par ailleurs reste nécessaire pour N., la réalité toujours, et il se plaint de l'"âge du télégraphe" qu'il découvre, c'est l'arrivée de la technique et donc de la pensée généralisée du flux, de la vitesse, de la globalisation. 

    Au passage notre philosophe ancre Descartes le soi-disant rationaliste dans la vraie (ou duale) interprétation du "je suis" qui est corporelle, sensitive, phénoménologique (ce qu'on découvrit après). Comme quoi. Sa thèse est que l'alternance (ah que j'aime la superposition significative des contraires) marque la philosophie, toute perception du corps suscitant un rationalisme qui fait écran à cette charnelle perception de soi. 

    N. en tout cas, se trouve là en théoricien premier de l'écologie, et fait une lecture corporelle du scientifique... Il opposerait donc les deux théories de la science qui sont d'une part l'adaptationnisme (le réel soumis à des lois est passif devant elles) et l'activisme ( le vivant s'adapte et cherche ses solutions en se différenciant ). Penseur de la mémoire, de l'intégration de ce qui n'est pas soi, du changement de soi, de la volonté vivante...Et aussi de la culture globale, dont il faut faire la médecine. 

    On pensera avec tout ça aux spéculations de Raoult qui voit dans les virus les composants d'une construction horizontale du vivant, formé du mélange de substances successives dont la reproduction est d'abord faite d'ajouts. De quoi accueillir les migrants nécessaires: car la conception du social est bien entendu construite à partir de sa compréhension du vivant, et donc le biopolitique revient ! 

    Notons que Stiegler considère Foucault comme négligeant du "bio" en penseur des années 60, et ne concevant le politique que comme nécessairement séparée conceptuellement de la chose... Sa critique de la manip précédente (la répression de la folie prolétarienne) en aurait fait foi. 

    Le bio politique

    L'idée brillante est que censurée un temps par les manips du docteur Mengele, (et d'ailleurs Zemmour refuse le changement de sexe des enfants à cause de cela), la vision biologique et expérimentale du social revient en force: on en vient alors aux obsessions antisanitaires de la dame et à l'actualité. 

    Spécialiste en éthique et en santé publique, la dame est en fait Raoultienne en ce qu'elle maitrise et pose les problèmes qui furent occultés pendant cette furieuse période de deux ans ou toute rationalité fut oubliée et piétinée. Doté par la prudence et les institutions du monde civilisé d'une élite divisées en instituts, universités et comités d'experts liés par une morale et des pratiques, l'État Français confronté à la pandémie a choisi de l'ignorer totalement et absolument. 

    Pourtant la discipline était constituée, productive et intelligente et aussi multidisciplinaire: un régal de civilisation intellectuelle et technicienne. Raoult avait pondu des rapports circonstanciés, des techniques d'organisation collective éprouvée: tester, isoler, traiter réfléchir, chercher, comparer. Poubelle que tout ça ! Les technocrates issu du socialisme ignorants et actifs, vélléitaires et décidés gèrent en autocrate au nom des valeurs humaines. 500 milliards furent déversés pour rien, et qui ose s'en plaindre ? Qui peut reprocher ce courage infini qui consiste à ruiner le pays pour toujours en déversant toutes ses économies sur la stupidité ignorante qu'on a décidé à l'arrache en imitant la Chine et l'Italie ? 

    Sanitaire 

    Sous la conduite de la cellule nudge installée dès l'élection, et qui sur le modèle de la nouvelle cellule de sécurité (celle de Benalla) doubla tous les comités, cabinets, conseils des ministres et autre tralala parlementaires par ailleurs aux ordres, le couple présidentiel constitua successivement un conseil scientifique (bidon, il fut suscité pour endosser le maintien de l'élection municipale), un conseil "care" qui ne se réunit pas, puis le fameux "conseil de défense" chargé de gérer au jour le jour les errements guerriers d'une conduite purement communicationnelle de l'action gouvernementale euh de la campagne pour la réélection. On se nudge soi même: pense au 24 (Avril) fier sicambre ! 

    Au passage, la théorie du complot doit être rejetée: jusqu'à la veille du confinement, le nudge conseillait une vie normale affichée au théâtre et au restaurant: pas plus que les djihadistes, le virus ne perturberait la fête parisienne; puis la panique a saisi tout le monde. Au gnouf ! Au passage, on prit soin de maintenir une contradiction fondamentale: les frontières restèrent ouvertes, la jet set pu faire voler ses avions privés. 

    Pourtant tout le monde le sait, la chose n'est pas une pandémie: elle ne concerne que le monde occidental (le reste du monde, médusé, contemple le cadavre confiné de son oppresseur) et parmi celui-là, uniquement les vieux et les malades. Précisément ceux que la notion de "Santé publique" considère par nature. Car par définition, la santé globale, la médecine de la société est collective et publique et concerne 1) les maladies chroniques dont le cout social et humain devient premier; 2) le vieillissement de la population inéluctable et à organiser; 3) la conjonction de 1) et 2) évidente; 4) le zonage géographique des soins, la présence de déserts médicaux de nature opposées (la ruralité ET les villes et banlieues);  5) la gestion du système hospitalier conçu pour traiter les accidents de ski et les transplantations cardiaques et complètement saturé. 

