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  • Les propensions

    Les spéculations sur le réel et ce qui le caractérise ne sont pas si nombreuses et on doit admettre qu'il n'y a que 3 théories.

    D'abord la puissance/acte, aristotélicienne et dont nous rebat le Moyen Âge et les adversaires des "NON A", les ennemis de la sémantique générale et autres contempteurs de Gilbert Gosseyn.

    Ensuite l'atomisme qui identifie le mouvement à un mouvement élémentaire de matière.

    Puis le propensionnisme, deuxième grande théorie de Karl Popper, et qui en gros soutient une méthode moderne sur le sujet, celle que Claudine Tiercelin défend avec ses "dispositions", forme réaliste (et oui) de description ultime du monde...

    Note: on dit propensionnisme et non pas "propentionnisme" qui n'a AUCUNE référence sur Google...

    Mais d'abord les probabilités

    En (1) sont exposées les différentes interprétations philosophiques de la probabilité. Tout d'abord la fréquentiste, finie ou infinie, qui achoppe sur l'interprétation des évènements singuliers, la probabilité que Fillon soit élu président n'était pas nulle... 

    L'interprétation propensionniste consiste à considérer le réel comme tendancieux et à considérer la probabilité comme mesure de la tendance. La probabilité quantique est particulièrement bien adaptée à cette interprétation, mais cela ne va pas sans difficultés, dont notamment l'apparente impossibilité d'interpréter les probabilités conditionnelles, et aussi l'absence de raisons pour que les lois du calcul probabiliste soit vérifiées...

    On en vient alors à l'interprétation Bayesienne, la (trop) bien connue. Elle a comme mérite d'être prouvée conforme au calcul des probabilités grâce au pari dit "hollandais" qui garantit une perte d'argent absurde si on viole les fameuses lois... La validité du calcul basée sur la croyance est alors "pragmatiquement" assurée... Par contre, on ne voit pas bien le rapport entre croyances et probabilités quantiques.

    Cela étant, il existe une interprétation "objective" du bayesianisme , qui rend les rationnels ses acteurs en utilisant une maximisation de l'entropie pour établir ses choix.

    On en vient alors au propensionnisme, et c'est encore un coup de Popper.

    Karl (Raidmund) Popper est AUSSI l'auteur d'une théorie interprétant les probabilités comme des mesures de dispositions particulières, les propensions, entités méta-physiques qu'il compare aux forces newtoniennes et qui, éléments de la réalité, justifient à un certain degré l'apparition d'évènements particuliers, mais pas seulement.

    Mieux que les forces, les propensions plus réelles que le vrai, sont l'équivalent en générique des "potentialités" d'Aristote qui se transforment en "action". Cette vision du potentiel au sens général fait de Popper un inventeur de métaphysique, les propensions sont "méta-physiques" et réelles.

    On plaisantera grassement sur le côté masculiniste du mot "propension", opposé au mot "disposition" dont le négatif indisposant doit ravir les philosophes de sexe féminin ou pas. Passons.

     

    Et la métaphysique.

    Là on est chez Leibnitz : le possible cherche à s'accomplir, c'est une sorte d'élan vital généralisé, et c'est la théorie de l'Action qui en plus cherche l'économie... Le propensionnisme est un dynamisme.

     

    Et la Chine

    La propension c'est le "shi" , ce qui fait advenir... François Julien le traduit par "propension". C'est la tactique guerrière par excellence qui consiste à s'assurer l'avantage dans tous les domaines AVANT de déclencher le combat...

    Et les stats encore

    Un aspect du conflit entre méthodes d'exploration du vrai et du tangible, du moins dans le monde médical oppose partisans des études observationnelles et des études randomisées voire en plus en double aveugle, permettant d'éviter tous les biais. Si l'on passe sur l'absolue nécessité d'éviter tout effet placebo (celui-ci tellement vrai et archivérifié étant le médicament le plus efficace de tous permettant de soigner la maladie de "rien", la plus répandue de toute), l'observationnel se heurte au problème des catégories de malades forcément représentés différemment entre les groupes témoins et les groupes soignés.

    Comment décider donc du résultat ? En compensant groupe par groupe. Et cela s'estime globalement avec un "score de propension", qui permet de rendre l'observationnel aussi puissant que l'aveugle.Quand on pense que l'élite du scientisme s'est déchainé contre Raoult qui leur crachait à la gueule à raison que sacrifier des malades mourants et implorants sur l'autel de l'expérimentation avec rats et souris n'était pas éthique...

     

    (1) http://mikael.cozic.free.fr/interpreterproba.pdf

     

    (2) https://www.centre-cournot.org/img/pdf/prisme_fr/Prisme%20N%c2%b024%20Septembre%202012%20(489.1%20KiB).pdf

    (3) les cindyniques http://www.ifrei.org/tiki-index.php?page=Cindyniques

    (4) La thèse d'Isabelle Drouet

    (5) Le score de propension : https://academic.oup.com/biomet/article/70/1/41/240879

    https://www.erudit.org/fr/revues/mee/2014-v37-n2-mee02443/1035914ar/