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  • Les éthiques

    On va parler des justices bien sur, mais avant tout de ce qui les constituent, l'éthique étant la loi réfléchie, celle qui préside à la décision de ne pas commettre ce qui est punissable et qui fait l'objet d'un raisonnement rationnel de nature philosophique ou à tout le moins, personnelle. 

    Le conflit d'intérêt

    On parlera donc du conflit d'intérêt, telle qu'un médecin, clinicienne spécialiste de l'hépatite C, nous le décrit. Elle fut employée moyennant finances à plusieurs reprises par le détenteur d'un brevet sur un médicament pour cette maladie. Pas de problème, et il n'y a pas de délit à se faire rembourser ses frais pour parler en tant qu'expert(e).

    Il s'agit de Karine Lacombe, qui dépose devant l'assemblée (1)

    On notera l'emploi de la féminisation de l'expertise quand désignant un de ses possesseurs, la possession de ces gonades là la promouvant au rang suprême des prostituées, l'"experte", celle qui a "une" spécialité et qui est la seule à l'assumer avec une vraie efficacité. Le graveleux méprisant la féministérie est un droit, je l'exerce. 

    Un lien d'intérêt réunit un employeur et quelqu'un qu'il rémunère quand ce quelqu'un est capable d'agir en faveur de l'employeur, en défendant ou promouvant un produit de cet employeur. Il y a conflit d'intérêt quand le lien d'intérêt est en position de se matérialiser. Déclaré, ce qui est une obligation légale dans un certain nombre de cas, le lien d'intérêt manifeste permet alors d'imposer que la personne en cause n'intervienne à aucun titre dans une décision qui pourrait favoriser ou non l'autre partie prenante du lien, en l'occurrence, l'employeur.  

    Participation à un conseil scientifique, jugement public sur une stratégie thérapeutique, qu'il y ait ou non pacte de corruption, l'intervention d'une personne en conflit d'intérêt sur ces questions est illégale et doit être sanctionnée. 

    5 des membres du conseil scientifique du président de la république, employés par l'entreprise Gilead eurent à donner un avis sur l'emploi massif de l'hydroxychloroquine comme traitement des formes peu graves du Covid 19. Gilead sciences a eu pendant l'épidémie, son cours de bourse indexé sur cette question. Son traitement à 2000 $ par patient contre le Covid était en cause. 

    Il apparait donc que le concept même de conflit d'intérêt tel qu'exposé est battu en brèche, et considéré nul et non avenu par les plus hautes autorités de l'Etat, sans parler de l'assemblée nationale qui goba les explications de madame Lacombe sans moufter alors qu'ils dénotent l'ignorance crasse, l'amoralisme cynique et de fait la corruption manifeste de la dame, menteuse deux fois. Elle piétine le principe d'une part, puis l'explique faussement d'autre part. Le comble : le criminel explique la loi, et à son avantage.

    L'éthique est la réflexion qui consiste à penser la nécessité de la loi, et le comportement qui se soumet à la loi en en ayant compris le caractère moral indispensable. Élément essentiel de la notion même du principe de la loi, qui ne fait qu'en exprimer objectivement la caractérisation, positive (en le décrivant) et négative (en se rendant capable d'en punir les manquements), elle pré-existe à la loi, et la justifie. Elle est l'intention de la loi, et ce qui préside à son respect. 

    Un principe éthique n'est pas lié à la caractérisation objective du manquement à la loi, typiquement l'intention de commettre l'acte prohibé, mais à l'esprit a priori qui préside au possible soupçon de manquer à la probité. Ainsi, le lien d'intérêt n'a rien de coupable ou même de soupçonnable : il est même nécessaire et respectable dans la plupart des cas. Même en conflit d'intérêt, rien ne rend obligatoire ou nécessaire que le choix d'une recommandation puisse être influencé par l'emploi en question dans le lien. Pourtant, éthiquement, la personne en conflit doit s'abstenir, mieux refuser d'intervenir en mettant en avant le conflit possible. Ce faisant, elle s'en libère et fait son devoir. 

    Il est frappant de voir des personnes éduquées, en possession apparente du sens moral le plus confirmé voire d'une vraie réflexion éthique sur beaucoup de sujets, apparemment incapables intellectuellement de concevoir la notion exposée plus haut. 