    Politique

    Mais tout cela est du complotisme, de l'illusion fumeuse (non Madame Wonner, la chloroquine ne se fume pas (Véran à l'assemblée Janvier 2022)), de la théorie inutile, du gauchisme. Médusée et morte de peur, la classe intellectuelle et technocratique se tait. Deux ans d'absolu silence, d'absence complète de réaction. Leur gestion de carrière avant tout, et les intellectuels courageux (ceux qui participent au bourrage de crâne de la guerre nécessaire) sont simplement décorés tour à tour au prorata des mensonges et faussetés éhontées qu'ils ont proféré tour à tour. Une seule accusation a suffit: "complotisme" pour empêcher toute réaction, toute critique même mesurée.

    Un seul roc imperturbable: Raoult, l'honneur de la science, déconsidéré comme charlatan antivax qui produisit pendant deux ans toutes les recommandations effectives qui furent progressivement adoptées (et imposées par décret sans référence à son auteur et à son utilité) par l'Etat ingrat. Toutes sauf une ! On ne parlera pas de tous les jugements et rappels à la vérité, tous déconsidérés et traités de complotistes, et pourtant manifestement vrais: les enfants ne sont pas concernés, les malades sont vieux ou déjà malades, la mortalité est très faible, le vaccin n'est que partiellement efficace.

    Tout ce qui justifie une vraie politique multi définie de santé publique conforme à la complexité du monde et qui est  globalement ignorée par un gouvernement commando qui gère la situation en guerrier, en interdisant deux ans après de manger son sandwich dans les trains sauf "en cas de nécessité" ("Retirer le masque pour boire ou manger rapidement", Jean-Baptiste Djebarri précise les règles à bord des trains", Janvier 2022). In extenso, c'est: 

    "Si vous avez un besoin impératif de boire ou de manger, parce que vous êtes fragile ou simplement parce que vous avez ce besoin physiologique, vous pouvez retirer votre masque et boire ou manger rapidement, puis le remettre tout de suite après."

    Sur ce magnifique et stimulant intellectuellement gâteau, on trouve ainsi deux théories en forme de fraises. D'abord la conception autoritaire et nudgique de la chose: le peuple est une masse de cons à conduire avec une schlague et à forcer à l'hygiène. Fumer, ne pas se vacciner, se faire des ballons, picoler et conduire des voitures est mauvais et doit être interdit euh dirigé positivement par la suggestion, la contrainte indirecte et le contrôle social. 

    La deuxième théorie est celle de Louis Fouché, en gros: la liberté, la conviction personnelle, la conduite saine auto dirigée de la vie, la liberté, la compréhension la culture et l'empowerment (se donner les moyens de l'action ), l'intelligence, la culture, la réflexion. La société peut réfléchir et au moins en principe est respectée comme ensemble collectif doué de raison et surtout, souverain. Illusion absurde de hippie dégénéré, le chevelu au chichon est maintenant en charge des lumières, il fallait l'inventer celle-là, Macron l'a fait. 

    J'avais déjà considéré une autre politique, celle du dégout horrifié, en vigueur finalement chez les précurseurs de la saine réaction humaine envers l'absurde, l'injuste et le véritablement satanique du monde: les djihadistes. 

    Ah que cela fait du bien de voir des enfants découper au couteau la tête de journalistes occidentaux vendus à cette horreur ! Vite une autre vidéo, tant qu'on en a la liberté. 

    La démocratie

    Pour vraiment conclure, on parlera de la démocratie... Cette chose conçue sur le mode de l'exclusion (des femmes, des esclaves, des métèques, des étrangers) est aujourd'hui célébrée sous la forme de l'inclusion (on veut donner le droit de vote aux étrangers qui s'installent à leur gré). Elle est d'abord élective, et c'est le seul critère, mais on doit distinguer ce que fait l'élu de l'élection: soit ce qu'il veut, sans plus rien demander, c'est le modèle français, ou en cherchant à respecter scrupuleusement les désirs décodés par l'élection, c'est le point de vue "allemand", voire "britannique". 

    La critique par Stiegler du néo libéralisme évoque cette rupture avec les lumières que fut l'impie doctrine: elle suppose que le peuple est irrationnel et doit être influencé et dominé: les masses irrationnelles qui se précipitent vers le bolchevisme doivent être prises en main habilement et obligées au libéralisme consumériste et on le voit, sanitaire. 

    On voudrait, c'est le point de vue gaulliste, se battre jusqu'au bout pour imposer le point de vue "nécessaire" quitte à accepter de longues voire définitives périodes de placard pendant lesquelles on ne perd pas espoir, le pragmatisme, qui de l'élection, qui des circonstances faisant office de principe de légitimité. La question de ce nécessaire est bien sur spirituel et quasiment monarchique, le désir de la France étant ce qu'on montre, charge au peuple de le reconnaitre et d'y adhérer, ou pas. En période d'incertitudes, on peut et on doit essayer de peser sur le réel et de préserver les intérêts collectifs, en pesant les couts et les bénéfices et en prenant des avis. On peut et on doit faire tuer les "vieux" soldats, et se comparer à ses adversaires. Ceux ci nous envahissent de partout, et communiquer pour influencer à son bénéfice personnel pour au final abandonner toute souveraineté est une honte absolue. 

     

     

     

     

    (1) Les nudges http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2021/03/02/les-nudges-6301015.html

    (2) Stiegler au carré: https://youtu.be/23FyqDcnz-s

    (3) Stielgler et Nietzsche https://www.youtube.com/watch?v=q6JMZOL93Uc