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  • RV 194

    Étrange concerto ! 

    Comme toujours le mystère du premier mouvement où tout se passe et là il y a de quoi, on s'étonne de l'absence de références ou de commentaires sur cette merveille... RV 194, le nuovo vie, les nouvelles façons, mais d'où cela vient-il ? 

    Bon, on a comme d'habitude un échange entre un individu, le violon seul, et un ensemble collectif, l'orchestre, l'alternance des deux faisant la trame du moment qu'on passe ainsi. L'individu tentant de s'élever, par la variété le piquant l'espoir, et le collectif englobant marquant toutes les échappées à la culotte pour finir par conclure. Définitivement et déceptueusement, avec une mélancolie charmante. 

    Ici, la tentative d'échappement est particulièrement complexe. 

    On commence par l'exposé du contexte obligatoire, brillant, affirmatif mais aussi avec cette plainte presque compréhensive, tendre immensément, puis devenant par nécessité, autoritaire, suivie par les deux marques du point final.

    Cette ouverture est donc en 4 parties: 

    - Une affirmation double, répétée deux fois avec une collective vivacité. 

    - une tendre mélopée 3 fois, dite "la tendresse"

    - une affirmation sèche, l'autorité

    - Une double conclusion, chacune en forme deux fois prononcée.

    Le violon arrive tout vif et mélodieux, et plein d'une vivacité répétitive un peu animale. Une tentative de mélodie et un peu grave, virtuose. En fait, il fait un décalé de l'introduction en plus aigu, comme un gentil petit garçon qui s'essaye. 

    La tendresse lui répond et l'englobe alors, avec gentillesse, puis avec l'autorité. 

    Le violon alors se lance dans une répétition rythmique dingue, à la limite de la folie, non mélodieuse et ultra moderne, Steve Reich voyage dans le temps, pur son de percussions des cordes, à l'infini. 

    Interrompue 2 fois par la marque du raisonnement. Le violon se révolte et remélodise la répétition en la modalisant, puis tente de s'échapper avec une recherche sautillante avec hauteur, 2 fois. Il se fait aider par quelques violons de l'orchestre, qui prennent son parti. 

    La grande tendresse revient alors, interrompue à nouveau par le violon pour une dernière tentative, ultra complexe, et qui s'arrête, comme épuisée, en repartant toutefois dans des sautillantes tentatives d'imposer sa mélodie.

    L'autorité revient et c'est fini. Affirmation sèche et double conclusion.