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  • Les cathos philosophes

    Les prétentions catholiques à gérer le pouvoir allèrent assez loin dans le temps, et on se doit, alors qu'un certain conservatisme américain va se manifester avec une tentative sans doute assez énergique de rattraper un certain délitement au dernier moment, de décrire et comprendre certains tenants. 

    Au début du XXème siècle Maurras tenait le haut du pavé, et les thomistes héritiers d'Aquin philosophaient à toute vapeur.

    Aquin séparait nettement nature et surnature, le spirituel ayant ainsi sa place entière théorisée, la fin de l'humain étant la vision béatifique du Divin, obtenue par la grâce alliée aux vertus théologales foi, espérance, charité. La jonction avec le politique se faisait avec l'exercice du rationnel dominant la nature piloté par l'essentiel, mais restant temporellement autonome. De quoi satisfaire un rationalisme moderne tout en gardant la main. 

    Le maurassisme là-dedans était clairement un extrême, son "nationalisme intégral" monarchiste et totalisant, ouvertement antilibéral, royaliste et ... catholique (pour l'ordre) apparut comme un marxisme de droite, décrivant les fondamentaux intellectualisés du seul pouvoir possible, en ligne "scientifique" avec les sentiments réactionnaires de l'époque. Il y eut une jonction entre les deux, Jacques Maritain catholique s'il en est fut AF jusqu'à la rupture quand il obéit strictement à son camp, se sépara de Maurras, et alla par la suite jusqu'à l'humanisme intégral. On rappelle que Maurras était agnostique, instrumentalisait le catholicisme tout en mettant un nationalisme français prononcé devant toute autorité épisocopale. Et puis, c'est clair, le complot jésuite fut prééminent dans la décision de Pie XI de décembre 1926. 

    Ce seul pouvoir possible est en fait assez moderne, si l'on pense à tous nos réacs actuels, éberlués par l'ampleur du désastre moral actuel, et qui tiennent à restaurer les valeurs indispensables au bon politique. On y trouve d'ailleurs la personne de l'autorité royale qui doit être indépendante des partis (le mot "partisan" va bien au-delà du simple parti politique formalisé par la constitution), et doit aller jusqu'à la dévolution héréditaire pour se faire ! On y trouve aussi le contraire de la tyrannie, l'accord populaire devant se manifester et se respecter: l'autoritarisme monarchique EST "démocratique". De plus il est validé par l'histoire: les 40 rois firent la France et ce furent les "100 piteuses" de 1814 à 1914 qui la détruisirent, la firent envahir et mépriser du fait de la calamiteuse révolution (3).

    Et puis, et "mais", il y a Saint Augustin: distinguant cité de Dieu idéale et parfaite, mais après la fin du monde, et la cité terrestre, imparfaite, le pis aller de l'existence humaine dépendant du péché originel et de la grâce. Au passage sa définition des nations, faites de "une multitude de créatures rationnelles associées par un commun accord quant aux choses qu’elles aiment. Les nations ont l'Amour pour ciment. Et se définissent pour la première fois autour d'un peuple.

    Et là on passe sur l'explication de la chute de Rome et la responsabilité des chrétiens dans le funeste affaiblissement: Augustin explique bien sûr que c'est le christianisme qui était la seule chose vitale dans la pourriture de l'Empire. 

    John Hawley théoricien conservateur américain embraye alors (1) sur la destinée américaine: les puritains partis fonder une cité meilleur ailleurs. Voilà qui nous ramène aux origines de l'Amérique: un nationalisme chrétien. 

     

    (1) https://legrandcontinent.eu/fr/2024/07/20/laugustinisme-de-josh-hawley-aux-racines-theologico-politiques-du-trumpisme/

    (2) https://legrandcontinent.eu/fr/2024/10/02/la-conversion-de-j-d-vance-pourquoi-le-colistier-de-trump-est-devenu-catholique/

    (3) les conceptions de l'histoire de l'Action Française https://books.openedition.org/septentrion/39195