    Karine Lacombe s'estime en position de juger un médicament concurrent de celui de son employeur, Patrick Balkany d'attribuer des marchés publics au vendeur de sa villa. François Fillon de ... (voir plus bas). Or, la question n'est pas là: éthiquement, tout comme Jean François  Delfraissy, consultant Gilead et président du conseil scientifique, ces gens doivent s'abstenir de conseiller sur ces questions, le dire et se taire.  

    C'est pas moi

    Le principe en question, qui est un principe de juste comportement, donc de justice est ignoré à cause des sentiments implicites et instinctifs que toute personne a du "coupable". Le "c'est pas moi" est une réaction instinctive, ancrée dans les psychés humaines, indépendant de toutes les cultures, et aussi profondément enraciné dans les cerveaux que la jalousie instinctive du bébé requin: un sentiment basique de survie, un réflexe hormonalement commandé, une preuve de vie... 

    Que faut-il de hauteur de vues, de sentiment élevé, de vrai éducation pour accéder aux sommets de la réflexion éthique ? Que faut-il de bassesse, de vulgarité, de corruption infâme pour ne rien y comprendre?  Des coups de fouets, des gifles, des meurtres sont nécessaires pour imposer de force à la lie de la société, presque entièrement formée de sur-éduqués professeurs de médecine la réalité qu'impose la civilisation. Que faut-il infliger à leurs familles, de viols, de passages à tabac pour que leur race débile accepte enfin de sortir de leur addictions infâmes aux excréments intellectuels dont ils se nourrissent ? 

    Le professeur Raoult, en cause pour un manque d'éthique supposé dont l'accusent tous les éthiquiciens en question nous explique tranquillement la situation, les réflexions qui l'entourent, ce qu'il fait pour la prendre en compte. Pas eux : qu'ils crèvent et j'aimerais être l'auteur des menaces de morts qui leur sont adressés. 

    Mais la chose est de suffisamment d'importance pour en voir les autres aspects et les conséquences. 

    Car le jugement éthique quant à la culpabilité de principe a d'abord bien des aspects, liés aux circonstances. On peut (ou pas) être dans le jury de thèse de son fils, ou témoin de mariage de sa mère (là je rigole). 

    Fillon

    On se doit de parler du plus douloureux. Fillon s'adonna-t-il au népotisme en faisant travailler faussement sa famille?

    Je suis personnellement convaincu que ne pouvant juger de l'effectivité des tâches accomplies, l'accusation de faux travail ne peut tenir. Le simple respect humain à l'égard d'une dame qui ne peut avoir eu l'intention de gruger l'Etat, ou à l'égard d'un grand serviteur de l'Etat convaincu de la justesse de son choix d'employer un proche à ce poste là, évidemment de confiance, évidemment adapté, interdit il me semble le lamentable et injurieux pinaillage sur les preuves apportées, y compris les témoignages qui m'ont paru parfaitement suffisants et convaincants. De quoi prononcer la relaxe, ne serait ce que pour punir l'ignoble procureur nommé Letocard dont le nom ridicule ne l'empêcha pas de se déshonorer tel le plus vicieux des voyous en insultant le couple. Renvoi et nullité des affirmations de cette purge, fanatique représentant de la camarilla de salopards qui ne fut même pas foutus de condamner Cahuzac  à de la prison ferme. Sous les ordres du procureur général, elle même niant avoir au service humilant de serve d'un ministre de la justice condamné pour communications de pièces d'enquêtes judiciaires... 

    L'appel devrait prononcer la relaxe, et l'humiliation de ce sinistre parquet de faux culs inutiles, aux ordres de la lamentable justice qui ne servit que Hollande. (3 mois  à nier que son ministre du budget l'entubait, tout de même).

    Maintenant l'éthique toute simple aurait-elle pu guider Fillon à priori en ces affaires ? Et bien je crois que oui, et le nouveau réglement d'ailleurs violé allègrement par tous, qui est ne jamais employer ou rémunérer un membre de sa famille au nom de l'Etat est évidemment de mise. Ne croyez pas que j'accuse Fillon en quoique ce soit, c'était une autre époque (quoique ce fut la mienne, et je n'aurais jamais fait ça), et la douleur d'avoir laissé passer la dernière chance de réformer ce pays de merde reste entière, et définitive, maintenant... Sauf si relaxe en Appel... 

