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  • Les extrêmes

    Qu'est ce que extrémisme? Et bien j'en ai une définition, et qui l'identifie à la nécessité de ce qu'on déplore. L'(anti)racisme militant ne peut survivre à la disparition de son objet: il doit donc susciter et maintenir vivant ce qu'il veut combattre afin de pouvoir continuer à en vivre. La modération consiste à lutter en se félicitant de la disparition à venir de son ennemi. Le modéré souhaite rentrer chez lui à la fin, l'extrémiste se veut toujours en guerre perpétuelle. 

    La définition me parait tellement juste et tellement éclairante qu'elle doit sans doute ranger comme extrémistes les opinions auxquelles on croit vraiment, celles dont les disparitions sont inconcevables et donc celles que l'on ne déplore pas: il ne peut y avoir de vraie conviction que positive, et se plaindre du mal n'est qu'une manière de la souhaiter si on n'y prend pas garde. Principe utile à la conduite des âmes, cette définition va donc s'appliquer à la Liberté dont une méditation extrémiste me laisse entrevoir qu'on peut tout lui ramener. 

    D'abord on ne peut lui opposer que l'esclavage et que donc elle est souhaitable en premier. Ensuite que si on veut lui opposer la solidarité, c'est à dire l'obligation de donner, on ne peut le faire qu'au prix de l'esclavage donc, ce qui détruit le socialisme comme valeur et force à définir que rendre la charité obligatoire c'est rendre solidaire et donc attaché. La chose perd son sens à être obligée.

    Obligé ? Esclave de l'Etat le commissionnaire tout comme l'assisté ne peut donner sens à sa vie que comme esclave, à l'un et l'autre bout de la chaîne.

    Et puis la charité, est elle don de la soupe ? Non ! Conceptualisation religieuse elle vise à distribuer LE bien et non pas ses pluriels matériels romains ou pas. Elle est "amour" au sens de l'amour de soi et donc respect de la liberté d'autrui, soin jaloux de ne pas opprimer ni forcer et donc de ne pas mortifier le bien le plus précieux de celui qu'on prétend aimer: sa liberté. Qui peut être esclave de soi même?

    Parlons de l'égalité: elle consacre donc cette idée d'amour de soi même égal à celui qu'on voue aux autres. Une forme de mise au point: elle consacre non pas l'égalité des conditions, je dirais bien sur, mais celle du droit à la même liberté, seule condition pour obtenir ce qu'on désire. Car il n'y a pas d'inégalité véritable: les différences entre les états individuels sont soit le fait d'une privation de liberté, justement, qu'elle soit maladie ou oppression politique, ou bien défaut d'information. Car parce qu'on en a le droit, l'égalité étant symbolique et absolue, ce n'est que le manque de savoir qui explique qu'on ne fasse pas ce qui est possible et nécessaire à l'amélioration de son état. L'impossible n'est qu'oppression ou handicap. 

    Quel meilleur moyen d'obtenir et de distribuer savoir et vérité que d'en avoir toujours la liberté ? Provisoire et liée aux circonstance, correctible et jamais définitive l'inégalité des conditions doit toujours le céder à l'égalité fondamentale des droits, qui tous se ramènent à l'égalité des libertés.

    Parlons de la fraternité: elle est l'aspect national des vertus des citoyens: bien loin de s'étendre au monde, elle est localisée dans la famille, comme son nom l'indique. Elle est la recommandation de défendre et de rassembler d'abord ceux qui, et c'est d'ailleurs son sens historique, veulent défendre la liberté. La collectivité qu'elle désigne a donc les mêmes frontières que les droits que l'on s'attribue et donc celles de la nation. Car c'est dans la nation qui n'opprime pas qu'on peut vivre la liberté. Elle localise ainsi l'égalité. 

    Cette conception là de la liberté et de ce qui l'accompagne est bien sur en rapport avec l'extrême de la dénonciation des dominations, injustices et autres méchancetés conçues comme facteurs explicatifs du monde ou de nos conditions. La liberté étant absolue, symbolique et consubstantielle à nos êtres, elle ne peut jamais être abolie ni en droit ni en possible. Si un état du monde sombre dans l'oppression, on peut et doit le dénoncer mais jamais le révérer: les causes de cette oppression ne peuvent pas fondamentales ! Elles ne sont d'abord que celle de notre tolérance à l'ignoble et à notre rejet des guerres nécessaires à la destruction d'un mal qui ne peut être que personnel, et jamais essentiel, là est la proclamation. C'est d'ailleurs pour justifier en silence la non intervention qu'on théorise l'inévitable. L'irakien a de toute éternité pratiqué la découpe d'oreilles et attaquer Saddam Hussein est une haine injustifiée du folklore des inventeurs de l'écriture. 

    La liberté est ainsi positivement absolue, 

    Le monde ne peut s'y opposer que provisoirement dans des structures qui ne peuvent être qu'intentionnelles. La preuve historique en fut donnée au siècle dernier par les ignobles et criminels théoriciens de l'esclavage scientiste essentialiste attribué aux mondes racistes ou communistes: il ne traduisirent que les fantasmes de l'organisation de l'oppression mécaniste absolue.

    La liberté est là, elle nous est attribuée malgré nous, et rien ne peut nous l'enlever, il n'y a donc rien à déplorer et la célébration positive de sa puissance, n'ayant aucun inconvénient, peut donc être extrême.