     

    La confiance

    Ensuite, il a un caractère, il est a priori et conventionnel et implique un jugement au delà de l'intention. S'y soumettre est honorable et honorant, vouloir s'y soustraire preuve de bêtise ou de malignité. Cela sans qu'il y ait eu faute, et on est au coeur de la confiance, ce qui rassemble les humains par delà les devoirs de soumission ou les appartenances, l'honneur pur: la certitude de l'absence de manquement avant même qu'on puisse se poser la question, quelque chose qui se rapproche de l'amour, la confiance sans cause, elle bien sur au delà, mais on s'en rapproche. 

    Le comportement délibéré qui éloigne le soupçon est une forme supérieure de respect de soi et  des autres et on en vient à ce qui gangrène la justice même: le soupçon brut, démocratique en ce qu'il s'adresse à tous, et que les expressions publiques généralisées sur l'internet rendent universelles : aucune personne ne peut être protégée de l'accusation, du déshonneur d'être soupçonné, de la honte de l'insulte. Quelque soit ses mérites, ses actions passées les services qu'elle a rendu, elle est sur le pilori pour ce que j'estime moi être honteux et rien ne peut l'excuser. 

    De ce point de vue, j'ai un principe qui est celui "de l'attaque" : quand publiquement on se permet une attaque directe contre quelqu'un, mieux vaut avoir les fesses propres. Un principe humanoïde essentiel veut en effet que la foule lyncheuse se déchaine toujours contre le moindre faux pas qui suit l'accusation en question, et moi aussi par conséquent... Raffinons toutefois : on peut critiquer bien sur, mais hors de l'insulte, cela est très important. 

    Une critique se doit éthiquement de porter sur un comportement, sur une erreur, pas sur la personne ou ce qu'on suggère être une caractéristique de la personne. Voilà l'essentiel et là nous sommes dans l'éthique et non pas sur la loi concernant la diffamation... La critique doit toujours supposer avec indulgence quelque chose qui peut être corrigé, ou même réclamer l'indulgence si elle-même n'est pas fondée. Dés ce moment, le principe de bienveillance minimal permet d'argumenter, et a contrario, son absence mène immédiatement à la violence. 

    Pour bien des affaires, le passage à la violence et à l'insulte dés que ce principe n'est pas respecté n'est que juste montée immédiate aux extrêmes dont le risque doit être affronté par toute expression publique. Il n'y a que l'extrême politesse d'expression qui doive être pratiquée. C'est pour cela que sur twitter tous mes avatars sont systématiquement, atrocement et graveleusement offensifs. Il n'y a guère que les quelques menaces de mort supposées et autres marques sexistes qui sont détectées par les robots ou prises en compte par les modérateurs à qui certains se plaignent, alors ?  

     

    Justice 

    Il y a ce me semble un principe judiciaire connu qui est la validité d'une pièce du dossier, qui en son absence ou déclaration comme non considérable, ne peut peser sur le jugement. Principe symétrique de l'invalidité d'un avis sous conflit d'intérêt, il permet de qualifier a priori non pas la vérité d'une preuve mais sa considération et sa validité simple dans le raisonnement du juge. Se situer au delà de la simple culpabilité factuelle pour adopter les formes du jugement au delà de l'impartialité basique est fondamental et caractérise la possibilité même d'une justice. La notion de recevabilité d'une plainte ou d'une preuve est fondamentale. C'est alors que l'on peut considérer la notion même de diffamation publique comme secondaire ou liée à la recevabilité de la déclaration. Qu'importe qu'une accusation sans preuves nuise à une réputation si l'accusation n'est pas recevable et qu'on puisse se prévaloir de la non recevabilité de la déclaration du méfait ! 

    Le jugement moral pourrait peser et c'est cela la fameuse "réputation". Cependant, affirmer sur la foi d'une non recevabilité reconnue universellement que cette tache sur la réputation est invalide devrait suffire: la parole offensante, ou même insultante n'aurait pas d'effet et donc pas de vérité. 

    Si la parole est un acte, pouvoir la désarmer à distance par avis et valeur devrait être possible. A partir de là, l'éthique de la discussion pourrait s'organiser sans censure, celle ci pouvant être évitée car annuler purement et simplement les pièces qui ne sont pas acceptables suffit à effacer un mal qui n'est que parole. 

    Soustraire à l'examen des pièces à refuser ou à oublier, et ne pas compter dans l'évaluation argumentative certains éléments dont la vérité n'a plus d'importance, ou se trouve suspendue est fondamental: on ne peut tout prendre en compte.

    Les croyances

    Les croyances sont réglées par l'éthique et c'est l'objet de théories philosophiques élaborées (2). On y trouve les éléments de vérité, normatives ("devoir"), et aussi le caractère second de s'y soumettre (le "vouloir"), ce qui considère le vrai bien pour soi, et puis le "pouvoir" qui met en jeu ses capacités, ses vertus à y accéder et à en tirer les conséquences. 

    Il faut comprendre que les réflexions sur le sujet sont à la mode (3), dans le domaine "épistémique", la notion de grâce est même utilisée pour faire de Dieu l'origine de l'éthique de rationalité, constructrice de la validité de la recherche du vrai... 

    On trouve dans les croyances tous les jugements prouvés sans preuves ou dont les preuves ne sont pas considérées valides par tout le monde. L'espaces des oppositions entre croyances, ou toutes les éthiques s'opposent. Les distinctions entre les phases d'exercice des différentes phases analysées permettent elles de résoudre personnellement toutes les questions ? 

    Là encore la suspension des pans qui gênent ou qui obscurcissent les positions pourrait aider. Mais je ne suis qu'un faux juge. Ce que je veux dire, c'est que l'ampleur des retournements d'arguments qui se mélangent en ces matières mérite d'isoler les domaines et de renoncer au moins pour exposer son avis à des élements du discours. 

    "Devoir" de se soustraire à l'impossible ou au contraire de s'attacher par force, "vouloir" se séparer de l'inutile le temps d'y réfléchir, ou désirer absolument la vengeance, "pouvoir" renoncer à l'impossible ou au contraire profiter d'une mode... 

    En matière d'exemple, on citera la chose en soi, l'argument de Kant, qui éloigne pour toujours la tentation d'un surnaturel ou plutôt de tout ce qui pourrait lui ressembler. L'adjonction de la notion de croyance déiste ou théiste aux considérations sur la science et la création de l'univers pourrait être ainsi définitivement évitée, la permanence du "débat" (quelle horreur d'imaginer qu'il puisse y avoir un débat là dessu) sur ces questions restant, de manière surprenante, patente: on trouve toujours en vidéo et l'internet n'en est pas avare, des prédicateurs catholiques ou musulmans qui évoquent le rôle de la création nécessaire du monde (comment l'expliquer autrement?) dans la formation de la certitude du divin et donc, (la deuxième conséquence en est encore plus plaisante ) de la nécessité du fatras d'ornements et de pratiques variées qui l'accompagne. 

    Il y a éthique et respect de soi et des autres quand on s'abstient de mentionner ce qui gêne soit l'évidence, soit la possibilité même de communiquer. Quelle grandeur se doit on de respecter à voir ces grands croyants refuser d'évoquer leurs fantasmes créatifs dans l'évocation grandiose des rencontres entre galaxies ? Les trous noirs ressortent de l'obscène, quand on les associe au divin et voilà la cause de la pudeur éthique: éviter le scabreux.

    L'idée est ici aussi, quand la pièce est sur la table, de la considérer. En particulier et pour donner le coup de pied de l'âne, de considérer inadmissible l'expression d'une croyance comme forme immorale de contentement de soi quand l'exigence à laquelle on ne peut pas se soustraire, la suspension de son jugement et de son conseil dans les affaires qui pourraient nous rendre suspect est elle même suspendue, ce qui ne devrait pas. Le témoignage de la dame était ainsi doublement inacceptable: comme experte de ce dont elle devait s'abstenir (le conseil en médicament concernant son employeur), comme pratiquant le conflit corrupteur et se permettant d'en expliquer l'inocuité d'autre part. Quand l'obscène étalage de l'impudeur corrompue se double d'une formation à la fellation rédemptrice... 

     

    (1) http://videos.assemblee-nationale.fr/video.9257997_5ef45df30ffa5.impact-gestion-et-consequences-de-l-epidemie-de-coronavirus-covid-19--pr-karine-lacombe-cheffe-de-25-juin-2020

    (2) https://www.nonfiction.fr/article-10383-que-devons-nous-croire.htm

     

    (3) https://laviedesidees.fr/Dieu-et-le-desir-de-verite.html